« Amazon vaut 25 fois Carrefour. Derrière ce chiffre, une révolution terrible en cours !! »

Ce que nous dit Charles Sannat est vérifiable, ce géant est partout. Quand on recherche un produit, on est dirigé vers Amazone. Ils vont aller encore plus loin dans leur livraison par drone, puisqu’ils ont déposé un brevet qui porte sur l’utilisation d’un parachute, couplé à différents moyens techniques, pour livrer des colis sans qu’un drone n’ait besoin d’atterrir. Une info de X yd. Ciao les petits commerces..

Vous ne le savez peut-être pas, parce que finalement nous sommes pris dans un flot quotidien d’informations qui nous empêche de voir le grand tableau d’ensemble, mais pourtant il faut rapprocher entre eux certains phénomènes pour que l’essentiel apparaisse enfin.

Aujourd’hui, et cela est visible pour tous nos concitoyens qui vivent dans des villes de petite ou de moyenne taille (jusqu’à 50 000 habitants en gros), il y a une véritable crise commerciale pour les commerces de centre-ville qui souffrent terriblement.

De quoi souffrent-ils ?

D’une révolution que l’on ne nomme pas. Une révolution que l’on ne désigne pas.

La révolution Amazon !

Faisons un tout petit peu d’histoire économique !

Le site de vente Amazon a été fondé en 1994 par Jeff Bezos.

Amazon était à l’origine une librairie en ligne.

Alors que les plus grandes librairies physiques et catalogues de vente par correspondance pouvaient offrir jusqu’à 200 000 titres, une librairie en ligne pouvait aller beaucoup plus loin.

Bezos voulait que le nom de son entreprise commence par un A pour apparaître tôt dans l’ordre alphabétique. Il a commencé à regarder dans le dictionnaire et s’est arrêté sur Amazon (Amazone) parce que c’était un lieu « exotique et différent » et que le fleuve était considéré comme le plus grand du monde, destinée qu’il souhaitait à son entreprise.

Depuis 2000, le logo d’Amazon fait figurer une flèche allant du A au Z, formant un sourire qui symbolise la satisfaction du client et indique également qu’ils peuvent vendre tout, de A à Z…

La création d’Amazon est une belle histoire d’ambition de domination.

Jeff Bezos ne crée pas Amazon pour « participer » parce que c’est l’essentiel (maxime destinée uniquement à rassurer les perdants), non, Jeff Bezos joue pour gagner. Et dans son esprit, gagner c’est dominer le monde entier. De A à Z, du début à la fin et dans tous les pays.

Amazon c’est une volonté hégémonique dans la distribution et, disons-le pour le moment, personne ne s’oppose à cette toute-puissance.

L’émergence en 20 ans de ce géant bouleverse des équilibres et menace même directement la grande distribution actuelle, pourtant des géants, des colosses !

Des chiffres impressionnants !

1 000 dollars l’action, une valorisation de 430 milliards d’euros, soit une valeur de 25 fois celle représentée par Carrefour, un chiffre d’affaires qui dépasse les 110 milliards annuels et en augmentation constante, sans oublier qu’enfin, Amazon est devenu une entreprise largement rentable alors que ses investissements sont colossaux partout dans le monde.

Avec Amazon Premium, Amazon incite ses clients à « rentabiliser » cette option qui est tout de même extraordinaire, puisque c’est un défi logistique impressionnant qui est relevé chaque jour car si vous commandez aujourd’hui, vous serez livré demain matin !

Extraordinaire donc vous dis-je.

Extraordinaire… sauf que cette révolution est un massacre fiscal ET… social !

Lenglet, dans son émission économique, revient très justement en disant, et je le cite, que « le commerce traditionnel crée 5 fois plus d’emplois qu’Amazon alors que ce même commerce traditionnel est 5 fois plus taxé ».

Car oui, où croyez-vous qu’Amazon paye ses impôts, en France ?

Eh bien non, évidemment.

