Je vous propose ici ma « fiche de lecture » (extraits choisis) de l’ouvrage « La Fin de l’homme rouge » de Svetlana Alexievitch. Je me contente simplement de faire une petite classification par thèmes et de vous les présenter tels quels, simples paroles de témoins d’une tranche d’histoire que les Occidentaux ne connaissent pour ainsi dire pas. Il est une phrase qui dit « il faut apprendre à connaître son ennemi », mais aujourd’hui en parlant de la Russie, plus que jamais, je dirais : il faut apprendre à connaitre son ami !
Dans son discours à la nation en Avril 2005 Vladimir Poutine disait : « La chute de l’URSS a été la plus grande catastrophe géopolitique du siècle dernier. » Ceux qui ne savent rien du cataclysme social et psychologique que furent les années 90 pour les Russes, se servent souvent de cette citation pour dire « Poutine regrettait le communisme. » Non, il exprimait simplement une réalité qui sera peut être un peu mieux comprise par le public occidental à la lecture de ces quelques témoignages recueillis directement auprès ceux qui ont vécus ces années là :
Les années 1990, la liberté et l’argent :
Dans les années 1990, on vivait sur un petit nuage rose. Il y avait des manifestations à tous les coins de rues. Mais on a vite déchanté.
Ha, ha, ha ! En guise de liberté, on nous a distribué des bons de privatisation. C’est comme ça qu’ils se sont partagé un grand pays : le pétrole, le gaz.. Je ne sais pas comment m’expliquer… Il y en a qui ont eu le gruyère, et d’autres, les trous du gruyère…
Il nous semblait que la liberté, c’était très simple. Au bout d’un temps assez court, nous avons nous-mêmes ployés l’échine sous son fardeau, parce que persone ne nous a enseigné la liberté. On nous a seulement appris à mourir pour elle.
Nous avons grandi dans un pays où on peut dire que l’argent n’existait pas. Je touchais mes cent vingt roubles, comme tout le monde, et cela me suffisait. L’argent est arrive avec la Perestroïka.
Ces femmes-là méprisaient les riches. On ne pouvait pas les acheter. Tandis que maintenant, personne n’a plus de temps pour les sentiments, tout le monde court après l’argent. La découverte de l’argent, cela a été comme l’explosion d’une bombe atomique…
Si on parle des années 1990… Je ne dirais pas que c’était une belle époque. Non, c’était une époque épouvantable. Il s’est produit dans les esprits un virage à cent quatre-vingts degrés… Certains ne l’ont pas supporté et ont perdu la raison, les hôpitaux psychiatriques étaient bondés.
Dans les autres pays, le capitalisme a mis des siècles à s’installer et chez nous, ça s’est fait en trois ans.
Evidement, on ne parlait que d’une seule chose : de la liberté… La liberté ! Les Russes, ça leur va comme des lunettes à une guenon ! Personne ne sait quoi en faire.
Ce sale youpin de Gorbatchev ! Il voulait vendre la Patrie pour des dollars !
Les gens se débaraissent de leur carte du Parti comme d’un objet inutile. On n’arrivait pas à y coire… Mais en quelques jours, tout avait changé. On lit dans des Mémoires que la Russie Tsariste a change de peau en trois jours. Eh bien, le communisme aussi. En quelques jours. Cela dépassait l’entendement.
Mais pour Eltsine, là, je n’étais pas prête… Ni pour les réformes de Gaïdar. Notre argent s’est volatilisé en un jour. Notre argent et notre vie… Tout a perdu sa valeur, en un clin d’oeil. A la place de l’avenir radieux, on s’est mis à nous dire : “Enrichissez-vous, aimez l’argent… Adorez ce monstre !”
Les chansons et les poèmes patriotiques. C’était si important pour nous. Personne ne pourra jamais me convaincre que la vie nous est donné uniquement pour manger de bons petits plats et pour dormir. Que les héros, ce sont ceux qui achètent quelque chose dans un endroit pour le revendre ailleurs trois kopecks de plus. C’est ce qu’on nous rentre dans le crâne, maintenant.
Voilà la sentence que nos enfants prononceront contre nous ! Ils diront : “Nos parents ont vendu un grand pays pour des jeans, des Malboro et du chewing-gum”…
Bon, qu’est-ce qu’on voulait ? Un socialisme plus doux, plus humain… Et qu’est-ce qu’on a ? Le capitalisme sauvage. Avec des fusillades. Des règlements de comptes. Pour savoir qui aura un kiosque, qui aura une usine… Ce sont les bandits qui se sont hissés en haut de l’échelle.
Mes parents sont morts, maman depuis sept ans et papa depuis huit, mais je me sers toujours des reserves d’allumettes de maman, et il me reste encore de la semoule… et du sel. Elle n’arrêtait pas d’acheter (à l’époque, on ne disait pas acheter, on disait “se procurer”), de faire des provisions pour les mauvais jours… Maintenant, on se promène dans les marchés et dans les magasins comme dans des musées, il y a de tout à profusion. On a envie de se dorloter un peu, de se faire plaisir. C’est une psychothérapie. Nous sommes tous des maladies… (Elle réfléchit). Vous vous rendez compte à quel point il fallait avoir souffert pour faire de telles reserves d’allumettes !
