Le ministère de l’Intérieur commande en masse des munitions pour fusils d’assaut et des grenades de dés-encerclement… par Jean-Marc Manach..

Le gouvernement est passé très près du renversement avec le mouvement des gilets jaunes, qui n’ont pas su profiter de leur avantage. Ayant repris la main, le Castagneur prévoit la parade aux futurs rassemblements. 11 millions d’euros d’argent public, qui seraient certainement plus utiles ailleurs.. Partagez ! Volti

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Illustration/Pixabay

par Jean-Marc Manach 12 juin 2019 pour BastaMag

Les nouvelles armes de maintien de l’ordre et de « gestion démocratique des foules » sont responsables de dizaines de mutilations à vie et de blessures graves. Qu’importe ! Le ministère de l’Intérieur vient d’entériner de nouvelles commandes massives : 10 000 grenades de désencerclement par an, qui s’ajoutent aux centaines de lanceurs de balles de défense (LBD) achetés en fin d’année dernière. Plus étonnant, la place Beauvau a acheté 25 millions de cartouches de fusils d’assaut pour les quatre prochaines années. « Allô, place Beauvau ? C’est pour une commande » : enquête sur ces étranges appels d’offres.

Le ministère de l’Intérieur ne cesse d’étoffer son stock d’armes, non létales comme létales. Il avait déjà passé commande, le 23 décembre dernier, de 1280 nouveaux « lanceurs mono-coup » type LBD, principalement pour la gendarmerie, et de 450 LBD semi-automatiques – des « lanceurs multi-coups » (LMC) [1] pour les policiers. La place Beauvau vient successivement d’acheter 40 000 nouvelles grenades à main de dés-encerclement (GMD) à effet assourdissant, et de lancer un appel d’offres visant à acquérir, sur les quatre prochaines années, 25 millions de… cartouches de fusil d’assaut pour une valeur estimée à 11 millions d’euros [2].

Extrait de l’appel d’offre (consultable ici)

Ces armes de guerre ont longtemps été réservées aux seules unités d’élite de la police et de la gendarmerie. Dans la foulée des attentats de janvier et novembre 2015, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur de l’époque, avait décidé d’équiper de fusils d’assaut les policiers des brigades anti-criminalités (Bac), les gendarmes des pelotons de surveillance et d’intervention (Psig) et autres « primo-intervenants ». L’objectif, avait-il alors expliqué, était de leur permettre de « répliquer aux tirs d’armes de type Kalachnikov que certains criminels n’hésitent désormais plus à utiliser contre vous ».

Cette banalisation des fusils d’assaut n’est pas sans poser problème. En juillet 2017, une note de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) faisait état de sa « réelle inquiétude » : 18 des 19 tirs de ces armes enregistrés sur les six premiers mois de l’année avaient été « accidentels » ou commis « par imprudence », un pourcentage qualifié d’« alarmant ». « Une ou plusieurs erreurs, souvent cumulées dans les procédures de mise en sécurité, sont à l’origine des coups de feu », souligne la note, qui déplore « une méconnaissance bien plus étendue en matière de sécurité lors de la manipulation des armes », et un « défaut de maîtrise d’armes plus complexes et encombrantes » : sélecteur mis en position « rafale », chargeur non retiré, culasse bloquée à cause d’un mauvais geste, etc. Le constat était alors sans appel : « Les agents sont mal à l’aise avec ces armes. » [3]

La majorité des policiers mal formés à l’usage de ces armes

« Concernant les armes longues, nos collègues ne sont pas assez formés aux gestes techniques », décrivait Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance police nationale [4]. La formation initiale ne durait que deux jours, suivi d’un tir par an. Une situation qui peine à s’améliorer : en septembre 2018, la Cour des comptes déplore, dans un rapport consacré à l’équipement des forces de l’ordre, le nombre « globalement insuffisant » des stands de tir, leur répartition géographique « parfois inadaptée », leur vieillissement, « responsable d’indisponibilités récurrentes en raison de la fréquence des opérations de maintenance », et enfin « l’incapacité de la grande majorité d’entre eux à accepter des tirs de munition de calibre 5,56 mm, faute de pièges à balles adaptés » [5].

