INTÉGRITÉ…

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Auteur Erwan Castel pour Alawata

LA NOTION D’INTÉGRITÉ

Il y a 35 ans un 4 août, Thomas Sankara renversait le gouvernement colonialiste corrompu de Haute Volta.

Ce jeune officier allait réformer son pays imposant son idéal par son exemple personnel de courage et d’humilité, d’amour de son peuple et de don de soi.

Ses discours vibrants sont toujours d’actualité et ses 4 années de pouvoir, symbole de cette volonté du continent africain de rompre avec son passé colonial, sont surtout une leçon immense qu’il nous a laissé sur ce que doit être l’éthique du Politis. Cette éthique du Politis vers laquelle devraient tendre tous les pouvoirs se résume dans le nom que Sankara à offert à son pays ; Burkina Faso, « le pays des hommes intègres ».

L’intégrité est cette qualité humaine qui donne vie aux valeurs que l’on veut défendre, le respect des traditions, l’amour de son pays, l’obéissance aux règles communes, la fidélité inaliénable à des principes de vie et ce quel qu’en soit le prix. C’est aussi faire fleurir l’amour au milieu d’une nature respectée ou se sacrifier pour cette terre qui les nourrit.

Thomas Sankara incarne pour toujours ces hommes rares qui ne s’emparent du pouvoir que pour mieux servir leur peuple.

Sankara paiera l’amour pour son peuple de sa vie, assassiné par la « France à fric » et la trahison de Compaoré. Depuis, le feu de la révolution s’est éteint mais sous les cendres la braise de l’intégrité reste vive.

Il y a 1 jour, un autre 4 août, le président Vénézuelien Maduro était la cible d’un attentat qui heureusement a échoué.

35 ans et un océan sépare ces 2 hommes et pourtant ils incarnent tous deux le vrai combat pour la Liberté des peuples, celui emmené par les Mossadegh, Nasser, Kadhafi, Chavez etc. contre la dictature amorale de la marchandise.

C’est le grand combat paradoxal des intégres contre les cupides. D’un côté ceux qui dirigent d’une main ferme la destinée de leurs pays pour mieux défendre leurs peuples, et de l’autre ceux qui par des simulacres de démocraties et de révolutions les asservissent.

Les systèmes politiques ne sont que des apparences et souvent trompeuses. Il nous faut regarder loin des aliénations où s’agitent sous les applaudissements de courtisans à breloques, les présidents marionnettes, les élus-dictateurs, les dictateurs-serviteurs et autres icônes du cirque politico-médiatique.

Il faut aller dans les campagnes des paysans, les cités des ouvriers ou les rivages des marins pour comprendre ce qui est le plus important à aimer et à défendre dans la vie.

Je pense pour ma part que c’est ce « noeud invisible » décrit par Saint Exupéry dans « Citadelle », et qui lie entre elles et en leur donnant du sens toutes les choses de l’existence.
Du sommeil de l’enfant dans les bras de sa mère à la vigilance de la sentinelle postée sous les étoiles, de la source sylvestre sacrée des ancêtres au pain partagé sur la table d’hôte, de l’oiseau saluant le soleil au corps caressé de l’être aimé…

C’est pour préserver ce sens infini entre toutes les choses que l’Homme doit vivre debout, lutter et se sacrifier.

Pour moi, c’est cela l’intégrité !

Erwan Castel