Révélations sur les attentats de 2004 et 2017 en Espagne..

Tellement horrible de penser que les gouvernements puissent connaître les faits à l’avance, et ne fassent rien pour les éviter. Les vies humaines ont peu de valeur face aux « raisons d’état ». Les opérations sous faux drapeaux ne sont pas nouvelles. On se souvient du « Rainbow Warrior » de Green Peace en 1985, le navire saboté par les renseignements français sous les ordres de Mitterrand, pour empêcher le mouvement écolo de protester contre le nucléaire. Quand certains desseins servent les gouvernements en difficulté, de « sanglants évènements » se produisent qui occultent pour un temps, les vrais problèmes. La mise en garde de l’ONU: “Une vague d’attentats possible avant la fin de l’année”, devrait nous interpeler. Partagez ! Volti

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Par Thierry Meyssan pour Réseau-Voltaire via Aphadolie

Les récentes révélations sur les attentats survenus à Barcelone et à Cambrils en 2017 —comme celles antérieures sur l’attentat de 2004 à Madrid— ouvrent exactement les mêmes questions légitimes que celles posées dans d’autres pays à propos d’autres attentats. Pourquoi, partout, les terroristes islamistes apparaissent-ils liés à l’Otan ?

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Le 15 juillet 2019, le quotidien républicain espagnol, Público, publiait, sous la signature de Carlos Enrique Bayo, le début d’une enquête en quatre parties sur les relations entre le cerveau des attentats de Catalogne de 2017 et les services secrets espagnols [1].

En Espagne, l’espionnage et le contre-espionnage ressortent d’une unique institution, le CNI (Centro Nacional de Inteligencia—Centre national du Renseignement). Bien qu’il dépende administrativement du ministère de la Défense, son directeur a rang protocolaire de ministre.

-Les documents publiés par le quotidien attestent que, contrairement à la version officielle, l’imam de Ripoll, le Marocain Abdelbaki Es-Satty,
 était radicalisé depuis longtemps ;
 -qu’il avait été recruté comme informateur par les services de Renseignement ;
 -que ceux-ci avaient falsifié son dossier en Justice pour lui éviter l’expulsion à l’issue de sa condamnation pour trafic de drogue ;
 -qu’une « boite aux lettres morte » lui avait été affectée pour discuter avec son officier traitant ;
– et que les téléphones de ses complices étaient écoutés.

Surtout, ils attestent que :
– le CNI suivait pas à pas les terroristes ;
-connaissait les cibles des attentats ;
-et poursuivait toujours sa surveillance au moins quatre jours avant la commission des crimes.

-Pourquoi le CNI n’a-t-il pas empêché ces attentats ?
-Pourquoi a-t-il caché ce qu’il savait ?
-Pourquoi avait-il déjà en 2008 —c’est-à-dire avant le recrutement d’Abdelbaki Es-Satty comme informateur — caché des éléments à la Garde civile afin de le protéger de l’enquête sur l’attentat de Madrid du 11 mars 2004 (dit « 11-M ») ?

En effet, Es-Satty était déjà impliqué dans l’« Opération Chacal » ce qui le reliait aux attentats de Casablanca du 16 mai 2003 [2] ainsi qu’à un autre encore en Iraq contre les forces italiennes [3].

Ces révélations rappellent à la mémoire les événements du 11-M, le plus gigantesque attentat survenu en Europe après le 11 septembre 2001, qui fit près de 200 morts et 2 000 blessés. Or, si l’on a bien jugé les exécutants de cette opération, on ignore toujours qui en sont les commanditaires.
 Il se trouve que la plupart des exécutants étaient des informateurs de la police ;
 L’Otan a secrètement réalisé à Madrid la veille de l’attentat un exercice dont le scénario était le même que celui de l’attentat [4] — scénario que ne pouvaient pas connaître les terroristes bien qu’ils l’aient suivi ;
 Une importante équipe de la CIA a précipitamment quitté l’Espagne le lendemain de l’attentat [5].

On avait alors attribué cet attentat d’abord aux indépendantistes basques d’ETA, puis à des islamistes.

Nous avions publié une enquête de Mathieu Miquel à ce sujet. Il y montrait la solidité de l’hypothèse d’une opération de l’Otan sous faux-drapeau [6].