Bref, encore une revolution… Mais celle-là, avec des buts bien terrestres : des bungalow et une voiture pour tout le monde. Ce n’est pas un peu mesquin, pour un être humain ? Les rues se sont remplies de malabars en survêtements. Des loups ! Ils ont piétiné tout le monde.
Quand on ne mange que des patates pendant des semaines, est-ce que c’est la famine ? Ou uniquement du choux mariné… Ca m’en a dégoûtée pour la vie ! On avait appris à faire des chips avec de pelures de pomme de terre et on se transmettait cette recette miracle : faire revenir les pelures dans de l’huile de tournesol bouillante, avec beaucoup de sel.
Quand des saucissons sont apparus dans les magasins privés, tout le monde a foncé pour en acheter. Et on a vu les prix ! Voilà comment le capitalisme est entrée dans notre vie…
Nous avions un grand empire qui allait d’un ocean à l’autre, du cercle polaire jusqu’aux tropiques. Où est-il passé ? Il a été vaincu sans bombe. Sans Hiroshima. Il a été vaincu par Sa Majesté le Saucisson !
Tout le monde rêvait d’une nouvelle vie… On rêvait que les magasins allaient regorger de saucissons au prix soviétique, et que les membres du Politburo feraient la queue comme tout le monde pour en acheter… Le saucisson, chez nous, c’est la reference absolue. Nous avons un amour existentiel pour le saucisson…
Dans les années 1990, un sac de sucre, ça représentait une vraie fortune ! L’argent, toujours l’argent… C’étaient les débuts du capitalisme. En une journée, on pouvait devenir milliardaire, ou bien recevoir une balle dans la tête.
Et le premier McDonald’s… Les kilometres de queue devant, les reportages à la télé… Des adultes, des gens cultivés, gardaient soigneusement les boîtes en carton et les serviettes en papier qui venaient de là-bas, et ils montraient ça fierement à leurs invités !
Le marché va rendre tout le monde heureux… C’est une chimère ! Des gangsters se baladent dans les rues en veston rouge avec des chaînes en or sur le ventre. C’est une caricature du capitasilme, comme sur les dessins du Crocodile, le journal humorisitique soviétique. Une parodie ! Au lieu de la dictature du proletariat, vous avez la loi de la jungle : dévore les plus faibles que toi, et rampe devant ceux qui sont plus forts. La plus vieille loi du monde.
Et maintenant ? Changement de décors… Le colonel soviétique est devenu commerçant. Je vends de la quincaillerie italienne… Si quelqu’un m’avait prédit cela il y a dix ans, je n’aurais même pas pris la peine de répondre à ce Nostradamus, je lui aurais ri au nez ! J’étais un parfait Soviétique : aimer l’argent, c’est honteux, ce qu’il faut aimer, ce sont les rêves.
Tout cela s’efface de nos mémoires… Oui, il faut le noter, tant qu’il y a encore des gens qui s’en souviennent. Nous, des officiers.. On déchargeait des wagons, on travaillait comme vigiles… On étalait de l’asphalte. Il y avait des scientifiques avec moi, des médecins, des chirurgiens. Et même un pianiste de l’orchestre philharmonique.
Aujourd’hui, les musées sont vides et les églises sont pleines, parce que nous avons tous besoin de psychothérapeutes…
Alors il faut gagner de l’argent le plus vite possible… Personne ne pense plus à rien de grandiose, de sublime. Le grandiose, on en a assez soupé comme ça ! On a envie de quelque chose d’humain. De normal, d’ordinaire… de normal, vous comprenez ? Le grandiose, on peut y penser à l’occasion, comme ça, quand on a un peu bu… On a été les premiers à voler dans l’espace… On fabriquait les meilleurs tanks du monde, mais on n’avait pas de lessive ni de papier-toilette. Et ces satanés cabinets qui fuyaient sans arrêt !
Les oligarques russes ne sont pas des capitalistes, ce sont des voleurs, tout simplement. Comment voulez-vous que d’anciens communistes et d’anciens komsomos deviennent des capitalistes ? Je n’ai aucune pitié pour Khodorkovski. Il n’a qu’à pourir en prison. La seule chose que je regrette, c’est qu’il soit tout seul là-bas. Il faut bien que quelqu’un réponde de ce par quoi je suis passé dans les années 1990 ! On m’a dépouillé de tout. On a fait de moi un chômeur. Ces révolutionnaires capitalistes… Gaïdar, le « Winnie l’Ourson de fer », ce rouquin de Tchoubaïss… Ils ont fait des expériences sur des gens vivants, comme des naturalistes…
Avant, toutes les maisons étaient meublées modestement, de façon générale, les gens vivaient simplement. Maintenant ? L’homme est devenu un ventre… Un estomac. Je-veux-je-veux-je-veux !… (Elle fait un geste d’impuissance)
Guerres civiles à l’explosion de l’URSS :
Un mois plus tôt, tout le monde était soviétique, et maintenant, on était abkhaze, ou géorgien, ou russe…
1992 : Au lieu de la liberté que nous attendions tous, c’est la guerre civile qui a commence. Les habitants de Kouliab tuaient ceux du Pamir, ceux du Pamir tuaient ceux de Kouiliab… Ceux de Karategin, de Hissar, de Garn… Ils prenaient tous leur independence… Il y avait des pancartes sur les maisons : “Les Russes, foutez le camp du Tadjikistan !”, “Rentrez chez vous à Moscou, les communistes !” Ce n’était plus le Douchambé que j’aimais tant. Des foules d’hommes armés de barres de fer et de pierres.
