A quand l’éclatement de la prochaine bulle mondiale et de la zone euro ?…

Depuis qu’elle gonfle cette bulle financière, elle est au bord de l’explosion et, ça ne va pas être drôle.

Nombre des lecteurs du site les 7 du Québec se demandent quels motifs expliquent  l’évolution chaotique – incompréhensible – invraisemblable même – de la politique mondiale. Les hommes politiques jouent aux apprentis sorciers, les généraux jouent avec la bombe, les milliardaires jouent avec le numéraire, la populace, passive, regarde faire impuissante, incrédule, atavique, résignée, sachant bien qu’elle ne peut s’objecter ni par pétition ni par élection. On ne lui a jamais demandé son avis et les prochaines élections bidon seront semblable aux précédentes – une forfanterie. Prenez la peine de lire le texte qui suit qui bien que difficile à comprendre révèle le motif profond de cette agitation. Plus personne ne maîtrise l’économie (surtout pas la bourgeoisie) et notre avenir collectif semble se jouer à la roulette capitaliste. Voilà camarades français les raisons des réformes Macron, de même pour  tous les autres prolétaires d’Occident.

Robert Bibeau

La zone euro sur la sellette

Bridgewater, le plus gros hedge fund (fonds d’investissement — gère 160 Mds $ d’actifs) du monde a misé 22 Md $ contre la zone euro : les positions à la baisse (« vendeuses  ») du fonds prouvent qu’il parie contre de nombreuses entreprises européennes (Airbus), allemandes (Siemens, Deutsche Bank) françaises (Total, BNP Paribas) et italiennes (Intesa Sanpaolo, Enel et Eni), entre autres. La société n’est pas connue pour s’attaquer à des entreprises en particulier, mais plutôt pour parier sur la santé de l’économie en général.

Depuis 2011, 4 000 Mds € ont été injectés dans la zone euro (c’est-à-dire au sein des banques commerciales) par la Banque Centrale Européenne (BCE), ce qui représente plus d’un tiers du PIB de la zone. La majorité de cette monnaie se situe principalement en Allemagne et au Luxembourg, pays qui, vous en conviendrez, ne sont pas les plus en difficulté de la zone. Plus grave, une grande partie de ces liquidités n’ont pas financé l’économie réelle par le biais du crédit aux particuliers et aux entreprises. À la place, les banques commerciales ont épargné 2 000 Mds € de cet argent frais sur leur compte à la BCE jusqu’à fin 2017 (contre 300 Mds € début 2011) pour « respecter leur ratio de liquidité » (avoir suffisamment de dépôt en cas de crise de monnaie liquide). Comme aux États-Unisl’assouplissement quantitatif a permis à la banque centrale de renflouer les banques privées en rachetant leurs créances. Autrement dit, les dettes du secteur privé sont payées par le contribuable sans aucun retour sur investissement. Parallèlement, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, a lancé un appel en faveur de moins de régulation et plus de fusions-acquisitions bancaires dans l’UE, en prenant pour modèle… le secteur bancaire US.

La BCE prévient aussi que la zone euro risque carrément d’éclater à la prochaine crise si elle n’est pas renforcée. Autrement dit les États membres doivent d’ici là réformer leur économie, dégager des marges budgétaires et intégrer les marchés et les services à l’échelle de la zone pour mieux absorber les pertes potentielles sans faire appel aux contribuables. Un instrument fiscal comme un budget de la zone euro contrôlé par un ministre des finances européen, comme le défend le président Emmanuel Macron, aiderait également à faire face à un choc économique majeur qui semble inévitable. Autant dire que cela s’avère problématique au vu du peu de consensus sur le sujet et notamment une frilosité allemande. La Banque centrale européenne a émis l’idée fin 2017, prévue de longue date par les économistes sérieux, d’abolir la limite de 100 000 € garantis en cas d’opération de sauvetage ou de faillite bancaire (Faits & Document n° 443, 15/11/17–15/12/17 p.8 et 9).

