Histoire cachée : Les origines secrètes de la Première Guerre mondiale…

Retour sur un événement qui devrait faire réfléchir sur le potentiel manipulatoire de ceux qui décident dans l’ombre.

Parmi les nombreux mythes qui embrouillent l’esprit politique moderne, aucun ne corrompt la compréhension ou ne maquille autant les faits historiques que le mythe voulant que les riches et les puissants de ce monde ne conspirent pas. C’est totalement faux.

Ils conspirent continuellement, couramment, effectivement et diaboliquement, à une échelle qui dépasse l’entendement. Nier cette conspiration, c’est nier des preuves empiriques irréfutables et le bon sens le plus élémentaire.

Il n’en demeure pas moins que pour l’observateur averti du « grand jeu » politique, c’est une source inépuisable d’étonnement que de tomber sur des exemples toujours plus stupéfiants de machinations monstrueuses que les élites riches et puissantes sont capables d’échafauder. C’est ce à quoi s’emploient les auteurs Docherty et Macgregor, dans un livre qui nous couple le souffle.

Ainsi, l’histoire officielle et sacralisée des origines de la Première Guerre mondiale, nous disent les auteurs, ne serait qu’un seul et même tissu de mensonges du début à la fin. Plus à propos encore est la thèse des auteurs voulant que – pour paraphraser ce qu’a dit plus tard Churchill, qui occupe d’ailleurs une place de choix dans cet ouvrage : « Jamais autant de personnes ont été tuées, de façon si injuste, pour assouvir les ambitions et la soif de profit d’un si petit nombre. »

En démolissant les nombreuses antiennes à propos des origines de la « Grande Guerre » (y compris la « responsabilité allemande », les « efforts de paix britanniques », la « neutralité de la Belgique » et « l’inévitabilité » de la guerre), Docherty et Macgregor pointent du doigt ceux qui sont vraiment à l’origine du conflit : des impérialistes britanniques formant une cabale plus ou moins secrète, dont les visées politiques pendant une quinzaine d’années consistaient à préparer une guerre européenne afin de détruire le nouveau concurrent commercial, industriel et militaire de la Grande-Bretagne qu’était l’Allemagne.

Pour résumer, Docherty et Macgregor soutiennent que « loin de se diriger aveuglément vers une tragédie mondiale, le monde qui ne se doutait de rien est tombé dans une embuscade tendue par une cabale secrète de bellicistes » qui ne se trouvaient pas à Berlin, mais bien « à Londres ».

J’avoue ici abonder dans le sens de cette thèse, aussi frappante soit-elle, ne serait-ce que pour le principe général. Après tout, il suffit de regarder la réalité politique d’aujourd’hui pour constater que nous nageons en plein délire orwellien. De plus, trente ans de journalisme indépendant m’ont amené non seulement à conclure que ce qu’on nous sert comme « nouvelles » n’a rien à voir avec la réalité, mais aussi que les écrits et les présentations historiques sont aussi bidons qu’un billet de trois dollars. Il faut tout de même que la thèse défendue repose sur un ou deux arguments crédibles. Voyons voir ceux que nous propose « Histoire cachée ».

Les joueurs

Avant de nous lancer tête première dans le vif du sujet, commençons par esquisser le portrait des principaux protagonistes de cette sombre histoire.

Cecil Rhodes (1853-1902)

Au commencement, il y avait Cecil Rhodes, le premier ministre de la colonie du Cap qui, nous rappellent les auteurs, était « en réalité un opportuniste s’accaparant des terres », dont la fortune a été assurée à parts égales « en réprimant brutalement les habitants locaux et en veillant aux intérêts miniers de la maison des Rothschild ». Apparemment, Rhodes parlait depuis longtemps de créer une « société comme celle des Jésuites » au service des ambitions mondiales de l’Empire britannique. En février 1891, il est passé aux actes en s’adjoignant les services de ses proches associés William Stead, un journaliste bien connu, et Lord Esher, un proche conseiller de la monarchie britannique.

Deux autres personnes se sont jointes peu après au cercle restreint du groupe clandestin : Lord Nathaniel (Natty) Rothschild, de la fameuse dynastie de banquiers britanniques et européens, et Alfred Milner, un érudit administrateur colonial brillant qui deviendra rapidement l’infatigable génie organisateur et maître des cérémonies du groupe.