(Discussion), l’un dit, parlant de travailleurs Tadjik :
-Jusqu’à la chute de l’URSS, nous formions une seule famille.. C’est ce qu’on nous avait appris aux cours d’instruction politique… A l’époque, ils étaient “des hôtes de la capital”. Maintenant, ce sont des métèques et des culs-noirs. Mon grand-père m’a raconté qu’il s’était battu avec des Ouzbeks à la bataille de Stalingrad. Ils croyaient qu’ils étaient frères pour l’éternité !
-Là, vous m’étonnez…. Ce sont eux qui se sont séparés de nous ! Ils ont voulu leur liberté. Vous avez oublié ? Vous vous souvenez comment ils égorgeaient les Russes dans les années 1990 ? Ils pillaient, ils violaient. Ils nous chassaient de partout. Ils frappaient à la porte au beau milieu de la nuit… Ils faisaient irruption avec un couteau ou un pistolet-mitrailleur… “Foutez le camp de chez nous, sales Russes !” On avait cinq minutes pour faire ses bagages… Et on vous emmenait gratis jusqu’à la gare la plus proche. Les gens quittaient leur appartement en pantoufles… Ça c’est quand même passé comme ça…
La révolte populaire à laquelle j’ai assisté m’a terrorisée pour le restant de ma vie. La liberté, je sais ce que cela donne entre des mains inexpérimentées. Les bavardages se terminent toujours dans le sang. La guerre, c’est un loup qui peut très bien aussi entrer chez vous…
La Guerre et les camps :
Les soldats qu’on envoyait se battre en leur disant de se procurer une arme pendant la bataille. On ne comptait pas les hommes, mais on comptait les munitions.
On partait au combat avec un fusil pour quatre. Quand le premier se faisait tuer, le deuxième prenait son fusil, ensuite c’était le suivant… Les Allemands, eux, ils avaient des mitraillettes toutes neuves…
Ma génération a grandi avec des pères qui revenaient soit des camps, soit de la guerre. La seule chose dont ils pouvaient nous parler, c’était de la violence. De la mort. Ils riaient rarement, ils ne disaient pas grand-chose. Et ils buvaient… Ils buvaient… Cela finissait par les tuer, d’ailleurs.
Avec papa, on ne pouvait jamais se plaindre de rien, il savait que pour survivre, un homme a besoin de trois choses : du pain, un oignon, et du savon. Juste trois choses. C’est tout… Ils ne sont plus là, ces gens. Nos parents. S’il en reste, il faudrait les mettre sous cloche, dans un musé, avec interdiction d’y toucher. Quand on pense à tout ce qu’ils ont enduré !
Mon père disait toujours : “On peut survivre au camp, mais pas aux êtres humains.”
La guerre, ça vous apprend des tas de choses… Y’a pas de bête pire que l’homme.
Vous savez que les cheveux peuvent devenir fous ? Ils deviennent rêches comme de l’étoupe. Ce sont les cheveux qui deviennent fous en premier…
Mon père est revenue de la guerre en 1945, épuisé et détruit. Malade de ses blessures. Les vainqueurs ! Seules les femmes savent ce que c’était que de vivre avec des vainqueurs. Après le retour de mon père, maman pleurait souvent. Les vainqueurs ont mis des années à reprendre une vie normale. A se réhabituer. Je me souviens, papa racontait que les premiers temps, des phrases comme “On va faire chauffer de l’eau” ou “Si on allait à la pêche ?” le mettaient dans tous ses états. Nos hommes sont des martyrs, ils sont tous traumatisés, soit par la guerre, soit par la prison. Par les camps. La guerre et la prison – ce sont les deux mots les plus importants de la langue russe. Les femmes russes n’ont jamais vécu avec des homes normaux. Elles leur servent de médecins, elles les soignent. Elles considèrent l’homme un peu comme un héros, et un peu comme un enfant. Elles sont là pour le sauver. Aujourd’hui encore, ells continuent à jouer ce rôle.
Nous avons des milliers de militaires au chômage, des hommes qui ne connaissent que les mitrailleuses et les blindés. Qui ne sont pas adaptés à une autre vie. Chez nous, les femmes sont obliges d’être plus fortes que les hommes.
