Lougansk – Le tribunal populaire ukrainien a condamné par contumace Porochenko et ses complices à la prison à vie…

Seront-ils arrêtés quand la guerre sera fini ? Rien n’est moins sûr. Combien de victimes de plus d’ici là ? Volti

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Article de Christelle Néant pour DoniPress

Depuis plusieurs mois, ce tribunal populaire ukrainien, créé à l’initiative d’un groupe de citoyens de Donetsk et de Lougansk, jugeait le président ukrainien, Petro Porochenko, et d’autres membres du gouvernement ukrainien pour leurs crimes commis dans le Donbass, sur base de la législation ukrainienne et du droit international. Le verdict vient d’être rendu ce matin sur la place du Théâtre à Lougansk.

Les instances internationales ne faisant pas leur travail pour juger les criminels de guerre ukrainiens, les Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL) l’ont fait, en mettant sur pied un tribunal populaire.

Ce dernier a jugé les dirigeants ukrainiens sur six blocs de charges criminelles :
– Génocide
– Blocus du Donbass
– Propagande de guerre
– Torture, pillage, vol
– Création d’unités armées illégales
– Utilisation des forces armées contre les civils

Lors de l’étude de ces charges, le tribunal a analysé et décortiqué 1 090 dossiers prouvant les crimes de guerre des dirigeants actuels de l’Ukraine contre la population du Donbass. L’élaboration de la sentence ayant pris un temps considérable, le tribunal populaire n’a pour l’instant publié que la sentence, et publiera le verdict complet d’ici cinq jours.

Suite à ce procès de plusieurs mois, l’ensemble des accusés ont été reconnus coupables de crimes de guerre, et le tribunal les a condamnés par contumace à la prison à vie et à la confiscation de leurs biens, les juges n’ayant trouvé aucune circonstance atténuante aux accusés.

« Suivant le code pénal ukrainien, Article 70 §1, la sentence totale est obtenue en fusionnant les peines les moins lourdes avec les plus lourdes et aboutit à une peine de prison à vie, avec confiscation de leurs biens », a ainsi déclaré la présidente des juges du tribunal, Elena Chichkina.

Cette condamnation concerne les dirigeants ukrainiens suivants :
– Petro Porochenko, président ukrainien
– Arsen Avakov, ministre ukrainien de l’Intérieur
– Oleksandr Tourtchynov, ex-président ukrainien par intérim et secrétaire du Conseil national de sécurité et de défense
– Volodymyr Groïsman, Premier ministre ukrainien
– Victor Moujenko, chef de l’état-major ukrainien
– Stepan Poltorak, ministre ukrainien de la Défense
– Andry Parouby, président de la Rada (parlement ukrainien)
– Arseni Iatseniouk, ex-Premier ministre ukrainien

Tous ont été déclarés coupables d’avoir commis des crimes allant de l’organisation d’un génocide, à la violation des lois de la guerre, complicité d’actes terroristes, organisation de meurtres prémédités, etc. La liste complète des crimes et des articles du code pénal ukrainien correspondants ont été donnés par le tribunal.

Léonid Passetchnik, le chef de la RPL, a commenté ce verdict :

« Je souscris à ce verdict, je partage l’opinion des habitants qui se sont réunis ici aujourd’hui, tout est juste. Les coupables devraient être punis pour les crimes commis contre le peuple. Le tribunal populaire ukrainien est un mécanisme puissant, nous avons jugé les dirigeants criminels de Kiev d’après les lois ukrainiennes, » a ainsi déclaré le chef de l’État.

Pour l’énoncé du verdict, des milliers d’habitants du Donbass s’étaient réunis sur la place du Théâtre à Lougansk. Le public et les juges ont observé une minute de silence en hommage aux victimes de la politique de Petro Porochenko.

Karine Béchet-Golovko a fait une analyse intéressante de ce verdict dans le cadre des accords de Minsk, et de la poursuite de cette guerre civile qui n’en finit pas.

Comme elle l’écrit, « même si ces « jugements » sont plus des actes symboliques politiques que de véritables décisions de justice, ils obligent à deux réflexions autour des Accords de Minsk, que chacun reconnaît, paradoxalement, et en état de mort clinique et devant être réanimés ».

Ce jugement indique clairement que tant que ces autorités post-Maïdan sont au pouvoir, il n’y a aucune paix possible entre les deux républiques populaires et l’Ukraine. Il ne reste qu’à espérer que les prochaines élections en Ukraine n’amèneront pas au pouvoir Ioulia Tymochenko, comme semble l’indiquer les derniers sondages menés dans le pays.

En attendant la guerre se poursuit malgré les accords de Minsk, avec son lot quotidien de destructions et de victimes, qui viendront alourdir encore le dossier déjà bien chargé des autorités ukrainiennes actuelles.

Christelle Néant pour DoniPress

Volti

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