Exploit : dans son micro-jardin, Joseph produit 300 kilos de légumes

Pour rentabiliser chaque mètre carré de son petit jardin, Joseph a multiplié les tofototalastuces. Il a réussi à y caser un potager, un verger, une mare, une serre et à y faire pousser une centaine de fruits et légumes différents.

Le jardin de Joseph, à Sotteville-lès-Rouen, le 10 juillet 2015 (Thibaut Schepman/Rue89)

(De Sotteville-lès-Rouen, Seine-Maritime) Un coin de gazon, quelques rangs de légumes, une petite serre. Vu de la rue, on pourrait croire qu’on passe devant un jardin comme un autre, cultivé depuis quelques décennies par un gentil papi consciencieux. On aurait tout faux.

L’autonomie ?

Joseph ne cultive ni pommes de terre, ni ail, ni endives. Il n’est donc pas autonome à 100%. « Par contre, on a encore des courges et des petits pois de l’an dernier, on est capables de faire le tour de l’année, d’avoir des légumes pendant la saison la plus dure, vers mars et avril. »

Le jardinier note tout, avec une rigueur impressionnante : « Je pèse tout ce qui sort de mon jardin et je compile dans un tableau Excel (voir ci-dessous). Ça me permet de tirer des conclusions, de ne rien oublier. »

Joseph Chauffrey et sa compagne ont emménagé à Sotteville-lès-Rouen – à quelques minutes en métro du centre-ville de Rouen (Seine-Maritime) – il y a quatre ans. A l’époque, ils étaient presque néophytes et une bonne partie du jardin actuel était bitumée.

Depuis, cet espace de 150 m² est devenu un micro-jardin hyper-productif.

On y trouve un potager de 25 m2, un verger de 10 m2 mais aussi une mare et une serre minuscules.

En 2014, 252 kilos de plus d’une centaine de fruits et légumes différents ont été récoltés ici.

Suffisant pour que Joseph et sa compagne – qui pèsent consciencieusement chaque récolte – n’achètent quasiment plus aucun légume.

En 2015, Joseph pense passer la barre des 350 kilos de production. Et bien plus encore les années suivantes, quand les arbres fruitiers auront atteint une taille adulte. Le tout en consacrant « pas plus de dix heures par semaine au maximum au jardin ».

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(Fichier PDF)

Si l’on ne s’aperçoit pas de cette incroyable productivité au premier coup d’œil, c’est que Joseph s’est en prime ajouté ce défi :

« Je ne voulais pas que le jardin soit seulement un potager, je voulais qu’il soit aussi beau, agréable, qu’il attire les insectes et les oiseaux [d’où la mare, ndlr]…

J’ai donc essayé de concevoir plusieurs espaces complémentaires de telle façon à ce que chacun d’eux ait plusieurs fonctions et que chacun des besoins du jardin soit rempli de plusieurs façons différentes. »

Pour remplir tous ces objectifs a priori bien différents, Joseph a dû recourir à de nombreuses astuces, qu’il a trouvées en fouillant dans sa bibliothèque ou en passant de nombreuses heures sur Internet.

Il assure :

« Finalement, la petite taille de mon jardin est un avantage, ça me force à innover et ça me permet d’accorder beaucoup plus de temps et d’attention à chaque mètre carré disponible. »

Jean-Paul Thorez, ingénieur agronome auteur de nombreux ouvrages sur le jardinage biologique, a visité plusieurs fois le jardin de Joseph Chauffrey. Il nous confirme :

« Ce jardin est probablement l’un des jardins les plus productifs du monde au mètre carré sous ces latitudes. C’est le fruit de sa démarche qui est à la fois technique et intellectuelle. Il y a chez lui un mélange d’attention extrême et d’une recherche constante d’optimisation. Il n’a rien inventé, mais il a su s’inspirer des bonnes sources, entre les pionniers de la bio, les références techniques, des choses moins connues comme les jardins créoles en trois dimensions. »

Petit tour de jardin et de ces innovations « low-tech » :

  • La vidéo qui change tout
    Ces prouesses ont valu à Joseph un petit succès dans le cercle des jardiniers connectés quand, en août dernier, il a tourné une petite vidéo sur son jardin et l’a publiée sur Youtube. Depuis, de nombreuses personnes le contactent pour échanger avec lui et l’imiter.

    des courges dans les airs : entre juillet et septembre, on peut voir des courges et des haricots suspendus un peu partout dans le jardin de Joseph, comme le montrent la photo et l’extrait vidéo ci-dessous :

« J’essaye de cultiver de manière verticale.

Je laisse pendre des fils sur lesquels grimpent les haricots, je tends aussi des cordes pour faire grimper les courges sur le toit de mon abri de jardin ou sur ma pergola.

Ça fonctionne très bien, le pédoncule se renforce et peut tout à fait supporter le poids du fruit. »

Article complet sur Rue89.nouvelobs.com via Informaction

 

19 Commentaires

  1. Il a fait ça avec 150m2, vous imaginez ce que l’on peut alors produire sur 500 ou 1000m2 !!

  2. je comprends qu’étant ingénieur agronome il sache rentabiliser ce petit bout de terre. En plus je vois qu’il est un bon bricoleur ce qui ne gâte rien.
    Ce petit espace me fait rêver, mais je n’ai pas d’illusion je n’en aurai jamais un pareil (sniff!)
    Donc, pour ceux qui se trouvent dans des situations comparables : bonne terre, pluies, temps modéré en toutes saisons, cela doit être possible.

  3. Excellent et utile, merci Benji 🙂

  4. Super, bravo.
    Et c’est lui qui a le plus gros concombre ?

  5. le fichier pdf trop petit ^^
    il fait pas dans la demi-mesure néanmoins

    • Grossir le fichier pdf avec la loupe à environ +400 après ouverture et c’est parfaitement lisible, même s’il faut scroller un peu.

      Merci pour cet article qui va certainement encourager ceux qui n’ont qu’une minuscule parcelle. Pour ceux qui ne possèdent pas de terrain, sachez qu’il existe des sites qui proposent la mise en relation de jardiniers sans terre avec des propriétaires qui prêtent ou louent leur jardin.

      Voici un début de piste :

      preter son jardin
      je partage mon jardin
      plantez chez nous

      M.G.

  6. Chapeau ! Un beau résultat, encourageant pour qui a un petit bout de terre et de bonnes conditions agricoles. Avec beaucoup de connaissances, de patience, d’amour, de soins.

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