« Banques, il va y avoir de la casse prévient UBS ! » L’édito de Charles SANNAT

Partagez ! Volti

******

Par Charles Sannat pour Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

En ce qui concerne les banques, « le choc reste à venir, il va y avoir de la casse, avertit UBS »… voici de quoi faire frémir la ménagère de plus de 50 ans et celle de moins de 50 ans également !

Ce n’est pas de moi, c’est du site aussi sérieux qu’optimiste Capital.fr !

C’est dire si on ne fait pas dans le pessimisme de bas étages !

« Les banques européennes se préparent pour le moins à une année difficile. « Il va y avoir de la casse, mais on ne sait pas exactement quand », résume auprès de l’AFP Lorraine Quoirez, analyste chez UBS, interrogée sur les premières conséquences bancaires du confinement qui a freiné les échanges économiques et fait plonger les marchés. La plus visible sur le premier trimestre : les banques européennes ont toutes mis de côté des réserves de capital supplémentaires en vue de parer aux éventuels défauts de paiements de leurs clients.

Ce « coût du risque » a ainsi flambé entre janvier et mars, amputant lourdement leurs bénéfices voire entraînant des pertes à l’image de celles de la banque italienne Unicredit, plombée par 1,2 milliard d’euros de provisions. Pour évaluer le niveau du coût du risque, chaque établissement « a choisi son scénario avec des hypothèses différentes », fondées sur de nombreux facteurs tels que les estimations de produit net bancaire et l’évolution des prix du pétrole, explique Mme Quoirez ».

Quelles sont ces différentes hypothèses ? Mystère et boule de gomme, vous n’en saurez pas plus. Il ne faut tout de même pas trop effrayer notre ménagère… Après en ce qui concerne les provisions elles sont évidemment affaire de prévisions, et votre variable d’ajustement c’est… vos anticipations.

Mais les anticipations, c’est comme votre politique sanitaire, surtout en France.

Si vous n’avez pas assez de masques pour tout le monde vous répéterez en boucle, aidé par de serviles serviteurs zélés qui n’auront pas peur de passer pour des imbéciles (surtout au prix où ils sont payés), que les masques ne servent à rien dans le cas d’un virus aéroporté.

Si vous êtes une banque qui n’a pas énormément de fonds propres, vous prendrez un scénario pas trop noir, histoire d’avoir les moyens de provisionner les risques qui vont avec votre scénario… Sinon c’est la faillite tout de suite. Je connais peu de banques qui diraient qu’elles ne vont pas avoir assez de fonds propres pour passer les provisions nécessaires. Il ne faut tout de même pas trop effrayer notre ménagère…

« Jusqu’ici les provisions réalisées sont essentiellement « collectives » c’est-à-dire qu’elles concernent une certaine catégorie d’entreprises, par exemple les PME, ou des secteurs considérés comme sensibles, poursuit l’analyste. Les montants annoncés ou prévus par certaines banques sont vertigineux: la britannique Barclays a mis de côté 2,1 milliards de livres (environ 2,4 milliards d’euros), selon ses projections d’impact de la pandémie de Covid-19. L’espagnole Santander, première banque de la zone euro par sa valeur de marché, a provisionné 1,6 milliard d’euros tandis que la française Société Générale, en perte trimestrielle pour la première fois depuis 2012, prévoit cette année des provisions de 3,5 milliards d’euros selon « le scénario de base Covid » à environ 5 milliards en cas d’ »arrêt prolongé ».

Oui, enfin, ils pourraient déjà provisionner un peu par secteur, parce que l’on sait très bien que les secteurs du tourisme et des restaurants sont plus touchés que l’informatique.

Ils pourraient aussi provisionner par typologie, car on sait très bien que les PME sont nettement plus fragiles… que les grands groupes cotés en bourse !

On peut donc en déduire, que un petit hôtel a plus de chance de mettre la clef sous la porte que le groupe Accor, de même que le bistrot du coin a moins de chance de se relever que la chaîne Buffalo Grill ou MacDo et ses drives !

Mais je ne suis qu’un modeste économiste de grenier.

Ce qui est certain – et j’en parlais longuement dans le dossier stratégie ci-dessous consacré aux banques et au risque de faillite –  que la question clef qui serait à surveiller c’est l’évolution du coût du risque, c’est-à-dire des provisions que l’on passe en prévision des pertes que la banque ne manquera pas de devoir supporter.

D’où viennent ces pertes ?

Essentiellement des défauts de remboursements de crédits.

Si les clients ne remboursent pas les crédits alors la banque perd aussi sec cet argent non remboursé et doit le constater dans ses comptes par une « provision ».

Mais…

« La solidité actuelle des banques résulte aussi du renforcement de leurs capitaux intervenu depuis plus de dix ans. Selon la Banque des règlements internationaux, sorte de banque centrale des banques centrales, entre fin juin 2011 et fin juin 2019, les 100 plus grandes banques ont augmenté de 98 % leurs fonds propres de première catégorie, soit d’environ 1 900 milliards d’euros. « Tous ceux qui se plaignaient dans le secteur (bancaire) des exigences de fonds propres doivent bien admettre maintenant qu’elles étaient fondées » car ces coussins de capitaux « peuvent justement servir au moment où il faut affronter les difficultés »… C’est vrai qu’il ne faut tout de même pas trop effrayer notre ménagère…

Pourtant il est une chose que ne relève pas cet article, et c’est normal il ne faut pas effrayer ni faire peur, c’est mauvais pour le moral des troupes.

