La création de méga-établissements regroupant écoles primaires et collèges inquiète élus et enseignants par BastaMag..

Méga, giga, toujours plus con-centré. On va fermer combien de classes ? Partagez ! Volti

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Auteur Nolwenn Weiler pour BastaMag

Pixabay

C’est un amendement au projet de loi « Pour une école de la confiance », soutenu par la majorité parlementaire : il prévoit la création d’établissements regroupant collèges et écoles primaires d’un même secteur, sous l’autorité du principal du collège. En milieu rural, cette réorganisation de l’Éducation nationale risque d’accélérer le rythme des fermetures de classes. La disparition des directeurs d’école pourrait fragiliser les liens entre les équipes d’enseignants, les communes et les familles. Deuxième volet de notre série d’articles pour décrypter plusieurs aspects de la réforme en cours qui suscite nombre d’interrogations.

L’amendement était-il prémédité ou fortuit ? Dans le cadre de l’examen du projet de loi « Pour une école de la confiance » du ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer, la députée du Val d’Oise Cécile Rilhac (LREM) a déposé un amendement, voté par la majorité, créant des « établissements publics locaux d’enseignement des savoirs fondamentaux » (article 6 quater de la loi). Il s’agit de regrouper, sur un même secteur, le collège et les écoles élémentaires. En clair, l’amendement ouvre la possibilité de créer un méga-établissement, dont le cœur serait le collège et les dépendances les écoles élémentaires. L’ensemble sera placé sous l’autorité du principal du collège. Il sera assisté de plusieurs « adjoints » en charge du premier degré, qui remplaceront donc les actuels directeurs et directrices d’écoles.

Ces méga-établissements entraîneront « une modification profonde de l’organisation scolaire », prévient le syndicat enseignant Snuipp-FSU. Mais comme ils sont instaurés par un amendement, et ne figurent pas dans le projet de loi initial, ces futurs établissements publics locaux d’enseignement échappent à l’avis du Conseil d’État, contournent la discussion en commission parlementaire et évitent l’étude d’impact. Ce qui se révèle bien utile au vu de la réorganisation « profonde » que cela pourra engendrer dans le premier degré.

« Une nouvelle fois, ce sont les familles les plus éloignées de la culture scolaire qui en souffriront le plus »

Il n’y aura donc plus forcément un directeur ou une directrice par école élémentaire. « Lorsque l’établissement regroupe 10 écoles pour un total de 40 classes, il pourra y avoir 4 adjoints et non plus un directeur ou une directrice par école. Il y a donc bien économies de postes », estime le Snuipp-FSU. Les parents dont les enfants sont en difficulté, habitués à obtenir un rendez-vous rapide avec le directeur ou la directrice de leur école, devront apprendre la patience : les « adjoints » en charge du premier degré, moins nombreux et pas forcément sur place – leurs bureaux seront sans doute situés dans les locaux des collèges – seront probablement moins disponibles. Idem pour les élus qui ont l’habitude de dialoguer avec les responsables des écoles élémentaires pour évoquer les temps périscolaires ou des projets éducatifs comme l’aménagement des cours d’écoles.

« Les parents et le maire perdront leur interlocuteur familier, proche, incarnant l’éducation nationale. Au lieu d’avoir des réponses immédiates, comme celles que leur donnent actuellement les milliers de directrices et directeurs d’école dévoués à leurs tâches, ils se verront renvoyés, parfois, à plusieurs dizaines de kilomètres. Une nouvelle fois, ce sont les familles les plus éloignées de la culture scolaire qui en souffriront le plus », déplorent Sébastien Rome, directeur d’école à Lodève (Hérault) et Sylvie Plane, professeure émérite de sciences du langage, ancienne vice-présidente du Conseil supérieur des programmes (CSP), dans une tribune publiée par Le Monde.

Regrouper primaires et collège dans de grands établissements sera « bien tentant pour l’administration centrale » …/….

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Source BastaMag

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Un Commentaire

  1. Encore une fois les analystes passent à coté de l’essentiel, portant « c’est gros comme le nez au milieu du visage! »
    Est-ce voulu, ou est-ce de l’incompétence crasse?

    Ce regroupement n’a qu’un but.
    Rendre l’enseignement privatisable.
    Et surtout, qu’il soit achetable UNIQUEMENT par les grands groupes privés, prédateurs habituels des démocraties mourantes.
    Car vu les sommes à engager, seuls eux auront les fonds nécessaires.
    Principe mainte fois appliqué…et vu la vitesse où le délabrement final arrive, cela ne devrait pas trop tarder.

    « Si nous avions su… » « Qui aurait pu imaginer… »https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

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