En matière d’économie, la gestion doit être rigoureuse, ce qui est loin d’être le cas. Alors que le « roi des riches » peste contre le « pognon de dingue » que coûtent les prestations sociales, les cadeaux fiscaux aux multinationales, coûtent la bagatelle de 300 millions par an à la collectivité. Millions qui font défaut aux services de santé, retraites, chômeurs et autres laissés pour compte. Et en septembre, le banquier élyséen doit proposer son plan anti-pauvreté, on peut s’attendre à tout. Ce qui est dingue, c’est qu’il va continuer ses œuvres néfastes contre le peuple qui râle mais subit. Si sa côte de popularité est en chute libre, il reste comme les berniques sur leur rocher, accroché à ses idées de réformes contestées. Gouverner c’est prévoir, et il ne prévoit qu’avec belles paroles et promesses rassurantes. Le banquier gère le pays comme une succursale de banque, tout pour la compétitivité, sans se préoccuper des inégalités. À noter: Dans le graphique, rien sur la pollution de l’air par Sanofi, alors que : Sanofi annonce l’arrêt immédiat de la production sur son site responsable de rejets toxiques hors norme. Partagez ! Volti
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Auteur BastaMag
pourLes vrais assistés de la société française ne sont pas forcément ceux qui sont le plus souvent montrés du doigt. Les gouvernements successifs ont fait de la préservation de la « compétitivité » des entreprises françaises leur mantra. « Compétitivité » qui s’est traduite par des allègements de cotisations sociales, par une précarisation de l’emploi, par des cadeaux fiscaux toujours plus importants, et qui a également servi à justifier l’absence d’action ambitieuse pour s’attaquer à la pollution de l’air ou réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Une étude publiée par le Basic et l’Observatoire des multinationales à l’occasion de la parution du « Véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises » essaie pour la première fois de mettre un prix sur ces politiques (à télécharger ici). Elle examine les « coûts sociétaux » imposés à la collectivité (État, collectivités locales et sécurité sociale) par cinq grandes multinationales françaises — Total, Michelin, Renault, EDF et Sanofi — du fait des mesures de moins-disant social, fiscal et environnemental destinées à préserver leur « compétitivité ». Résultat : le fardeau financier imposé chaque année aux budgets publics par ces entreprises s’échelonne entre 165 et 460 millions d’euros par an.
C’est davantage que le montant des impôts que ces entreprises versent chaque année en France. Or, l’impôt sur les sociétés n’est pas tant destiné à compenser les coûts sociétaux qu’à financer les infrastructures, le système éducatif ou judiciaire, dont ces entreprises ont aussi besoin pour fonctionner. Et encore, cette estimation ne prend en compte que les coûts réels et tangibles déjà encourus par la collectivité. Si l’on incluait les coûts subis par les particuliers sur le long terme, ou des coûts intangibles calculés par certains économistes, comme le prix d’une vie humaine en bonne santé, le fardeau imposé par ces multinationales à la société atteindrait rapidement des hauteurs stratosphériques, effaçant les bénéfices qu’elles réalisent chaque année.
Admettons que les politiques de soutien à la compétitivité de nos entreprises soient coûteuses. Sont-elles au moins efficaces ? Les chiffres que nous avons collectés pour le « véritable bilan annuel » suggèrent que non. Toutes les entreprises de notre échantillon, à l’exception d’EDF, ont vu leur effectif en France diminuer depuis 2010, alors même que leur effectif mondial et leur chiffre d’affaires cumulé croissaient de plus de 10 % sur la même période. Une tendance que l’on retrouve à l’échelle de tout le CAC40, qui a vu ses effectifs en France baisser de 20 % depuis 2010, malgré un chiffre d’affaires en hausse [1]. Sur la même période, les dividendes ont bondi de 44 %. Soit une privatisation des bénéfices, et une socialisation des coûts…
Olivier Petitjean pour BastaMag
– A lire sur notre Observatoire des multinationales : Allègements sociaux, cadeaux fiscaux, pollutions, précarité : enquête sur le fardeau financier que les multinationales imposent à la société
Le véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises, à télécharger ici.
Note
[1] Plus de détails dans cet article, extrait du « véritable bilan annuel des grandes entreprises françaises ».
Bientot plus personne n’aura voté pour lui. Il aura simplement vu une chandelle laissée allymé par flambèy et il est entré.