radicalisation et obligation de scolarisation

Bonjour,
J’apprécie votre travail et je souhaitais vous faire part d’une lettre ouverte que j’ai écrite au Président de la République suite à ses annonces concernant l’obligation de scolarisation et ses liens supposés avec la radicalisation.
Merci de l’attention que vous m’aurez accordée.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, L’expression de ma haute considération.
Adeline Sardy
Tel : xxxxxxxxxx

LETTRE OUVERTE À MONSIEUR EMMANUEL MACRON

Monsieur le Président de la République,

Notre famille, comme quelques autres, a fait le choix de l’Instruction En Famille (IEF).

Je ne cherche pas à vous convaincre d’une quelconque supériorité de ce mode d’instruction. Mes propos visent à évoquer l’importance pour les familles de pouvoir choisir le mode d’instruction donné à leurs enfants.

Nos enfants sèment les graines du monde de demain.

L’analogie est peut-être facile mais nous voyons aujourd’hui les dégâts d’une agriculture intensive et de la monoculture.

Le monde de demain sera difficile, l’avenir de l’humanité est entre leurs mains.

S’il vous plaît, pour que l’espoir demeure, laissons pousser des graines de toutes variétés.

La nature nous le montre, la diversité est un gage d’équilibre.

La diversité est une chance.

L’article 26 de la déclaration universelle des droits de l’homme du 10 décembre 1958 stipule que :

« Les parents ont, par priorité, le droit de choisir le genre d’éducation à donner à leurs enfants. »

Cet article confie à chaque famille une grande responsabilité.

En France nous avons la chance, jusqu’à aujourd’hui, de voir de nombreux choix s’offrir à nous.

Avoir le choix ne réduit pas la responsabilité, il l’augmente. En tant que décisionnaires, nous nous impliquons davantage, nous réfléchissons davantage.

Il est impératif que ces choix soient encadrés. Et c’est à l’État que revient cet encadrement en tant que garant des valeurs de la République.

Interdire l’IEF ou la réduire à des cas exceptionnels nous prive de ce choix et, par là même d’une liberté de réflexion et d’action.

L’obligation d’instruction est une évidence, elle n’est pas à débattre.

L’obligation de scolarisation, quant à elle, nous restreint.

Chaque mode d’instruction possède des atouts mais présente aussi des manques et des limites et c’est en cela que le choix est important.

Choisir que ses enfants aillent à l’école, école publique, école privée, école à pédagogies alternatives, choisir pour ses enfants l’enseignement à distance ou pratiquer l’IEF, tous ces choix témoignent d’une réflexion, d’une implication, d’un engagement.

Aujourd’hui l’Etat offre aux familles une grande latitude de rapports à l’éducation et à l’instruction, c’est une grande richesse.

Richesse d’inventer de nouveaux rapports à l’éducation, de nous questionner, de nous adapter ou de changer, si nécessaire, pour que chaque enfant puisse voir son potentiel s’épanouir.

Je ne veux pas que l’instruction soit vécue par mes enfants comme une contrainte mais comme une chance.

Je souhaite que mes enfants soient acteurs, partie prenante de leur éducation et de leur instruction.

En pratiquant l’IEF, je prends le pari que mes enfants prendront conscience de la valeur de l’instruction et de leur chance d’appartenir à un État dans lequel chaque enfant peut la recevoir.

Je prends le pari que, si un jour notre famille prend le chemin de l’école, ce sera avec des enfants acteurs de leurs apprentissages et épanouis.

Dire que l’on pratique l’IEF soulève bien des réactions. Il faut rappeler que cela reste une pratique très marginale. Les échanges à ce sujet sont riches de questionnements sur notre positionnement de parent, sur nos moyens pédagogiques et sur les modalités de transmissions de nos valeurs.

Quand je parle de nos valeurs, je parle bien sûr des valeurs républicaines qui sont les nôtres.