Il avait survécu dans les camps, mais dans la vie normale, le moindre milicien qui arrêtait sa voiture pouvait le mettre au bord de l’infarctus… Ou un coup de fil du gérant de l’immeuble… « Comment as-tu fait pour rester en vie là-bas ? – J’ai été très aimé dans mon enfance. La quantité d’amour que nous avons reçue, c’est ce qui nous sauve, c’est notre réserve de force. Seul l’amour sauve…
Il savait qui l’avait dénoncé. Un garçon qui faisait partie du même club que lui à la Maison des Pionniers. Il avait écrit une lettre, ou bien on l’avait obligé à le faire, disant que Gleb insultait le camarade Staline et prenait la défense de son père, un « ennemi du peuple ». Le juge d’instruction lui avait montré cette lettre pendant un interrogatoire. Et toute sa vie, Gleb a eu peur que… que son dénonciateur apprenne qu’il était au courant… Lorsqu’on lui avait dit que cet homme avait un enfant anormal, il avait été bouleversé : et si c’était un châtiment ? (…)
Il n’avait émis qu’un seul désir : « Fais inscrire sur ma pierre tombale que j’ai été heureux. J’ai été aimé. La plus terrible des souffrances, c’est de ne pas être aimé. » (Note : cet homme avait traversé les camps !)
Ils racontaient que dans les camps, on attachait les détenus nus à des arbres et qu’en vingt-quatre heures, ils étaient dévorés par les mouches au point qu’il n’en restait plus que des squelettes. En hiver, les « crevards » qui n’avaient pas rempli la norme quotidienne étaient arrosés d’eau. Et des dizaines de statues de glace restaient là, devant le portail du camp, jusqu’au printemps. (Une pause). Personne n’a été jugé ! Personne ! Les bourreaux ont terminé leur vie en honorables retraités….
(Une expatriée Russe devenue caissière en Amérique)…
Le 9 Mai, le jour de la Victoire, c’est la fête que je préfère. Mon père a fait toute la guerre… J’en ai parlé à la caissière en chef, et elle m’a dit : “Oui, nous avons gagné cette guerre, mais vous aussi, les Russes, vous avez été drôlement courageux. Vous nous avez bien aidés !” C’est ce qu’on leur apprend à l’école. J’ai faillie tomber à la renverse ! Que savent-ils de la Russie ? Jusque que les Russes boivent de la vodka dans des grands verres, et qu’il y a beaucoup de neige chez eux…
Il était revenue d’Afghanistan avec un traumatisme, il avait été blessé deux fois (…) Une fois, je me suis assise sur le banc à côté de lui. – “C’est quoi, la guerre” ? – “La guerre, c’est quand on a envie de vivre”. Il m’a fait de la peine…
Tout le monde buvait, on se bourrait la gueule comme des porcs. Tous les jours, on voyait des maisons saccagées, des gens qui pillaient, qui tuaient. Alors brusquement, on est pris d’une espèce d’euphorie. Il n’y a plus de limites. On peut faire n’importe quoi.. On peut se permettre beaucoup de choses… On n’est plus qu’un animal fou furieux avec une arme entre les mains. Et des spermatozoïdes dans la tête…
Dans les abîmes de la souffrances :
Cela fait tellement mal qu’on n’en veut à personne, on ne ressent pas de peine pour soi-même, on éprouve brusquement un immense sentiment de liberté. Mais on ne se sent pas triste… Quand cela fait de la peine, c’est qu’on n’a pas encore touché le fond, qu’on n’est pas encore complètement coupé des hommes. Mais quand on en est coupé, on n’a plus besoin d’eux, ce qu’on a en soi suffit. Moi, je suis descendue trop profond… Il est difficile de me blesser. Je pleure rarement. Tous les malheurs ordinaires, les histoires de cœur… Je trouve ça ridicule…
Cela me fait mal, tout ça, mais cela m’appartient. Je ne cherche pas à le fuir… Je ne peux pas dire que j’ai tout accepté ni que je suis reconnaissante pour cette souffrance. Il faudrait employer un autre mot ici, mais je n’arriverai pas à le trouver maintenant. Je sais que, lorsque je suis dans cet état, je suis loin de tout le monde. Toute seule. Prendre sa souffrance entre ses mains, la posséder pleinement, et en sortir, en revenir avec quelque chose… C’est une telle victoire, c’est la seule chose qui ait un sens. On ne revient pas les mains vides. Sinon, à quoi bon descendre en enfer ?
J’aurais mieux fait de perdre vraiment la raison… Je ne me souviendrais de rien.