Bien involontairement, celle-ci a été confirmée par le très atlantiste ancien Premier ministre José-Maria Aznar. Au début du « printemps arabe », il révélait que le chef d’Al-Qaïda en Libye, Abdelhakim Belhaj, était impliqué dans l’attentat du 11-M, mais n’avait pas pu être arrêté et jugé [7]. Or celui-ci est devenu avec l’aide de l’Otan le gouverneur militaire de Tripoli. Puis, selon le quotidien monarchiste espagnol ABC, il se « déplaça en Syrie pour « aider » la révolution », en fait pour créer l’Armée syrienne libre pour le compte de la France [8] ; Selon l’ambassadeur russe au Conseil de sécurité, Vitali Tchourkine, Belhaj et ses hommes avaient été transportés de Libye en Turquie par l’Onu sous couvert d’assitance aux réfugiés ; Selon une requête du procureur général d’Égypte, Hichem Baraket, à Interpol, il devint l’émir de Daesh pour le Maghreb en 2015 [9]. Il gouverne aujourd’hui l’Est de la Libye avec le soutien militaire de la Turquie et du Qatar et celui, politique, des Nations unies.

Rappelons que les historiens ont établi la responsabilité de l’Otan durant la Guerre froide d’assassinats, d’attentats et de coups d’État dans les États membres de l’Alliance [10]. Selon la littérature interne de l’Alliance, les services secrets de l’Otan étaient placés sous la responsabilité conjointe du MI6 britannique et de la CIA états-unienne.

Revenons aux attentats de Catalogne. Selon les documents de Público, l’imam de Ripoll, Abdelbaki Es-Satty, était radicalisé depuis longtemps, ce qu’avait dénié jusqu’ici le CNI. Il militait au sein d’Ansar al-Islam, un groupe qui s’est progressivement fondu dans l’État islamique en Irak, lui-même devenu Daesh.

Or, Ansar el-Islam était dirigé par le Kurde Mullah Krekar. Celui-ci est aujourd’hui assigné à résidence en Norvège. Or, selon le quotidien kurde turc Özgür Gündem (aujourd’hui fermé sur ordre du président Erdogan), la CIA a organisé une réunion secrète à Amman (Jordanie) pour planifier la conquête de l’Iraq par Daesh [11]. Le journal a publié le compte-rendu qu’en ont fait les services secrets turcs que le PKK leur avait subtilisé. Il apparaît que Mullah Krekar, alors en détention, y avait participé. Il était venu de Norvège en avion spécial de l’Otan, puis était sagement retourné dans sa prison.

Cette affaire fait grand bruit en Espagne où le Parlement de Catalogne a créé une commission d’enquête sur les attentats et où Ensemble pour la Catalogne (le parti indépendantiste de Carles Puigdemont) a assailli de questions le gouvernement de Pedro Sánchez au Congrès des députés.

Les indépendantistes catalans laissent entendre que le Gouvernement espagnol a délibérément laissé commettre l’attentat contre la population catalane. C’est sûrement habile politiquement, mais ce n’est qu’une conjecture diffamatoire.

Les faits —et nous nous y tenons— sont que dans ces attentats en Espagne comme dans un très grand nombre d’attentats islamistes, en Occident et dans le monde arabe :
-généralement des éléments de l’appareil d’État étaient très précisément informés à l’avance ;
 -toujours les terroristes étaient liés à l’Otan.

Bien sûr, tout ceci n’est peut-être que pures coïncidences, mais depuis 2001 elles se reproduisent à chaque fois, quels que soient le lieu et les protagonistes.

Thierry Meyssan

Sources :

[1] « La verdad sobre el imán de Ripoll » 1- « El cerebro de la masacre de Las Ramblas fue confidente del CNI hasta el día del atentado »,

2- « El CNI escuchaba los móviles de los asesinos de Las Ramblas cinco días antes de la matanza »,

3- « El CNI fichó a Es Satty en 2014 a cambio de no ser deportado y le ayudó a ser imán en Ripoll »,

4- « El CNI quiso poner al imán en Barcelona pero el jefe local se negó a que lo controlara Madrid », Carlos Enrique Bayo, Público, 15, 16, 17 y 18 de Julio de 2019.

[2] Les attentats de Casablanca et le complot du 11 septembre, Omar Mounir, Marsam, 2004.