Je veux que mes enfants soient libres, libres d’exprimer leurs opinions, libres de vivre selon leurs choix et dotés d’un esprit critique.

Je veux que mes enfants vivent dans une société où ils seront égaux en droits, responsables de leurs actes, conscients de leurs devoirs vis-à-vis d’autrui.

Je veux que mes enfants vivent dans un monde de fraternité où le respect de l’autre, la bienveillance, la solidarité et l’empathie soient des biens communs.

Je veux maintenant vous poser une question : pourquoi ce lien entre IEF et radicalisation ?

L’encadrement de l’IEF est, de mon expérience, important. Chaque année, l’instruction et la progression des enfants sont évaluées et l’épanouissement des enfants contrôlé.

Pratiquer l’IEF ce n’est pas faire ce que l’on veut de ses enfants. Ce n’est pas non plus faire ce que l’on veut avec ses enfants.

C’est simplement faire au mieux pour ses enfants comme tente de le faire n’importe quel parent.

Pratiquer l’IEF implique de connaître les attendus du socle commun, de justifier ses choix pédagogiques, organisationnels et de montrer notre attachement aux valeurs de la République.

De fait, associer radicalisation et IEF me paraît infondé.

Interdire l’IEF me semble une régression vis-à-vis des combats menés en faveur de l’éducation et de l’instruction pour tous.

Restreindre les choix en matière d’instruction c’est restreindre nos pensées et nos actions dans ce domaine.

Notre liberté n’est pas absolue, mais pouvoir s’autoriser des variations autour de valeurs communes et d’un socle commun de connaissances, c’est laisser s’inventer de nouvelles richesses dans notre rapport au monde.

Adeline Sardy

 

 

ha2line

7 Commentaires

  1. Vous avez raison mais c’est oublier la finalité de Macron et de l’orientation mondiale sous l’égide Anglo Saxonne qui se profile de manière accrue

    “On s’était habitués à être une société d’individus libres. Mais nous sommes une nation de citoyens solidaires.”

    https://fl24.net/2020/10/15/petit-tyran-macron-la-dit-hier-il-reve-dabolir-la-liberte-a-la-francaise/