Le mal, ça hypnotise…
Le Communisme :
Après la Perestroika, tout le monde attendait l’ouverture des archive. On les a ouvertes. Et nous avons découvert une histoire qu’on nous avait cachée…
“Sur les cent millions de personnes qui peuplent la Russie soviétique, nous devons en entraîner derrière nous quatre-vingt-dix millions. Les autres, on ne peut pas discuter avec eux, il faut les anéantir.” (Zinoviev, 1918)
“Exécuter par pendaison (ET obligatoirement par pendaison afin que tout le monde le voie bien) au moins UN millier de koulaks invétérés, de riches… Leur prendre tout leur blé, designer des otages… Faire en sorte que le peuple voie cela à des centaines de verstes à la ronde et qu’il tremble…” (Lénine, 1918)
“Moscou est littéralement en train de mourir de faim », avait dit le professeur Kousnetsov à Trotski. « Ce n’est pas ça, la faim. Pendant que Titus faisait le siège de Jérusalem, les mères juives mangeait leur propre enfants. Quand j’aurai obligé vos mères à manger leurs enfants, alors vous pourrez venir me dire : “nous avons faim.” (Trotski, 1919).
Un communiste, c’est quelqu’un qui a lu Marx, et un anticommuniste, c’est quelqu’un qui l’a compris…
C’est le juif Marx qui a inventé le communisme…
Le Parti n’était plus un état-major militaire, c’était un appareil. Une machine. Une machine bureaucratique.
Marx…. L’idée meurtrière !
Mais dans le temps, à l’école, on nous apprenait que les dieux, c’étaient Lénine, Marx… Les églises, on les remplissait de blé, on mettait des betteraves dedans. Ca a été comme ça jusqu’à la guerre…
Et on s’est engages pour la Sibérie. Pour bâtir le communisme ! (Elle se tait.) Et maintenant… Ah là là ! Enfin, bon, qu’est-ce que vous voulez… Tout ça n’a servi à rien… On a trimé pour rien… C’est dure à admettre. Et c’est dure de vivre avec ça… On a tellement travaillé ! On construisait, on faisait tout à la main. Ah, c’était pas une époque facile !
Après la mort de Staline, les gens se sont mis à sourire, mais avant, on faisait tout le temps attention. On ne souriait pas.
Je répartirais les Soviétiques en quatre générations : celle de Staline, celle de Khrouchtchev, celle de Brejnev, et celle de Gorbatchev…
Le marxisme est devenu notre religion.
J’ai cessé de rendre visite à des gens. Et je ne sors presque plus dans la rue. Qu’est-ce qu’on voit dehors ? Le règne de Mamon ! La seule valeur qui reste, c’est celle du porte-monnaie. Et moi je suis pauvre. Nous sommes tous des pauvres, toute ma génération.
Nous les anciens Soviétiques… Nous n’avons pas de compte en banque ni de biens immobiliers. Tout ce que nous possèdons est soviétique, ça ne vaux plus un kopeck. Notre seul capital, c’est nos souffrances, ce que nous avons vécu.
Je ne comprends toujours pas pourquoi il y avait autant d’idéalistes à l’époque. Ils ont disparu maintenant. Quel idéal peut bien avoir la génération du Coca-Cola ?
Quand on était adolescents, on écoutait les mêmes cassettes, on lisait les mêmes livres soviétiques. On avait le même vélo. Dans cette vie-là, tout était simple : une seule paire de chaussures pour toutes les saisons, un seul blouson, un seul pantalon. On était éduqués comme les jeunes guerriers de Sparte : si la Patrie l’ordonnait, on était prêts à s’asseoir sur un hérisson… On vivait dans une sorte de célébration perpétuelle de la guerre…
Enfance soviétique dans un orphelinat :
Quarante lits en fer dans la même pièce… Le soir, on nous disait : « Mains jointes sous la joue ! Tous sur le côté droit ! » Nous devions nous exécuter tous en même temps. Ensemble. Nous formions une communauté, c’était peut-être une communauté d’animaux, de cafards, mais c’est ainsi qu’on m’a élevée. Et je suis toujours comme ça…
(Elle se tourne vers la fenêtre pour que je ne voie pas son visage). La nuit, une fois couchés, on commençait à pleurer. Tous ensemble…
Et la fois où des garçons m’avaient appelée pour jouer avec un chat, et je ne savais pas ce que c’était. Quelqu’un l’avait amené du dehors car dans la zone, il n’y avait pas de chats, ils ne pouvaient pas survivre parce qu’il n’y avait aucun déchet comestible, on ramassait tout. On regardait tout le temps par terre pour trouver quelque chose à manger. On mangeait des herbes, des écorces, on léchait les cailloux. Nous avions très envie de donner quelque chose de bon au chat, mais nous n’avions rien, alors nous le nourrissions avec notre salive après le repas, et il mangeait ! Il la mangeait…
« Tu sais ce que c’est, un papa ? » m’avait demandé un soir Valia Knorina. Je ne savais pas. Elle non plus.
Nos mères nous ont perdus deux fois : la première quand on nous a arrachés à elles petits, et la seconde quand elles nous ont retrouvés une fois adultes. Nous étions des étrangers pour elles, on leur avait changé leurs enfants…
Le jour de la mort de Staline… On avait mis tout l’orphelinat en rangs et on avait descendu le drapeau rouge. Nous sommes restés au garde-à-vous tout le temps qu’ont duré les funérailles, pendant six ou huit heures… Certains se sont évanouis. Je pleurais… Je savais comment vivre sans maman. Mais sans Staline ?
