Proposé par Christopher BARBOT.
Il est évident que l’entrée en bourse de la FDJ apparaît à tous comme un grand succès. Les attentes étaient en effet nourries en ce sens pour une opération d’envergure, la plus grosse IPO (Initial Public Offering ou en français, introduction en bourse) parisienne depuis 2006 (Natixis).
Ce fut un franc succès pour l’Etat
Cette introduction avait pour ambition de rapporter plus de deux milliards d’euros à l’Etat. Outre le besoin d’alléger ses participations pour en faciliter la gestion et prioriser certains objectifs, cela va également leur permettre d’investir de manière plus dynamique dans l’économie. L’objectif est maintenant de financer l’économie de rupture au travers du fonds pour l’industrie et l’innovation affirme Bruno Le Maire, Ministre de l’Économie et des Finances.
Il
est clair que l’opération est une grande réussite pour l’Etat. Les
fonds dégagés sont suffisants, et surtout conformes aux estimations
hautes réalisées par les économistes.
Le résultat dépasse les
attentes exprimées et peuvent inciter le gouvernement à poursuivre une
stratégie d’allègement des participations dans les sociétés historiques
de l’Etat.
De plus, le gouvernement, en conservant les taxes sur les
mises, va continuer de conserver l’intégralité de recettes fiscales du
jeu, à savoir environ 3,5 milliards d’euros par an.
Il faut dire que la préparation n’était parfaite, un commissaire du gouvernement est nommé au conseil d’administration, en octobre 2019, avant l’IPO, afin de continuer de représenter fidèlement les intérêts de l’Etat pour cette société sensible pour le public.
La
mobilisation médiatique assurée une couverture nationale et une
sur-information susceptible d’insister les investisseurs les plus
hésitants. Au total, l’option de surallocation a permis de vendre
l’intégralité des 11 millions d’actions supplémentaires disponibles
auprès des investisseurs institutionnels à prix plancher de 19,90€
(fourchette estimative haute), ce qui est très clairement le signe d’une
belle réussite pour l’Etat.
Les autres actionnaires
(particuliers), ne sont cependant pas en reste même si des conditions
particulières viennent freiner les estimations.
Les institutionnels et les particuliers ne sont pas en reste
Au
jour même de l’introduction en bourse, l’action progressait de 14% pour
les institutionnels et plus de 16% pour les particuliers qui
bénéficiaient d’une décote de 2% sur le prix d’achat.
Depuis, le
titre a régressé de -2%, permettant aux investisseurs d’afficher,
seulement deux mois après, une plus-value supérieure de 14% sur leur
investissement initial.
Cependant, un point est à mentionner en ce qui concerne les termes particuliers de l’opération.
Il
a été convenu que les investisseurs particuliers bénéficieraient d’un
titre gratuit supplémentaire pour 10 titres détenus. La condition
particulière oblige les investisseurs à conserver les titres pendant une
durée minimale de 18 mois, stabilisant ainsi une partie de l’action.
Il
est difficile dans le marché actuel d’estimer le risque marché à venir,
après une première tendance (haussière), le titre s’inscrit dans une
tendance baissière. Les incertitudes actuelles sur le développement du
coronavirus et les guerres commerciales USA VS Europe rendent le marché
très volatile. Et nous savons qu’il est préférable de suivre la tendance
en bourse, qui peut rester baissière pendant de longues années, comme
c’est le cas de l’action Genfit, également populaire pour les épargnants français.
L’échéance
des 18 mois pourrait en effet avoir pour conséquence de faire décroître
la valeur globale de l’investissement, les particuliers pourraient, à
raison, être intéressés pour prendre des plus-values en espérant que les
institutionnels ne fassent pas de même avant eux.
Dans de telles conditions, difficile de voir la volatilité de l’action atteindre des records avant ces échéances.
Que penser de l’avenir ?
Si l’action a connu un plus haut de près de 20% par rapport au prix d’introduction, la tendance n’est pas restée haussière. Quand on connaît les risques que comportent le trading, la gestion d’un investissement formulé avec de l’argent que l’on est prêt à perdre s’avère psychologique plus facile.
Pour 2020, l’objectif de croissance du CA est d’environ 5%, ce qui est très encourageant. Sur les années 2020-2025, le taux de croissance annuel moyen estimé doit être compris entre 3 et 4%.
Aujourd’hui, l’entreprise dispose d’une stabilité forte, d’un monopole installé qui n’est pas remis en question (par les tentatives de concurrence alternative de type « Bravo Loto »). La culture forte de ses jeux est installée et on la voit mal remise en question hors d’une période de dépression économique.
En ce qui concerne précisément le niveau du dividende, l’entreprise dispose d’un ratio de résultat net sur chiffre d’affaires assez stable de près de 10% sur les dernières années et il est prévu de distribuer 80% de ce bénéfice net sous forme de dividende au cours de la période 2020-2025.
Devant ces éléments, peu de choses à craindre.
Conclusion
Globalement, nous pouvons estimer que l’opération est une réussite pour les investisseurs ainsi que pour l’Etat. Une réserve est à émettre concernant cette condition de détention sur 18 mois mais la stabilité de l’entreprise et ses bons fondamentaux laissent espérer de belles perspectives.
La question est ensuite de savoir si l’Etat continuera ce genre d’opération, nombreux sont les médias qui se sont demandé « A qui le tour ? » après la FDJ. Martin Vial, dirigeant de l’Agence des participations de l’Etat (APE), a récemment évoqué « d’autres opérations » possibles sur les temps à venir, sans mentionner de noms.
Il est évident que les investisseurs pourraient bénéficier d’autres opérations de ce type, considérant la stabilité des entreprises détenues par l’Etat et les domaines d’activité concernés qui se rapprochent souvent d’activités à caractère monopolistique.
Voir au-delà des promesses
Pourtant, les investisseurs doivent maintenir une certaine vigilance en ce qui concerne ces entreprises qui, même si elles paraissent souvent être de bons investissements, ne peuvent être considérées comme des entreprises à qui l’on peut se fier les yeux fermés.
Certains monopoles ont vocation à être dépassés (Les pages jaunes) et mieux vaut être attentif à l’évolution du marché des entreprises concernées avant d’investir dans les prochaines introductions en bourse étatiques.
Les 16 mois à venir nous diront maintenant si les investisseurs de la Française des jeux ont véritablement fait une belle opération. Affaire à suivre..
Christopher BARBOT
salut du matin
qui sont les gagnants ?
bin !!!!comme d’habitude!!!! les baiseurs!!!!!
je sors!!!!
Et mon com précédent…
Il est parti au ski ?
Supprimé à la demande de l’auteur qui ne désire pas de « pub » 😉
Tu m’étonne.