  2. L’école que Macron destine à nos enfants n’est que l’aboutissement d’un processus de désinstruction commencé avec le « tournant de la rigueur », c’est-à-dire grosso-modo à partir de 1984.
    Prémices d’un monde « Orwellien », une sonnette d’alarme était tirée, dés cette époque, par Isabelle Stal (docteur en philosophie et professeur à l’IUFM de Nice) et Françoise Thom (historienne et soviétologue française, maître de conférences à l’université Paris-Sorbonne), qui alertaient dans leur livre « L’école des barbares », les dérives du système scolaire « orchestrées » par les politiques.
    Extrait :
    « L’école a cessé de remplir sa fonction principale, qui est de structurer l’intelligence et l’expression des élèves. Elle est devenue paradoxalement un système de désinstruction. À l’école primaire on n’apprend plus à lire ni à écrire : les deux tiers des élèves ne le savent plus. Cela s’inscrit dans un relativisme généralisé des valeurs morales, des cultures, des religions et des manières de s’exprimer, aucune manière de vivre n’étant jugée supérieure à une autre. On a cassé tous les repères normatifs. On a supprimé l’histoire chronologique. Une démarche analogue a été effectuée pour saper l’enseignement de la langue et de la littérature. Globalement, on fait des élèves des barbares qui ne parlent et ne comprennent qu’un seul idiome, celui de la télévision. Une formation sacrifiée au nom d’un utilitarisme à courte vue qui empêche d’accéder aux idées générales. Il n’y a pas un élève sur cent qui soit capable de bâtir une phrase complexe. Une attitude qui va jusqu’à bannir toute discipline ; tout ce qui est contrainte est jugé comme un mal. L’exemple le plus illustre de cet état d’esprit est le ministre actuel, Jack Lang, le ministre du tag et du rap. C’est comme ça qu’on ramène les enfants à l’animalité. »
    Il semble impératif, aujourd’hui, pour le bien-être de nos enfants et du nôtre également, de ne plus écouter ni respecter une seule des règles imposées par ce gouvernement et ses lois tant qu’un autre régime, basé cette fois sur les « Lois de la Nature » ne le remplace.
    Rappelons en quelques mots, ce qu’on appelait, dans la jeunesse de l’humanité, l’École et l’Éducation.
    On s’est habitué à rapprocher le nom de Minerve de celui des Muses et du Mont Parnasse.
    Ceci a une cause lointaine qu’il faut expliquer.
    Parnasse se disait antérieurement Larnassas, mot qui signifie Ecole. Il dérive du verbe « laren » ou « leeren », enseigner en anglo-saxon. « Lar » signifie doctrine, et « Lareow », Maître ou interprète de la parole divine. Il existe dans la Belgique plusieurs endroits nommés Lærne, Leerne, Lerne ; c’était des lieux consacrés à l’instruction du peuple.
    « Les dieux Lares étaient, dans leur origine, des précepteurs du public. Diane était réputée Lare » (De Grave, La République des Champs Élysées).
    Il s’est donc formé, chez les Celtes, une catégorie de Maîtresses d’Ecole qui a porté différents noms. On les appelle souvent des Normes (d’où normale), et on nous représente trois Normes fondant un collège chez les Germains et les Scandinaves ; de là le mot Dryade (dry, trois). Mais le nom qui a surtout été conservé est Druidesse, féminin de Druide.
    D’où vient-il ?
    Fabre d’Olivet dit (Etat social de l’homme) : « Le mot Drud signifie l’enseignement radical, le principe de la science. Il vient du mot rad ou rud (mots qui ont fait irradier et radiation), qui veut dire une racine. De là le latin radix, l’anglais root, le gallois gredham, etc. »
    Chez les Irlandais, il est quelquefois question de Druidesses appelées ban-drui, et plus souvent de ban-filé, qui, comme les filé, étaient à la fois devineresses et poétesses.
    Or ban signifie Mère. Ce mot ban-drui voudrait donc dire Mère-Enseignante.
    Dans la mythologie, on résumera cet enseignement en quelques mots, on dira que la parole des femmes éclairées était l’oracle des voyantes. On nous parle de l’enseignement des Prêtresses qui était oral, et on nous dira aussi que, si elles ont laissé des écrits, ils ont été détruits.
    Mais ce qui est certain, c’est qu’elles ont laissé une tradition qui s’est perpétuée de Mère en fille, et c’est cela qui est le fond même de l’éducation.
    Dans l’île de Trinacrie, qui serait l’Angleterre, les compagnes de Minerve sont appelées Etairoi. « Nom encore en usage en Flandre », dit de Grave.
    C’est de ce nom qu’on a fait hétaïre (prêtresse).
    A l’époque reculée où l’homme n’avait encore pour mœurs que ses instincts, on avait remarqué combien sa nature le portait à l’opposition, à la contradiction, à la domination.
    C’est pour enrayer ses mauvais instincts que les Mères instituèrent une discipline élémentaire (de « disciple », « discipulus », latin, de « discere », s’instruire) qui est toujours restée depuis dans la société, et qu’on désigne encore par les mots « éducation », « convenance », « savoir-vivre », « manières comme il faut ».
    C’est cette retenue des mauvais instincts qui fut d’abord la Religion. La connaissance que l’on avait des lois qui régissent la nature humaine avait fait comprendre que l’homme doit être discipliné, « apprivoisé », pourrait-on dire, afin de pouvoir vivre dans la société des femmes, des enfants et même des autres hommes.
    On institua donc une règle de vie commune, dont l’homme comprenait la nécessité, car il s’y soumettait volontairement. C’est dans cette vie calme et bien organisée qu’on élevait son esprit vers la pensée abstraite et qu’on lui donnait les moyens de vaincre les sens dont on sut bientôt que l’usage abusif mène à la folie.
    Dans cette société idéale, l’homme ne s’appartenait pas à lui-même, il était à la vie familiale qui devint la vie sociale, et c’est cela qu’on exprime par le mot civilisé (« civis », citoyen, à Rome, était l’homme affilié à la communauté).
    Toutes les communes, toutes les républiques furent primitivement des associations de vie et de travail, sous les auspices d’une Déesse nationale. Et ces républiques ont été puissantes tant qu’un même lien unissait les citoyens entre eux comme des frères, et les unissait avec la Déesse comme avec une Mère.
    La dissolution des Etats, c’est-à-dire le désordre, commença quand certains hommes, troublés par le mauvais esprit qui engendre l’orgueil, voulurent mettre leur personnalité au-dessus des autres, s’affranchir des lois établies et dominer les faibles. Cette révolte fut le commencement de l’erreur sociale, c’est-à-dire de l’injustice.
    L’éducation était encore donnée chez les Gaulois par les grandes prêtresses et prophétesses que les Romains trouvèrent dans la Gaule et dans la Germanie lorsqu’ils allèrent combattre les guerriers de Vercingétorix et d’Arminius.
    Dion parle de Gama, vierge voyante des Marcomans ; Strabon, des prophétesses chez les Cimbres ; il dit des Gauloises qu’elles sont « fécondes et bonnes éducatrices ».
    Ces premières institutrices n’enseignaient pas seulement l’astronomie, la physique et la biologie, elles avaient acquis la connaissance des propriétés des plantes et en avaient fait la base de l’art de guérir, premier mot des sciences médicales. Et c’est pour cela que Minerve est surnommée Bélisama, quelquefois aussi Hygie ou Hygiœa. Ceacht est la Déesse de la médecine chez les Irlandais. Telles sont les institutrices philanthropes qui ont été nommées « Helisiens », « Heilige » (médecin).
    Nous comprenons maintenant combien les femmes qui savaient tant de choses devaient avoir de prestige dans ce monde primitif.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/faitsettempsoublies.html