Amazon ne paye pas beaucoup d’impôts et les paye après négociation auprès du grand-duché d’où vient notre bien-aimé président de la Commission européenne, le Jean-Claude Juncker.

Amazon est donc très bien loti… au Luxembourg.

Pendant ce temps-là, les salariés sont exploités, à tel point que certains couchent même sous les tentes en Écosse. J’en avais d’ailleurs fait un article à l’époque ici. 

Amazon c’est donc des pertes fiscales colossales, des pertes d’emplois monumentales, la dévastation de notre tissu commercial de proximité qui assure également le lien social, c’est l’impossibilité évidente pour n’importe quel commerçant de rivaliser avec ce géant car aucune boutique ne pourra jamais avoir la puissance d’achat de ce colosse.

La révolution Amazon n’est pas neutre, au contraire, c’est une forme de dévastation d’un monde.

Si vous êtes commerçant, il va falloir vous adapter. Il n’y aura pas 36 solutions. La première c’est de ne vendre que des produits frais (le commerce de bouche) ou des produits qui nécessitent un fort conseil ou de l’installation physique. Tous les autres commerces seront remplaçables et remplacés à plus ou moins brève échéance par Amazon.

Si vous êtes détenteur de murs de boutiques, attention : le risque de se retrouver avec un actif valant 0 ou presque est de plus en plus élevé, et c’est la même chose pour toutes ces foncières et autres SCPI dont tous les épargnants se gavent pour « améliorer les performances » de leurs contrats d’assurance vie… Le réveil risque d’être douloureux. Ceux qui veulent pouvoir anticiper et éviter quelques écueils peuvent évidemment rejoindre le club des Stratégistes ici, car c’est bien entendu typiquement ce genre de sujet que j’aborde régulièrement dans les colonnes de ma lettre STRATÉGIES.

Il y aurait bien une solution… l’application des lois antitrust et sur la concurrence, car Amazon est déjà en position hégémonique et menace un écosystème entier.

Il va donc falloir une intervention politique pour démanteler Amazon, pour casser Amazon, car Amazon est devenu sans ambiguïté une menace pour le monde. Et vous verrez, nous y viendrons, mais encore une fois ce qui sera fait sera trop peu et trop tard, et le mal aura déjà été fait.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT pour Insolentiae

Voir aussi:

Malgré le conditionnel, ça fait réfléchir. Plus besoin de beaucoup de personnel, vive le e-commerce et les robots 🙁

Amazon plancherait sur des supermarchés automatisés avec seulement 6 employés.

En décembre dernier, la firme de Jeff Bezos a cassé les codes de la grande distribution avec l’inauguration d’Amazon Go, son concept d’épicerie sans caisse.

Amazon Go, mais en plus grand

Située à Seattle, la boutique de proximité de 170 mètres carrés propose une nouvelle expérience client permise par une palette de technologies mixant algorithmes de vision par ordinateur, deep learning et de nombreux capteurs. Dans les faits, il suffit à un client de s’identifier en passant son smartphone, avec l’application Amazon Go ouverte, devant une borne et de remplir son panier, puis de sortir du magasin. L’expérience se veut naturelle (si on repose un produit en rayon, il est déduit de la liste de course) et tire pleinement parti du smartphone. Lorsque le client sort du point de vente, il reçoit sa facture directement sur son téléphone.

Si un tel concept était amené à s’étendre sur le territoire américain et en dehors de ses frontières (une hypothèse très facile à imaginer malgré les multiples démentis de Jeff Bezos), il pourrait bien refaçonner en profondeur la conception des magasins physiques… et éventuellement avoir un impact sur le nombre d’emplois dans le secteur. Or, selon une enquête du New York Post, Amazon envisagerait de décliner le concept d’Amazon Go pour des points de ventes beaucoup plus importants, conçus sur deux étages (avec des robots au niveau supérieur) et dont la surface oscillerait entre 3000 et 12 000 mètres carrés. Environ 4000 produits (comme les fruits, les légumes et la viande), que les clients aiment voir et manipuler, seraient référencés au niveau inférieur et entre 15 et 20 000 autres items (paquets de céréales, rouleaux de sopalin, etc) seraient stockés à l’étage et manipulés par les robots.

