La peur et l’espoir comme outils politiques..

C’est ce que l’on constate tous les jours avec pour l’exemple, les Gilets Jaunes perdus entre la peur de perdre le peu qu’ils possèdent et l’espoir d’un avenir meilleur mêlé d’incertitudes, ce qui paralyse leurs actions. Comprendre la manipulation des émotions par ceux qui ont tout intérêt à protéger le système, est fondamental pour s’en extraire. Partagez ! Volti

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Auteur Joseph pour Nouveau-Monde

Traditionnellement et jusqu’à une époque récente, les mouvements et partis politiques qui souhaitaient propulser leurs candidats jusqu’aux fonctions suprêmes, spécialement la présidence ou l’administration d’un pays, jouaient principalement sur deux émotions humaines fondamentales, la peur et l’espoir. La première était plutôt stimulée par les partis considérés comme étant à droite de l’échiquier politique. La seconde était au contraire le plus souvent utilisée par les partis de gauche. Pourquoi ces deux émotions particulières sont-elles plus spécialement manipulées et pourquoi le désespoir ne l’est-il pas ?

La peur est une émotion fondamentale dans le registre de celles qui peuvent assaillir un être humain. Elle est directement liée à l’instinct de survie. Et d’un certain point de vue, on peut considérer que toute forme de peur trouve son origine dans celle de la mort ou de la souffrance qui peut en être le prélude. La peur des araignées, des serpents, des lions… découle du fait que l’on craint de souffrir ou de mourir à cause de leur venin, de leurs griffes ou de leurs crocs. La peur des hauteurs découle du fait que l’on craint de mourir ou de se blesser en chutant. La peur des espaces réduits découle par exemple de la peur de mourir d’asphyxie. Etc.

Les partis conservateurs et autres partis situés à droite tendent plus facilement à jouer sur la peur de vivre des conditions plus difficiles dans l’avenir, des conditions qui feront souffrir davantage ou qui risquent de provoquer plus facilement la mort. L’individu ainsi dominé par la peur aura tendance à se réfugier dans les « valeurs sûres », dans le solide, dans ce qui a fait ses preuves en matière de stabilité, de santé, de confort… La peur de l’avenir favorise ainsi le repli vers les traditions et les conditions conservatrices. La projection émotionnelle négative vers le futur est annulée par un retour au passé, ou plutôt vers la représentation intérieure que l’on se fait du passé, autant affectivement que mentalement.

En face de cela, les partis révolutionnaires et socialistes stimulent davantage l’espoir en un avenir présentant de meilleures conditions de vie que celles offertes ou imposées par le présent, un avenir qui tient davantage compte des besoins du petit peuple. La projection vers l’avenir est cette fois positive. La représentation intérieure que l’on a ici du présent, autant émotionnellement que mentalement, pousse vers le futur.

De nos jours, les deux tendances opposées exposées ci-dessus tendent à se confondre en une vaste manipulation qui recourt de plus en plus à toute la gamme (ou presque) des émotions humaines, peur et espoir en tête. Et tous les partis — de droite, de gauche et du centre — peuvent y recourir. Ils ont nommé cet art, ou cette science, la « communication » ou le marketing politique. En fait d’art, il s’agit de celui du mensonge. En fait de science, il s’agit de celle de la fausse représentation et de la fabrication d’images. Ceci ne fonctionnera que tant et aussi longtemps que les êtres humains réagiront prioritairement par leurs émotions au lieu de prioriser la raison et la réflexion.

Il existe cependant au moins une émotion que les manipulateurs tendent à éviter : le désespoir. Un individu désespéré n’a en effet plus rien à perdre. Soit, il se suicide, dépassant la peur de la mort. Soit il tente les mesures les plus extrêmes pour survivre malgré tout, jusqu’à détruire ou tuer ce qui était responsable de son désespoir. Dans un cas comme dans l’autre, la peur est transcendée. Néanmoins, les manipulateurs politiques n’ont aucun intérêt à favoriser une situation susceptible de fortement mettre en danger le système qui leur permet une position dominante. Et donc, ils donneront suffisamment de miettes — d’illusion de liberté, de sécurité, de santé, de confort… — aux peuples pour que ceux-ci ne soient pas majoritairement poussés au désespoir. Ils leur donneront suffisamment de dérivatifs — drogues à bonheur ou à trips momentanés, jeux, divertissements… — pour les aider à supporter leur condition d’esclave.