A votre avis, quand le régulateur renforce ses exigences de fonds propres pour les banques, il le fait sur la base de tests de stress, d’hypothèses de crise, avec des récessions…

A votre avis c’est l’hypothèse de l’Autorité Bancaire Européenne ?

En gros des récessions de 1 à 3 % avec une reprise relativement rapide derrière.

Voilà ce à quoi on demande aux banques de résister.

Hors, second volet de la question essentielle à se poser.

A votre avis, nous sommes confrontés à quoi ?

A une récession de 2 % ?

Ou à un effondrement du PIB mondial de plus de 10 % au moins sur l’année 2020, car si il y a une seconde vague et que nous sommes confinés le plus long de l’année, ce sera encore bien pire ?

Croyez-vous que les fonds propres des banques soient suffisants ?

Évidemment non.

Jamais ils n’ont été calibrés pour une situation aussi grave.

Les banques vont faire faillite. C’est inévitable.

Il faudra choisir entre les sauver ou les laisser tomber… Je vous explique tout dans le dossier ci-dessous. Tous les abonnés à la lettre Stratégie c’est le moment de le relire pour le mettre en perspective avec cet article du magazine Capital. Pour ceux qui veulent aller plus loin, plus de renseignements ici.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles Sannat

5 Commentaires

  1. Qui dit faillite des banques, dit la fin du remboursement des crédits : c’est ce qui s’était passé en 2009 avec la crise des subprimes aux Etats Unis.

    Le rêve d’avoir des Lehman Brothers bis est plus que jamais en passe de devenir réalité !

    En France, une seule banque n’est pas côtée en bourse : la banque « populaire ».

    Les autres, dépêchez vous de vider vos comptes !

  2. Ils nous préparent à l’air navré que va prendre une Lagourde quelconque pour nous expliquer que ça va nous coûter cher, très cher, très très cher, z’avez pas idée. Rholalah les zimpôts. Parce qu’il va falloir « rembourser », n’est-ce pas ? Si le populo s’avise que l’argent ne vaut rien, se fabrique en trois clics et se rembourse de la même manière, tout s’effondre. Ce qui fait tenir l’édifice, c’est la foi du rentier dans la « valeur » du chiffre imprimé en bas de ses relevés de compte. Lagourde existe parce que le rentier a la pétoche : ça tient pas à grand chose, une civilisation.

    • mais le rentier était peut être instituteur ou travaillait chez renault ,a mis une partie de ses économies dans une maison secondaire à la bol et le reste dans une assurance vie avec un support en actions , c est dire qu il peut faire partie d une majorité de français qui critique le systhème et qui gagnait de l argent en dormant …salauds banques

      • S’il était instituteur ou travaillait chez Renault ce n’est pas un rentier…

        Un rentier est quelqu’un qui vit de ses rentes le plus souvent parce qu’il n’a jamais travaillé, parce qu’il n’en a pas besoin, vu qu’il vit de ses rentes… Mais surtout qu’il a suffisamment de personnes qui bossent pour lui et lui permettre de vivre de ses rentes… C’est assez clair pour toi ?

        Il n’est pas question d’exproprier ceux qui exploitent la terre pour la cultiver, par exemple, mais ceux qui détiennent les terres agricoles, et qui vivent très bien grâce à l’exploitation par les autres qui eux ne reçoivent que des nèfles…

        Comme l’avait expliqué, fort justement, Élisée Reclus dans « À toi mon frère le paysan » ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2019/10/03/rappel-de-lappel-a-une-greve-generale-illimitee-expropriatrice-autogestionnaire/ en lien et en analyse…

        Je sais plus qui m’avait demandé de faire un PDF avec les textes d’Élisée Reclus, et ce sera bientôt chose faite…
        https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

    • Exactement !…

      On peut rappeler à Charles qu’UBS n’est pas vraiment la voie de la sagesse à suivre ?

      Un rapport de la banque UBS veut « doubler le nombre de migrants » en Europe ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/02/07/banksters-ubs-levez-vous/

      Et ce qu’est capable de faire, l’UE sur préconisation de ces mêmes Banksters : L’Union Européenne cherche une « solution finale » à la crise des réfugiés

      Cette semaine, lors d’une réunion à Amsterdam, les ministres européens de l’Intérieur et de la Justice ont cherché à se surpasser les uns les autres en faisant des propositions quant à comment pourrait être stoppé l’afflux de réfugiés désespérés venant du Moyen-Orient. Aucune mesure n’a été trop brutale pour ne pas être envisagée ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2016/01/31/lue-cherche-une-solution-finale-pour-les-migrants/

      Alors, cékiki les haineux ?
      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_sad.gif

Les commentaires sont clos.