Mon père était au service d’une grande idée. On aurait dit qu’ils avaient tous été trépanés, ils étaient fiers de vivre cul nu, mais avec un fusil !
L’horrible “clé démoniaque” de la machine de mort Bolchévique :
Le camp, pour eux, c’était un travail ! Ils étaient fonctionnaires. Et vous venez me parler de crimes ! De l’âme et du péché. Ceux qui étaient enfermés, c’était le peuple. Et ceux qui les envoyaient dans les camps et qui les gardaient, c’était aussi le peuple, pas des occupants ni des gens venus d’ailleurs, non. Le même peuple. Le nôtre. Notre peuple à nous. Maintenant, tout le monde a enfilé une tenue de bagnard. Ils sont tous des victimes. Le seul coupable, c’est Staline. ..
Notre drame, c’est que chez nous, les victimes et les bourreaux, ce sont les mêmes personnes.
Les jours de fête, ils buvaient de la vodka assis à la même table. Et ainsi de suite. C’était notre vie. Elle était comme ça ! Nous sommes comme ça… Vous imaginez un bourreau et une victime d’Auschwitz travaillant dans le même bureau et recevant leur salaire au même guichet ? Portant les mêmes décorations après la guerre, et touchant aujourd’hui la même retraite…
Tu crois que Staline, c’est moi ? Non ! Staline, c’est lui » Et il montrait son portrait au mur. Pas lui, son portrait. La machine de mort a fonctionné à plein régime pendant des dizaines d’années… Ah, c’était d’une logique géniale ! Des victimes, des bourreaux, et à la fin, les bourreaux deviennent aussi des victimes. On ne dirait pas que cela a été inventé par des hommes… Une perfection pareille, ça n’existe que dans la nature. La roue tourne, et il n’y a pas de coupables. Non ! Tous veulent qu’on les plaigne. Ils sont tous des victimes, au bout du compte. Tous !…
L’Armée :
Les hommes, ça peut se programmer… Ils ne demandes que ça. Une, deux ! Une, deux ! Au pas !
La quille. On était vingt, on nous a entassé dans un camion et on nous a débarqués à la gare. “Bon, eh bien salut, les gars ! Bonne chance dans le civil !” On est restés plantés là. Au bout d’une demi-heure, une heure, on n’avais toujours pas bougé. On regardais autour de nous. On attendait les ordres. Quelqu’un allait bien nous donner un ordre. “Tous aux caisses pour acheter vos billets ! Au pas de course !” Personne ne nous donnait d’ordres. Je ne sais pas combien de temps nous avons mis à réaliser que nous n’allions pas en recevoir, et que nous devions agir par nous-même. Nom de Dieu ! En deux ans, on nous avait ramolli le cerveau…
Pour la fête des paras, ils se réunissent entre potes, tous en maillot de corps, comme lui, et ils boivent comme des trous. Ils dégueulent dans mes toilettes. Ils ont quelque chose de détraqué dans le cerveau… Ils se sentent supérieurs: nous, on a fait la guerre ! On est des vrais mecs ! Leur premier toast : “Le monde entier, c’est de la merde, tous les gens sont des enfoirés, et le soleil est un enculé de lampadaire !” Et c’est comme ça jusqu’au matin. “Aux morts !”, “Aux vivants !”, “A nos médailles !”, “Qu’ils crèvent tous !”. Ils arrivent pas à avoir une vie normal… Je peux pas vous dire si c’est à cause de la vodka ou à cause de la guerre.
Je priais pour tout le monde : « On dirait des zombies. Ils croient qu’ils font le bien. Mais est-ce qu’on peut faire le bien avec une mitraillette et un couteau ?
L’Alcool :
Chez nous, avec de la vodka, on peut tout acheter.
Quand j’étais petite, la seule chose qu’il y avait dans le frigo, c’était de la vodka. Chez nous, à la champagne, les gens commencent à picoler à douze ans. La bonne vodka, ça coûte cher, alors ils boivent du tord-boyaux, de l’eau de Cologne, du liquide pour laver les vitres, de l’acétone. Ils fabriquent de l’alcool avec du cirage, avec de la colle. Les jeunes en meurent, bien sûr, ils s’empoisonnent avec ça. Je me souviens, on avait un voisin, quand il était bourré, il tirait à la chevrotine sur les pommiers. Il menaçait tout le monde avec son fusil…
Ils buvaient n’importe quoi, du méthanol, du liquide pour les freins… Ils se foutaient en l’air bêtement, parce qu’ils étaient soûls.
La vodka et la guerre, c’est des choses dont on guérit pas…
Les Russes et la Russie :
Les Russes ont besoin de croire en quelque chose… Quelque chose d’éclatant, de sublime. L’empire et le communisme, on a ça inscrit dans la moelle des os. Ce qui nous fait vibrer, c’est ce qui est héroïque.
