Une expérience génétique sur des moustiques visant à freiner leur reproduction vire presque au drame..

Vire presque au drame, ce n’est pas peu dire. Partagez ! Volti

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Jonathan Paiano pour Trust-My-Science via Nature

Img/Depositphoto

Une expérience génétique visant à réduire une population de moustiques ne s’est pas déroulée comme prévu, laissant les scientifiques confus quant aux conséquences. Au départ, tout semblait facile : il s’agissait de modifier génétiquement des moustiques mâles en utilisant la technique d’édition génique CRISPR, pour que leur progéniture ne soit pas viable (et décède immédiatement). Ces derniers ont été introduits dans la nature pour que la “maladie” se propage à l’état sauvage (accouplement avec des moustiques non modifiés), avant d’observer le déclin de la population de moustiques. Mais malheureusement, il y a eu un imprévu conséquent.

La population de moustiques visée était celle de Jacobina, au Brésil. Selon une étude publiée la semaine dernière dans la revue Nature – Scientific Reports, suite à l’introduction des moustiques génétiquement modifiés et après qu’ils se soient mêlés à la population sauvage, le nombre de moustiques avait bel et bien diminué drastiquement pendant une brève période.

Mais selon New Atlas, seulement 18 mois plus tard, la population a immédiatement rebondi, avec la naissance d’hybrides génétiques viables (ce qui n’était pas prévu). Et ce n’est pas tout : les hybrides pourraient être encore plus résistants aux futures tentatives visant à réduire leur nombre…

Une problématique de taille, et incertaine

Les moustiques capables de transmettre des maladies dangereuses telles que Zika, la dengue et le paludisme se propagent plus que jamais, notamment à cause du changement climatique. Pour les combattre, les scientifiques ont parfois essayé de modifier la génétique des insectes, afin qu’ils ne puissent pas se reproduire.

« L’affirmation était que les gènes de la souche modifiée n’entreraient pas dans la population, car la progéniture mourrait », a déclaré à New Atlas Jeffrey Powell, chercheur à l’Université Yale (États-Unis). « Mais ce n’est évidemment pas ce qui s’est passé. D’autres moustiques hybrides sont nés ».

Les moustiques sauvages se sont accouplés à la population victime de la modification génétique et ont créé un nouveau type d’hybride génétique, plus robuste que le type sauvage initial, alors que la progéniture était sensée mourrir rapidement. Le problème majeur est que la descendance pourrait à son tour donner lieu à une nouvelle variante inconnue.

Bien que les premiers hybrides ne soient pas intrinsèquement dangereux — ou du moins pas davantage, les scientifiques responsables du projet affirment ne pas pouvoir parfaitement prédire ce qui pourrait changer pour les générations futures. « Ce sont les futures retombées imprévues qui sont préoccupantes », a déclaré Powell.

Ces résultats soulignent l’importance de la mise en place d’un programme de surveillance génétique pendant ce type d’expérience, afin de prédire et gérer au mieux les retombées imprévues.

Source : Nature

Voir sur le sujet :

Les bébés génétiquement modifiés par CRISPR-Cas9 : 6 questions qui persistent…

Mutations et lésions génétiques ; les effets secondaires de la technologie CRISPR-Cas9

Une nouvelle version révolutionnaire de CRISPR permet d’éditer de nombreux gènes simultanément.

Le pentagone veut créer une armée d’insectes porteurs de virus génétiquement modifiés afin de protéger les plantations.

**Aux FOUS**

13 Commentaires

  1. Voilà ce que ça donne de jouer aux apprentis sorciers ! On ne joue pas avec la nature, sous peine dans subir les conséquences. Quand est-ce qu’ils vont le comprendre ? Et ça se dit supérieur à tout ce qui vie sur terre !

  2. L’homme « joue » avec la nature depuis qu’il existe. Et c’est heureux car la vie sauvage est extrêmement difficile… Le blé, les chiens domestiqués, les légumes que nous mangeons…tout cela est la fruit d’une domestication par l’homme. Les vaccins, les médicaments, le papier pour écrire (et je ne parle pas de votre ordinateur et de l’électricité qui le fait tourner…), c’est bien en « jouant » avec la nature qu’on a pu les mettre au point.

    La douce vie du bon sauvage, c’est un mythe… je vous invite à aller passer quelques vacances en Amazonie par ex, pour comprendre que la nature n’est pas que notre amie…

  3. Il avaient déjà joué « aux cons » au Brésil en 1950 avec la création des abeilles tueuses.
    Ils avaient croisé de petites abeilles dociles européennes très productives mais vulnérables à la prédation et mal adaptées aux climats chauds avec de grosses abeilles africaines aux rendements de miel peu élevés mais qui sont très virulentes envers leurs prédateurs et très adaptées forcément aux températures élevées.

    Le but ? Obtenir de grandes abeilles dociles mais se défendant bien, très productives et supportant le climat du Brésil.
    Le résultat ? Obtention de grandes abeilles qui n’en fichent pas une et très très agressives.

    On les appelle là-bas « les Abeilles tueuses ».
    Vous croisez leur route ? Courez ! comme disait l’autre.
    Elles poursuivent leur victime sur près d’un kilomètre, contre 50 mètres pour les autres variétés en s’y mettant à « plusieurs » pour l’éliminer. 200 à 1000 piqûres simultanées…
    Elles se sont répandues à raison de 500 km/an jusqu’en Amérique du Nord. 1er décès de leur fait au Texas en 1993.
    Source :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Abeille_africanis%C3%A9e

  4. De quoi vont se nourrir les hirondelles, s’il n’y a plus de moustiques ? Plus de moucherons à cause des pesticides, plus rien à manger… Les nôtres sont déjà reparties avec les premiers frimas. Il y a de moins en moins d’oiseaux chaque année.
    Pourquoi les moustiques ont-ils attrapés ces maladies ? https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

    • Biquette Le moustique en piquant un individu porteur de la maladie, devient lui même porteur de cette maladie, qu’il injectera à un autre individu qu’il piquera. Le moustique n’est pas malade lui, il est le vecteur

      • Oui, je sais bien, mais tous les animaux et insectes ne sont pas vecteurs de maladies « destinés aux » https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gifhumains. Ca ne doit pas être compliqué d’injecter un virus dans un insecte pour l’envoyer ensuite propager la maladie. C’est ce que je voulais dire.

  5. un autre exemple
    La myxomatose, la maladie qui a ravagé et ravage encore les colonies de lapins n’est pas due à dame nature mais à un apprenti sorcier….
    https://wamiz.com/rongeurs/forum/la-myxomatose-un-peu-d-histoire-1449.html

  6. La connerie n’est pas liée a un virus, un microbe ou une bactérie, mais on a pas encore trouvé son vecteur. Et elle se propage tres vite.
    On est pas pres de trouver son vaccin.

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