Tous les objets sont toxiques : absolument tous ! Par Sylvain Rochex..

Belle réflexion pour commencer la semaine et grand ménage. Tous vers le Feng shui ? Partagez ! Volti

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Sylvain Rochex de Déscolarisation.org

PIXABAY

Des milliers de thèmes qui me viennent en plantant les patates, les radis et les fleurs et que je garde pour moi et l’univers, je décide d’en livrer un au monde aujourd’hui.
C’est une telle évidence pour moi aujourd’hui : les objets nous tuent. Ils nous tuent car chaque objet est pour moitié un poison et nous passons nos vies à nous obnubiler (étymologiquement : nous obscurcir de nuages) par ce que l’objet nous apporte au premier chef sans conscientiser son autre versant qui est TOUJOURS un toxique mortel, oui, le moindre petit objet, oui, ce capuchon de stylo-bic aussi ou ce joint de tuyauterie de 1cm de diamètre qui traîne à l’aplomb du lavabo : TOUS !!!

Mais quand je dis tout ça, les gens vont bien-sûr penser aux quelques objets techniques dont les effets ou externalités négatives et toxicités sont plus souvent connues que pour les autres objets : voitures, smartphones, centrales nucléaires, cigarettes, plastiques,… Or, c’est l’arbre qui cache la forêt et c’est peu dire, il s’agit plutôt de la planète qui cache un univers ! L’humanité prendra soin d’elle-même quand tous ses membres comprendront que la totalité des objets sont mortellement toxiques.

C’est quoi un objet ? C’est un morceau de matière qui est extrait de ce que nous appelons « la nature», souvent combiné avec d’autres morceaux pour être ensuite posé dans ce qui nous environne (ob-jet) afin d’être investi d’une fonction, soit technique, soit esthétique et avec toujours une fonction de sensation de sécurité, de rassurance et de puissance. Et ce qui est vraiment maléfique, c’est cet aveuglement universel concernant la toxicité de chaque objet, oui, CHAQUE. Si le Dieu de l’Argent se nomme Mammon… Le Dieu des objets se nomme… aussi… Mammon… Bien-sûr que c’est le même Dieu pervers et criminel, à quoi sert l’argent, si ce n’est à acquérir des objets !

Chaque objet amène avec lui dans le monde sa part d’entropie (de désordre) et l’objet en tant qu’ob-jet est toujours posé là, avec nous, ce sont d’ailleurs tous plus ou moins des totems. L’extrême majorité d’entre-eux sortent rapidement de la conscience de celui qui les a posés, pour diffuser en continu et silencieusement — comme une onde électromagnétique qui ronge à l’intérieur — sa charge néfaste d’entropie, c’est-à-dire de désorganisation, de dissipation, de pesanteur, de blocage et de mort. La majorité des humains qui vivent en ce moment sur la planète sont totalement incapables d’évaluer la toxicité des objets, une force mystérieuse les pousse à sempiternellement s’obnubiler, se laisser séduire et tenter par l’autre versant de chaque objet : utilité, valorisation quelconque, puissance, beauté… Les objets ont en fait la même fonction hypnotique et séductrice que l’image. Ne sont-ils pas d’ailleurs dans l’esprit : une image, une projection, une représentation ?

L’humanité a développé une passion destructrice pour les objets. L’objet, par son potentiel excite, et étrangement, son versant toxique ne repousse pas. On retrouve cette même dualité entre le vide et le plein : on est porté à remplir, on ne supporte pas le vide, de « faire le vide ». On préfère la diffusion en continu du poison d’un objet, à sa disparition qui fait apparaître un vide. Pour l’humain, ça lui coûte toujours plus de faire disparaître, que de faire apparaître. Celui qui fait disparaître est aussi invisible dans le bienfait qu’il a donné que la chose qui a disparu tandis que celui qui fait apparaître une chose (pourtant pour moitié toxique) est glorifié, félicité.
Le terme de « destruction créatrice » qui a été employé en économie, devrait être utilisé de façon plus littérale et quotidienne concernant nos environnement matériels.

