Présidence de l’Eurogroupe Berlin veut un ministre des Finances

Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble le 3 décembre 2012 à Bruxelles

La préférence de l’Allemagne pour la succession du Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker à la tête de l’Eurogroupe va à un ministre des Finances, a déclaré le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble au journal dominical Bild am Sonntag.

Interrogé sur la possibilité que le ministre français de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici puisse assurer cette fonction à partir de janvier, M. Schäuble n’a pas répondu directement. Mais il a souligné que “le gouvernement allemand est pour qu’il (ce successeur) vienne des rangs des ministres des Finances” de la zone euro.

Il n’y a pas de consensus sur le profil du futur chef de l’Eurogroupe. La logique voudrait que le poste revienne à un ministre des Finances mais pour Vienne, le remplaçant de M. Juncker devrait être, comme lui, un chef d’Etat ou de gouvernement .

La ministre autrichienne des Finances, Maria Fekter, avait ainsi jugé mardi que cela lui permettrait d’assister à la fois aux réunions de l’Eurogroupe et aux sommets européens, comme M. Juncker.

Le nom de M. Moscovici circule depuis plusieurs jours pour remplacer M. Juncker.

Vendredi, le ministre français a déclaré ne pas être officiellement candidat pour l’instant mais n’a pas exclu que son nom puisse émerger de la “réflexion collective”.

“Je ne suis pas candidat aujourd’hui, je ne fais pas campagne aujourd’hui” car ce serait “prématuré”, a-t-il dit, avant d’ajouter que “ça ne signifie pas que la France et moi-même nous désintéressons de la présidence de l’Eurogroupe”.

Le Premier ministre du Luxembourg et président de l’Eurogroupe Jean-Claude Juncker le 29 février 2012 à Bruxelles

Selon une source gouvernementale française, M. Schäuble -un temps candidat lui-même mais qui n’a pas évoqué cette possibilité dans l’entretien accordé dimanche- et M. Juncker ont évoqué une possible nomination de M. Moscovici.

Officiellement Berlin n’a pas pris position sur la question mais on y considère M. Moscovici comme “quelqu’un qui a tout à fait la carrure pour avoir une forte présence au sein de l’Eurogroupe”.

Par ailleurs, interrogé sur le mécanisme unique de supervision bancaire sur lequel les responsables des Finances européens peinent à s’entendre, M. Schäuble a déclaré avoir espoir d’aboutir avant Noël.

“Nous travaillons avec intensité pour réussir à bâtir les bases d’une supervision bancaire avant Noël. C’est pourquoi nous nous rencontrons à nouveau à Bruxelles jeudi”, a-t-il dit. “Ainsi, la mise en place de cette supervision pourra démarrer en 2013”.

Mardi, les ministres des Finances s’étaient séparés sans pouvoir se mettre d’accord mais avaient estimé pouvoir surmonter leurs divergences d’ici le sommet des 13 et 14 décembre.

“Le plus important, c’est qu’aucun doute ne puisse voir le jour sur l’indépendance de la BCE”, la Banque centrale européenne, à laquelle il est prévu de confier la tâche de la supervision bancaire, a dit M. Schäuble.

Berlin est aussi réticent à ce que les nombreuses petites banques allemandes passent sous le giron de la BCE.

Toutefois vendredi, le ministre allemand de l’Economie Philipp Rösler a estimé que l’institution monétaire de Francfort (ouest) devrait aussi avoir la possibilité de s’occuper de petites banques si nécessaire.

Certains aspects de la supervision bancaire européenne devraient rester dans le giron des organes de supervision nationaux, “mais théoriquement la BCE devrait avoir la possibilité d’intervenir quand et où ce serait nécessaire”, avait dit le ministre, évoquant une solution de “compromis”.

Source: Boursorama.com

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