  3. Très belle lettre pleine de bon sens mais si le bon sens était une valeur importante pour nos dirigeants ça se saurait. En deux secondes macron va démolir cette lettre en disant que malheureusement l’instruction en famille est source d’islamisation radicale donc de danger pour les valeurs de la république qu’Adeline Sardy met en avant dans sa lettre. Mettre le président face à ses responsabilités aurait été pas mal. C’est à lui de défendre les français et donc il n’a pas a supprimer l’IEF mais à le protéger en prenant des mesures spécifiques contre le danger de l’islamisation en IEF. Les enfants sont contrôlés régulièrement, les agents de l’état qui font ces contrôles sont ils à ce point inefficaces qu’ils ne remplissent pas correctement leur mission?
    Dommage que cette lettre n’aborde pas selon moi le soi-disant lièvre soulevé par macron.
    Je remercie cette dame pour son initiative, au moins elle a fait quelque chosehttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gif

  4. Macron a-t’il le droit, la possibilité légale d’imposer lui-même la scolarisation? J’en doute…
    D’autre part, il me semble bien que ce serait anti-constitutionnel de faire une loi en ce sens… à vérifier…
    nous verrons, mais je ne pense pas que cela va se passer comme ça, juste parce qu’il l’a décidé…
    Il y a encore une juridiction, en France, malgré tout

  5. “Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire” AE
    Pour l’instant les idéologies meurtriere continuent parce qu’il ya une totale passivité sur les mesures a prendre
    Comme renvoyer dans leur pays ceux qui radicalisent les autres et non pas les mettre en prison.
    Les prisons deviennent des cluster de radicalisation
    Ce n’est pas les solutions qui manquent mais le courage des mesures a prendre qui regle le probleme https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif
    Aucun de ces “terroristes” n’auraient envie de revenir dans leur pays d’origine…

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