L’Ukraine craint de perdre le soutien du FMI…

Depuis la « révolution orange » de 2014*, l’Union Européenne, apportant son soutien aux pouvoirs ukrainiens, a versé à Kiev plus de 2,5 milliards d’euros pour redresser l’économie en crise. Pourtant, aucune avancée significative n’a pas été obtenue pendant les quatre ans.  Où va donc l’argent  des contribuables européens? Il a souvent fini par tomber dans les poches des politiciens ukrainiens malhonnêtes.

La corruption endémique reste un obstacle clé au développement du pays

« Je pense que c’est l’une des principales préoccupations de la population. Certains continuent à vivre dans la pauvreté, tandis que d’autres se sont enrichis avec la corruption durant de nombreuses années », a déclaré Michael Gahler, un eurodéputé allemand. Le Fond monétaire international a gelé plusieurs fois des tranches d’assistance financière à Kiev.

« Rien ne change et tout va vers le pire »

L’indignation du peuple ne cesse de monter. Depuis l’année 2017, le pays a connu plusieurs manifestations contre le président Porochenko et la corruption. Des milliers d’Ukrainiens y ont participé. D’après l’une des manifestantes, «les gens n’en peuvent plus: rien ne change et tout va vers le pire». La population se sent fatiguée et trompée. La lutte contre la corruption des élites était l’une des revendications majeures du soulèvement pro-européen en 2013-2014 et reste l’une des exigences clé des soutiens occidentaux au pouvoir actuel, issu de ce mouvement. Après un coup d’État, le pouvoir ukrainien a changé de visage, mais les réformes espérées par les militants du Maïdan tardent à aboutir. Les initiatives lancées sont freinées voire bloquées par les législateurs corrompus. C’est, par exemple, le cas des réformes judiciaires. Craignant des enquêtes indépendantes,  Petro Porochenko a commencé par s’opposer fermement à l’idée de cour anticorruption, une exigence-clé du FMI pour reprendre son aide financière. Le 7 juin, le Parlement ukrainien a quand-même ouvert la voie à la création de de cette instance. Mais, d’après Le Figaro, on ignorait pour le moment si les dispositions du projet de loi correspondaient bien aux exigences du FMI.

Force est de constater que Kiev a perdu sa crédibilité. Et  l’Union européenne commence à perdre sa patience. Ne serait-il plus efficace si  les sommes d’argent européen attendues par Kiev restent au sein de l’UE?

Christine Benoît pour Mondialisation.ca

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3 Commentaires

  1. Savoir « si les dispositions du projet de loi correspondent bien aux exigences du FMI » ? Kiev devrait s’en moquer totalement en envoyant paître le FMI . En mai 2015, la Chine a créé deux banques, dont l’AIIB, qui assurent des services identiques à ceux du FMI et de la Banque Mondiale. Les pays de l’Union BRICS et la plupart des pays européens dont la France y adhèrent , ce qui leur permet de ne plus se soumettre aux diktats du FMI, SAUF, EVIDEMMENT, S’ILS LE VEULENT BIEN ( c’est à dire sauf si leurs gouvernants y gagnent ) .

  2. bonjour

    avez vous déjà vu un bankster ou un pourriticien honnête?

  3. En Ukraine, la lutte contre la corruption de hauts fonctionnaires n’avance qu’à petits pas. Et plus on se rapproche de la prochaine élection présidentielle, prévue en mars 2019, plus il semble qu’il sera difficile d’opérer des réformes importantes dans ce domaine.

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