Marinaleda, le succès d’un village autogéré

Et si l’avenir était de quitter le système pour en créer plus proche de nos convictions et attentes? Bien sûr, il ne serait pas réellement possible d’échapper aux contraintes d’une gouvernance ubuesque et complètement corrompue, mais il serait néanmoins possible d’échapper à certaines contraintes… Et pourquoi pas, n’avons-nous plus le droit de rêver? Surtout qu’il y a un précédent dans le domaine: Marinaleda!

Et les promesses d’un tel village sont très alléchantes, enfin un endroit plus sain sur bien des niveaux!!!

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Au cœur de l’Andalousie, le village de Marinaleda fait figure d’exemple pour sa gestion et son administration basées sur l’économie sociale et solidaire. En effet, ce village fondé à l’issue de la dictature franquiste n’a eu de cesse d’œuvrer pour le bien-être de ses habitants au fil des années.

A la fin des années 70, les habitants de Marinaleda se regroupent d’abord pour créer un syndicat d’ouvriers agricoles pour défendre leurs droits et tenter d’obtenir de meilleures conditions de travail. Ces travailleurs créent un parti politique et gagnent les élections suivantes.

INTÉRESSANT: Eco village : un mode de vie qui se développe

Puis au début des années 90, les habitants acquièrent la propriété des terres qu’ils cultivent et sur lesquelles ils vivent depuis de nombreuses années. A travers cette volonté collective, c’est une véritable économie sociale et solidaire « villageoise » qui est instaurée.

L’économie de ce petit village de 2700 habitants tourne essentiellement autour de l’agriculture, du conditionnement (grâce à la création d’une usine) et de la vente des produits agricoles. Cette économie est sociale et solidaire en ce sens que l’emploi est favorisé. Quelque soit le poste occupé à l’usine ou aux champs, les employés gagnent tous le même salaire : 47€ par jour. Tous les bénéfices sont redistribués ou investis.

A VOIR : « Vivre autrement » le film documentaire sur les modes de vie alternatifs

Ensuite, la vie politique est axée sur une démocratie participative. Tous les habitants sont invités à donner leur avis concernant les décisions à prendre pour la vie du village.

Suite des bons côtés de Marinaleda sur Toutvert.fr

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Mais si Marinaleda est connu, d’autres villages le sont moins, comme celui d’Uli-Alto par exemple:

Dans le jardin de Uli-Alto

Uli-Alto est un village des Pyrénées espagnoles occupé depuis 4 ans par trois permanents français. Ils ont roulé leurs bosses, sont encore dans la première moitié de leur vie et relèvent chaque jour le pari fou de redonner vit à un village abandonné.

Perché en haut de la vallée, c’est tout un monde qui vit là haut. Les gens de passage se suivent, se croisent, se ressemblent parfois et alimentent constamment ce manège aussi vital que l’eau qui coule dans la rivière en contrebas. En bon lieu ouvert, Uli s’enrichit de ses visiteurs et compense ainsi son isolement (13km de pistes de montagne pour atteindre la première route goudronnée). Six villages sont occupés dans la vallée, le plus grand compte une cinquantaine de personnes et existe depuis trente ans, le plus petit compte deux personnes qui entament sa restauration. Il y a aussi une fille qui se construit son habitat en partant de zéro.

Une grande diversité qui m’a un peu perdu dans mon exploration des modes de vies alternatifs. Nés de préoccupations semblables, ces villages ont de nombreux points communs. A contrario, les différences de fonctionnement sont considérables.

Occuper l’inoccupé

L’Espagne a connu un exode rural plus tardif qu’en France, particulièrement dans les années 70, laissant à l’abandon de nombreux villages. Sur ma route, j’ai d’ailleurs croisé plusieurs villes fantômes. La vallée ne fait pas exception et son isolement conférait une place de choix pour ceux qui souhaitaient reconstruire un vivre autrement.

Lakabe est le premier village de la zone à avoir été investi au bénéfice d’une tolérance par les autorités. Cela fait plus de 30 ans que la communauté survit au fil des départs et des arrivées d’habitants. Aritzkuren, un hameau enfoui dans la forêt, est occupé depuis 16 ans. Uli-Alto n’en est pas à sa première occupation, le groupe actuel le reconstruit depuis 4 ans.

