L’asservissement par la dette : « la plupart des américains sont des esclaves et ils l’ignorent » [The Economic collapse]

La plupart des américains passent leur vie à travailler pour d’autres, à rembourser leurs dettes à d’autres personnes et à exécuter des tâches que d’autres leurs ont confié.

Nous n’aimons pas nous considérer comme des serviteurs ou des esclaves, mais c’est ce que la vaste majorité d’entre nous est. Le mécanisme de notre aliénation est juste devenu plus complexe avec le temps. L’emprunteur devient de fait le serviteur de son créancier et la plupart d’entre nous entrent dans la spirale de la dette très tôt dans la vie adulte. En fait, ceux qui font des études supérieures pour « recevoir une éducation » vont probablement entrer dans la vie active avec une quantité phénoménale de dette. Et il ne s’agit là que du commencement du processus d’accumulation de la dette.

Aujourd’hui, si vous additionnez les prêts hypothécaires, les prêts à la consommation et les prêts étudiants, les ménages américains ont une dette moyenne de 203163$. Les ménages cumulent une dette totale supérieure à 11 billions de dollars. Et alors que la plupart des américains ne le réalisent pas, la somme totale que nous aurons remboursé à la fin de notre vie sera bien plus importante que celle que nous avons emprunté. En fait, lorsque vous avez recours au crédit à la consommation, vous pouvez facilement au final avoir remboursé plusieurs fois la somme que vous avez emprunté. [NDT : du fait du paiement des intérêts]

Nous nous tuons donc au travail pour payer toute cette dette, et la vaste majorité d’entre nous ne travaille pas dans son propre intérêt. A l’inverse, notre travail rend les entreprises possédées par d’autres personnes plus rentables. Alors, si nous gaspillons les meilleures années de notre vie à réaliser du profit pour le compte d’autrui, que fait de nous le service de la dette que nous devons à d’autres et qui les enrichit ?

Les termes de serviteur et d’esclave ont aujourd’hui une connotation très négative et on les utilise rarement.

A la place, nous utilisons le mot « employé » qui nous renvoie une meilleure image de nous-même.

Mais y a t-il une telle différence en réalité ?

Voici la définition que Google donne du mot « serviteur » :

« Une personne qui exécute des tâches pour le compte d’autrui, particulièrement une personne employée à domicile pour des tâches domestiques ou comme servant. »

Voici comment Google définit le mot « esclave » :

« Une personne qui est la propriété légale d’autrui et forcée de lui obéir. »

Et voici la définition de Google pour « employé » :

« Une personne employée en échange d’un salaire ou d’un traitement, particulièrement à un niveau non-exécutif »

La plupart d’entre nous n’est pas la « propriété légale » d’une autre personne au sens littéral, mais dans un sens plus large nous devons tous répondre aux ordres de quelqu’un.

Il y a toujours quelqu’un à qui nous devons obéir.

Et nous avons tous des obligations que nous devons honorer sous peine d’en affronter les conséquences.

Sur ce point, les américains sont aujourd’hui plus dépendants que jamais vis à vis du système. Le nombre des petites entreprises indépendantes est tombé à un plus bas historique et le pourcentage d’américains travaillant à leur compte est tombé à un niveau sans précédent ces dernières années. Dés le plus jeune âge nous sommes conditionnés pour travailler dur de manière à avoir un « bon travail » et être des rouages efficaces du système.

Mais est-ce là tout le sens de la vie ?

Etre le rouage efficient d’un système qui profite à d’autres ?

Peut-être pensez-vous que rien de ceci ne s’applique à votre cas personnel. Mais si quelqu’un vous demande ce que vous possédez réellement, qu’allez-vous lui répondre ?

Etes-vous le propriétaire de votre véhicule ? La plupart des américains ne le sont pas.

Aujourd’hui le montant moyen des prêts pour l’acquisition d’un véhicule est de 27000$ et beaucoup d’entre eux ont une durée de six ou sept ans.

Et qu’en est-il de votre maison ? En êtes vous vraiment propriétaire ?

Ce n’est pas le cas non plus pour la plupart des américains.

En fait les banques sont bien davantage les propriétaires de nos maisons et de nos propriétés que nous.

Mais, même dans le cas où vous avez intégralement remboursé le prêt de votre maison, cela signifie t-il que vous en êtes vraiment propriétaire ?

Pas forcément si vous considérez ce qui peut vous arriver si vous ne payez pas vos taxes de propriété.

S’ils peuvent effectivement saisir votre bien en cas de non paiement des taxes de propriété, le possédez-vous vraiment ?

Cela mérité réflexion.

Et qu’en est-il de tous vos biens ? Les possédez-vous ?

Peut-être.

Mais un grand pourcentage d’entre nous s’est placé dans les conditions de l’esclavage afin d’acquérir les biens matériels qui nous entourent. Aujourd’hui, le ménage américain moyen qui possède au moins une carte de crédit est endetté en moyenne de 15950$ en crédits à la consommation. Et si vous n’honorez pas vos traites, les sociétés de crédit vont lâcher leurs chiens à vos trousses.

Avez-vous déjà rencontré un spécialiste du recouvrement ?

Ils peuvent être très brutaux. Ils utilisent la brutalité comme méthode de travail. En fait ils sont si doués que les sociétés de recouvrement de créances sont en très bonne santé financière.

