Un sujet qui n’a pas été abordé depuis longtemps. Je ne vous parlerai pas des outils matériels pour survivre au cas où, mais des outils spirituels, c’est David Manise, qui a écrit ce que vous allez lire et je suis entièrement d’accord. C’est d’actualité, vu les galères que l’on subit et, c’est peut être parce que ce n’est pas suivi, que ce fichu sentiment d’impuissance paralyse la plupart d’entre nous, nous rend aigris et incapables de comprendre une entorse à l’ordre établi. Pour ce qui est du survivalisme proprement dit, vous pourrez allez voir ses articles. Merci à Fenrir
On trouve souvent un peu partout des listes de pièces de matériel indispensable pour survivre à toutes les pires calamités, des zombies zoophiles aux belles-mères en rut. J’aime bien, moi le premier, me prendre à rêver à avoir de beaux outils — le beau couteau, le dernier treillis-pas-treillis-au-look-civil-low-profile-mais-pas-trop, la lampe tactique qui déchire les rétines, mais noire mat, et le dernier truc en laine supra-douce et supra-chaude, tondue sous le menton des agneaux bio les plus doux de la création. Tout ça c’est cool, ça fait tourner le business… mais dans la vraie vie c’est pas ça qui va sauver nos miches.
Le matériel, c’est le prolongement de nos compétences… ou de notre incompétence. Guère plus.
Alors moi, là, j’ai envie de faire une liste des qualités les plus indispensables pour survivre. Je parle des qualités morales, des capacités intérieures. Des postures. Des manière d’être. Ca ouvre un beau, gros, immense, infini champ de travail sur soi pour ceux que ça intéressera.
La lucidité. Le truc de base, genre, voir ce qui se passe. Vraiment. Ne pas être dans le déni. Ne pas laisser nos illusions gouverner. Ne pas se voiler la face. Ne pas faire l’autruche. Non. Voir la réalité en face, même et surtout quand elle ne nous plaît pas. Dans les faits, quasiment tout le monde refuse de voir qu’il est dans une situation de survie pendant un moment plus ou moins long. Une sorte de phase de sidération / négation du réel a souvent lieu. Moins elle dure longtemps, plus on peut réagir correctement avant qu’il ne soit trop tard.
Savoir prendre des décisions. Comme dit l’adage, un gentleman, c’est quelqu’un qui sait quand NE PLUS être un gentleman. Autrement dit, il est utile d’avoir des critères précis, des « seuils » au-delà desquels on décide de poser des actes pour changer la situation, se mettre en sécurité, améliorer son merdier. De facto, dès qu’on tranche, on risque de trancher pour rien, trop tôt, pas assez bien, etc. On peut et on est souvent injuste, pas parfait, etc. C’est comme ça. La vie est imparfaite. Elle est injuste, et à la fin on crève. Et c’est toujours difficile. Mais on ne fait pas d’omelette sans casser des oeufs, ni compromettre l’existence de certains poussins. C’est tentant de remettre la prise de décision à plus tard, surtout quand on a beaucoup investi dans le truc qu’on doit lâcher pour prendre la décision en question. C’est le fameux piège abscons, désormais bien connu. Pour en sortir, une seule solution : se fixer une limite. Tracer une ligne rouge. Et s’y tenir. Même et surtout si c’est dur.
S’accrocher. Comme un morpion sur un poil de cul. Ne rien lâcher. Comme disait Churchill : Never, never, never give up. Ne jamais, jamais, jamais abandonner. La gniaque, la pure et dure, celle qu’on trouve chez les blaireaux. Celle qu’on a dans le fond des tripes, dans le fond du slip. Celle qui pue la sueur, les larmes et tout et tout. Il reste toujours des solutions, sauf si on abandonne.
Réfléchir et s’adapter. S’entêter dans une solution qui ne fonctionne pas, c’est pas « s’accrocher ». C’est juste être con. Le plan B, ça peut et ça doit être autre chose que le plan A en plus fort. L’adaptabilité, la capacité à changer de stratégie, même sous stress, c’est un truc qui se travaille petit à petit en étant en confort. Apprenez à lâcher les vieilles idées, les vieilles solutions, les vieux objets. Lâchez et changez souvent. Personnellement, je travaille ça en déménageant régulièrement. Ca casse la croûte sclérosée de confort rigide qui pousse sur mon esprit dès que ne reste au même endroit trop longtemps.
