Nous sommes en train de disparaître..

Une réflexion proposée par Sylvain Rochex. Partagez ! Volti

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Auteur Sylvain Rochex

Nous sommes en train de disparaître. Oui, comme sur la photo de Marty Mc Fly… (**Retour vers le futur**)

En corrélation avec la destruction de la biosphère, il y a notre propre évaporation dans le virtuel. Il ne s’agit pas de deux phénomènes parallèles, ils sont totalement liés et s’enrichissent mutuellement de façon exponentielle. C’est un peu comme le lien qui existe entre la fonte du permafrost et l’effet de serre : il résulte un emballement entropique apocalyptique.

A mesure que la Vie meurt sur terre, nous disparaissons dans le virtuel. Et il faut impérativement se pencher sur ce mot de « virtuel » qui n’est pas du tout là par hasard, mais alors pas du tout. La première chose qui doit d’emblée nous faire tiquer et nous motiver à chercher plus loin, c’est que VIRTUEL n’est pas un antonyme direct de « Réel ». Avec le numérique dans nos vies, nous ne parlons pas du réel et de l’irréel, nous parlons bien du réel d’un côté et du virtuel de l’autre : deux mots très différents en terme de racines qui révèlent deux essences qui n’ont rien à voir.

Internet n’est donc pas l’opposé du réel, un simple symétrique, c’est un tout autre monde : le monde virtuel qui menace radicalement le monde réel. Il y a compétition à mort et le virtuel, actuellement, dévore le réel à grande enjambées.

Si le virtuel n’était qu’un simple opposé, il pourrait sûrement coexister au réel, il n’y aurait pas menace de remplacement mais un polémos fertile. Entre des opposés radicaux, il n’y a pas compétition, il y a contradiction, conflits, et résolution, intégration dans un ordre nouveau. Internet n’est pas l’irréel, on le sait, c’est le virtuel. D’ailleurs, l’irréel et le réel savent très bien coexister ici-bas. Mais ce n’est pas le cas pour le réel et le virtuel, car le virtuel a ses propres Dieux.

Le virtuel est comme une ombre qui s’étend et éteint la lumière partout. C’est la même chose qu’entre l’Amitié et l’Argent. Il ne s’agit pas de vrais opposés, d’un vrai contraste, qui pourrait être harmonieux, mais d’un combat à mort dans l’arène des Dieux. On se fait souvent avoir quand on croit avoir affaire à des opposés, à un contraste intéressant, alors qu’on a affaire à des mondes aux essences différences et que le combat est totalement spirituel.

On ne lutte pas contre l’Argent simplement en cherchant à lui opposer l’Amitié, puisque l’Argent n’est pas l’Inimitié. L’Argent est un territoire qui s’étend, avec des Dieux guerriers qui emportent les âmes. L’Amitié aussi. Et c’est pareil pour le Réel et le Virtuel, qui ne peuvent pas du tout s’intégrer l’un l’autre dans l’harmonie. Le réel et le potentiel (eux, le peuvent, voir plus loin).

En fait, il y a la même différence entre le réel et le virtuel, qu’entre CE QUI EST et CE QUI POURRAIT ÊTRE OU DEVRAIT ÊTRE. Tout nous est donné par l’étymologie : Virtuel vient de virtualis qui signifie « qui n’est qu’en puissance » (c’est la même racine que Vertu et que Vir). Virtuel signifie donc quelque chose de beaucoup plus profond (et morbide) qu’un simple monde de potentialités.

Ce monde qui n’est QUE potentialités, que ça ! Et absolument rien d’autre.

Le potentiel, c’est ce qui est : en puissance. Sinon, avec le numérique dans nos vies, on aurait face à nous : le réel et le potentiel. On dirait : « y’en a marre de passer autant de temps sur le Potentiel, passons à l’action maintenant !« . Si passer du temps sur Facebook n’était réellement qu’une étape, qu’un passage sur des potentialités, ce serait totalement différent.

Or, le monde monstrueux dont nous parlons, n’est pas le monde « Potentiel », c’est le monde « Virtuel » (celui qui n’est QUE potentialités, que ça !!).

Avez-vous bien saisi la différence entre les deux ?! : l’un est en puissance, l’autre n’est qu’en puissance, seulement en puissance. Le virtuel, c’est donc ni plus ni moins l’aveu d’une abdication, d’un jetage d’éponge vis à vis du réel. J’abdique le réel devant le virtuel, j’affirme préférer ce qui restera en puissance, à ce qui est en puissance et ne le restera pas. J’abdique devant la puissance du virtuel à n’être qu’en puissance (comme ça je sais par avance que je ne passerai JAMAIS à l’action).