Le paragraphe suivant provient d’un article de CNN :

« Yachts. Hôtels particuliers. Dîners extravagants. La vie est belle pour les fondateurs d’une des plus importantes société de recouvrement de créances gouvernementales.

La société, Linebarger Goggan Blair & Sampson, est chargée de recouvrer les créances des contrats gouvernementaux qui les autorise à poursuivre les débiteurs pour les amendes de péage, de tickets de stationnement et les arriérés de taxes. Alors que les dettes sont au départ souvent minimes, la firme basée à Austin prélève des frais élevés qui peuvent augmenter la facture de centaines, voir de milliers de dollars.

Après avoir transformé une petite société juridique du Texas à la fin des années 70 en une firme centrale de recouvrement de la dette fédérale, les fondateurs et les cadres de direction brassent maintenant des millions de dollars.»

Et je n’ai pas encore mentionné le montant de notre dette collective.

Nous avons volontairement choisi de nous asservir au niveau local, régional, et national.

Il est déjà assez triste que nous nous infligions cela à nous même, mais nous faisons de même avec les futures générations d’américains avec la plus grande montagne de dettes de l’histoire de la planète. Le paragraphe suivant est tiré de mon précédent article intitulé : « Barack Obama affirme que ce dont l’Amérique a réellement besoin c’est de beaucoup plus de dette »

« Lorsque Barack Obama a prêté serment, la dette nationale était de 10,6 billions de dollars. Aujourd’hui elle dépasse les 18 billions de dollars. Et avant même qu’on nous affirme que les déficits allaient être réduits, la dette nationale a augmenté de plus d’un billion de dollar lors de l’exercice fiscal 2014. Mais ce n’est pas assez pour Obama.Il a affirmé que nous devions sortir de cette période « d’austérité stupide » et voler de l’argent à nos enfants et nos petits enfants encore plus vite. De plus, Obama veut encore augmenter les taxes. Son budget prévoit 2 billions de dollars de revenus supplémentaires provenant de l’augmentation des taxes sur la prochaine décade. Il présente toujours cette hausse des taxes comme « des hausses d’impôts pour les riches » mais elles finissent toujours par toucher également la classe moyenne. Mais le fait que le congrès adopte ou non le nouveau budget d’Obama n’est pas le point le plus important. La réalité du problème c’est que les démocrates et les républicains sont également responsables de ce désastre. Les générations futures font d’ors et déjà face à la plus grande montagne de dettes de l’histoire et les deux partis veulent encore faire grimper cette montagne. Leur seul point de désaccord concerne la vitesse à laquelle cette montagne doit grandir. C’est une honte nationale, mais la plupart des américains en sont venus à trouver ça normal. Si nos enfants et nos petits-enfants en ont l’opportunité, ils nous maudiront pour ce que nous avons fait. »

Alors pouvons-vous vraiment nous qualifier de « patrie des braves et terre de la liberté » ?

N’est-ce pas la vérité que la majorité d’entre nous est aujourd’hui profondément asservie ?

Michael Snyder, 22 Février 2015

Source : The Economic collapse

Traduction Guillaume Borel

4 Commentaires

  1. Mais est-ce là tout le sens de la vie ?
    La question, chacune et chacun doit se la poser absolument car c’est une question essentielle.
    Remettre en cause nos besoins, remettre en cause notre attachement au matériel.

    Malgré cela, oui, si nous ne payons pas les taxes, il nous faut vendre et rejoindre les sans-abris. A qui cela profite-t-il ?
    J’ai vu une femme pleurer parce qu’elle ne pouvait pas payer sa taxe foncière et qu’elle devait vendre de ce fait. Est-ce normal ? https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cry.gif

  2. J’ai été voir l’article source :

    Effectivement, 18 billions (en Français) = 18 trillions (en English) = 18 000 milliards de $

    Ouf, ça va !!

    En France on est en seulement à 2 000 milliards d’Euros

    J’ai eu peur !!

  3. Mercredi 25 février 2015 :

    Grèce : après l’accord, les questions qui fâchent.

    Quelle forme prendra le « nouveau contrat » que la Grèce veut conclure avec ses partenaires d’ici fin juin ? Le journal allemand Rheinische Post faisait circuler mercredi un chiffre pour un éventuel troisième programme d’aide, 20 milliards d’euros, sur la foi de sources proches de la coalition au pouvoir à Berlin.
    Ce serait pour Athènes un sérieux revers que de devoir se soumettre à nouveau à un programme assorti de conditions draconiennes et alors que les précédents (en 2010 puis en 2012) ont transformé le pays en « colonie de la dette » et volé leur « dignité » aux Grecs, selon les dires du bouillant ministre des Finances Yanis Varoufakis.
    La Grèce préférerait une ligne de crédit, mais « il est plus probable qu’on aille sur un nouveau programme qu’une ligne de crédit », confiait mardi un haut responsable européen.

    http://www.lepoint.fr/economie/grece-apres-l-accord-les-questions-qui-fachent-25-02-2015-1907739_28.php

    Dette publique de la Grèce : 315,509 milliards d’euros, soit 176 % du PIB.

    Si le troisième programme d’aide est mis en place en juillet, la dette publique de la Grèce augmentera de 20 milliards d’euros.

    La dette atteindrait environ 335 milliards d’euros, soit environ 187 % du PIB.

    De toute façon, la Grèce est en faillite, alors un peu plus ou un peu moins …

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