Saint Gobain; la grande liquidation de l’industrie française se poursuit…

Encore un de nos fleuron qui risque de passer sous pavillon étranger (chinois). Dépossession, le livre de Liliane H.K, explique tout cela. Partagez ! Volti

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Source Usine Nouvelle et La Tribune proposé par Liliane Held Khawam

Saint-Gobain PAM, un fleuron industriel français bientôt étranger  ? Saint-Gobain PAM fait figure de poids lourd. Cette structure dispose d’un portefeuille conséquent d’actifs stratégiques ainsi qu’un savoir-faire centenaire qu’il est impératif de conserver en France afin que l’Hexagone conserve sur son territoire l’un des leaders mondiaux dans le domaine de l’eau. Cela alors que Saint-Gobain PAM pourrait être racheté par un concurrent étranger. Bref, un savoir-faire unique qui risque de partir à l’étranger (La Tribune)

Saint-Gobain Pont-à-Mousson s’apprêterait à ouvrir son capital à son concurrent chinois

Philippe Bohlinger , Publié le 03/04/2019

Saint-Gobain ne faisait pas mystère de sa quête d’un partenaire industriel susceptible de redynamiser son activité canalisation implantée à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). Selon le syndicat CFE-CGC, le groupe serait en pourparlers avec le numéro un mondial, le chinois XinXing, pour céder 60 % du capital de Saint-Gobain Pont-à-Mousson. 2 000 emplois directs sont concernés dans le Grand-Est et en Lorraine.

L’agitation est palpable depuis le début de l’année autour de l’avenir de Saint-Gobain Pont-à-Mousson (Saint-Gobain PAM). L’activité canalisation du géant français implantée à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) est certes confrontée depuis cinq ans à une concurrence internationale accrue sur ses principaux marchés. Mais le plan Transform & Grow présenté le 26 novembre 2018 par Pierre-André de Chalendar, PDG de Saint-Gobain, laissait augurer d’importants mouvements, liés notamment à la volonté du groupe d’organiser une rotation de son portefeuille en cédant pour 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires.

La CFE-CGC a jeté un pavé dans la mare le 2 avril en annonçant que Saint-Gobain se préparerait à abandonner 60 % du capital de son activité canalisation au chinois XinXing, le numéro un mondial du secteur. La direction du groupe dément cette information, mais reconnait avoir engagé mi-février 2019 un processus visant à « rechercher un partenaire industriel, afin d’offrir de nouveaux débouchés commerciaux et élargir notre gamme de produits et de technologies« .

Des conséquences sociales encore floues

Des inquiétudes s’élèvent d’ores-et-déjà concernant les possibles conséquences sociales d’un tel partenariat. En effet, Saint-Gobain PAM emploie 6 000 salariés dans le monde dont 2 000 en France, dans la Haute-Marne mais surtout en Meurthe-et-Moselle. « La CFE-CGC espère que cette cession sera éligible à la procédure des investissements étrangers en France, ce qui permettra de protéger les 2 000 emplois directs », indique Xavier Le Coq, délégué national de la CFE-CGC Métallurgie.

La CGT (majoritaire) reste prudente, mais s’apprête à convoquer un comité central d’entreprise extraordinaire le 19 ou le 21 avril prochain : « Saint-Gobain PAM doit trouver un véritable partenaire industriel qui pérennise l’activité des sites français et ne les transforme pas en dépôt », avertit Julien Hézard, délégué CGT.

De son côté, la direction du groupe énumère les efforts déjà réalisés dans le cadre du plan engagé en 2017 pour restaurer la compétitivité de l’activité canalisation et raccord en fonte ductile : amélioration de l’organisation industrielle, investissements, cession des entités du site de Xuzhou en Chine pour environ 200 millions d’euros, rapatriement à Pont-à-Mousson de la production délocalisée à Brebach (Allemagne).