La Bundesbank juge également que l’économie allemande est plus fragile qu’il n’y parait, avec des prix immobiliers survalorisés de 15 % à 30 % et des banques parmi les moins rentables du continent avec un rendement des actifs parmi les plus bas et un ratio coût/bénéfice parmi les plus élevés de la zone euro (74,9 %). En lien, le rapport confidentiel gouvernemental allemand Prospective stratégique 2040 a été révélé par l’hebdomadaire allemand Der Spiegel : le Ministère fédéral allemand de la Défense a officiellement entériné la possibilité d’un effondrement de l’UE (!)

Fin 2017, le solde Target 2 de l’Allemagne a dépassé les +900 Mds €, un record depuis la création de l’euro. Ce terme de Target 2 traduit, entre autres, l’état des balances des paiements courants intra-zone euro, et donc dans notre cas, le solde de la balance de l’Allemagne sur les autres pays membres. Si la France est presque à l’équilibre, le solde négatif de l’Italie avoisine les -450 Mds € et celui de l’Espagne les -400 Mds €. La classe politico-financière germanique est très inquiète des capacités du bilan de la Bundesbank à absorber les créances (douteuses) des autres banques centrales des pays du sud de l’Europe.

Le parti politique Union Populaire Républicaine a traduit un article du journal allemand Die Welt (15/03/18) traitant d’une récente conférence à Berlin, réunissant plusieurs économistes allemands célèbres. Le thème de la conférence annonce la couleur : « L’euro peut-il vraiment survivre et, sinon, que va-t-il se passer ? ». C’est la viabilité de la monnaie unique et l’asymétrie des soldes Targets qui y ont été questionnées. M. Fuest, n°1 du prestigieux institut d’études économiques Institut für Wirtschaftsforschung (IFO), y a plaidé pour l’introduction d’une clause de sortie de la monnaie euro. Hans-Werner Sinn, ancien patron de l’IFO a y notamment déclaré : « Je ne sais pas si l’euro va tenir dans la durée, mais son système de fonctionnement est condamné. »

Les conséquences inéluctables de l’économie financiarisée

C’est la seconde fois en un siècle que l’indice de Shiller (qui analyse les probabilités de bulles financières) dépasse son record : la dernière fois qu’un tel niveau d’euphorie boursière avait été atteint, c’était juste avant le krach de 1929, soit la plus grande crise économique du 20ème siècle. Des points communs avec l’avant-crise de 2008 sont également à signaler. La Banque des règlements internationaux (« la banque centrale des banques centrales »), la Banque d’Angleterre et le célèbre gestionnaire de fonds Neil Woodford relèvent des signaux économiques inquiétants dans le monde : surchauffe des marchés financiers, dette des consommateurs et des devises et actifs financiers surévalués. Tandis qu’une énième étude prouve que les inégalités socio-économiques et la concentration des capitaux se sont accrues dans le monde entier ou presque depuis plus de 30 ans, selon un rapport du World Wealth and Income Database (travail collectif de plus d’une centaine de chercheurs).

Suite à la chute récente et vertigineuse du dollar (une baisse comme on n’en avait pas constaté depuis 2003), les banquiers centraux auront besoin de désigner un responsable pour se dédouaner en cas d’éclatement de bulle, qui serait concevable à court terme. Certains analystes postulent même que la Réserve fédérale des États- Unis a désormais son excuse pour augmenter ses taux d’intérêt rapidement maintenant que le dollar chute, pour que cette bulle explose rapidement sous l’administration Trump. En 2018, le cours du dollar a perdu 4 % de sa valeur par rapport aux six principales devises mondiales et la tendance continue. Le FMI avait d’ailleurs assuré au dernier Forum économique mondiale (ou Forum de Davos), que la prochaine crise frappera plus fort et plus tôt que prévu. De même que l’augmentation importante de la cotation de l’or ne laisse présager rien de bon pour l’économie internationale.

Patrick Artus, économiste directeur de la recherche et des études de Natixis, montre dans une récente étude que les économies développées de l’OCDE sont entrées dans la dynamique finale décrite par Karl Marx. La baisse du rendement du capital s’accroît (les investissements rapportent de moins en moins) et les baisses de salaires pour compenser le phénomène commencent à s’essouffler. Les opérations spéculatives (rachat d’actions, spéculations immobilière et financière, achats d’actifs risqués, bitcoins, etc.) explosent, car la productivité réelle ne suffit plus. Les prochaines étapes se résumeront donc en une hausse des inégalités de revenu et une énorme crise financière, selon Artus et Marx.

