« Pour Le Monde nous sommes entrés dans l’ère de l’argent gratuit ! » L’édito de Charles SANNAT

Chaque billet d’argent émis, est un maillon de plus, d’une chaîne interminable pour les peuples. Partagez ! Volti

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Charles Sannat pour Insolentiae

Illustration/123.RF

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Vous le saviez déjà et cette information ne va pas changer votre vie… au premier abord. Au second, c’est un véritable signal faible bruyant !

En effet si vous êtes un lecteur régulier de ces chroniques quotidiennes que je partage avec vous, vous savez à quel point nous sommes dans un monde d’argent gratuit, vous savez que cet argent gratuit inonde toute l’économie.

Vous savez que l’immobilier monte parce que l’argent coule à flots.

Vous savez que le prix des actions ne veut, le plus souvent, plus dire grand-chose, car dans un monde de taux zéro ou négatifs, une action qui verse des dividendes supérieurs à zéro (ce qui est la définition des dividendes) sera toujours plus rentable même si son cours est multiplié par 10 qu’une obligation à taux négatifs !

Vous savez tout cela.

Là, ce qui doit nous interpeller c’est que le grand quotidien, Le Monde en personne vient de se rendre compte de la situation et titre :

« Avec la crise sanitaire, le monde est entré dans l’ère de l’argent gratuit »

« Face à l’explosion des dettes, les banques centrales ont baissé leur taux à des niveaux historiquement bas et ne pourront pas les remonter avant très longtemps. Les conséquences seront très profondes.

Gouvernements, entreprises, ménages : endettez-vous, c’est le moment ! Les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas et ils ne sont pas prêts de remonter. Le monde est entré dans la pandémie alors que les taux étaient historiquement bas depuis la crise de 2008. Pour permettre aux Etats de se financer pendant cette crise, les banques centrales sont allées encore plus loin, s’enfonçant un peu plus dans cette nouvelle ère monétaire où l’argent est quasi gratuit. « Les taux vont rester très bas très longtemps, on est tous d’accord », explique Mikaël Pacot, d’Axa Investment Managers. « On ne va pas sortir de la politique monétaire expansionniste de sitôt », confirme Christopher Dembik, de Saxo Bank.

Pour l’économie mondiale, les conséquences sont majeures. L’action des banques centrales, qui permet de garder les taux à zéro, est le principal phénomène qui va influencer tous les autres. C’est vrai pour les ménages qui achètent un logement et qui vont pouvoir emprunter toujours moins cher. C’est vrai aussi pour les ménages les plus riches, détenteurs d’actifs, qui vont s’enrichir, accentuant les inégalités entre les classes sociales mais aussi entre les générations. Inversement, l’épargne bancaire ne rapporte plus rien et le Livret A est, aujourd’hui, presque sans intérêt. Mais c’est surtout vrai pour les Etats, qui vont pouvoir emprunter comme jamais.

Avec la pandémie, toutes les grandes banques centrales sont venues au secours de l’économie, en lançant des plans d’achat de dette d’une ampleur inédite. L’enveloppe dépasse, par exemple, 1 500 milliards d’euros pour la Banque centrale européenne (BCE), ce qui permet aux Etats de la zone euro de se financer facilement ».

J’ai toujours dit, même lorsque la FED annonçait triomphalement qu’elle allait normaliser sa politique monétaire car la croissance était de retour qu’elle ne pourrait jamais dépasser les 3 % et que ce mouvement de hausse de taux tenait plus de l’opération de communication du genre « nous avons toujours le contrôle de la valeur de la monnaie » que d’une véritable politique monétaire et d’un vrai cycle de resserrement des taux.

Et évidemment les taux de la FED n’ont jamais dépassé les 3 % seuil, de douleur pour les marchés drogués à l’injection d’argent frais.

Avec la pandémie (qui n’est pas finie, même si cela va faire hurler ceux qui croient que le déconfinement c’est la fin des problèmes sanitaires), les taux ne sont pas près de remonter, pour longtemps, très longtemps.

Avec 120 % de dettes sur PIB, il faut 3 % de croissance de nos 100 % de PIB pour payer une dette à 2 % sur 120 % de dettes sur notre même PIB… Alors oui, cela va devenir compliqué.

Très compliqué.

La dette ne sert qu’à réduire les populations en esclavage…

Vous savez que je ne suis pas un démagogue. Oui la dette des uns est souvent l’épargne des autres. Annuler les dettes c’est annuler l’épargne. Ce n’est pas si simple.

Pourtant, on le voit bien, depuis 2008 et la dernière crise, ce ne sont plus les marchés qui financent les dettes, mais bien les banques centrales qui impriment de la monnaie pour boucler les fins de mois difficiles.

Cela implique que nous ne payons plus la dette, que la dette des uns, n’est plus l’épargne des autres, mais bien une création monétaire des banques centrales.

Une fois que l’on a mis le doigt dans un tel cycle, alors, plus rien n’empêche de racheter progressivement les dettes qui arrivent à échéance et de faire un refinancement progressif via les banques centrales, et petit à petit on stérilise cet endettement que l’on ne remboursera jamais, parce que c’est devenu impossible.

Ceux qui vous expliquent que les dettes doivent être remboursées dans la situation économique actuelle vous mentent.

Ils mentent pour deux raisons simples.

La première, personne ne veut être le premier à déclarer que les dettes ne seront jamais remboursées et que c’est la faillite généralisée.

La seconde, c’est que s’il n’y a plus de dettes à rembourser, il n’y a plus de justification à la levée des impôts et des taxes sur tout et n’importe quoi. Maintenir la croyance dans le fait que nous devons payer les dettes, c’est maintenir le couteau sous la gorge de chaque peuple, de chaque contribuable. Payer la dette c’est poursuivre l’asservissement des citoyens.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

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