…/…

Lire l’article

Source Usine-Digitale

13 Commentaires

  1. Avant Amazon, il faut parler des centres commerciaux et des migrations vers les grandes villes qui ont dévasté les commerces de centre ville et de campagne. Pour les seconds, ce n’est pas la faute des grands groupes.

    • Carrefour sur internet avec rueducommerce n’a fait que des erreurs énormes face à Amazon, ce qui fait fuir les clients, alors qu’il n’avait aucun droit à la moindre erreur.

      .

  2. je ne vais pas pleurer sur la mort des centres commerciaux, que j’évite des que je peux acheter ce dont j’ai besoin chez un petit commerçant.

    Pour amazon faites le lien avec une série américaine appelée Mister Robot.

    je ne peux pas mettre le lien direct car cela va a l’encontre d’Hadopi et le site serait co responsable, mais tres facile a trouver.

  3. Je n’ai jamais rien acheté sur ce site, et ce n’est demain que je vais me servir chez eux.

    Pour être en conformité entre ses paroles (ou écrits) et ses actes, sinon c’est un non sens.

    Et pour avoir subit les GS, qui ont étés les précurseurs de ce jeu de massacre.

  4. « où croyez-vous qu’Amazon paye ses impôts, en France ? Eh bien non, évidemment. »

    Conclusion : L’Etat doit enlever les impôts des commerçants français. C’est pourtant simple et en plus très apprécié par les Français.

    • Le problème, c’est que beaucoup de français ne sont pas aux courants et ceux qui le sont, pensent que c’est un mal nécessaire car l’endoctrinement est au top.

      • « l’endoctrinement est au top »

        Comme pour les PV infligés par des robots alors !

      • Exactement Daniel, ce qui est une habitude n’est plus remis en cause par la plupart des gens.
        Foutue humanité où l’on préfère s’attaquer aux conséquences plutôt qu’aux causes. Ce n’est pas la vitesse qu’il faut sanctionner mais les constructeurs qui permettent d’aller si vite et par conséquent notre modèle de société. On nous pousse dans une direction(cigarettes, pesticides, etc) et ensuite on nous sanctionne en disant c’est pas bien… Société de fou malade.

      • Non, ce ne sont pas non plus les constructeurs qui sont responsables mais bien celui qui nuit à autrui, et celui-là est le conducteur qui a frappé un autre véhicule et provoqué un accident.
        Vous allez bientôt rendre responsable des attentats islamiques les constructeurs de Kalachnikov au point où est votre justice.

      • Et oui Danièle, les causes, il faut s’attaquer aux causes, ce qu’apparemment vous ne faites que jusqu’à un certain point. Point de justice dans ma logique juste du bon sens. Si la bêtise du peuple permet un modèle de société où les armes existent et s’échangent pour de l’argent, que l’on ne vienne pas pleurer lorsque ces armes tuent.

      • La cause des attentats en France est la liberté qu’ont les étrangers islamiques dans ce pays. On les renvoie chez eux et la cause étant éliminée, les attentats n’existeront plus. La cause n’est pas la kalachnikov mais l’homme ne voulant pas se plier aux moeurs, coutumes et religion du pays.

      • @ Daniel Pignard

        la cause des attentats, c’est surtout de vouloir maintenir le peuple dans une peur « artificielle » pour qu’il reste un bon mouton…… et ce n’est ni la faute d’un hurluberlu intégriste ni la faute d’une kalach

  5. l’homme sera remplacé par la machine dans tous les secteurs, à part les productions locales et hyperlocale…et c’est juste logique… et rien ni personne ni pourra qq chose…. a part de changer de paradygme!

Les commentaires sont clos.