Triste expérience et un constat qui laisse un goût amer. Partagez ! Volti
******
Sylvain Devaux pour Robolution
Allons-nous vers une société inhumaine ? Je sais, j’y reviens, presque inlassablement. Il est toutefois nécessaire de bien avoir à l’esprit les enjeux de la Robolution. Des bouleversements dans notre quotidien, tant dans le cercle professionnel que privé, sont déjà en œuvre, plus ou moins ouvertement. Et parfois avec amusement, sans en mesurer l’impact encore.
Imaginez un patron d’hôtel qui achète un robot d’accueil. Je ne doute pas qu’il ait envie de faire le buzz et d’attirer des clients, curieux de cet étrange robot qui vient leur tenir conversation. C’est amusant et personne n’y trouve rien à redire, pas même le personnel. Mais ce patron n’a-t-il pas autre chose en tête ? Lorsque qu’Amazon installe des robots dans ses entrepôts, imposant des cadences infernales aux quelques humains restants, c’est juste pour le buzz ?
C’est dans un article de la Croix que j’ai pu lire l’expérience d’une jeune malade et sa mère avec un robot Pepper. La jeune femme de 29 ans aurait, selon sa mère, le « niveau d’un enfant de 4 ou 5 ans et ne parle que par signes ». Jeune femme qui éprouve une réelle envie de communication mais qui « végète » dans son coin dans un établissement spécialisé. Manque de personnel, manque de temps, de moyens, désintérêt ? Difficile à dire mais cette jeune femme a eu de riches échanges avec ce robot et cela a bouleversé sa mère. Elle pouvait communiquer enfin, mais pas grâce au personnel de soin mais… à un robot.
Alors effectivement, cette mère de famille apporte deux constats. Des robots pourraient efficacement remplacer les humains de moins en moins disponibles pour les autres serait le premier. La déficience des services de soins est sans aucune doute le second, mais ce que n’apporte pas l’histoire c’est le danger que cela représente. En effet, sa fille ne peut, comme un jeune enfant, dissocier l’humain du robot. Elle le considère de la même façon, sur le même plan et c’est tout le danger. Il en va de même avec un robot pour enfants qui se confient à lui (alors qu’il récupère ses données) et le personnifie. Cet attachement, cette relation affective va se développer et il deviendra difficile de dissocier l’homme de la machine. Il va y avoir du travail sur la relation homme/robot !
Sylvain DEVAUX pour Robolution