Source Aphadolie via:

http://www.geopolitique-profonde.com/

https://www.agoravox.fr/actualites/economie/article/a-quand-l-eclatement-de-la-203577

http://www.les7duquebec.com/7-de-garde-2/a-quand-leclatement-de-la-prochaine-bulle-mondiale-et-de-la-zone-euro/

Voir  aussi:

 

 

 

 

 

24 Commentaires

  1. Pessimism porn.
    Ca fait plus de 10 ans que j’entends dire toutes les 2 semaines que ça doit péter.

    • Ouep c’est vrai, mais en même temps c’est inéluctable.

      C’est un peu comme les environnementalistes qui ne cessaient de crier que nos comportements ultra consommateur et l’utilisation aberrantes de pesticides et herbicides allaient déséquilibrer ou détruire complètement la biodiversité. On rigolaient, on se moquaient et on continuaient à consommer grassement en disant que c’était de la pure connerie, des doux dingues. Résultat : ils avaient raison. C’est pas faute d’avoir prévenu. Il en va de même avec le rapport à l’économie.

      Les gens se réveilleront quand se sera trop tard… beeeee

      • bonjour et bien vu….

        « quand homosapienssapiensdestructor disparaitra…bon débarras »

      • Annoncer toutes les 2 semaines pendant 10 ans que la fin du monde est pour demain, ce n’est pas avoir raison, non.

        • Vrai que le crash de 2008 n’a été annoncé que 15 jours avant qu’il ne survienne !
          Et que ceux qui connaissent le moment du prochain crash ne vont certainement pas le chanter sur tout les toits ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif
          Pour rappel : en 1939, l’armée allemande était à Paris 15 jours après le début des hostilités pour autant qu’une déclaration de guerre ai bien eu lieu ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

        • pour information : très bon livre pour rire….

          L’humanité disparaîtra, bon débarras ! est un essai d’humour écologique noir… Notre avenir est aussi bouché que celui des dinosaures ! Yves Paccalet assume sa rage et nous met face à nos responsabilités dans la destruction de notre planète, face à notre propre perte. L’espèce humaine est condamnée à l’extinction pour une raison simple : elle provoque des changements irréversibles de son environnement, aussi destructeurs que ceux des météorites des ères Primaire et Secondaire, qui anéantirent 80 % des espèces… Peut-on encore espérer que l’Homo Sapiens acquière enfin la sagesse dont il se rengorge, alors que toutes les grandes questions (pollutions, saccages des terres et des mers, climats déréglés, nouveaux virus…) sont méprisées ; qu’intérêts et profits immédiats priment, que bagarres pour le fric et le pouvoir l’emportent.

          D’où vient cette folie suicidaire ? De ce que l’homme est un grand singe égoïste qui obéit à trois pulsions : sexuelle, territoriale et hiérarchique. Sa soif de domination le pousse à toutes les absurdités, à la guerre et au culte du «toujours plus».

          L’humanité disparaîtra… Guerre nucléaire, ozone, climats en folie, empoisonnement de l’air et de l’eau, nouvelles maladies… Tout cela sera très rigolo. Et après ? Rien… La vie reprendra, elle créera de nouvelles espèces jusqu’à ce que le Soleil brûle définitivement la planète, dans un milliard d’années. Bon débarras ?…

          Yves Paccalet, né en Savoie en 1945, philosophe, écrivain, naturaliste de renom, est l’auteur de deux encyclopédies et d’une vingtaine de livres. Il publie des romans, des essais, des livres illustrés, et collabore à de nombreuses revues. Parmi ses dernières parutions, on compte : La France des légendes (Flammarion, 2002), Mystères et légendes de la mer (Arthaud, 2004), L’École de la nature (Hoëbeke, 2004), Extrême Sud (Arthaud, 2005) et Forêts de légende (Flammarion, 2005).

        • Oui tu as raison. Mais je pense que c’est aussi parce que le bon diagnostique à été fait tout de suite, mais que les gros banquiers et les 1% de la population mondiale n’a pas voulu entendre, et joue sa partie égoïstement avec un jusqu’au boutisme délirant.
          Le tout avec une population qui ne maîtrise pas l’économie, qui elle aussi à une part d’égoisme (après moi le déluge), qui préfère s’illusionner et se démettre de son pouvoir d’action et à aussi peur de perdre ce qu’elle a déjà.

