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Il s’accroche, persiste et signe, le décrocheur national Sylvain Baron. Décrocheur de quoi? De la bannière européenne,  notre constitution nationale ne reconnaît ni n’autorise, hors jour de commémoration, d’autre drapeau que le tricolore.

Il est des moyens de résister plus efficaces que d’autres, et c’est ce qu’a bien compris Sylvain Baron, un citoyen engagé qui privilégie les initiatives originales pour donner à ses idées l’impact qu’elles méritent. Le principe de base de ses actions est simple : s’attaquer aux symboles européens, quitte à fleureter* avec la légalité, afin de contraindre les pouvoirs publics au débat interdit, fut-ce sur le terrain juridique.

Après s’en être pris aux billets d’euros, en faisant fabriquer à leur intention des tampons « Francs » aux designs cocardiens (des rameaux d’olivier, des coqs, des semeuses…) qu’il revend sur Internet à prix coûtant, il s’est lancé tête baissée dans le décrochage des « torchons européens », comme il aime les appeler, soulignant au passage qu’au vu de la Constitution Française ces drapeaux n’ont aucune légitimité, voire même sont carrément hors-la-loi. Naturellement, le côté bravache des virées nocturnes entre potes ne manquera pas de susciter une émulation et un engouement certains, menant bon an mal an à plus de 500 décrochages intempestifs sur le territoire en une seule année d’existence. Fatalement, face à ce qui menace de rapidement devenir un phénomène de mode, les pouvoirs publics ont fini par réaliser qu’ils ne pourraient bientôt plus se contenter de faire l’autruche… Ils se sont donc résolus à faire entrer le débat au sein d’une cour de Justice.

D’ores et déjà, on peut considérer que c’est une grande victoire pour Sylvain Baron, dont c’était un des objectifs premiers. En effet, que ce soit au travers des dispositions relatives à l’état de nécessité, qu’il a de surcroît choisi comme nom pour son blog, ou en l’occurrence grâce au fait que notre constitution nationale ne reconnaît ni n’autorise, hors jour de commémoration, d’autre drapeau que le tricolore, le droit semble bel et bien être de son côté ; et ce, d’ailleurs, quoi qu’il entreprenne. Mais si cette approche légaliste est sans aucun doute la meilleure pour contraindre les pouvoirs publics à l’ouverture du débat, l’expérience nous incite tout de même à une certaine prudence. La Justice sait parfois se montrer conciliante avec le pouvoir politique, et il n’est hélas pas très rare que quelque magistrat cède à la facilité, par carriérisme, corporatisme ou compromission.

Ces débats seront cruciaux et il conviendrait bien évidemment de les médiatiser à une large échelle. Mais là encore, les Décrocheurs et leurs sympathisants – de plus en plus nombreux au demeurant – devront prendre les choses en main. La presse ayant définitivement enterré la charte de Munich et perdu toute indépendance, il ne faudra pas compter sur elle pour relayer une seule victoire de l’association. Là encore, dans une démocratie qui se respecte, les médias devraient faire partie intégrante du principe de séparation des pouvoirs…

Ce sont donc deux procès aux enjeux d’envergure qui se tiendront les 25 novembre et 4 décembre prochains, respectivement à Bordeaux et Paris. Ces procès pourraient bien conduire à une jurisprudence d’une importance fondamentale, entrainant des répercussions tant sur le plan politique que médiatique. Sylvain Baron se veut confiant, et la stratégie de son conseil semble en adéquation avec ses convictions, même s’il ne peut la dévoiler pour l’heure. Les Décrocheurs ont d’excellentes raisons de penser que leur action sera d’envergure nationale, voire même européenne, si les atouts juridiques objectivement de leur côté sont pris en compte au point qu’un jugement faisant jurisprudence en vienne à être rendu.

Mais tout comme beaucoup de mouvements citoyens, l’association des Décrocheurs ne pourra continuer à exister que grâce à votre soutien. Si leur action entre en raisonnance avec vos convictions, n’hésitez pas à financer cette action judiciaire dont la portée pourrait s’avérer capitale. Pour vous impliquer à ses côtés, rendez-vous sur leur fonds de soutien en ligne dédié.

Renaud Spenale pour Le-Cercle-des-Volontaires

(* Eh oui, flirter, c’est un mot français que l’anglois s’est accaparé).

10 Commentaires

  1. J’aime bien ce qui fait ce gars. C’est un petit drapeaux pour l’homme et une grande résistance pour la France et sa constitution. N’hésitons pas à donner du pq pour soutenir sa défense et par la même légitimité son action…

  2. Bah, il suffit de changer la constitution, et puis c’est bon. On a vu avec Sarko que ce n’était qu’un détail administratif.

    (je fais allusion à la suppression du crime de haute-trahison de la constitution, permettant ainsi à nos grand administrateurs de démanteler les structures nationales en toute quiétude)

  3. Moi, je suis pragmatique aussi, j’ai barré en rouge le drapeau Européen qu’on me force à afficher sur mes plaques d’immatriculation.

  4. Est ce que c est pénalisant pour circulez dans des pays qui ont reconnu cet emblème?
    (Question a Zeus)

    • Aucune idée, il faut se renseigner dans le ou les pays.
      Mais, le but c’est d’interpeller et de montrer aux autres qu’il ne faut pas se laisser faire.

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