Ça se fissure partout, et les ukrainiens se rendent compte, que la « générosité » du FMI cache des plans d’austérité de plus en plus sévères. Partagez ! Volti
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Par Christelle Néant pour Donbass-Insider
Après un léger rebond en mars et avril, faisant suite à sa descente vertigineuse de février 2020, la cote de popularité du Président ukrainien, Volodymyr Zelensky, s’effondre à nouveau au mois de juin 2020, tombant à 38 % d’Ukrainiens qui approuvent ses actions et ses déclarations, contre 45 % qui les désapprouvent, d’après des données publiées par l’Institut International de Sociologie de Kiev.
Pour rappel, en février 2020, la cote de popularité de Zelensky était passée en dessous de la barre des 50 %, alors qu’elle se trouvait à 73 % en septembre 2019 ! En mars 2020, elle était remontée péniblement à 52 %, avant de baisser à nouveau d’un point en avril (51 %), puis de continuer sa chute, retrouvant au mois de mai le même score qu’au mois de février (47 %).
Après avoir mené un nouveau sondage du 20 au 23 juin 2020 en Ukraine, l’Institut International de Sociologie de Kiev vient de publier des données qui montrent que la cote de popularité de Volodymyr Zelensky s’est littéralement effondrée en un mois, perdant neuf points, avec désormais seulement 38 % d’Ukrainiens qui approuvent les actions et déclarations de leur président.
En neuf mois, Zelensky a donc vu sa cote de popularité quasiment divisée par deux ! Et surtout, pour la première fois depuis le début de son mandat, le nombre de personnes qui désapprouvent ses actions et déclarations (45 % des répondants) est désormais supérieur à ceux qui les approuvent.
Le taux d’approbation des actions du cabinet des ministres est encore pire, avec seulement 23 % des Ukrainiens qui soutiennent le gouvernement, contre 59 % qui désapprouvent ses actions. Et le record d’impopularité revient à la Rada, avec seulement 21 % des répondants qui approuvent ses actions, contre 62 % qui les désapprouvent.
En clair : Zelensky a épuisé la patience des Ukrainiens. Ses écrans de fumée médiatique n’ont pas suffi à cacher le fait qu’il n’a pas tenu sa principale promesse de campagne (mettre fin à la guerre dans le Donbass), que la situation économique du pays est de pire en pire, et que la gestion de l’épidémie de coronavirus en Ukraine a été catastrophique (il y a eu des records de nouveaux cas journaliers durant la semaine écoulée).
D’ailleurs le sondage de l’IISK indique que 63 % des Ukrainiens pensent que l’Ukraine est loin d’en avoir fini avec l’épidémie de coronavirus et que le nombre de nouveaux cas va continuer à augmenter, contre 18 % qui pensent que le pays en voit la fin et que le nombre de nouveaux cas va diminuer.
Rajoutez à cela le vote de la loi levant le moratoire sur la vente des terres agricoles pour plaire au FMI, et les mesures que ce dernier exige en échange de son prêt de 5 milliards de dollars, et vous avez le cocktail parfait pour une chute vertigineuse de la popularité de Zelensky.
Car 61 % des répondants considèrent que l’Ukraine n’aurait pas dû coopérer ni demander un nouveau prêt au FMI, contre 24 % qui pensent le contraire. Ils étaient respectivement 46 % et 32 % en avril 2020. Ce qui veut dire que de plus en plus d’Ukrainiens se rendent bien compte que chaque nouveau prêt du FMI les enfonce un peu plus dans la pauvreté et l’austérité.
Des mesures d’austérité comme celles frappant le secteur de la santé, dont le nom accrocheur de « réformes » a du mal à cacher le but final : tailler dans le budget, réduire le nombre d’hôpitaux et de personnel soignant, et donc diminuer la qualité des soins.
Ils sont d’ailleurs 40 % d’Ukrainiens à s’opposer à la poursuite de ces « réformes » de la santé, contre 25 % seulement qui les soutiennent. Ce qui montre bien que les Ukrainiens sont de plus en plus conscients du caractère néfaste de ces réformes, qui ne sont en réalité que des mesures d’austérité drastiques qui vont affecter la qualité des soins qu’ils vont recevoir.
Et la chute de la cote de popularité de Zelensky risque de se poursuivre. En effet, les propos eugénistes d’une de ses députées, Galina Tretiakova, sont postérieurs à ce sondage, il y a donc des chances que la cote de popularité du Président ukrainien chute encore au mois de juillet, vu qu’il n’a pas ouvertement condamné sa déclaration, ni exigé qu’elle démissionne. Son conflit avec le blogueur Anatoli Chary pourrait aussi lui faire perdre des points.
Enfin, le fait que les poursuite judiciaires contre l’ancien Président, Petro Porochenko ne donnent toujours rien de concret pourrait aussi jouer contre lui. Car 51 % d’Ukrainiens estiment que Porochenko a violé la loi et doit être poursuivi pour ses crimes, contre 30 % qui pensent que ces poursuites sont des persécutions politiques contre l’ancien Président.
Si la justice ne fait pas son travail contre l’ancien Président ukrainien, alors qu’une quinzaine d’affaires pénales ont été ouvertes contre lui, et que la publication de ses conversations téléphoniques avec Joe Biden laissent peu de doutes sur sa culpabilité, cela prouvera définitivement que Zelensky n’est qu’un Porochenko bis, et sa cote de popularité risque de finir au même niveau que celle de son prédécesseur à la fin de son mandat.