Marine Le Pen est-elle d’extrême gauche ?

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La présidente du Front National vient de se positionner sur certains sujet économiques sur le terrain de l’extrême gauche. Certaines de ces propositions apparaissent même  identiques à celles du Front de Gauche, un comble pour la présidente d’un parti qui, historiquement, s’est construit sur un discours libéral au profit du petit patronat…

Invitée du Grand Rendez-vous, sur Europe 1, la présidente du Front National a fait des propositions qui s’inscrivent clairement dans une approche économique d’extrême gauche. Interrogée par Jean-Pierre Elkabach (encore lui !) sur son action si elle arrivait au pouvoir, Madame Le Pen a tout d’abord posé le constat, partagé par un grand nombre d’économistes de « gauche » ou Keynésiens, comme par exemple Jacques Sapir, de la surévaluation de l’euro qui plombe la compétitivité des entreprises françaises.

Nous sommes victimes d’une monnaie qui est trop forte et qui tue notre compétitivité.

Elle note ainsi que ce que nous produisons est « beaucoup trop cher par rapport à nos concurrents », en terme de compétitivité prix. Cependant, face à ce constat qui n’a rien de nouveau, le MEDEF propose, soutenu  par la droite et une partie du  Parti Socialiste, à travers par exemple le CICE et les cadeaux fiscaux aux entreprises, de rétablir la compétitivité en jouant sur les coûts, notamment le coût du travail, à travers des mécanismes d’allégements ou d’exonérations de cotisations sociales. Bien évidemment, cet effort demandé à l’état a un coût, 50 milliards d’euros uniquement pour le CICE, et ce coût vient plomber les finances publiques. Le rêve du patronat et de  Pierre Gattaz sur le sujet de la compétitivité, bien évidemment, étant de suivre l’exemple de l’Allemagne et des lois Hartz, et d’abaisser le coût du travail par la dévaluation salariale, conformément à la doxa économique libérale.

L’alternative portée par le courant économique keynésien consiste à jouer sur la parité monétaire et à effectuer un rattrapage de compétitivité par la dévaluation de la monnaie. C’est cette option que défend Marine Le Pen qui s’est positionnée pour un retour au Franc.

La présidente du Front National évoque également, ce qui est plus classique dans son discours, mais qu’elle partage traditionnellement avec l’extrême gauche et les partis souverainistes, le « dumping social » issu de la mondialisation et qui se traduit par la mise en concurrence de travailleurs avec des niveaux de protection sociale et sanitaires,  de qualification, et donc des niveaux de salaires et de coûts du travail différents. Le Front National est du reste opposé au Traité Transatlantique actuellement en négociation entre l’UE et les USA.

Concernant le système de protection social, qui fait l’objet actuellement de débats au sein du gouvernement, afin de trouver des sources d’économies supplémentaires (il reste en effet environ 4 milliards à trouver pour amender le projet de budget pour 2015, ceci afin de rentrer dans les clous du pacte budgétaire européen qui situe le déficit structurel à 0,5% du PIB), la présidente du Front National se lance dans une tirade mélenchonnesque :

L’immense majorité des déficits c’est à cause du chômage. Si l’on règle le problème du chômage, et je le dis très officiellement sur votre antenne, on règle le problème des déficits en France et on peut conserver notre système de protection sociale. […] J’en ai soupé d’entendre, dans le cadre de la même doxa qui est indigeste, expliquer aux français qu’ils ne travaillent pas assez, qu’ils sont trop payés, qu’ils sont trop soignés, que ceci, que cela. Ce n’est pas vrai !

 Sur la Grèce :

Je vous signale qu’on a prêté 65 milliards d’euros à la Grèce, permettez-moi de vous annoncer qu’on en reverra pas un fifrelin.