La Cour des comptes regrette aussi que « la majorité des policiers (51%) n’avait pas bénéficié de ces trois séances réglementaires », en 2017, « ce qui traduit une dégradation par rapport aux années récentes ». Enfin, environ un policier sur cinq, sur les personnels « susceptibles de manier un HK G36 [un modèle de fusil d’assaut, ndlr] n’avait pas reçu les formations requises dans les délais réglementaires ».

Jusqu’à 750 balles par minute, mortelles jusqu’à deux kilomètres

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Source BastaMag

6 Commentaires

  1. Ben, avec ça, il serait bon que les forces de l’ordre soient correctement formées au combat urbain.

    Parcours du combattant en échauffement, parcours du risque sous balles réelles, assauts urbains en milieu reconstitué, …

    La manipulation d’armes étant le B-A BA de l’unité combattante.

    L’entrainement au tir devrait être à minima mensuel.

    L’entraînement spécifique hebdo.

    Et physique, quotidien.

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

    • -Qu’ils commencent par savoir charger et décharger cette arme, sera déjà un bon début !
      Et je ne plaisante même pas.

      – Accessoirement, qu’ils prennent aussi et obligatoirement connaissance de la balistique hyper perforante de sa munition (5,56×45) .

      – Car l’air de rien, cette petite balle vous traverse, comme qui rigole, un mur de maison moderne.
      Puis dans la foulée se charge des innocents dedans. B’hein oui…
      Mais ça, l’immense majorité des flics l’ignorent. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

      – Cette arme n’est absolument pas faite pour des missions de police en milieu urbain, ou vraiment pour des missions de faits exceptionnels…menées par des gens responsables aguerris et formés.
      – …En fait, tout le contraire de la situation actuelle.

  2. Bonjour, ça ne m’étonne pas de la castagne ! le sbire de macrott
    Il parait qu’en 2018 après le tout début des manif gilets jaunes, en novembre, quelques jours après la manif, macrott serait allé sur place voir de très prés le système  » drone-tueur  » ????
    Dixit toujours Amandine
    Pour info : https://www.futura-sciences.com/tech/actualites/drone-drones-tueurs-menace-elle-reelle-72338/
    C’est à vomir tout ce qu’il se passe

  3. C’est qu’ils doivent sentir le vent tourner les girouettes

  4. Je connais très bien hélas le FAMAS F1 : 1000 coups/minute (oui : 1000 !).
    Il faut une instruction militaire très soigneuse pour savoir s’en servir, et savoir l’entretenir, et savoir quoi faire pour ne pas se blesser soi-même. Le niveau sonore est tel qu’un coup vous bousille l’oreille interne sans espoir de renverser la vapeur. Tous les appelés ou engagés qui faisaient des séances de tir devaient porter de lourds casques antibruit, et bien les ajuster…

    Mais le pire est ceci : le projectile n’est pas projeté de manière rectiligne, comme on pourrait le penser. Il a une trajectoire hélicoïdale, le long d’un axe. Quelle différence de direz-vous ? Elle est simple, à l’entrée dans un corps, le trou est tout petit, mais à l’intérieur, elle agit comme si elle explosait et déchirait tout sur un diamètre de 10 cm minimum. Oui, elle vous transforme en steak haché (os compris) à l’intérieur, vous n’avez aucune chance de vous en sortir. Si un membre est touché, il est tout simplement déchiqueté, vous êtes amputé sur place en moins d’un fraction de seconde.
    Quand la balle ressort du corps, c’est par un orifice qui ressemble à entonnoir de 15 cm de diamètre environ…
    Une seule munition reçue et c’est terminé. Au mieux vous êtes amputé, un membre déchiqueté, et pire vous êtes un steak haché sur pattes…Vos chances de survie en cas de blessures sont quasiment proches de rien.
    Si la Police devait tirer avec des telles munitions sur des manifestants, nous serions OFFICIELLEMENT en GUERRE CIVILE. Actuellement tout va bien.

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