Lord Nathaniel Rothschild (1840-1915)

À ces quatre personnalités centrales se sont joints par la suite Lord Northcliffe, le propriétaire du « Times », qui épaulera Stead dans sa propagande visant à préparer le public britannique à une guerre contre l’Allemagne, Arthur Balfour et Herbert Asquith, deux futurs premiers ministres britanniques qui joueront de leur influence parlementaire, Lord Salisbury et Lord Rosebery, qui apporteront un lot additionnel de connections politiques, et Lord Edward Grey qui aura l’honneur, en sa capacité de ministre britannique des Affaires étrangères en 1914, d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil de la paix européenne.

Le prince Édouard (qui deviendra peu après le roi Édouard VII) était aussi un ajout important qui, malgré son image de séducteur, était en fait un acteur politique astucieux, dont les fréquentes incursions sociales à l’échelle internationale constituaient une couverture idéale pour contribuer à forger, souvent secrètement, des alliances militaires et politiques entre la Russie, la France, la Grande-Bretagne et la Belgique.


Le Prince Édouard, futur Édouard VII (1841-1910)

 

Cette garde prétorienne a ensuite étendu ses tentacules à toutes les sphères de la hiérarchie du pouvoir britannique (puis du monde) en recrutant activement dans son « Association of Helpers » toute une myriade de bureaucrates, banquiers, officiers militaires, universitaires, journalistes et hauts fonctionnaires plus bas dans l’échelle, dont bon nombre, il s’est avéré, provenaient des collèges Balliol et All Souls, à Oxford.

Enfin, le légendaire Churchill, gonflé à bloc par sa propre grandiloquence bien lubrifiée avec l’argent des Rothschild, allait finir par occuper la place sacrée qui lui revenait parmi les avides de guerre élus secrètement.

Premières aventures

La première incursion de cette cabale élitiste a eu lieu en Afrique du Sud, avec la fomentation délibérée de la (2e) guerre des Boers (1899-1902). On avait découvert de l’or dans la région du Transvaal en 1886 et les impérialistes britanniques étaient déterminés à s’en emparer. Après un certain nombre de machinations ratées de Rhodes visant à faire tomber les Boers, l’élite secrète a obtenu un as dans son jeu quand Alfred Milner a été nommé haut-commissaire de l’Afrique du Sud. Milner a aussitôt saisi le moment, sans passer Go, pour déclencher la guerre, imposer sa tristement célèbre politique de la terre brûlée et exiger une reddition sans condition, faisant ainsi valoir la philosophie martiale générale qui prévaudra plus tard contre l’Allemagne.

Carte de l’Empire britannique en 1898, avant la Seconde guerre des Boers (1899-1902)

Après la défaite des Boers, Milner et ses acolytes (Rhodes est mort pendant les « négociations de paix ») ont rapidement investi les principaux organes de la gouvernance impériale britannique, dont les bureaux responsables des affaires étrangères, des colonies et de la guerre. Arthur Balfour est allé encore plus loin en créant, en 1902, le « Comité pour la défense impériale ». Ce dernier a joué un rôle considérable en court-circuitant presque entièrement le cabinet britannique dans les années, les mois et les jours précédant août 1914. Balfour était en fait l’un des deux seuls membres permanents de cette institution impériale d’importance majeure, l’autre étant Lord Fredrick Roberts, commandant en chef des forces armées et ami proche de Milner. C’est ce même Roberts qui, plus tard, nommera à leurs postes respectifs pendant la Première Guerre mondiale deux suivistes incompétents, Sir John French et Douglas Haig, qui mèneront des combats conduisant au massacre de centaines de milliers de soldats alliés.

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Partagé avec Aphadolie

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24 Commentaires

  1. On dirait du Pierre Hillard que j’apprécie beaucoup.

  2. trés bon sujet
    tout ces morts pour rien , comme en 39/45, des guerres qui auraient pu et du être évité
    le plus intolérable , c est que rien n est mentionné dans les livres d histoire à l école ,sur les vrais raisons de ces tueries

  3. Puisque vous êtes sensibles à la réécriture de l’Histoire (ou du moins, aux points de vue historiques qui ne correspondent pas au vôtre), il faut savoir que ce que l’on nomme communément « Première Guerre Mondiale » n’est pas la première. Mais bon, il faut croire que ça arrange certains – notamment les américains – de faire croire qu’avant il n’y avait rien eu d’extraordinaire.