Toutes les sagesses du monde disent la même chose sur le travail que nous avons tous à faire entre CE QUI EST et CE QUI POURRAIT OU DEVRAIT ÊTRE, c’est-à-dire entre CE QUI EST et NOS DÉSIRS. Le virtuel est l’accroissement sans fin et collectif de ce monde qui dévore CE QUI EST, au profit de notre IMAGINATION, PROJECTIONS et DÉSIRS. L’un dévore l’autre, car il y a une faiblesse dans le genre humain qui consiste à se satisfaire du virtuel, à ce que les choses ne soient qu’en puissance, seulement en puissance.

Il y a une faiblesse en nous qui fait que nous nous sentons comblés par ce qui est seulement en puissance.  En fait nous ne sommes pas totalement comblés, mais quand on met dans la balance, les difficultés rencontrées quand on se frotte au réel, eh bien le virtuel étrangement l’emporte. Nous préférons que les choses restent seulement en puissance, même si cela est vide, car du même coup nous n’avons pas les désagréments du réel. Nous préférons l’illusion. Le virtuel est donc bel et bien les ombres projetées sur le fond de la caverne de Platon.

Maintenant que l’ennemi est démasqué, nous devons le combattre, et c’est un ennemi spirituel. Il nous faut tuer le virtuel, tuer ce qui n’est qu’en puissance au profit du réel (ce qui est) et des potentialités (ce qui est réellement en puissance et qui est promis à ne pas être que ça).Et donc mettre un terme à ce gargarisme permanent et collectif de virtuel visant à procrastiner sans fin (pendant que la Vie meurt autour de nous).

Mais je ne suis qu’un humain et cette bataille doit se livrer dans l’arène des Dieux. Et là, le problème que nous avons c’est que le mauvais Dieu de la Laïcité fait un barrage permanent au bon déroulement des combats divins auquel nous sommes pourtant suspendus.

Sylvain Rochex, 25 septembre 2019

14 Commentaires

  1. Waouh ! Quelle lucidité.

    M.G.

    • Entre ceux qui vont lire en diagonale et ceux qui ne vont lire que le titre..

      • Bonjour Volti,
        Mais non, tu as des lecteurs assidus, mais discret, c’est que je suis une personne très réservée dans la vie (rires).

        Tu sais, c’est un constat qu’on a très souvent fait et encore dernièrement, c’est effectivement nous qui somme menacé, la terre mère ce débrouillera sans nous en 4 milliards d’années elle en a vu d’autres.

        C’est un combat spirituel avant tout, je suis en total accord avec cet état de fait, on doit être en harmonie avec les éléments et les énergies vitales, et ne pas oublier nos dieux primordiaux !

        Orné

  2. Mais je ne suis qu’un humain et cette bataille doit se livrer dans l’arène des Dieux. Et là, le problème que nous avons c’est que le mauvais Dieu de la Laïcité fait un barrage permanent au bon déroulement des combats divins auquel nous sommes pourtant suspendus.
    =*=
    Je ne suis cependant pas d’accord avec la conclusion…

    Car elle place la résolution de cette problématique uniquement sur le terrain religieux plus que spirituel (à mon sens) alors qu’il devient de plus en plus évident justement, sans dénier à chacun d’entre nous sa part de spiritualité, que la solution anthropologique pour une société des sociétés est d’être capables, TOUS ENSEMBLE, de remplacer l’antagonisme à l’œuvre depuis des millénaires qui appliqué à différents niveaux de la société empêche l’Humanité d’embrasser sa tendance naturelle à la complémentarité, facteur d’unification de la diversité dans un grand Tout socio-politique organique : La société des sociétés ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/09/12/solution-anthropologique-pour-une-societe-des-societes-par-resistance-71-en-version-pdf-gratuite/

    Mais je ne suis qu’un être humain… qui œuvre cependant dans cet ICI et MAINTENANT et d’où je suis pour enclencher un nouveau paradigme, en lien avec tous les peuples originels de tous les continents, sans dieux, ni maitres, sans armes, ni haine ni violence = Et c’est pas facile tous les jours !

