La RPD craint une escalade de la situation alors que débute aujourd’hui l’opération des forces interarmées de Kiev dans le Donbass…

Comme déjà annoncé grâce à Christelle Néant, Kiev va intensifier ses opérations contre les séparatistes du Donbass, avec l’appui des États-Unis qui ont livré des armes depuis pas mal de temps. Et ils déclarent vouloir la paix ? Avec leur « paix » explosive et meurtrière à distribuer sans compter pour asseoir leur hégémonie, il y a un risque. L’Ukraine est en Europe. Que devient le droit des peuples à l’auto-détermination ?

Comme annoncé précédemment par Porochenko, aujourd’hui à 14 h 00, l’opération anti-terroriste de Kiev dans le Donbass a pris fin, et a laissé la place à l’opération des forces interarmées. Désormais ce n’est plus le SBU qui dirige les opérations dans le Donbass, mais l’armée ukrainienne.

Pour le colonel Sergueï Zavdofeyev, député du Conseil Populaire de la RPD, ce changement de format est lié à l’échec de la guerre de diversion menée par le SBU.

« L’opération militaire de Kiev dans le Donbass change non seulement de format, mais aussi d’idéologie sous-tendant cette guerre. La prétendue « opération anti-terroriste » était orientée, grosso modo, sur le nettoyage du territoire des « séparatistes », et l’administrateur en chef de toutes les actions, le SBU, a agi dans ce sens. Mais la guerre de diversion n’a pas comblé les attentes de Kiev », a déclaré Zavdofeyev.

Pour lui, c’est pour cela que Porochenko a changé l’équilibre des forces armées dans la région en annonçant le début de l’opération des forces interarmées, dont le but est de préparer l’armée ukrainienne pour une offensive à grande échelle contre les positions des républiques.

Dans le même temps, les États-Unis ont confirmé avoir déjà livré les systèmes Javelins promis par Washington à Kiev depuis des mois. Le moment choisi pour faire cette annonce ne pouvait pas mieux tomber pour confirmer les pronostics pessimistes des autorités de la République Populaire de Donetsk (RPD) concernant l’évolution de la situation.

Car cela prouve que les États-Unis veulent pousser l’Ukraine à poursuivre la guerre, et non à régler pacifiquement le conflit.

Édouard Bassourine, le commandant en second du commandement opérationnel de l’armée de la RPD, a ainsi pronostiqué une évolution en deux temps du conflit.

« Des groupes armés de nationalistes, comme les mouvements « Secteur Droit », « l’Armée des Volontaires Ukrainiens » (UDA), etc. seront déclarés comme des participants à part entière du conflit. Ils serviront à couvrir les sections du front les plus exposées et seront aussi utilisés pour mener différentes actions de sabotage et de « pacification par la peur » contre la population locale, des deux côtés de la ligne de front, » a ainsi déclaré Bassourine.

Pour lui, cette première étape pourrait durer jusqu’à deux mois, et s’accompagnerait de bombardements réguliers du territoire de la RPD. Selon lui, l’un des buts de cette étape est de forcer la population à quitter les zones proches de la ligne de front.

Ces bombardements se feront d’ailleurs de plus en plus en plein jour, comme on a pu le voir récemment. D’après Bassourine, cela tient au fait que l’armée ukrainienne se fiche désormais totalement que l’OSCE puisse enregistrer ou non ses violations du cessez-le-feu.

Une évolution inquiétante, qui rend la présence des observateurs de l’OSCE presque inutile, et risque de faire un nombre croissant de victimes parmi les civils. Car lors des bombardements de nuit, la plupart des gens sont chez eux et donc relativement protégés dans leur habitation (sauf en cas de tir direct). Mais en journée, les gens vont et viennent dehors, ce qui les expose beaucoup plus aux éclats d’obus, de grenades ou aux balles.

La deuxième étape commencerait, quant à elle, selon Bassourine, par l’occupation des localités, des hauteurs et des têtes de pont confortables situées dans la zone grise, ce qui permettra à l’armée ukrainienne de mener plus d’opérations offensives contre le territoire de la RPD.

Le commandant en second a annoncé que la RPD disposera d’informations plus précises une fois que les plans des autorités politiques et militaires ukrainiennes seront approuvés et que les services de renseignement de la république y auront accès.

Mais dans tous les cas, les autorités de la RPD s’attendent à une aggravation de la situation et à une hausse des bombardements contre les civils dès le début du mois de mai, après la visite de Porochenko à Kramatorsk le 2 mai, lors de laquelle il doit valider sur place le plan élaboré par l’armée ukrainienne.

Comme pour confirmer ce pronostic, hier soir, l’armée ukrainienne a ouvert le feu sur la localité de Yelenovka, blessant un civil. Depuis une semaine, les victimes civiles se multiplient, et il ne se passe pas deux jours sans qu’il n’y ait des morts ou des blessés à cause des bombardements ukrainiens. Si cette tendance à la hausse se poursuit, le plan de Kiev provoquera un bain de sang.

Mais comme l’a souligné Zavdofeyev, sur le plan militaire, le projet des autorités ukrainiennes est voué à l’échec.

« Les Forces Armées de la RPD et de la RPL sont loin de la milice populaire que les FAU ont affronté en 2014, » a-t-il déclaré.

Une déclaration que les autorités de Kiev et les soldats ukrainiens feraient bien de méditer avant de se lancer dans une opération qui ne se soldera que par un bain de sang et une ultime défaite pour l’armée ukrainienne.

Christelle Néant pour DoniPress

3 Commentaires

  1. C’est vraiment très intéressant…

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