En réponse à Elkabach qui rétorque qu’on ne pouvait pas « laisser crever les grecs » et qu’il s’agissait de « solidarité européenne » :

Vous croyez encore que ce sont les grecs qui ont touché l’argent ? Vous êtes un grand naïf, ce sont les banques qui ont touché l’argent, ce ne sont pas les grecs, les grecs eux ils sont en train de crever sous nos yeux sans que ça ne perturbe les grandes âmes […]

Interrogée sur les déclarations d’Emmanuel Macron qui veut « réformer » le système de l’assurance chômage (réformer signifie comme toujours diminuer les prestations et précariser encore un peu plus les chômeurs, par exemple en durcissant les conditions ouvrant droit à l’indemnisation, ceci afin de ramener les comptes de l’UNEDIC à l’équilibre. Il n’est par contre jamais envisagé de faire la chasse à la fraude patronale aux cotisations…) :

Emmanuel Macron est un banquier, les intérêts des banques sont contraires aux intérêts des peuples. […] Quand on aura compris cela on comprendra pourquoi je m’oppose à la politique de l’Union Européenne qui est une politique au bénéfice des marchés financiers et des banques. […] La banque veut nous dicter non seulement notre budget mais également notre modèle social.

La politique d’austérité que l’on met en oeuvre est une politique qui crée la récession.

Il est important de souligner ici que des économistes « keynésiens » comme Jacques Sapir, Frédéric Lordon, Michel Santi ou encore Jean Gadrey, disent exactement la même chose depuis des années : les politiques d’austérité budgétaire et de contraction de la dépense publique, dans un contexte de crise économique et de contraction de l’activité, sont des politiques récessives, l’état ne pouvant de fait plus se substituer aux acteurs privés pour pallier le défaut d’investissement et de création monétaire.

Interrogée sur la suppression de l’écotaxe, la présidente du Front National s’y est dite favorable avant d’enchaîner :

Je pense qu’il faut re-nationaliser les sociétés d’autoroutes, car les français ont été victimes d’une grave escroquerie. […] Les français ont payé les autoroutes et à partir du moment où ça devenait rentable, on a privatisé. C’est pas merveilleux comme système ? C’est la communautarisation des coûts et des risques et la privatisation des profits et de la rentabilité.

Vous avez bien lu, Marine Le Pen est favorable à la renationalisation des autoroutes, et il s’agit également d’une proposition du PCF…

 En bonus la réponse d’Elkhabach sur le sujet de l’écotaxe, que la présidente du FN souhaiterait voire appliquer uniquement aux véhicules étrangers, qui s’est complètement ridiculisé (si vous regardez la vidéo de l’interview vous pourrez d’ailleurs entendre le public s’esclaffer…)

Ils contourneront la France, que ce soit les touristes ou les camions.

De toute évidence Elkhabach a dépassé la date de péremption, ce type est complètement gâteux.

Et pour finir, sur le déclin de la France :

La France a été considérablement affaiblit par ses élites, je les tiens pour responsables, personne d’autre n’est responsable.

Guillaume Borel pour les moutons enragés

18 Commentaires

  1. Je ne sais pas si MLP est d’extrême gauche mais les socialistes sont surement d’extrême droite.
    Ils bombardent des pays où vivent leurs potes « Blacks » et « Beurs », soutiennent les dictatures des pays où vivent leurs potes « Blacks » et « Beurs », donc favorisent naturellement l’immigration de leurs potes « Blacks » et « Beurs » qui se retrouvent finalement esclaves sans papier en France dans les caves des restos…

    Puis mènent une politique antisociale de folie dans laquelle 13% de chômeurs viennent d’être raflés dans le Poitou Charente pas la KommandaRadiature…

    • C’est une description assez réaliste. Profitons-en pour noter par la même occasion que ne pas être néolibéral ne signifie pas être d’extrême gauche. Mais de nos jours en politique les mots n’ont plus guère de sens (y compris les concepts de gauche et de droite).

    • Et en quoi cette attitude serait elle d’extrême droite ?

      Petit rappel historique : Jules Ferry, député et ministre de gauche devant les députés le 28 juillet 1885 défendant, avec succès, le projet de création d’empire colonial français.

