De l’arsenic, du mercure et du nitrite de sodium ras le caddie…

Pour les moutons connectés ou pas, puisque un site est disponible Open Food Facts France avec tous les produits répertoriés. C’est une base de données de plus de 125998 produits alimentaires faite par tout le monde, pour tout le monde. Elle vous permet de faire des choix plus informés, et comme les données sont ouvertes (open data), tout le monde peut les utiliser pour tout usage. de Le-Journal-Minimal l’a testé pour nous. Merci à Peterpan57.

L’application collaborative Open Food Facts déchiffre la composition des produits alimentaires et leur attribue une note. Bien utile, pour faire ses courses.

Avec trois enfants plus un chat à nourrir, je n’ai pas les moyens de bouder la grande distribution. Ni le loisir d’analyser chaque étiquette, armé d’une loupe, à la recherche des additifs, des conservateurs et des perturbateurs endocriniens dont raffole l’industrie agro-alimentaire.

J’ai donc été très intéressé d’apprendre l’existence d’Open Food Facts, une base de données libre et ouverte qui permet de décrypter la composition de près de 84 000 produits alimentaires. (note **125998 produits depuis la parution de l’article)

Son fondateur, Stéphane Gigandet, un informaticien créateur de blogs de cuisine, s’est inspiré du projet Open Street Map, le site alternatif à Google Map qui permet à tous les citoyens de créer et de partager des informations cartographiques. Sur le même principe, Open Food Facts est ainsi alimentée de manière collaborative par un millier de contributeurs. Chaque internaute peut rejoindre le réseau et ajouter ou modifier des données, à la manière de Wikipédia.

Comment utiliser Open Food Facts ? Il suffit de télécharger cette application gratuite sur son smartphone, puis de scanner le code barre du produit pour obtenir sa photo, la liste des ingrédients (dont les conservateurs et additifs) et leur origine, et sa composition nutritionnelle [NDLR : un peu de patience est parfois nécessaire, cela ne se charge pas toujours instantanément]. À partir de ces informations, Open Food Facts note le produit, sur une échelle de A à E allant du plus ou moins équilibré, d’un point de vue alimentaire.

Pour ceux d’entre nous qui s’intéressent particulièrement à l’empreinte carbone de leur caddie, Open Food Facts peut être avantageusement complété par Noteo, qui attribue une note environnementale à chaque produit répertorié.

Avant de m’aventurer au supermarché, j’ai testé l’appli dans ma cuisine, en commençant par scanner le pot de confiture industrielle « façon grand-mère » qui se trouvait à portée de main. Ma chère pomme-rhubarbe a écopé de la note D : trop sucrée, coupée à l’E440 et au colorant. Moi qui achetais volontairement « de la marque » pour m’éviter ce genre de désagrément !

Piqué au vif, j’ai ouvert mes placards et scanné, scanné, scanné. J’ai même invité ma fille à « jouer à la marchande ». La petite soupe de légumes bio du soir ? Bourrée de sucre ! Le poulet fermier label rouge ? À l’arsenic ! Le jambon cuit bio, parfois ajouté aux purées de bébé ? Saupoudré de nitrite de sodium cancérigène ! Le thon albacore que nous affectionnons tant, minou et moi ? Au mercure ! Et ainsi de suite…

Au total, plus du tiers du contenu des placards et du frigo ne méritait pas mieux qu’un D ou un E… et seul le quart obtenait la note A. Moi qui croyais consommer écoresponsable !

Un des principaux avantages du site Open Food Facts, est qu’il permet de trouver de quoi remplacer tout ça, en recherchant des produits similaires, selon certains critères (sans sel, sucre ou additif…).

Dès le lendemain, dans une démarche amicale et citoyenne, je proposai à mes voisins de tester l’application tout en faisant nos courses ensemble au supermarché. Une heure plus tard, nos gamins respectifs scannaient leurs produits favoris. Et, soudain… miracle ! Reposant sa mousse au chocolat – jusqu’alors in-dis-pen-sable – ma fille choisit une compote bio, notée B. Idem pour ses habituels « raviolis verts », le jus d’orange, le dentifrice…

J’ai désormais une liste de produits de supermarché bios et équilibrés : quinoa, thon en boîte, chocolat équitable, etc. Pour le reste, je suis retourné chez les commerçants du quartier. Et bientôt, grâce au nouveau site Open Beauty Facts, ce sera au tour des produits cosmétiques et d’hygiène de nous révéler leurs mystères !

Auteur Jacques Tibéri pour Le-Journal-Minimal

Crédit image: C-Reel

8 Commentaires

  1. tout cela ne me sert à rien n’achetant pas ces produits en grande surface, mais je pense que c’est bien utile pour un grand, voire très grand, nombre de consommateurs soucieux de leur santé.
    Cependant tout le monde ne peut scanner n’ayant pas de mobile ad hoc !