          L’image qui me vient est celui d’un train qui file à vive allure et toujours plus vite contre un mur, et dont les passagers serrent les fesses, ferment les yeux et prient le bon dieu, en espérant que le trains s’arrête tout seul, alors qu’ils le suffiraient de tirer le frein d’urgence ou prendre le contrôle de la cabine ou encore de bifurquer sur les multiples voies qui leur était proposé. Mais non…

        • Bof Gros, cela arrivera bien un jour… je suis fataliste et je ne m’en fais pas. Ce qui doit arriver arrive en son temps…

          • Ah oui, la fin du monde arrivera bien un jour.
            Moi non plus, je n’ai aucun doute à ce sujet…

          • La fin de l’humanité pour être précis, car le monde tournera bien après notre disparition …

            M.G.

          • Je t’assure que le monde aussi aura une fin.
            Si si…

          • Tu possèdes également un doctorat en prophétie ?
            Faut-il dorénavant t’appeler Nostradagros ?

            M.G.

          • Contestes-tu donc que le monde aura une fin ?

          • Je ne me prononce simplement pas, étant comme tout un chacun ici-bas dans l’ignorance de ce qu’il pourrait advenir de notre planète après notre disparition …

            M.G.

          • Déjà, il faudrait qu’on soit en phase sur ce qu’on appelle « le monde ». Les définitions et sens associés sont assez variés.
            http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/monde/52177

            Ça peut être l’univers, le système solaire, la Terre, la Terre peuplée d’humains, la nature, etc…

            Allez, si tu le veux bien, on va restreindre la notion à la planète peuplée par les humains. Et là je pense qu’on est d’accord qu’il y aura bien une fin.
            Mais bon, pour revenir à l’origine de la discussion, il y a peu de probabilité que ça arrive dans les quelques prochaines semaines…

          • plus haut, j’avais bien dissocié « le monde » en tant que planète et l’humanité qui effectivement, elle, disparaîtra un jour. Quant à la probabilité que ça arrive dans les prochaines semaines, les prochaines années ou même dans les prochains millénaires, personne ne peut le dire. N’oublions pas qu’il existe de multiples facteurs qui pourraient précipiter notre disparition, notamment climatiques (éruption volcanique par exemple) …

            M.G.

          • C’est bien pour ça que j’ai parlé de probabilité, et non de certitude.
            Mais celle-ci étant si infime, je suis quand même très confiant pour la survie du monde au terme des 6 prochains mois (minimum).

          • D’ailleurs, ça me rappelle l’époque où Benji publiait régulièrement des bulletins de météorologie solaire. Et très régulièrement on avait droit à une alerte du genre : « Attention ! C’est pas normal ! Ca va nous péter à la figure !! »

            Il était drôle.

    • Il faut dire que cela fait plus de dix ans que les banquiers se cachent la tête dans le sable pour ne pas être confronté à la réalité !
      De fait, ils jouent la « montre » en espérant que Washington trouvera une bonne excuse pour déclencher une guerre mondiale qui se fait attendre ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif
      Ben oui, pour faire la guerre, il faut se trouver un ennemi et le concept génial de définir le terrorisme comme ennemi a fait son temps !
      Il va falloir trouver autre chose !

  2. « Suite à la chute récente et vertigineuse du dollar »…
    En tous cas pas face à l’euro. En 2008 avec un euro on a eu jusqu’à près de $1.60. Aujourd’hui pour un euro on a $1.22. Le dollar est donc remonté en 10 ans. Et là, depuis décembre 2017, « la chute récente et vertigineuse » se situe entre 1.17 et 1.22… mouais…

  3. Une minorité ne peut asservir une majorité sans la complicité d’une partie des opprimés. (Rousseau)

  4. Salut, la preuve est faite, l’économie n’est pas une science, juste un racket.
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif
    Valable pour les assureurs, que fait la justice!!! ^^
    Réponse: La justice Française est à l’image de ses députés… 😀
    Souvenez-vous de klaus barbie…

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