Etre détaché. Emotionnellement, j’entends. Etre capable de n’en avoir rien à foutre. « Feck it, it’ll be grand », comme ils disent en Irlande. « On s’en branle, ça va aller », quoi. Oui, je sais, c’est un peu contradictoire avec la lucidité, en apparence. Mais en fait, là, je ne parle pas de ne pas voir les choses. Je parle de les voir simplement pour ce qu’elles sont : des choses. Ne pas y rajouter d’émotions, de commentaire mental, de complications. Juste : fuck it. On fait ce qu’on peut. Et le reste : fuck it. On flippe et on n’a pas de solution ? Fuck it. On se détache, on respire, on sourit. Et ce détachement là, au final, cette folie organisée, ça permet vraiment d’éviter de se fatiguer pour rien.
Etre optimiste. Pas con, pas irréaliste. Juste optimiste. Juste, avoir ce biais, un peu con mais reposant, de confiance dans ses capacités, et le fait que ça va peut être aller. Cet optimisme, qui est largement renforcé par la certitude qu’on a fait ce qu’il faut, et qu’on l’a bien fait, facilite le détachement dont on parlait ci-dessus, et cette petite joie en plus qui donne des points de vie, au lieu d’en coûter. Garder le sens de l’humour. Rigoler. Rester joyeux même quand ça chie vraiment, c’est un excellent moyen de préserver de l’énergie, et surtout de garder le moral d’un groupe un peu plus ensoleillé. Ca marche vraiment, et ça crée une dynamique positive. Vraiment. Et tout ça, ça commence par tourner ses phrases dans le bon sens : « va falloir qu’on soit vigilants sur cette pente là si on veut arriver en bas entiers », c’est la bonne manière de dire. On peut s’empoisonner l’esprit aussi avec des « putain ça craint, on va se tuer sur cette pente là si on relâche l’attention deux secondes »… Vous voyez la différence ? Vous voyez les images mentales que créent la première, celle tournée dans le bon sens ? Elles sont plus utiles, celles-là. Et elles fonctionnent mieux. Et puis souriez, merde. La mort, ça arrive à tout le monde. Pas de quoi faire cette tête 🙂
Pour arriver à faire tout ça, ben faut bosser. Bosser sur soi. Sur ses émotions, son mental, son physique. Faut être capable d’amener son esprit là où on le veut, et l’y tenir. Etc, etc. Et oui, ça se fait. Tout le monde peut y arriver. Et devinez quoi : ça marche en survie, mais pour bien vivre sa vie, aussi, ça aide vachement.
Mes conférences « préparation mentale » parlent beaucoup ça, oui. Et non ça n’est pas de la pub, je n’en ai aucune de prévue pour le moment, na 😉
Des bisous 😉
Auteur David Manise
Je vous conseille aussi:
Bon, oui d’accord mais il y a plus simple quand même, j’ai pas dit plus facile.
Être sans égo. Faire un avec l’environement.
« Faut être capable d’amener son esprit là où on le veut, et l’y tenir. »
Ben non! C’est l’égo qui veut amener et tenir, il n’y a rien à tenir.
C’est l’esprit qui nous guide. Quand notre esprit est clair, nos actes le sont aussi. Le travail justement c’est de s’ouvrir à ce grand état d’esprit où il n’y a pas d’égo. Le problème de l’égo c’est qu’il est petit, il faut alors non pas le supprimer ce qui nous le ramènerais en force, mais le faire grandir jusqu’à ce qu’il devienne l’égo de l’univers.
Avec cet état d’esprit comment pourrait-on faire des erreurs?
Salutations Manguetsou
C’est bien beau de revenir sempiternellement sur l’égo, mais là, nous parlons se survie (Sur-Vie ), pas de spiritualité.
Cet article traite de psychologie comportementale…
Mais bon, les « Carnivores » sont bien peu nombreux…
Et en un sens tant mieux… Cela limite la concurrence…
Et il est plus simple de nous reconnaître dans la vraie Vie…
Il est écrit en début d’article que l' »on parle des outils spirituels ».
De toute façon à « bosser sur soi » on en revient à un travail en profondeur
qui est de travailler sur son égo. La « psychologie comportementale » n’est pour moi qu’un travail en surface.
Bonsoir Manguetsou,
Effectivement, j’avais loupé la première phrase de l’article, mais je crains que nous n’aillons là qu’un abus de terme.
Ou alors, par « outil spirituel », il faut entendre plutôt « capacité du mental ».
Ce que nous pourrions nommer le « Force d’âme ».
Et que j’appelle la « Gniak ».
C’est autant dans la tête que dans les tripes.
L’ego, tu le laisses au placard. Je suis bien d’accord.
C’est l’individu qui se révèle dans l’Action face à la situation.
C’est en agissant que tu apprends le mieux à te connaître.
« Gnothi seauton »
Il est sûr que survivre à une catastrophe nous demandera d’avoir un moral d’acier afin de ne pas flancher mais mon conseil c’est quand même d’aller vivre en dehors des agglomérations dans les campagnes car le système s’arrêtera, plus d’accé à l’eau, à l’électricité, aux transports, donc à la nourriture, les magasins seront pillés en 3 jours et les réserves dilapidés en 3 mois maximum pour les plus prévoyants.