Tout ce que je dis là se trouve magistralement palpable lorsqu’une discussion survient entre une personne qui a décidé de faire disparaître un objet (destruction, don, vente,…) et une autre personne. Premièrement, il est étrange de constater qu’il vaut toujours mieux être seul pour prendre la décision de faire disparaître un objet et commettre dans la tranquillité ce crime de lèse-majesté car si une discussion s’installe concernant un objet menacé de disparition, c’est toujours le soi-disant versant merveilleux qui va s’exprimer avec une grande violence déguisée en vertu. En fait, l’idée même que l’objet soit en instance de destruction crée une violente passion dans le cœur des humains autour (et je parle bien de n’importe quel objet). Dans ces conditions, même l’objet le plus nul, le plus inutile, le plus pourri du monde peut se transformer en merveille absolue : dans cette situation, on peut toujours trouver un morceau de subjectivité qui traîne pour magnifier n’importe quel objet.

On peut faire l’expérience autant de fois que vous voulez : vous prenez cinq personnes et un objet. L’une d’elles exprime l’idée d’aller mettre l’objet à la déchetterie et là c’est parti, l’idée de la disparition a mis d’une certaine manière le feu à une certaine poudre ! Quelque-chose d’étrange vient d’être excité et il ne s’agit pas de quelque-chose de sain. Ce qui a été excité par l’annonce de la disparition programmée de l’objet est de l’ordre de la peur ; une frénésie, une urgence terrible et grave s’installe pour qu’on puisse à tout prix trouver une bonne raison de garder et de valoriser cet objet. De nos jours, tout ce qui touche au soi-disant vertueux recyclage n’est qu’une émanation de cette passion morbide pour les objets. Il y a là une magistrale hypocrisie : on fait semblant de faire de l’écologie avec « la récup’ » alors qu’elle n’est que passion morbide de l’objet (car si on était vraiment sincère avec ce sujet, le nombre d’objets chez chacun diminuerait progressivement).

Ce que nous devons faire n’est pas du recyclage mais d’en finir avec cette passion inavouée des objets pour faire place à de la pharmacologie, c’est-à-dire, à cette étude consciente et active de la face toxique des objets. Et je ne dis pas étude parallèle de la face positive, puisque celle-ci nous obnubile emportés que nous sommes par un mauvais Dieu. Avec le versant remède des objets, nous sommes bien au delà de l’étude, nous sommes dans la dévotion, l’obsession et la folie.

Aujourd’hui, on parle parfois de minimalisme ou d’épure à propos de ce qui est un environnement sain d’objets qui ont tous été étudiés pharmacologiquement : on connaît leur toxicité, elle est conscientisée en permanence, et on a travaillé pour réduire la charge toxique au minimum et obtenir un bon rapport bénéfices/risques, exactement comme pour une bonne POSOLOGIE médicamenteuse. Ce type d’environnement n’est pas de l’épure ou du minimalisme. Le minimalisme serait de réduire encore et encore vers un réel inconfort. Oui, je répète, ce qu’on qualifie aujourd’hui d’environnement épuré ne l’est que relativement à une norme étrangement décalée vers l’encombrement et l’accumulation. Ce qu’on nomme aujourd’hui épure, devrait être la norme, celle d’un environnement sain. C’est-à-dire un environnement où la quantité d’objet a été limitée le plus possible afin de limiter la charge toxique pour que la Vie, l’Être, les Relations, l’Essentiel puissent se déployer sans entrave.

Car nos objets font précisément obstacle à ces notions : la Vie, l’Être, les Relations, l’Essentiel. « L’essentiel est en permanence menacé par l’insignifiant » disait René Char. « J’ai enlevé beaucoup de choses inutiles de ma vie et Dieu s’est rapproché pour voir ce qui se passait » nous dit Christian Bobin.