    La première guerre mondiale, c’est la guerre de 7 ans, en 1754 (en Amérique du Nord), puis du 29 août 1756 à 1763 :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Sept_Ans

    On compte 990 000 à 1 300 000 morts au total (ce qui est colossal compte tenu de la démographie de l’époque)

    On ne l’évoque quasiment jamais, mais les conséquences pour la France ont pourtant été très lourdes :
    Elle laisse à l’Angleterre le Canada, une partie de la Louisiane et des Antilles, ses possessions au Sénégal, et dédommage l’Espagne en lui cédant le reste de la Louisiane. […]
    C’est l’issue de cette guerre qui va permettre à la thalassocratie britannique d’asseoir solidement et pour longtemps sa domination économique et politique sur le monde.

    Plus de détails : https://www.histoire-pour-tous.fr/guerres/4959-la-guerre-de-sept-ans-1758-1763.html

    Date : 1754 (en Amérique du Nord), puis du 29 août 1756 à 1763
    Lieu : L’Europe et les colonies d’Amérique du Nord, des Caraïbes, de l’Inde et des Philippines…
    Casus belli : Attaque de Frédéric II sur la Saxe (mais si vous cherchez bien, vous arriverez certainement à me trouver derrière tout ça le coup fourré d’un banquier… je vous fais confiance…)

  4. Si l’on veut être fidèle à Pierre Hillard il est inévitable de mentionner le Bagdad-Bahn qui est visiblement l’un des principaux casus belli économique. Au niveau politique, la volonté d’éradiquer les derniers empires y est également plus que probable.

  5. Cela ne sert a rien de leur donner quoi que ce soit.
    C’est donner de la confiture a des cochons.

  6. Pourquoi le mot « l e c t e u r s » conduit-il à la modération automatique ?

    • Parce que ‘lecteur » est le pseudo de quelqu’un qui a confondu information et diffamation, de ce fait, il n’est plus autorisé à s’exprimer.

      • Je t’avais prévenu que le mec était bizarre…. Je les sent à 100 km, c’est pour ça que je suis une bonne modératrice (Akasha en mode se jette des fleurs).

        Akasha.

        • C’est quelqu’un de passionné et de super intelligent, mais trop enthousiaste. On ne bâtit pas sur du sable.. 😉

          • Il était présent à l’enterrement de Benji, si je ne m’abuse. Un jeune homme venu de Paris pour accompagner Benji dans sa dernière demeure! Si c’est bien lui, bizarre ou pas au moins c’est un homme de coeur.

  7. Merci pour cette information historique . Une grande historienne nous en apprend pas mal, archives à l’appui, sur le soutien des grandes familles françaises de l’époque, grands banquiers et grands industriels, à l’élection d’Hitler . Ses archives sur l’origine outre-Atlantique de la construction de l’U.E. et de son traité sont éclairantes . Bref nous sommes sous la dictature d’un groupe de délégués des ultra-riches que nous n’avons pas élus, placés par les ultra-riches nationaux et la finance mondiale (américaine) à la tête d’un gouvernement européen non élu , placé au-dessus des gouvernements nationaux élus (il faut voir par quelles manipulations médiatiques !). Une épouvantable dictature que nous avons essayé de refuser par notre NON massif en 2005, NON que les dictateurs au pouvoir traitèrent comme un OUI.
    Une première conférence « le choix de la défaite » , ou comment les élites françaises ont conspiré avec l’Allemagne contre la population française avant 1939 et après 1945, expliquent bien des choses .
    https://www.youtube.com/watch?v=IU3FZlKmTQA
    Ses autres conférences sur youtube, toujours aussi bien documentées, expliquent pourquoi nous en sommes là aujourd’hui , quel groupe d’ultra-riches au pouvoir continue de nous dépouiller , qui tient les médias qui nous mentent, qui continue de comploter pour faire élire ses marionnettes, bref qui continue de nous manipuler .
    L’Histoire documentée (et pas l’Histoire officielle) peut nous aider à ne plus rester des moutons abusés.

  8. Je lirai tout ça plus tard. En attendant, je voudrais simplement dire à propos de la responsabilité de l’Allemagne, qu’en août 1914, les troupes françaises sont restées 10km en-deçà de la frontière pour ne pas être accusées de provocation. Je ne suis pas sûr que cela ait été une bonne idée, tant sur le plan politique que sur le plan militaire.

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