  2. Je trouve le procédé vraiment génial !
    Avec cet outil, plus possible de tromper le consommateur ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_good.gif

  3. Super. Avec cela vous allez faire des économies. Et mincir. Les deux premiers exemples. Fromage de chèvre : pas bon y a trop de gras. Ah bon ? Miel : pas bon y’a trop de sucre. Non ? Sans déconner.

  4. C’est encore dans la continuité d’un monde de plus en plus crétin.

    Ce que l’es Etats ne sont plus capable de faire (garantir la sécurité alimentaire et la protection des faibles consommateurs vis-à-vis des forts industriels) pour cause de corruption et de collusion mafieuse, on va donner l’illusion au clampin de la base qu’il va être capable, encore grâce à son cerveau de substitution qu’est son smartphone, de faire ce que des professionnels, experts et autres chimistes ne sont plus en mesure de faire, compte-tenu de la complexité des substances, colorants, additifs, exhausteurs de goût et autres émulsifiants de synthèse utilisés en interaction les uns avec les autres dans leur chaudron de sorcière.

    Mais ce n’est pas grave puisque le dieu smartphone va maintenant le dire au gogolito atrophié des neurones et qui ne croit plus que par cet oracle.

    Bientôt on ne pourra plus aller pisser sans devoir utilise son smartphone.

    Quand la science devient aussi conne que ça, il serait peut être temps de se poser la question de savoir par qui elle produit autant d’âneries…

    • Personnellement je nuancerai tout de même quelque peu, car oui ils existent des tas de appli totalement inutile, voir abrutissante dont je me passe volontiers. Mais certaines sont de véritable outil qui nous facilitent la vie, car après-tout si c’est pour parler évolution et technologie, c’est le principal attrait, sinon c’est inutile et ça encombre plus l’esprit que de le libérer.

      Pour moi c’est à ça que la technologie devrait servir, nous faciliter la vie pour pouvoir plus jouir des loisirs de l’esprit, comme méditer, contempler, ou les disciplines intellectuelles.

      Disons que cette appli en fait partie, elle a une certaine utilité et nous fait gagner du temps.

      Perso, je ne fréquente presque plus les supermarché c’est en dépannage, mais que justement je suis larguée sur les produits de grandes surfaces, lorsque je dois m’y rendre, elle m’est utile. …

      Akasha.

  5. C’est un mal necessaire du monde moderne. Pour supporter un mode de vie rapide, varie pour un grand nombre de personne. Essayez de vivre 100% nature, vous passez tout votre temps a chasser, ceuillir, cuire votre nourriture, et maintenir votre logement.

    L’acces aux attributs du monde moderne tel que TV, Internet, electricite, voyage, manager des oranges en hiver, etc. seront fortement diminue. Car une grande partie des resources de main d’oeuvre sera diverti en travail avec la nature au lieu des productions de masse.

    Il y a peut etre un equilibre subtil. Mais il est illusioire de continuer de vivre un monde moderne tout en rejettant ses sous-produits.

  6. Les additifs autorisés dans le bio

    Contrairement aux idées reçues, les produits bio peuvent contenir des additifs. Face à l’agriculture conventionnelle qui en tolère 300, seuls 48 additifs sont autorisés dans l’agriculture biologique. En grande majorité, ces additifs sont d’origine naturelle. Seuls 4 sont d’origine chimique, produits par synthèse. Cette liste dresse les additifs autorisés par le label bio, et comme vous le verrez, tous ne sont pas inoffensifs…

    voir le liste complete ici

    http://www.lasantedanslassiette.com/au-menu/articles/additifs-bio.html

    voici ceux qui sont toxique et sont autoriser dans l’appelation «  »BIO » » …

    E220 Dioxyde de soufre, Anhydride sulfureux
    E223 Métabisulfite de sodium, Pyrosulfite de sodium
    E224 Métabisulfite de potassium, Pyrosulfite de potassium
    E250 Nitrite de sodium
    E252 Nitrate de potassium, Salpêtre
    E464 Hydroxypropyl méthyl cellulose
    E509 Chlorure de calcium
    E553 Silicate de magnésium, Trisilicate de magnésium, Talc
    E153 Charbon végétal, Noir végétal
    E160b Rocou, Annatto, Bixine, Norbixine
    E270 Acide lactique
    E296 Acide malique (DL- ou L-)
    E333 Citrate de calcium
    E341 Phosphates de calcium, Orthophosphates de calcium
    E407 Carraghénane, Carraghénate, Furcellaran, Mousse d’Irlande
    E516 Sulfate de calcium
    E524 Hydroxyde de sodium

  7. Arsenic … ta mère ….

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