Aujourd’hui, chacun se croit unique avec sa folie des objets. Pourtant, de maison en maison, vous pouvez voyager de musées bordéliques en musées bordéliques. Chacun pense que c’est normal d’avoir autour de soi, de la cave au grenier, des milliers d’objets. Chacun se dit spécialement accumulateur alors que le voisin fait pareil. Effectivement, une nouvelle journée sur la terre et tous vont continuer dans ce déséquilibre entre ce qui rentre et ce qui sort, entre ce qui est retiré et ce qui est ajouté. Tous iront acheter une nouvelle paire de ciseau au lieu de retrouver celle qu’ils ont déjà en triant, jetant, et en rangeant un coin de leur maison. Une journée de plus pour ajouter, on enlèvera plus tard, c’est moins urgent.
C’est moins urgent ?!!
Il n’y a rien de plus urgent…

Les objets existent en système (Cf : Baudrillard, « le système des objets »). Vous pouvez, dans la nouvelle journée qui s’écoule enrichir encore votre système d’objets, faire (encore et encore) coïncider de nouveaux objets avec les précédents : « Oh tiens, cette guirlande que m’a offert grand-mère s’additionne parfaitement avec mon armoire et mon canapé » ou bien, à l’inverse, amorcer la déconstruction de votre système d’objets en retirant un à un les objets : « Oh tiens, j’ai beaucoup moins de vêtements, je peux donc me séparer de cette grande armoire et de tous ces cintres.etc. etc. etc. etc. etc. »

Toujours plus ou toujours moins ? Quelle est la voie ? Et d’avoir toujours moins, allons-nous pouvoir nous rendre enfin disponibles pour les sapins, les primevères, les écureuils, les crapauds, les frênes, la sauge et la menthe ? Et pour nous-mêmes et pour les autres ? Allons-nous avoir tout à coup du temps, pour aimer, pour se retrouver et danser au coin du feu ?
C’est quand qu’on arrête avec la maladie des objets qui demande une grosse maison, un gros crédit, un gros travail, une grosse voiture, et de passer à côté de sa vie ?

Et si vous vous entraîniez à goûtez cette révélation concernant la toxicité de chaque objet ? Chaque objet est toxique par sa présence, par sa masse, son volume, par l’avoir qu’il constitue, par sa soi-disant puissance ou utilité, par l’affectivité dont il a été investi, par la mémoire qu’il contient etc. etc. Chaque objet exerce matériellement et spirituellement une pesanteur mortelle.
Choisir la pesanteur ou la grâce. Des milliers d’objets dans une danse infinie, ou bien : un lit, une table, 4 chaises, une assiette, une cuillère, une poêle, un poêle, quelques vêtements, et quelques outils bien choisis et peu nombreux pour jardiner, prendre soin et cultiver la Terre ?
Ne plus s’obnubiler… Ne plus s’obscurcir de nuages… et voir les objets tels qu’ils sont vraiment : remèdes et toxiques à la fois : TOUS LES OBJETS !!!! TOUS !!!!!!! SANS EXCEPTION !!!!!

Sylvain Rochex, 21 avril 2019.


2 Commentaires

  1. Exactement comme cette fichue prothèse sur canal biliaire posée il y a trois mois et qu’il a fallu changer cette fois la cicatrisation se faisant très mal !
    Ah la médecine moderne qui ne sait plus soigner qu’en introduisant dans le corps ces saletés…. au cours d’anesthésies générales qui perturbent l’équilibre corporel détruisant rythme cardiaque et tension pourtant équilibrés tous les deux jusque là ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

  2. Mais non…..Conservez bien « TOUT »…..
    sauf votre smartfoune de mongoliens qui est la Marque de la Bête 666 (on ne pourra ni acheter,ni vendre sans elle)
    Chaque objet (surtout les plus « anciens », fin du 20ème siècle) est une occasion de jeu, de découvertes, compréhension des principes, demontage, bricolage d’autres « jeux »….toute matière n’est que magnétisme et le magnétisme est une forme d’Esprit !

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