Derniers hauts-fourneaux lorrains

En coulisse les élus régionaux se mobilisent pour obtenir des garanties de la pérennité d’un symbole industriel. L’usine qui abrite les derniers hauts-fourneaux lorrains, est notamment célèbre pour sa production de bouches d’égout vendues partout dans le monde. En 1970, la fusion entre le fleuron Pont-à-Mousson et Saint-Gobain avait permis au second d’éviter une OPA du verrier BSN. Les députés de Meurthe-et-Moselle Dominique Potier (PS) et Caroline Fiat (FI) ont été reçus à Bercy le 26 mars 2019 pour évoquer l’avenir du site.

« Saint-Gobain n’a pas posé de limites à sa stratégie, tout reste possible, le meilleur comme le pire », s’inquiète Dominique Potier. Le parlementaire invite les élus du territoire à se mobiliser aux côtés de l’Etat pour trouver une voie « qui garantisse la continuité de la production » et « permette de conserver une souveraineté européenne sur le secteur stratégique de l’adduction d’eau ». Le ministre de l’économie Bruno Le Maire devrait rencontrer les dirigeants de Saint-Gobain au cours des prochaines semaines.

Usine Nouvelle

Saint-Gobain PAM, un fleuron industriel français bientôt étranger  ? La Tribune

Avec pas moins de quatre questions au gouvernement la semaine dernière, les élus de tous bords interpellent le ministre de l’Economie sur le rachat de Saint-Gobain PAM par un concurrent étranger. Ce rachat pose en effet, dès à présent, une série de questions.

Première question : voulons-nous que le savoir-faire de ce fleuron industriel français quitte le territoire ?

Rappelons que PAM détient un portefeuille conséquent d’actifs stratégiques dans le domaine de l’eau avec pas moins de 1.500 brevets, grâce notamment à l’excellence de son centre de recherche et développement et à un savoir-faire centenaire. Basée dans l’est de la France, Saint-Gobain PAM est aujourd’hui reconnue dans le monde entier grâce à ses innovations autour des techniques de centrifugation, fonte ductile, revêtements. Chaque année, ce sont en moyenne 50 inventions qui sont déposées à l’INPI sur les produits et les procédés.

Sur la base de ses 50.000 références, l’entreprise livre tous les ans 40.000 km de canalisations dans 136 pays. L’actualité nous a déjà montré qu’un tel portefeuille d’innovations, dans un secteur sensible comme celui de nos réseaux d’eau potable, peut susciter la convoitise de concurrents étrangers. Deuxième question : voulons nous abandonner l’opportunité de faire construire nos canalisations fonte en France ? Longs d’1,5 million de km, les réseaux d’eau et d’assainissement représentent un actif stratégique pour notre pays et pour nos concitoyens.

Un savoir-faire unique qui risque de partir à l’étranger

Depuis mars 2018, les Assises de l’Eau, voulues par le Président de la République, ont  clairement souligné la nécessité de renouveler ce patrimoine de l’eau et de l’assainissement dont la valeur à neuf est estimée à plus de 300 milliards d’euros, et qui souffre d’un déficit chronique d’investissement. Chaque année, le taux de renouvellement des canalisations atteint 0,6 %, soit 167 ans pour les renouveler complètement !

À l’heure où le taux de fuite dans nos réseaux dépasse les 20 %, à l’heure où la part des travaux de canalisations représente 60 % des investissements en eau et assainissement des collectivités, les entreprises françaises, dont Saint-Gobain PAM, sont prêtes pour le renouvellement de nos canalisations.

Soulignons l’importance pour l’économie locale des chantiers de renouvellement, de modernisation et d’entretien de nos infrastructures d’eau et d’assainissement : Saint-Gobain PAM fait partie intégrante de ce soutien économique aux territoires, tant par l’implantation de ses usines en France, que par la participation à tous ces chantiers. Dans ce contexte, n’est-il pas paradoxal de devoir importer des canalisations d’un ancien fleuron français passé sous contrôle étranger ? …/….

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Source Liliane Held Khawam

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