Un Vaclav Havel, ça peut marcher chez les Tchèques, mais nous, nous n’avons pas besoin d’un Sakharov. Ce qu’il nous faut, c’est un tsar, un père ! Qu’on l’appel ça un secrétaire général ou un président, peu importe, pour nous, c’est un tsar.
Les Russes ont besoin d’un idéal qui leur glace le sang et leur donne la chair de poule…
Un Russe, ça tient sur trois béquilles : “on sait jamais”, “on verra bien”, et “on s’en sortira toujours”.
La Russie aujourd’hui :
La Russie a été, est et sera toujours un empire. Nous ne sommes pas simplement un grand pays, nous sommes une civilisation à part, russe. Nous avons notre voie à nous
Le capitalisme ne va pas s’implanter chez nous, « l’esprit du capitalisme » nous est foncièrement étranger. Il ne s’est pas propagé au-delà de Moscou. Ce n’est pas le bon climat. Ni les hommes qu’il faut. Le Russe n’est pas rationnel ni mercantile, il peut vous donner sa dernière chemise mais parfois, il vous vole. Il est spontané, c’est un contemplatif plutôt qu’un actif, il est capable de se contenter de peu. Amasser, ce n’est pas son idéal, ça l’ennuie.
Les Russes ne veulent pas simplement vivre, ils veulent avoir un but. Ils veulent prendre part à quelque chose de grandiose.
L’homme n’est pas prêt pour le Bonheur, il est prêt pour la guerre, le froid et la grêle. Je n’ai jamais rencontré de gens heureux, jamais, à part ma fille de trois mois… Les Russes ne se préparent pas au Bonheur.
Les foules :
C’est une chose de discuter dans nos cuisines, et une autre de… de se tirer dessus… Comment en étions-nous arrivés là ? Je ne voulais pas ça… C’est à cause de la foule… Une foule, c’est un monstre, un homme dans une foule n’a plus rien à voir avec celui avec lequel on bavardait dans sa cuisine.
Une foule, ça a quelque chose de démoniaque.
La Religion :
Là, on avait dynamité une église. J’entends encore les cris des petites vieilles : “Ne faites pas ça, les enfants !” Elles nous suppliaient, elles s’agrippaient à nos jambes. Cela faisait deux cents ans qu’elle était là, cette église. C’était un endroit consacré, comme on dit. A la place, on a construit des toilettes publiques. On obligeait les prêtres à les nettoyer. A laver la merde. Maintenant… maintenant, bien sûr, je comprends que… Mais à l’époque, on trouvait ça drôle…
Nous n’avons qu’une seule issue : revenir au socialisme, mais uniquement un socialisme religieux, orthodoxe. La Russie ne peut pas vivre sans le Christ. Pour les Russes, le bonheur n’a jamais été lié à l’argent. C’est toute la différence entre « l’idée Russe » et « le rêve américain ».
Un enfer qui s’en est allé petit à petit …un peuple qui n’a eu comme seule alternative à cet enfer…qu’un autre enfer, certes sans doute moins violent en apparence mais en apparence seulement.
Alors maintenant, que le Russe ne soit pas un américain, qu’il ne se couche pas devant le dieu argent, là, je n’en suis pas sur du tout !
Le Russe est humain, animal comme tout humain sur cette terre et si on lui a inventé un outil (l’argent) en lui disant qu’avec cet outil il pourra tout posséder de ce que sa condition d’animal lui demande, alors il se prosternera devant cet argent !
Les Staline, Lénine etc, les bouchers de l’Histoire communiste n’étaient pas pires que les Washington et autres Wilson, bouchers de l’ère capitaliste.
Il reste juste une chose à inventer pour les peuples, mais une chose qui soit non seulement totalement différente du Communisme mais également totalement différente du Capitalisme.
Je préfère de très loin tout ce récit ci dessus que l’espèce de vomi pseudo intello qu’on trouve sur ce même site et qui nous enjoint quasiment à devoir remercier Hitler …
Bonne journée
Sam,
Tu me semble fort prétentieux pour définir d’un seul trait de plume, la valeur de millions de gens que, de surcroit, tu n’a certainement jamais côtoyé !
Refuser à l’autre, des valeurs que notre société ne possède plus, n’est ce pas, à la fois, les envier et refuser d’accepter, par opportunisme intellectuel, que ces valeurs existent !
Biologiquement parlant, l’homme n’a aucune raison d’être bon ou mauvais !
C’est la mémoire des faits vécus qui l’incline à devenir ce qu’il est !
Mes enfants. Oubliez l’invention du Christ, cet autre Marx. Revenez à l’âme Russe d’avant le christianisme.
Et c’est avec des principes comme çà que partout on réinvente des nouveaux totalitarismes sanglants.
Paprika, une seule phrase devrait être enseignée à tous depuis la prime enfance, et pourrait remplacer efficacement les millions de lois écrites par l’homme.