D’un point de vue ésotérique, la peur provient du fait même de l’incarnation de l’âme dans la matière. La conscience immatérielle arrive dans un univers qui est totalement étranger à sa nature. Et l’instinct de survie fait en sorte qu’elle ne revienne pas immédiatement « à la maison ». À l’opposé, l’espoir découle de la connaissance (généralement inconsciente) de la vie de l’âme après la mort physique. La peur est aussi puissamment liée à la Matière que l’espoir l’est à l’au-delà. Maintenant, qu’est-ce que peut donner une civilisation pour laquelle la seule réalité est d’ordre matériel ? Une telle civilisation en vient à perdre le germe de l’espoir et compense par la peur extrême : sports extrêmes, films d’horreur, films catastrophes, jeux vidéo d’assassinats en trois dimensions, montagnes russes et autres manèges extrêmes, jeux de guerre, etc.

L’Humanité émotionnellement manipulable est adolescente. Lorsque les êtres humains accéderont collectivement à l’âge adulte, les techniques de « communication » et de marketing politique deviendront généralement sans effet. Le système actuel fera long feu, car il ne sera plus viable. Les partis politiques disparaîtront. La majeure partie des activités professionnelles actuelles disparaîtra. La civilisation humaine sera probablement aussi éloignée de l’actuelle que celle-ci est éloignée de celle des hommes des cavernes. Est-ce qu’un seul d’entre nous le verra ?

Joseph

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8 Commentaires

  1. Non !

    Aucun d’entre nous ne verra cette théorie ce concrétiser.

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

  2. Au XXIe siècle la peur, même si elle reste en partie liée à l’instinct de survie, ne semble plus vraiment puiser prioritairement son origine dans celle de la mort, mais plutôt dans celle du manque, et particulièrement du manque d’argent. Une peur panique du manque d’argent savamment entretenu par des banksters et leurs sbires passés maîtres dans l’art du maintien des populations sous perfusion monétaire.

    Pour exemple, il suffit d’entendre les réactions faisant suite aux intempéries récentes (15/06/2019) qui ont détruit presque la totalité de certaines récoltes dans le Sud-Est de la France pour se rendre compte que la peur engendrée à cette occasion n’est pas vraiment celle d’un manque de vivres qui pourrait priver une partie de la population de nourriture, et par extrapolation mener à la famine puis à la mort. Non, ce qui tire des larmes, crée des angoisses et provoque le désespoir des producteurs ce sont les perspectives du manque d’argent !

    Après avoir rapidement constaté les pertes on ne parle pas pénurie de fruits et légumes, on parle trésorerie, charges et cotisations, prêts bancaires, faillites … On entend à peu près toujours la même complainte : « c’est catastrophique, je ne vais pas m’en sortir » (financièrement parlant)

    De nos jours, produire de la nourriture n’est visiblement plus une question de survie alimentaire, c’est devenu un moyen de maintenir à flots des comptes en banques pour une survie financière. Dès lors, il suffit qu’un grain de sable, ou parfois un grêlon, s’invite dans le mécanisme tendu du productivisme pour que tout s’écroule en quelques minutes et que le malheureux producteur voit se concrétiser sous ses yeux cette peur irrationnelle du manque d’argent. Seul le banquier, gestionnaire de la peur, garde le sourire …

    M.G.

    • Pas mieux. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

      • Je te suis, mais en même temps, la peur de manquer, poussée à son paroxysme, c’est bien la peur de mourir. La mort ayant plusieurs sens: mort physique, psychologique, financière, n’être plus rien…
        En passant: la peur de manquer peut générer un cancer du foie. La peur de mourir = poumons ou cœur.
        C’est bien l’instinct de survie qui est sous-jacent à ces peurs.

