Répression judiciaire des Gilets Jaunes : Edouard Philippe fait du chiffre..

Plus de séparation des pouvoirs, le tout concentré dans les seules mains d’un homme à l’ego surdimensionné, sûr de son bon droit à détruire ce qui a été acquit de haute lutte par le peuple. Cet absolutisme, interroge sur la capacité mentale de cet énergumène, à gérer une crise qu’il préfère ignorer en refusant de répondre à la colère légitime du peuple, optant pour une répression sanglante, vu le nombre important de victimes. Plusieurs de ses proches, préfèrent quitter le navire, sentiraient-ils le roussi pour leur chef olympien ? Cette féroce répression à l’encontre du peuple au mépris du droit, ne démontre t-elle pas que l’’exécutif/exécuteur craint pour son pouvoir ? D’autant que le deux poids, deux mesures ne se cachent plus, son ami Benalla se dore la pilule au soleil, pendant que les sbires de son sinistre de l’intérieur le « castagneur », jouent les exécuteurs des basses œuvres, avec les « armes mutilantes » payées par le peuple, et certains semblent y trouver plaisir. Les « trois Stooges », ne laisseront pas une belle image du pays des droits de l’homme. Partagez. Volti

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Par Me Régis de Castelnau pour Mondialisation.ca, 14 février 2019 via Atlantico.fr 12 février 2019

Condamnations de Gilets jaunes : la curieuse approche quantitative de la justice mise en avant par Édouard Philippe. Les chiffres dévoilés par le premier ministre indiquent une instrumentalisation de la justice et un mépris du droit.

Atlantico : ce mardi 12 février, le premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré devant l’Assemblée nationale : « Depuis le début de ces événements, 1796 condamnations ont été prononcées par la justice et 1422 personnes sont encore en attente de jugement » (…) « plus de 1300 comparutions immédiates ont été organisées et 316 personnes ont été placées sous mandat de dépôt ». Comment comprendre de tels chiffres, faut-il y voir une excessive sévérité, ou traitement « juste » de la situation eu égard aux événements ?

Régis de Castelnau : Ces chiffres sont proprement ahurissants. Il s’agit donc, et c’est assumé comme tel, d’une répression de masse. C’est-à-dire qu’on a mobilisé l’appareil judiciaire depuis trois mois pour faire ce qui ne peut plus s’apparenter à une justice normale, mais à une justice d’exception, à une justice de masse.

La justice française complètement en crise par défaut de moyens, et qui a beaucoup de mal à effectuer les missions qui sont les siennes dans le cadre de son service public vient d’être instrumentalisée au service du pouvoir exécutif pour mettre en place une répression sans exemple depuis la fin de la guerre d’Algérie. Soyons clairs, on ne peut pas rendre une justice digne de ce nom, avec des procédures régulières, des débats contradictoires, des décisions équilibrées dans ces conditions. 316 personnes placées sous mandat de dépôt, dont une proportion considérable de gens sans casier judiciaire, ce chiffre doit être rapporté à ce que la presse nous apprend tous les jours concernant la délinquance des quartiers ou des gens ayant jusqu’à 20 condamnations pour des délits graves à leur casier n’ont jamais fait un jour de prison. Cette statistique est claire, c’est une justice d’exception qui a été rendue indigne d’un pays comme le nôtre. Le président de la république a fait le choix, non pas du maintien de l’ordre mais celui d’une répression brutale du mouvement des gilets jaunes. Que la justice souvent parquet et juges du siège ensemble ait accepté d’exécuter les ordres de l’Élysée et de la place Vendôme est une régression qui nous renvoie des dizaines d’années en arrière. Désormais lorsque les syndicats de magistrats nous parleront d’indépendance et d’impartialité ils se feront rire au nez. Surtout que dans le même temps, et l’affaire Benalla est là pour le démontrer, la même justice est d’une complaisance surprenante avec les délinquants qui entourent le chef de l’État.

Des groupes d’avocats se sont organisés pour faire face à ce moment liberticide, et les informations qui remontent sont consternantes. Incriminations fantaisistes, procédures bâclées, peines exorbitantes infligées pour des infractions imaginaires, mises en cause systématique des droits de la défense. Il y a aussi bien sûr les comportements des parquets comme par exemple celui de Paris par le Canard enchaîné, ou le procureur du tribunal de grande instance ordonne à ses substituts de violer la loi et de conserver les gens garde à vue en commettant des séquestrations arbitraires. Il y a bien sûr également les refus catégoriques malgré les évidences de poursuivre les policiers frappeurs, alors que les préfets en saisissant l’IGPN font eux leur devoir.

Je dois reconnaître que la façon dont l’appareil judiciaire s’est comporté à l’occasion du mouvement des gilets jaunes a quand même été pour moi une surprise. L’image d’une justice équitable, respectueuse de sa mission et de la loi est détruite dans l’opinion publique pour longtemps. Comment pour complaire au pouvoir exécutif des magistrats ont-ils accepté de prendre ce risque ?