» Ne fait pas subir à l’autre ce que tu ne souhaites pas subir »
C’est tellement simple mais, enseignée aujourd’hui, elle ne produirait ses effets que dans deux générations tellement le mensonge a été ancré dans notre subconscient depuis que l’homme a accepté l’obéissance plutôt que d’employer sa conscience !
J’ai lu un autre livre de cette auteur Sveltlana Alexievitch: la supplication, Tchernobyl, chronique du monde après l’apocalypse.
Des histoires bouleversentent se trouvent dans ce livre, comme le témoignage de cette femme dont le mari a mis un an avant de mourir, dans d’atroce souffrance (à cause de la radioactivité qu’il avait reçu) sont corps ce détériorait à petit feu, si bien qu’à la fin on voyait son squelette. Son corps à été mis dans un cercueil en plomb comme beaucoup d’autre.
Euh , le site est hébergé en Russie maintenant ??
Sur les 7 derniers articles , 5 concernent ce pays .
Je dis ca , je dis rien, mais depuis quelques temps on y va fort quand même , concernant ce pays .
Ben, si tu suis bien les actualités, tu te rendras facilement compte que notre avenir « immédiat » dépend pour beaucoup de la politique étrangère que va adopter la Russie dans les prochains mois !
Nous ne devons plus compter sur nos « pseudo élites », cà, c’est devenu une certitude !
Du moment que l’on « les moutons and co » ne nous rabattent pas les oreilles avec le nain … aucun problème.
Il y a quand une différence entre un escroc qui devrait être en taule et un homme honnête, même si cela ne plaît pas à certains! C’est une réalité!
Et qui nous a évité une guerre, en Syrie. sauvé des vies en Crimée …
Je pense que les russes d’aujourd’hui peuvent très bien aspirer au bonheur mais lui donnent encore généralement une dimension plus vaste que la réussite personnelle. (C’est une tendance et non une généralité absolue). Certes, il y a beaucoup de révélations utiles dans ces extraits. Mais parfois c’est un peu trop démoralisant, comme: « Je n’ai jamais rencontré de gens heureux, jamais, à part ma fille de trois mois… Les Russes ne se préparent pas au Bonheur ». Là il en fait un peu trop, quand même! Je connais plusieurs jeunes couples russes qui ne sont pas dans cet état d’esprit! Aussi on ne saisit pas bien, pour ceux qui ne connaissent pas, l’énorme différence qu’il y a eu tout de même eu entre la période brejnievienne (et celles qui ont suivi) et les périodes précédentes. Si bien que vous pouvez très bien encore rencontrer des russes nostalgiques de l’URSS mais dénonçant avec force les horreurs staliniennes. C’est une peu comme les français qui clament « république » à touts bouts de champ tout en restant conscients (enfin espérons le) que la Terreur qui a suivi 1789 était une abomination.
Pour comprendre ces textes, tu dois conditionner ton raisonnement à l' »esprit » slave qui n’a pas les mêmes référents que nous employons !
A ce sujet, l' »esprit » asiatique nous est encore plus impénétrable !
Pas de problème, je veux bien conditionner mon raisonnement 😉 Mais dans ma remarque j’ai ajouté tout de même de l’observation personnelle pour faire remarquer que, fort heureusement, les Russes commencent à récupérer de ces séquelles et ne voient pas la vie comme l’attente triste de la mort! Bien sûr, chez eux la fête de la Victoire du 9 mai (équivalent de notre 8 mai) est énormément chargée de sens, très respectée, même chez les plus jeunes, et c’est là qu’on voit les traces qu’a laissées la guerre dans chaque famille.
Une phrase de ce texte m’a particulièrement impressionnée par son réalisme car c’est ce que nous vivons tous:
« La quille. On était vingt, on nous a entassé dans un camion et on nous a débarqués à la gare. “Bon, eh bien salut, les gars ! Bonne chance dans le civil !” On est restés plantés là. Au bout d’une demi-heure, une heure, on n’avais toujours pas bougé. On regardais autour de nous. On attendait les ordres. »
Nous sommes tellement devenu habitués à obéir au pouvoir, que sans lui, nous nous sentons perdu !
C’est ce conditionnement que nous devons apprendre à oublier !
Bonjour
Sa m’a fait pensée à mon grand père
Il la fait la guerre aussi (39 45)
Et je me souvient que lorsque j’étais petit je passais mes wd avec lui.
IL était très gentille mais gardait une distance avec moi,c’est bien plus tard que j’ai compris pourquoi.
Ensuite cette guerre fini, elle sais déplacer dans sont foyer et la méchanceté de sa femme s’est exacerber.
Sa ma fait pensé au histoire de mon beau père.
Qui me racontait que sont père aussi a fait la guerre(40 45).
quant il est rentré, il n’était plus le même.
Mon beau père ma dit qu’il ne souriait plus,qu’il était loin malgré sont retour.
J’en ai conclu qu’une guerre, une foi fini, génèrent des dégâts pour plusieurs générations.
Dans les faits il n’y à que des perdants sauf ceux qui la finance.Et dire qu’il veulent recommencé