C’est plus facile de trouver de la nourriture en campagne à long terme (champignons, châtaignes, asperges sauvages, respounchous, houblons, mâches sauvages, fruits sauvages et de vergers mais aussi oiseaux, lapins, écureuils, poissons de rivières…) enfin tout ce qui est comestible et peut-être même trouver de la nourriture chez des agriculteurs ou éleveurs car eux aussi seront en proies à des pillages très tôt lorsque les villes n’auront plus rien pour nourrir les populations et il ne sera plus temps à ce moment là, de s’endormir sur nos lauriers…
Pensez que des gens seront armés et qu’ils chercheront à vous prendre le peu de réserve que vous possédez, installez vous dans les endroits qui sont loin des passages (routes, chemins…) et évitez d’attirer l’attention car un homme qui a faim ne réfléchie pas et sa survie passe avant la votre, donc protégez-vous.
Ceci dit, tous les scénarios catastrophes peuvent être possibles, prévoyez dès maintenant un kit de survie que vous cacherez dans un sac à dos sur une étagère prêt à partir avec dedans une trousse de soin, une canne à pêche pliable, des hameçons, une bâche fine, des ponchos de pluies, un couteau, des barres fruités, des vitamines, des allumettes ou briquets, du combustible, un allume feu, des torches et piles, un jerricane pliable, des pastilles pour purifier l’eau, une petite casserole, du savons, des bougies, un livre de survie, des chaussures de marches et surtout des vêtements chauds et de rechanges…
Bref tout ce qu’il faut pour optimiser ses chances de survies le plus longtemps possible surtout si ça se passe en plein hiver, cependant comme la plupart des gens ne seront pas préparés à une catastrophe hypothétique et mère société les ayant toujours nourrie sans qu’ils se posent de questions, beaucoup ne survivront pas car ils n’auront pas le moral, la force physique et encore moins la nourriture nécessaire à leur survie. Alors oui le moral sera nécessaire mais la survie dépendra aussi des plus malins, des plus adaptables et des plus prévoyants…
Il est certain que les deux aspects sont importants: le moral, et la préparation.
Les conseils donnés ici me semblent tout à fait judicieux. Mais dans notre confort habituel, même s’il est parfois succinct, je ne sais pas si nous pouvons vraiment imaginer ces situations. Imaginer, je veux dire presque les vivre, car le cerveau ne fait pas la différence entre la réalité et le rêve. Je ne parle donc pas d’envisager, simplement, mais de vivre à l’intérieur de soi, a minima.
Par exemple, je me suis souvent demandé si j’aurais la capacité de tuer un individu, pour me défendre. Maintenant, je pense que oui. Mais cela m’a demandé de passer outre mes convictions tournées vers le: « tu ne tueras point ». C’est à éviter. Mais nécessité fait loi.
@ Fenrir, ne t’en fais pas: s’il y a obligation, on n’en viendra bien à tuer un animal. Sans doute avec plus de gratitude que ne le ferait un chasseur aujourd’hui, car il ne s’agirait plus d’un jeu. Sans entraînement ? Bon, là, oui, ce serait un problème. Mais … l’imagination vient au secours du nécessiteux !
Il y a aussi un point moral qui me semble important: la connaissance. On se sent plus posé, plus équilibré quand on a une certaine connaissance. A condition de ne pas se limiter à elle et de rester humble et ouvert.
Bonsoir Biquette
Il est exact qu’il peut sembler difficile d’aller à l’encontre de notre « conditionnement éducationnel » issu directement de notre culture Judéo-chrétienne.
Mais j’ai confiance en nos instincts de « primate-prédateur » pour assurer la survie des plus aptes.
Et parmi ceux-ci, il y aura des « Carnivores » pour protéger les « brebis et les agneaux » des « Prédateurs ».
Comprenne qui pourra.
Bien à toi.
Bonjour à tous.
Beaucoup de choses très justes dans cet article .
Mais plus globalement se préparer à la survie au chaud derrière son écran à côté d’un bon café , c’est juste « moyen ». Vous voulez savoir si vous pouvez survivre ? ….Faites vous larguer par un pote dans une zone que vous ne connaissez pas avec pour tout bagage un petit sac à dos, un couteau , un peu de ficelle , une bouteille d’eau et une bâche plastique . Juste pour trois jours et on en reparle ……si vous revenez
Salut A35
Déjà fait…
Suis redescendu au bout de 3 semaines…
J’ai bon là ?
Salut Fenrir
3 semaines …whaooooo…..cool.
Là ça touche à l’excellence .