[3] “The Road to Las Ramblas”, Zach Campbell, The Intercept, September 3, 2018.

[4] « La OTAN simuló un atentado en Europa con 200 muertos », Carlos Segovia, El Mundo, 14 de marzo de 2004.

[5] « La investigación halla en los vuelos de la CIA decenas de ocupantes con estatus diplomático », Andreu Manresa, El País, 15 de noviembre de 2005.

[6] « 11 mars 2004 à Madrid : était-ce vraiment un attentat islamiste ? », « Attentats de Madrid : l’hypothèse atlantiste », Mathieu Miquel, Réseau Voltaire, 11 octobre et 6 novembre 2009.

[7] « Spain’s Former Prime Minister Jose Maria Aznar on the Arab Awakening and How the West Should React », CNBC.com, December 9, 2011.

[8] « Islamistas libios se desplazan a Siria para « ayudar » a la revolución », Daniel Iriarte, ABC, Red Voltaire, 17 de diciembre de 2011.

[9] « Selon Interpol, Abdelhakim Belhaj est le chef de Daesh au Maghreb », Réseau Voltaire, 25 février 2015.

[10] NATO’s secret armies : operation Gladio and terrorism in Western Europe, Danile Ganser, Routledge, 2005. Version française : Les Armées Secrètes de l’OTAN, Demi-Lune, 2004.

[11] « Yer : Amman, Tarih : 1, Konu : Musul », Akif Serhat, Özgür Gündem, 6 juillet 2014.

Voir :

Comment l’UE et l’OTAN créent des crises

Via Aphadolie

5 Commentaires

  1. C’est effectivement le laisser-faire aussi bien avec l’attaque-surprise de Pearl Harbor, qui n’a pas surpris l’État-major, et comme on a pu le voir récemment dans le dernier doc sur Hiroshima et Nagasaki, dans les 2 cas les services secrets impériaux savaient qu’une opération spéciale allait intervenir, et dans les 2 cas, ont choisi de ne pas alerter la population, qui a été sacrifiée ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2018/08/07/nagasaki-3-jours-apres-hiroshima/

    Nous savons depuis 2015 que tous les gouvernements de l’OTAN pratiquent le management de la terreur, France comprise, comme l’avait expliqué CH à RT dans cette vidéo (en lien, il faut cliquer dessus car YT la supprime systématiquement ) dans ce paragraphe : Tous les gouvernements de l’OTAN mentent et pratiquent le management de la terreur, lien vers la vidéo sous-titrée en français ICI. À voir, écouter et à partager ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2018/06/12/attentats-terroristes-manipules-en-france-ebook-pdf-des-attentats-du-7-9-janvier-2015-par-le-greffier-noir/

    Comme Charles Lindberg (père) sénateur en 1929 avait dit en substance : qu’à partir de maintenant (la crise et le crack de 1929), toutes les crises économiques seront planifiées… Et bien entendu à l’avenant, les guerres et les grandes crises nécessaires à l’oligarchie pour consolider son pouvoir et muter son empire à souhait.

    Et c’est bien ce qu’ils firent… Et c’est loin d’être fini ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2018/09/11/un-nouveau-pearl-harbor-cest-tout-ce-quil-nous-faut/

    Comme à chaque fois avec notre consentement, tacite, qui fait de nous des complices.
    C’est pour cette raison qu’on appelle à dire NON et à leur refuser notre consentement, en tout !
    Pour ma part, j’estime que c’est un bon début.
    JBL

  2. « Nous savons depuis 2015 que tous les gouvernements de l’OTAN pratiquent le management de la terreur……. »
    Nous (qui c’est nous ? )savons et nous laissons faire, c’est pas un peu bizzare comme comportement?

  3. Attentats de Paris 1995 – Enquête sur les commanditaires

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=jIRuE_WRYa0

  4. Au service de traîtres.

    « L’état est le plus monstre froid des monstres froids. »

  5. J’en parlais justement hier avec un complotiste notoire https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif – « C’est bien trop calme en comment ! »
    …ça sent donc pas très bon !

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_mail.gif A mon avis ils nous préparent une volée d’Attentats en Europe (et notamment en France);
    …d’autant que je vous rappelle, que la prédiction de manu la Vallseuse n’a toujours pas eu lieu https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif;
    …c’est bien lui qui nous avait promis des attentats à l’arme chimique https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif

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