Un soir à Uli-Alto, un habitant originaire d’un squat de Barcelone

Ce n’est pas un hasard si un nombre substantiel d’habitants de la vallée est issu de la mouvance « squat ». En France comme ailleurs, les squats citadins sont de plus en plus menacés et même rasés par les autorités. Ils tiennent pourtant un rôle de passerelle entre la société dominante et les sociétés alternatives.

Les villes perdent la pluralité nécessaire à une évolution saine et les occupants se voient privés des commodités pour une transition en douceur, le vieux dicton « Pour vivre heureux, vivons cachés » prend ici aussi du sens. Dans la vallée, les occupants vivent dans le statu-quo avec les autorités.

Une des places du village de Lakabé

En ville, on détruit des quartiers charmants pour construire des bâtiments plus « efficaces » en terme d’accueil ou de consommation (sans prendre en compte le coût écologique de fabrication). À quand des projets de développement rural pouvant concurrencer les projets de développement urbain ? Il y aurait possibilité de restaurer des espaces immenses et abandonnés en créant des emplois pour revaloriser les plus démunis.

Des dépendances à la société variées pour un même objectif

Loin d’un rejet tout entier de la société, l’envie de s’ouvrir est permanente. À Uli, ils ouvrent leur porte à qui le veut en ayant été jusqu’à prendre le risque de s’exposer publiquement via leur site web. À Lakabé, ils vendent du pain et de la bière, paient des impôts et inscrivent leurs enfants à l’école. Ça c’est pour la partie redistribution vers l’extérieur. La présence de la société dominante au sein des villages est plus contrastée.

Dans la vallée, on s’accorde sur l’impressionnante vitesse à laquelle Uli s’est développé. Tandis qu’à Ulo-Si, plus récente reconversion en date, ils construisent sans électricité, le groupe de Uli est arrivé chargé de groupes électrogènes et d’une quantité de matériel à faire pâlir n’importe quel bricoleur du dimanche. Pour la nourriture, l’indépendance alimentaire est encore très lointaine. Les vaches et chevaux qui vivent dans la vallée obligent à protéger chaque jardin. Au passage, ces animaux n’ont rien de sauvage et leur propriétaire profitent simplement de la grande zone de pâturage officiellement abandonnée. Beaucoup ont perdu leur récolte pour avoir négligé la robustesse de leur clôture, le sujet prête régulièrement à l’auto-dérision.

Le jardin de Uli-Alto

En attendant de se nourrir majoritairement de sa production, Uli se nourrit de ce que « Babylon » considère comme jetable. Ils font de la « récup’ » et ont même développé des liens amicaux sur le grand marché aux légumes de Pampelune. Régulièrement, ils ont le droit à des petits cadeaux. La nourriture abonde et Uli est même devenu une des meilleurs tables du coin !

Une autre manière de considérer l’espace commun et son utilisation, un regard plus utilitaire sur les produits de la société, une clé pour s’ouvrir un peu plus. Le mouvement « Occupy » gagnerait peut être à s’inspirer de ces anonymes qui construisent ailleurs et laissent les convaincus avec leur jouets dangereux et usés. L’énergie qu’ils ne gaspillent pas en s’opposant est directement au service de leur avenir.

Source: Leplus.nouvelobs.com

 

 

2 Commentaires

  1. Une super idée, sauf qu’il ne faut pas oublier qu’ils sont tributaires des dictats et des lois du Régional, de l’État,. etc…

    Exemple : au Québec, ils vont augmenter les taxes sur l’essence de 5 cents l’année prochaine pour lever plus de 300 millions de dollars.

    Et c’est pareil pour l’électricité, les impôts, etc.

    Cela montre que OUI il faut du local, mais qu’il est impératif d’avoir des fédérations de communes pour constituer des contre-pouvoirs suffisamment forts pour s’opposer aux institutions et aux politiciens qui sont des traîtres, des ennemis des citoyens.

  2. Il faut monter des écolieux et les mettre en réseaux. les écolieux doivent être éloigné de max 5 km de façon a ce que l’info et les échanges puissent se faire facilement en dehors du système officiel marchand.

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