    Pour autant preuve que nous ne sommes pas seuls à le vouloir et à agir en conséquence : Sortir de la Matrix : L’empathie est le chemin de la libération (DH) : Aimez les gens détestez le système (04/02/2014) Page 43 du PDF des 30 meilleurs articles de DH en français ► https://jbl1960blog.files.wordpress.com/2018/11/crochet-gauche-une-claque-hebdomadaire-c3a0-loligarchie-avec-dean-henderson-traduction-et-compilation-r71-version-pdf-jbl1960.pdf

    Changeons d’attitude pour espérer changer le cours de l’Histoire de l’Humanité…
    Respectueusement à tous ; Jo Busta Lally

  3. Le réel je le subi mais c’est lui la vie .
    Le virtuel je m’en sers, il m’est utile et je n’en suis pas esclave.
    Si ce virtuel prend de plus en plus de place c’est par nécessité mais aussi par obligation comme par exemple la déclaration d’impôts ou autres.
    Rien de bien méchant pour l’instant.
    Le pire est à venir, quand votre robot répondra à votre place, là ce sera le début de la fin et notre remplacement aura bien lieu.
    C’est à se demander si nous sommes réels si l’illusion est parfaite et qu’un programme est déjà fait mais par qui?
    On dit bien que tout est déjà écrit ! Non?oui? Peut-être @%!
    Bof le week-end arrive et je vais à la foire st Michel à Brest et faire un bowling avec grosse bouffe avant, sortie de famille oblige et résultat en direct sur les réseaux…hihihi!

    • « Le virtuel je m’en sers, il m’est utile et je n’en suis pas esclave. » Parle pour toi. Nous sommes pour la plupart entourés de jeunes ou de moins jeunes qui sont accro au virtuel et par conséquent prisonniers. Tu trouves plus de jeunes qui passent des heures sur les réseaux sociaux ou sur des jeux en ligne qu’à vivre concrètement. Il n’y a pas si longtemps, ce n’était pas du tout le cas.
      On fait parti d’une génération qui n’a pas connu QUE ça. L’évolution est ainsi faite qu’en disparaissant nous emporterons avec nous ce monde d’avant. A terme, le monde que l’on a connu sera inconcevable pour ceux qui nous succéderons. le virtuel deviendra la norme. Il n’y a pas si longtemps, la majorité des familles avaient leur petit potager, elles étaient autonome en fruits et légumes, actuellement, la norme c’est le supermarché. La mémoire collective, les traditions se sont perdues et pourtant elles étaient notre meilleure protection contre ce qu’on appelle, l’évolution.

  4. Les reves exposés et concrétisés par la technique qu’on appelle VIRTUELLE ,soit une participation sur les ondes (pour autant qu’il y a de l’électricité).
    Vivre ses reves (et le croire)dur le réveil..

  5. Disparaitre dans le virtuel alors que nos perceptions de ce qui nous entoure est déja une utopie .

  6. Qu’est-ce que le réel ? Nos sens sont trompeurs, et nous n’avons qu’une image déformée de la réalité. « Que sait-on vraiment de la réalité ? »
    Nous savons aussi que la matière n’existe pas, qu’elle n’est qu’énergie densifié.

    Notre cerveau ne sait pas faire la différence entre le réel, l’imaginaire, le virtuel et le symbolique (Lacan ne connaissait pas le virtuel).

    Que vaut alors cette « évolution » vers le virtuel informatique ? Il y a certainement une fuite pour échapper à ce réel qui… nous échappe. Les plus jeunes (entre autres) n’ont aucun avenir. On ne cesse de leur répéter que le monde est foutu, que l’apocalypse catastrophique est là, que l’économie s’effondre… Ils sont nés avec un smartphone dans la main et l’information qu’ils obtiennent est tous azimuts. Ils n’ont pas d’enfance, la société la leur a volée. Il fut un temps où les adultes délivraient l’information en fonction de l’âge de l’enfant. Maintenant, ils savent tout dès le plus jeune âge. Ils ne peuvent plus rien espérer.

    Alors une nouvelle conscience est en train d’émerger chez certains enfants qui se mettent à éduquer leurs parents. Ils sont venus dans le but de nous aider à cette Transition (qui n’a rien à voir avec la pseudo-transition écologique), à condition que nous puissions les écouter, sans les brimer, sans casser leurs rêves d’un autre monde. Car ces rêves vont devenir réalité. On ne peut rêver que ce qui existe déjà, en potentiel. Il faut rêver le meilleur, et matérialiser ce potentiel là.
    Et laisser passer l’orage qui s’en vient.

  7. Dixit: « Nous savons aussi que la matière n’existe pas, qu’elle n’est qu’énergie densifié ».

    – En vérité, « nous » n’en savons rien.
    « Nous » ne faisons que choisir parmi les possibles, la vérité du moment.

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