        La réflexion de Joseph, que je retiens, c’est surtout le fait que l’humanité est adolescente. Et comme tout adolescent – ou presque -, elle vit des conflits, coincée entre: « je ne veux pas grandir et me responsabiliser  » et la nécessité de sa propre évolution.
        Il faut bien comprendre que nous sommes toutes et tous, très souvent ou parfois selon les personnes, des enfants, soumis ou rebelles, au sens de Berne. Pas des adultes.
        Emportés par nos émotions, empêtrés même dans nos désirs, nos peurs, nos conflits.
        C’est presque plus confortable d’avoir un berger et de se laisser conduire, même si les conditions de vie se font de plus en plus difficile. Alors on ne comprend pas pourquoi le berger ne joue plus son rôle.
        Peut-être parce qu’il est temps de reprendre notre pouvoir…C’est dur, c’est souffrant aussi, mais c’est tellement plus valorisant !
        Quand se fera le basculement ? Jusqu’où faudra-t-il aller pour cela ?

        • L’humanité est adolescente

          C’est con, elle risque de mourir avant d’avoir atteint sa majorité.

          Alors on ne comprend pas pourquoi le berger ne joue plus son rôle

          Parce qu’il est mort ! Mais il a quand-même rudement bien joué son rôle avant de partir, en appelant à la résistance …

          😉 M.G.

  3. Tout à fait et je rajouterais qu’un homme qui se gouverne lui même et qui maitrise ses émotions n’a pas besoin d’être gouverné par d’autres hommes et c’est de ça dont les politiques ont peur, car cela sous entend qu’ils n’auront plus aucune utilité aux yeux de la dite personne.

    Lorsqu’un être humain prend une voie spirituelle, il sait qu’il doit apprendre à penser par lui même, à utiliser son libre arbitre, à agir ses ressentis du cœur dans la matière, à respecter son prochain, à lâcher prise ses peurs pour vivre l’instant présent en toute confiance.

    Un tel être à la foi, il sait qu’il n’y a pas de hasard, qu’il attire ce qu’il pense et pour lui les épreuves sont sources d’évolutions car à travers elles, il contemple ses propres imperfections, ses illusions, ce qu’il pense et ce qu’il est, c’est ce qu’on appelle le miroir relationnel et il sait que la vie n’est qu’un jeu de miroir.

    Le jour où un grand nombre d’homme seront capables d’une telle prouesse, ils deviendront les acteurs de leur vie, des héros dignes et responsables de leur propre destin et ce jour là, les hommes politiques ne seront plus que le vieux souvenir d’un temps révolu car chaque individu sera devenu son propre maître.

  4. Dingue ! à ne pas en croire ses mirettes.

    …/…
    En revanche, les promesses n’ont pas manqué ; ministres, députés, sénateurs, s’en sont donné à coeur-joie. De ce côté, la République a été large, très large.

    Le budget, les affaires, les lois, les réformes, allons donc! De tout cela, ils en jettent une pelletée dans l’urne, la veille des vacances, et tout est dit.

    Nous ne parlerons que pour mémoire des innombrables ministres qui, successivement, ont occupé le pouvoir, ni de la progression toujours croissante des concessions qui semblent, à chaque changement de ministère, avoir été faites à l’opinion avancée. L’un est le corollaire de L’autre, et tout cela n’est que pure comédie jouée par les intéressés et les comparses, afin d’avoir l’air de donner satisfaction à l’opinion publique, en changeant les acteurs.

    Ils ont poussé le cynisme jusqu’à afficher la prétention grotesque de vouloir une Répubique libre… Libre, à la condition de souscrire à toutes leurs exigences, d’accepter pleinement leurs théories et, qui plus est, de donner des gages, Que parlent-ils de liberté, ces hommes qui ne sont que de mauvais esclaves, esclaves de leur secte et de leur ventre, car leur religion à eux, c’est leur ventre. Au lieu d’élargir le cercle, ils l’ont resserré de telle façon, qu’aujourd’hui ce cercle les étreint.

    La crise épouvantable que nous traversons, crise financière, industrielle,
    commerciale, agricole, physique et morale tout à la fois, provoque depuis longtemps déjà, dans la masse du peuple français, une lassitude qui, fatalement, se terminera par la guerre civile, précédée ou suivie de la guerre étrangère. Mais comme cette dernière ne nous paraît pas immédiatement probable pour bien des raisons, nous sommes amenés à dire que la guerre civile sera d’autant plus proche que l’autre sera plus éloignée.
    …/…
    Michel le Français 1888

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