Rien à rajouter devant l’évidence, on occulte les commémorations, qui rappellent la dangerosité du nucléaire, dont la maîtrise n’est pas au top niveau. Les nucléocrates feraient bien de préparer les populations, à une possible catastrophe, ça n’arrive pas que chez les autres (au vu des infos de l’ASN, sur les incidents et autres mal-façons à répétition, dans nos centrales).
Mokutô. Dimanche 11 mars 2018 à 14 h 46, un peu partout au Japon, les habitants se sont recueillis à travers cette « prière silencieuse », pour consoler et calmer l’âme des victimes de la catastrophe de l’est du Japon. Sept ans auparavant, un séisme s’était produit au large des côtes nord-est de l’Archipel, engendrant un tsunami qui a dévasté plusieurs centaines de kilomètres de littoral et emporté la vie de milliers d’habitants. Ce phénomène a également provoqué un accident grave à la centrale nucléaire de Fukushima 1.
Les conséquences humaines sont très lourdes. Le séisme et le tsunami ont provoqué la mort ou la disparition de 18 434 personnes selon la police, principalement dans trois départements : 58 % à Miyagi, 31 % à Iwate et 10 % à Fukushima. Depuis, d’après l’Agence de reconstruction, 3 647 personnes sont également décédées indirectement, suite à l’aggravation de blessures ou de maladies, et 73 349 habitants étaient toujours évacués en février dernier, dans des logements provisoires, chez des proches ou dans des établissements hospitaliers.
Les médias japonais ont largement couvert les événements organisés ce dimanche. Ils ont traité des commémorations dans tout le pays, mais aussi de la situation de la reconstruction dans les zones sinistrées, de la vie des personnes évacuées ou encore de la prévention des catastrophes. Si des informations sur les conséquences de l’accident nucléaire et les quelques manifestations ont également été diffusées au Japon, c’est principalement sur ce sujet que les médias francophones ont concentré leur intérêt. En témoigne le terme de « catastrophe de Fukushima », majoritairement employé pour parler, improprement, des dégâts provoqués par le séisme et le tsunami. Précisons qu’au Japon, les médias utilisent à juste titre les termes de « Higashinihon daishinsai », c’est-à-dire de « catastrophe sismique de l’est du Japon », et de « Genpatsu jiko », « accident nucléaire ».
Regardons de près le contenu des informations francophones. Trois dépêches de l’Agence France Presse ont été diffusées et reprises ce 11 mars par les sites de presse en ligne. Un article (« Le Japon se souvient sept ans après le tsunami et la catastrophe nucléaire« ) portait sur la commémoration et la catastrophe en général. Deux autres articles (« Japon : la situation à la centrale de Fukushima 7 ans après le tsunami » et « Au Japon, des particuliers surveillent la radioactivité« ) avaient pour thème les conséquences de l’accident nucléaire. Le premier était près de deux fois plus court que chacun des deux autres.
Ne pas avoir diffusé ce jour-là un article plus consistant sur les conséquences de la catastrophe, sur les difficultés économiques et sociales dans toutes les régions sinistrées, sur les leçons tirées ou non, ou encore sur l’état de la préparation de la population à faire face à de futurs désastres, tout cela interroge. D’autant plus au regard de l’importance de l’Agence France Presse dans le paysage médiatique, cet organisme nourrissant largement les nombreuses rédactions francophones.
La diffusion de ces articles par les sites de presse en ligne est par ailleurs révélatrice du traitement déséquilibré des informations. Ils ont ainsi été nettement plus nombreux à diffuser l’article sur la situation à la centrale nucléaire que le premier sur le souvenir.
À part ces dépêches, certaines rédactions ont également publié ces derniers jours des articles et reportages propres, pour la plupart consacrés en priorité à la question du nucléaire. Celle-ci est évidemment importante. Mais pourquoi ne pas avoir accordé de la place aux autres sujets ? Pense-t-on que cela intéresse moins les lecteurs francophones ? Y a-t-il d’autres raisons ?
Jean-François Heimburger
La source originale de cet article est asialyst.comCopyright © Jean-François Heimburger, asialyst.com, 2018Source Mondialisation.ca
Sept ans de malheur nucléaire à Fukushima
Si vous voulez aller vers des choses positives, je vous y encourage. Cultivez vos passions, mangez sainement, évitez les personnes toxiques, soyez optimistes, profitez des petits bonheurs de chaque jour, faites-vous plaisir. Mais si vous n’êtes pas en forme en ce moment, ne lisez pas cet article, ne fréquentez pas ce blog, car il donne la vérité toute crue sur Fukushima et le nucléaire en général, des choses dont on entend peu parler malgré leur gravité. En créant ce blog il y a sept ans, je ne visais pas autre chose que de présenter des infos qui ont du mal à circuler. Car elles dérangent, elles ne vont pas dans le sens que l’on aimerait, elles font mal, elles interrogent, elles remettent en question des connaissances que l’on croyait acquises. Car le nucléaire, qui a été présenté à l’origine comme la solution à tous les problèmes de la terre, est un enfer. Un enfer pour les populations civiles qui ont subi le feu nucléaire en 1945, un enfer pour les gens contaminés dans et autour des mines d’uranium, un enfer pour les populations malades sur d’immenses territoires suite aux essais atmosphériques et aux catastrophes nucléaires, sans que l’OMS ne s’en occupe, un enfer pour les gens qui ont des cancers à cause du fait qu’ils vivent près d’une centrale nucléaire prétendument propre, un enfer pour les milliers de travailleurs de Tepco qui « gèrent » au mieux les ruines de la centrale de Fukushima Daiichi, un enfer pour les réfugiés nucléaires que le gouvernement japonais incite à revenir vivre dans des territoires contaminés.
Voilà sept ans que la catastrophe de Fukushima a eu lieu, sept ans de malheurs que les auteurs de ce blog vous ont contés. Et pourtant, la catastrophe ne fait que commencer. Car la pollution nucléaire se compte en centaines, en milliers, en millions d’années selon les radionucléides. Il faudra faire avec désormais. C’est pourquoi, si l’on veut penser un tant soit peu aux générations futures, il est important de sortir du nucléaire pour arrêter de produire des déchets dont on ne sait que faire et surtout, avant qu’une nouvelle catastrophe, possiblement fatale pour l’avenir de l’humanité, ne se produise.
Pierre Fetet
http://www.fukushima-blog.com/2018/03/sept-ans-de-malheur-nucleaire-a-fukushima.html