Numérisation de l’éducation : promesses, illusions et enjeux….

Un débat important sur le tout numérique pour nos enfants.  Proposé par Françoise G.

colloque sur la numérisation de l’éducation. Lancé en mai 2015 par le Président de la république, le « Plan numérique pour l’éducation » se déploie à marche forcée. Le gouvernement français annonce ainsi que des milliers d’écoles et des centaines de milliers de collégiens vont être dotés de tablettes numériques, cofinancées par l’État et par les collectivités territoriales, alors que des expériences similaires aux États-Unis ont montré que la mise à disposition d’un ordinateur personnel affecte négativement l’évolution scolaire des élèves. Les promesses du numérique prolifèrent dans l’éducation comme ailleurs. Des structures, des outils, des langages nouveaux s’inventent pour intégrer les impératifs numériques dans le système éducatif – formidable terrain d’expérimentation de la numérisation du monde.

La pédagogie dite numérique est convoquée pour résoudre les problèmes de l’école et pour faire entrer les élèves dans ce que nous supposons être le monde du XXIe siècle. Plus l’école et l’éducation sont présentées comme étant en crise, plus l’utopie numérique y multiplie les promesses. Promettant l’individualisation des apprentissages là où se déploie une massification dépersonnalisée, relayant une injonction permanente à innover, à être optimistes, à exceller, à se renouveler, à s’inventer, le numérique s’impose partout alors que c’est la maîtrise insuffisante des savoir-faire fondamentaux qui apparaît la cause principale de la dégradation de l’insertion professionnelle des plus jeunes. Les dirigeants économiques, intellectuels et politiques ne cessent d’appeler leurs contemporains à céder devant l’impératif du progrès technique, s’en remettant les yeux fermés aux futurologues de la Silicon Valley… sans s’interroger un instant sur le fait que nombreux sont désormais ceux parmi ces derniers qui envoient leurs propres enfants dans des écoles « sans écrans ».

Peu leur importe que le monde souffre de surconsommation de ressources et d’énergie (que consomme un data center ?), de pollution généralisée (que deviennent les déchets électroniques ?), de la reproduction ou de l’aggravation des inégalités spatiales et sociales, de l’épuisement des psychismes sous l’effet de l’accélération généralisée. Peu importent les connaissances alarmantes en sciences cognitives sur les effets néfastes des écrans dans l’apprentissage, l’appauvrissement des savoir-faire, l’affaissement des liens pédagogiques, les inégalités des pratiques face aux techniques, l’infantilisation et l’entrée en force de firmes privées dans l’enseignement public, ou la politique de réduction des effectifs d’enseignants par le numérique à l’heure de l’austérité budgétaire.

Dans ce contexte, l’association Technologos, qui s’est donnée comme mission d’interroger et de mettre en débat les choix techniques de nos sociétés, a choisi de consacrer ses 5ème assises nationales à la numérisation de l’éducation au sens large. En croisant le regard d’experts et de praticiens, d’observateurs du numérique et d’enseignants, ces deux jours seront l’occasion d’échanger et de débattre des enjeux du numérique à l’école et dans l’éducation non scolaire – de ses promesses et de ses réalisations, mais aussi de ses dégâts et des moyens d’y résister.

Programme visible aussi en format pdf

Voir le programme détaillé sur le site

Où:

École des Hautes Études en Sciences Sociales, EHESS, 105 boulevard de Raspail, 75006 Paris.

Quand:

Du 15 au 16 septembre 2017

Source Technologos

 

4 Commentaires

  1. En effet, TiLogo. J’y vois aussi un autre danger évidemment, c’est l’abrutissement par les ondes électromagnétiques. Les tablettes fonctionnent en wifi. Et en plus il s’agit de gamins.
    Vous voulez encore en faire, des gamins ?
    J’ai encore fait remarqué l’autre jour à une jeune femme que son gamin (deux ans peut-être) se prenaient des ondes car il était en train de regarder quelque chose sur le téléphone portable de sa mère, donc en wifi très certainement. Visiblement, elle s’en est foutue ! Même après que je lui ai signalé qu’il y a de plus en plus de cancers du cerveau chez les enfants. Tant pis pour elle, ce n’est pas mon gosse après tout !

    Comme il est dit dans l’article, il faudra aussi plus de ressources, donc plus de nucléaire en attendant mieux.
    Et le jour où le soleil nous envoie une bonne rasade d’éruptions, et/ou si quelques pirates bien placés bloquent tout les systèmes, ce sera la panique !

  2. J’écoutais Europe 1 en rentrant du boulot et ce que j’y ai entendu m’a fait tombé sur le cul !

    Deux universités prestigieuses, dont oxford il me semble, vont dorénavant abandonné les examens écrits au profit des examens via tablette et clavier. Pourquoi ? Parce qu’au fil des années la qualité d’écriture des élèves s’est considérablement dégradée, rendant certains copies quasiment illisibles, obligeant les professeurs à faire revenir en plein été les élèves pour qu’ils leur lise leur copie !!! Incroyable et affligeant. Soit je deviens un vieux con ou un rétrograde, mais je trouve aberrant de vouloir abandonner l’écriture au profit des taps taps du clavier. Merde quoi !!

  3. Quand le robot Pepper fait sa rentrée au Lycée technique et hôtelier de Monaco

    Support pédagogique « aux perspectives extrêmement vastes », le robot humanoïde a été présenté ce lundi matin à ses nouveaux camarades.

    C’est un élève pas comme les autres qui a fait sa rentrée au Lycée technique ce lundi. Pepper, un robot humanoïde en polyéthurane blanc de 1,20 m et 28 kg a vécu sa première rentrée scolaire.

    Maintenu hors tension par les professeurs, qui disposeront prochainement de trois journées de formation pour l’apprivoiser, Pepper a fait son effet sur les élèves.

    « C’est un outil aux perspectives extrêmement vastes. Il très puissant et très attrayant pour nos élèves », s’est félicité le proviseur du LTHM, Jean-Marc Deoriti-Castellini.

    Soutenu par la Direction de l’Education nationale, le projet a nécessité un investissement de 22000 euros.

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