En tout cas cette statistique établit que cet appareil judiciaire, oubliant sa mission de rendre la justice, a choisi de se comporter en supplétif de la police pour rétablir l’ordre. C’est complètement déplorable.

Comment interpréter cette vision quantitative de la Justice de la part du premier ministre ?

Que le premier ministre revendique triomphalement de telles statistiques qui n’établissent qu’une chose, c’est la vision instrumentale de la justice de ce pouvoir, en dit long sur le mépris du droit qui le caractérise. Il dirige un gouvernement qui est en train de faire voter une nouvelle loi sur l’organisation de la justice que tout le monde judiciaire considère comme de pure régression, et qui passe son temps à rogner sur le budget de ce qui devrait être un grand service public. Et maintenant il vient à l’Assemblée nationale brandir des statistiques que ceux qui savent ce que doit être la justice, considèrent comme déshonorantes. « Regardez, la justice expéditive que nous avons ordonnée a condamné 1796 de ces horribles gilets jaunes. Elle en a mis 316 au trou. C’est une magnifique victoire ! » A quand le premier ministre venant de la même façon triomphale brandir les statistiques des gens éborgnés, des mains arrachées, des blessés de toutes sortes ?

Ce qui apparaît dans ce comportement passablement indigne, c’est cet aveuglement sur ce qui se passe dans ce pays et sur le rejet dont le président de la république lui-même font l’objet. Persuadés d’être plus intelligents que tout le monde lui et ses équipes emmènent le pays dans une impasse mortifère en continuant de l’abîmer. Je ne sais pas comment tout cela finira, mais il est sûr que la trace que Monsieur Édouard Philippe laissera dans l’histoire sera particulièrement laide.

Interview publiée dans Atlantico. Via le site Vu du Droit La source originale de cet article est Atlantico.fr Copyright © Me Régis de Castelnau, Atlantico.fr, 2019

Voir sur Vu du Droit :

Gilets jaunes et manipulations étatiques de la violence : une vieille histoire

« Gilets jaunes » : un antisémitisme imaginaire ?

7 Commentaires

  1. Si on peut appeler Castaner le boucher des GJ, Philippe est le charcutier de la paix civile.

  2. L’état français n’existe plus ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

    • Si… l’Etat c’est le Peuple, car c’est lui la vraie ressource du pays,
      une ressource instrumentalisée, et sanctionnée dés qu’elle file pas droit…

      Une Inquisition qui fait passer des contrats aux mafias d’autres pays pour blanchir leur argent a investir dans la transition ecolo… grace aux « boy-de-service » proches du Mac…

      Les sous doivent rentrer… Ce pays de vampires sadiques et pervers est voué a un destin tragique !!
      Le drapeau francais est au peuple… pas a ses geoliers.

      J’ai justement un voisin qui est aller en prison a la place de leurs superieurs pour couvrir leurs magouilles a empoisonner l’eau du robinet avec de l’arsenic…dorénavent il a une belle retraite tranquille (contrats Assainissement ! )
      ( merci pour cette eau…si pure et saine a boire )
      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif

  3. Maintenant que j’ai vu ce que vaut la justice dans les affaires des compteurs Linky, je n’en attends plus rien… Une reconnaissance de la dangerosité du produit serait vraiment un miracle !
    Alors oui, la répression des GJ est un scandale de plus.
    Maintenant… si TOUT le peuple était dans la rue, quelle serait la réaction des élites ?

    Autre point que soulignait un ancien de la gendarmerie (il me semble, ou bien des CRS… je ne sais plus): il faut les coller ! S’en approcher très très près, sans violence, voir même les embrasser (enfin… selon leur harnachement), jouer les nunuches, les tout-gentils, leur dire des mots doux, bref, tout faire pour les déstabiliser, tout en les empêchant de tirer quoi que ce soit puisqu’ils sont beaucoup trop près pour pouvoir agir.
    Je pense qu’il peut être facile de tirer dans le tas. Mais de tirer sur quelqu’un qui vous regarde bien dans les yeux, un regard non haineux, mais au contraire tout gentil (faute d’être plein d’amour, sauf pour ceux qui se sentent de le faire), ce doit être plus difficile. Au risque pour eux de se blesser tout seuls !

  4. A force de mettre des personnes au casier judiciaire vierge en prison, on fabrique plusieurs centaines de délinquants/criminels une fois qu’ils auront recouvert la liberté.

    Quoi qu’il en soit, la répression ne produit pas du tout les effets escomptés : la mobilisation des gilets jaunes se poursuit partout en France.

    • ( n’enmenez pas vos cartes d’identités, (cacher les) et garder le silence (a tous prix) en cas d’arrestation sans fondement… ni autres moyens de vous identifier….et bacleés vos prises d’empreintes )

  5. Du Pouvoir nais la perversion narcissique, assez eu de vécu pour pouvoir l’affimer bien fort. (c’est une maladie mentale reconnue)

    La gouvernance n’appartient qu’aux coeurs purs !
    Eux seuls pourrais préserver ce pays de la décadence (programmée).

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