Il va falloir être très attentif. Si la BCE arrête ses QE (Quantitative Easing) ou plus prosaïquement, cesse de fabriquer de la monnaie de singe avec la planche à billet, pour racheter la dette des pays, il va falloir que les états sur-endettés prennent en main leur économie, en gardant la confiance des investisseurs, ce qui n’est pas évident. Ça devait arriver et l’acrobatie ne va pas être simple. Les contribuables vont-ils encore être mis à contribution ? Partagez ! Volti
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Charles Sannat pour Insolentiae
Alors que Mario Draghi quittera ses fonctions de gouverneur de la Banque centrale européenne en octobre 2019, la BCE vient d’engager un tournant historique en mettant fin à ses achats de dette.
D’après l’AFP, « la Banque centrale européenne (BCE) doit entériner l’arrêt de ses massifs rachats d’actifs en fin d’année. Un virage monétaire… et un exercice acrobatique alors que les risques s’accumulent pour l’économie européenne ».
Et de préciser :
« Un exercice compliqué attend la Banque centrale européenne (BCE) ce jeudi, jour de la traditionnelle réunion de politique monétaire de ses gouverneurs. Mario Draghi, le dirigeant italien de l’institution francfortoise, devrait confirmer l’arrêt de ses rachats de dettes au 31 décembre. Une étape majeure dans son virage vers une politique monétaire un peu moins accommodante. En raison de la vigueur retrouvée de l’économie européenne, la BCE avait annoncé en juin son souhait de mettre fin à ce programme (dit « QE ») lancé en mars 2015 pour empêcher la zone euro de tomber en déflation.
« Communication acrobatique »
Mais la BCE devra aussi reconnaître les risques qui s’accumulent sur l’économie européenne et montrer qu’elle est prête à réagir si besoin. «La communication de la BCE sera assez acrobatique», résume Gilles Moëc, chef économiste Europe de Bank of America Merrill Lynch.
Parmi la série de facteurs qui menacent l’économie figurent la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ou encore le scénario d’un «hard Brexit», à l’approche de la date-butoir du 29 mars et alors que Theresa May a repoussé lundi le vote de l’accord négocié avec Bruxelles au Parlement britannique. »
Mais ce n’est pas tout…
Crise italienne, espagnole, grecque… et française !!
En cessant les rachats de dettes sur les marchés, chaque pays va devoir trouver suffisamment d’investisseurs pour refourguer des dettes qui n’inspirent plus forcément confiance.
Que vont donc devenir les taux italiens, espagnols, portugais et évidemment grecs ou bien encore français ?
En cessant son QE au 31 décembre 2018, les taux de la zone euro devraient se remettre à diverger et cela pourrait très vite poser des problèmes très importants, comme la montée incontrôlée des taux d’intérêt.
Si les taux sont bas actuellement, ce n’est pas tant parce que les taux de la BCE sont à zéro, que la BCE rachète toute la dette émise par les États : en agissant ainsi, elle augmente artificiellement la demande d’achat de dettes et fait donc baisser le prix de l’argent et de la dette.
En cessant ses achats d’actifs, elle va laisser le marché plus autonome.
Cette phase de normalisation, qui devrait voir passer des marchés obligataires essentiellement manipulés à des marchés obligataires plus libres, risque de poser de gros problèmes, surtout si à cela vient se rajouter des problèmes sociaux comme en France, politiques comme en Italie, les élections européennes qui sont tendues… ou encore un krach financier.
La BCE risque donc de reprendre assez rapidement ses achats d’actifs, tout comme la FED ne semble pas pouvoir monter ses taux d’intérêt au-delà de 3,5 %, seuil à partir duquel l’insolvabilité généralisée guette.
Bref, face, on n’est pas bien ; pile… ce n’est pas mieux.
Il va donc falloir surveiller les taux européens, pays par pays, avec une grande attention dans les 3 prochains mois.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
Il est l’or monsignore ! 😉