       » « La première forme de la colonisation, c’est celle qui offre un asile et du travail au surcroît de population des pays pauvres ou de ceux qui renferment une population exubérante.[…]

      Mais il y a une autre forme de colonisation, c’est celle qui s’adapte aux peuples qui ont, ou bien un excédent de capitaux, ou bien un excédent de produits.[…] Les colonies sont pour les pays riches un placement de capitaux des plus avantageux.[…] Dans la crise que traversent toutes les industries européennes, la fondation d’une colonie, c’est la création d’un débouché.[…]

      Messieurs, il faut parler plus haut et plus vrai! Il faut dire ouvertement qu’en effet les races supérieures ont un droit vis à vis des races inférieures […][Remous sur plusieurs bancs à l’extrême gauche] parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont un devoir de civiliser les races inférieures.[…]

      Ces devoirs ont souvent été méconnus dans l’histoire des siècles précédents, et certainement quand les soldats et les explorateurs espagnols introduisaient l’esclavage dans l’Amérique centrale, ils n’accomplissaient pas leur devoir d’hommes de race supérieure. Mais de nos jours, je soutiens que les nations européennes s’acquittent avec largeur, grandeur et honnêteté de ce devoir supérieur de la civilisation .[…]

      A l’heure qu’il est, vous savez qu’un navire de guerre ne peut pas porter, si parfaite que soit son organisation, plus de 14 jours de charbon et qu’un navire qui n’a plus de charbon est une épave sur la surface des mers abandonné au 1er occupant. D’où la nécessité d’avoir sur les mers des rades d’approvisionnement, des abris, des postes de défense et de ravitaillement. »

      Charles André Julien y voit « le premier manifeste impérialiste qui ait été porté à la tribune ». « 

  2. Marine Le Pen est comme tout ceux qui font de la politique, elle est opportuniste !https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

  3. Elkabach « Ils contourneront la France, que ce soit les touristes ou les camions.
    une sacre pointure en geographie ce elkabach !!ca va etre tres compliquer pour un allemand, belge et hollandais pour aller en espagne ou au portugal sans traverser la france
    sa betise n as plus de limite !!!Elkabach petit larbin idiot et sénile

  4. les autoroutes c’est comme la sncf. L’état, avec nos impôts, finance l’infrastructure, le semi privè lui empoche le bénéf. du transport des passagers tgv.
    Comme notre bon vieux f.t./orange, on paie toujours l’infrastructure et les autres encaissent !

    Ils sont bons !

  5. Pauvre FILLE ,elle fait partie du décor,les vrais FASCISTES nous gouvernent ,en avant au pas de L’OIE,Gauche,Droite,…
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

  6. dans « national socialisme » il y a … socialisme, donc « gauche », et donc « extrême gauche » par rapport à la gauchiasse actuelle.

    • En plus cette pauvre fille suffoque en France ..,un bol d’air en Israël avec son mec sioniste lui donne des couleurs ,quand on voit comment elle réagit sur les fascistes de KIEV hahaha,elle au moins est moins fasciste que le GOUVERNEMENT QUI PAS ..
      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

  7. les politiciens ne sont pas dangereux,par contre que les gens les suivent aveuglément,ça c’est dangereux..un ME anonyme

    l’élevage de politiciens nuit gravement au peuple

    CE SONT TOUS DES PANTINS

    TOUT CES SYSTÈMES POLITIQUES SONT RÉVOLUS !!

    toujours le même plat ,la même recette ,les mêmes ingrédients
    pour la même soupe empoisonnée d’hypocrisie et de mensonge

  8. Il faut bien reconnaître que le terme  » extrême droite  » ne veut strictement rien dire.  » Nazi » ne voulait-il pas signifier National Socialisme ? Et si Hitler est arrivé au pouvoir, c’est avec les voix des travailleurs qu’il a avantagé et sorti du marasme. On peut même dire qu’il les a acheté, exactement comme fait le parti socialiste: logements, pensions, travail, etc… .

    • Il les a acheté ?

      Il leur a permis d’accéder à un niveau de vie digne de ce nom en mettant en place un système social ambitieux et en contraignant les entreprises allemandes.

      C’est ce qu’on est en droit d’attendre un Etat lorsqu’on n’est pas un tenant du libéralisme économique : ni plus ni moins.

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