Comment reconnaître une banque véritablement alternative, éthique et d’utilité publique …

Vous m’avez écrit pour connaître qu’elles sont les meilleures banques, ou quoi faire en cas de litige, ou me demandez des conseils au niveau fiscal. N’étant conseiller ni bancaire, ni fiscal, je ne peux pas donner de réponses. Je ne peux que dire qu’il y a des sites dédiés comme Anti-Banque, (il est dans la liste des blogs amis) ne manquez pas de lire les commentaires qui témoignent des avantages et inconvénients, auxquels les intervenants ont eu à faire face. Ça peut aider à faire un choix sur le comportement à adopter. Il y a aussi Conseil juridique et fiscal gratuit et Corrige-ton- Impôt. qui donne aussi des conseils gratuits (il est dans la liste des blogs amis)

Illustration : un billet de 60 milliards d’euros édité par l’association Attac pour incarner le montant de l’évasion fiscale réalisée en France avec le soutien direct ou indirect des grandes banques.

C’est le moment de changer de banque : des banques éthiques émergent partout en Europe. Mais comment s’y retrouver ? Si en France, trois des cinq plus grandes banques sont coopératives, cela ne les a pas empêchées de tremper dans la finance spéculative et toxique, au même titre que les banques d’affaires classiques. Heureusement, une nouvelle forme de banque coopérative fait son chemin. Avec un fonctionnement réellement démocratique et des financements socialement utiles, la Nef et le Crédit coopératif contribuent à modifier le paysage bancaire hexagonal. Cette dynamique pourra-t-elle changer le visage de la finance ? Enquête.

C’est la crise financière qui a tout déclenché. « La réflexion a commencé, en 2009, quand nous avons senti qu’il n’y aurait pas de réelle réponse à la crise. Alors nous nous sommes dit : “essayons nous-mêmes” », raconte Marc Bontemps, co-initiateur du projet de nouvelle banque coopérative belge, New B. « Les 40 000 premiers coopérateurs sont arrivés en quelques mois seulement. » Aujourd’hui, New B réunit près de 49 000 citoyens sociétaires, plus de 130 ONG et associations et plus de deux millions d’euros de souscriptions. Elle compte lancer très bientôt un premier produit bancaire pour ses futurs clients : une carte de paiement durable.

La finance éthique, solidaire et écologique connaît une nouvelle dynamique depuis la crise financière de 2008, et pas uniquement en Belgique. En Croatie, pays de quatre millions d’habitants, entré dans l’Union européenne il y a trois ans, un projet de nouvelle banque coopérative et éthique est aussi en train de voir le jour. « Le but est de créer une banque qui soit entre les mains des Croates et de renforcer l’inclusion de la population dans la gouvernance bancaire », rapporte Magdalena Jelić, porte-parole de Ebanka. Créée en 2014, cette coopérative croate pour une finance éthique annonce avoir réuni plus de 70 millions de kunas croates (9 millions d’euros). Elle vient d’envoyer une première demande d’agrément à la banque centrale croate.

Des banques éthiques dans toute l’Europe

À un millier de kilomètres de là, en Allemagne, la banque coopérative écologique et sociale GLS, née dans les années 1970, compte 40 000 sociétaires, 200 000 clients, et revendique 2 000 nouveaux clients chaque mois. En 2014, elle a attribué 1,9 milliard de prêts, dont 600 millions à des projets de production d’énergie renouvelable. Des banques éthiques de ce type existent un peu partout en Europe : Banca Etica (Italie), Triodos (Pays-Bas), Merkur (Danemark), Ekobanken (Suède)… Ces banques sont réunies au sein de la Fédération européenne des banques éthiques et alternatives, la Febea.

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Des banques démocratiques, solidaires, d’utilité publique, transparentes

Le modèle de la banque coopérative n’est pas nouveau, puisqu’il en existe dans le monde entier depuis le XIXe siècle. Du point de vue juridique, le statut dit « coopératif » signifie simplement que la banque appartient à ses sociétaires – citoyens, associations ou entreprises –, qui en ont acquis des parts. Et que la prise de décisions suit le principe « un sociétaire, une voix », quel que soit le nombre de parts acquises. Sur la forme, une banque coopérative n’est donc pas, en tant que telle, nécessairement plus éthique.

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Financer l’agriculture biologique ou l’habitat écologique

C’est que ces banques-là se sont explicitement donné pour mission de contribuer à une finance solidaire, d’utilité publique, transparente et le plus souvent écologique. La Nef, dont l’acronyme signifie « Nouvelle économie fraternelle », s’est engagée à « favoriser l’implication consciente des individus pour que l’argent contribue à une évolution sociale, en plaçant l’être humain au cœur d’une économie plus solidaire et fraternelle » [3]. La banque, dont le siège social est à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, s’est aussi dotée d’une charte des valeurs, qui précise par exemple que les fonds déposés à la Nef, réinvestis dans des crédits, sont utilisés pour des projets « qui contribuent à un développement économique durable, dans un esprit de solidarité, dans les domaines culturel, écologique et social ». Et que les ressources de la Nef proviennent en totalité de l’épargne et du capital de ses membres, sans aucun recours aux marchés financiers. Le Crédit coopératif s’est, de son côté, dédié au financement de l’économie sociale et solidaire.

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Innovations financières et taxe sur les transactions

Au-delà de leur politique originale pour l’octroi de crédits, les banques éthiques françaises se sont aussi distinguées par les produits financiers qu’elles développent : les comptes à terme de la Nef, qui permettent de donner les intérêts du placement à une association partenaire (les Amis de la terre, Amnesty International…) ou à des projets d’énergies renouvelables ; les comptes courants Agir du Crédit coopératif, qui servent à financer l’ESS. Les comptes à terme de la Nef et les livrets d’épargne du Crédit coopératif bénéficient d’ailleurs du label « Finance solidaire » de Finansol, association qui a pour objet de promouvoir la solidarité dans l’épargne et la finance.

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Des banquiers itinérants

Sur le terrain, la Nef a introduit en 2009 une autre forme d’innovation : le métier de banquier itinérant. « L’idée, c’est de faire en sorte qu’une petite structure comme la Nef puisse à la fois s’ancrer sur le territoire, maintenir des sociétaires actifs, et entrer dans une dynamique de développement », explique Béatrice Chauvin, première banquière itinérante de la Nef et auteure d’une thèse sur le sujet. C’est elle qui a lancé cette initiative, sur le modèle des banquiers ambulants de la Banca Etica italienne. Aujourd’hui, la Nef compte six banquiers itinérants implantés aux quatre coins de la France (Caen, Lille, Forcalquier, Marseille, Bordeaux et Strasbourg).

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Des sociétaires impliqués dans le fonctionnement de la banque

La Nef compte aujourd’hui une trentaine de ces groupes de sociétaires bénévoles, et une poignée d’autres sont en cours de création. « Notre fonction est d’aller voir les porteurs de projets et de relayer, décrit Annick Proix, sociétaire à la Nef depuis 2003 et membre du groupe créé il y a quelques mois dans les Alpes-de-Haute-Provence. Nous sommes 280 sociétaires dans le département. Tout le monde n’est pas forcément au courant de ce qui se passe sur le terrain. Nous voulons montrer à nos sociétaires ce que devient leur argent. Les groupes locaux jouent aussi un rôle dans la démocratie interne de la Nef. « En préparation de l’assemblée générale, nous discutons des résolutions qui seront proposées. Nous suivons des formations », explique Annick Proix. Des débats sont organisés avec les sociétaires. Par exemple, les livrets à court terme qui vont être lancés doivent-ils être ouverts à tous ou uniquement aux sociétaires ? Les groupes locaux débattent aussi des entreprises qui bénéficient de prêts, et des sociétaires siègent aussi au sein des comité régionaux de crédit.

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Comment être une banque éthique tout en étant « adossée » à un groupe ?

Dans les deux banques, un événement a fait bondir une partie des sociétaires : l’adossement, décidé en 2002, du Crédit coopératif à la BPCE. Un rapprochement qui concerne aussi la Nef, par ricochet, puisque la petite banque éthique est en partenariat avec le Crédit coopératif pour les comptes chèques et les livrets d’épargne qu’elle propose à ses clients. « Les débats ont été houleux dans les deux banques », signale la chercheuse Nadine Richez-Battesti. Cet « adossement » doit permettre au Crédit coopératif de se refinancer au même taux que le grand groupe bancaire BPCE. « Nous ne sommes pas une filiale de la BPCE, insiste Imad Thabet. C’est plutôt le contraire. Dans une coopérative, c’est la base des sociétaires qui détient les caisses locales, qui elles-mêmes détiennent la banque nationale. C’est le modèle des banques populaires. » Le Crédit coopératif détient ainsi 1 % du capital de la BPCE.

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La concentration fait obstacle aux banques alternatives

Le paradoxe tient en partie dans la concentration du monde bancaire. Tout particulièrement en France, où la loi de 1984 sur la banque universelle a favorisé le modèle des très grandes banques. Les cinq plus grandes banques de France, BNP, Société générale, Crédit agricole, BPCE et Crédit mutuel, contrôlent à elles seules 85 % du marché bancaire français [6]. « Nous nous sommes retrouvés, au début des années 2000, à être la seule banque de taille moyenne dans le paysage bancaire français. Et comme nous faisons, comme toutes les banques, des prêts à long terme mais des dépôts à court terme, nous avons eu besoin de nous refinancer. Or, le coût de ce refinancement dépend de la taille de la banque. Le Crédit coopératif s’est alors retrouvé avec un coût de refinancement plus élevé que le taux de crédit accordé à ses clients », détaille Imad Thabet. Adossé aux réserves de la BCPE, le Crédit coopératif est considéré comme un acteur plus solide sur les marchés. Et profite de taux plus bas. « Nous sommes entrés dans le groupe des Banques populaires pour profiter des mêmes taux de refinancement. Mais sur la base d’un protocole qui préserve l’autonomie du Crédit coopératif. »

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Auteur Rachel Knaebel pour BastaMag

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Volti

Un Commentaire

  1. Une banque éthique, alternative et d’utilité publique ne pourrait être qu’une banque nationalisée, voire régionalisée, appuyée sur la Banque de France.

    Mais là, c’est de l’utopie… https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

    Pour l’instant, nous devons faire avec les Banksters.

    La Nef, et le Crédit Coopératif n’étant qu’anecdotiques, et quasiment inutilisables pour les actifs ruraux.

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