Préparez-vous à payer pour le régime néo-nazi ukrainien…

Le nouveau ministre de la défense ukrainien Stepan Poltorak, ancien commandant de la garde nationale et partisan du « nettoyage ethnique » du Donbass…

Le gaz à destination de l’Ukraine est toujours coupé par l’opérateur russe Gazprom, en attente du règlement de l’ardoise du gouvernement de Kiev qui se monte aujourd’hui à plus de 2.4 milliards d’euros. En l’état actuel, il manquera à l’Ukraine 5 milliards de mètres cubes de gaz pour passer l’hiver.

La dernière rencontre entre les présidents Poutine et Porochenko à Milan a cependant permis de débloquer le litige qui opposait le gouvernement ukrainien au fournisseur russe. Les deux hommes se sont mis d’accord sur un prix « intermédiaire » (jusqu’en mars) de 385  dollars le millier de mètres cubes contre 485 demandés initialement par Gazprom. Problème, cet accord demeure suspendu au paiement de la dette gazière de l’année dernière qui se monte encore à  plus de deux milliards d’euros. En l’absence de règlement, Gazprom ne rouvrira pas le robinet, ce qui risque de plonger non seulement l’Ukraine, mais également les Balkans, dans une crise énergétique en plein hiver, comme ce fut le cas en 2009.

Selon Vladimir Chizhov, l’ambassadeur de la Russie auprès de l’UE, Kiev attend que « l’aide internationale » règle sa facture, en menaçant une fois de plus de prendre les pays de l’UE en otage, en pompant illégalement le gaz russe transitant sur son territoire.

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a en effet déclaré le 16 octobre qu’il pourrait « y avoir des problèmes en ce qui concerne les livraisons de gaz russe vers l’Europe » et que l’Ukraine ne pouvait pas « garantir le transit ininterrompu du gaz russe vers l’Europe dans le cadre du contrat de transit actuel », ce qui revient à dire que l’Ukraine  se donne le droit de voler le gaz  destiné aux européens…

Second problème, l’Ukraine est un état en faillite, qui n’a même plus les moyens de continuer la guerre et compte pour cela sur l’aide internationale. Cependant, son statut d’état fantoche aux mains de Washington et de l’OTAN lui a permis de récolter une multitude de prêts des alliés des états-unis et des institutions internationales. Petit tour non exhaustif de tous les généreux donateurs :

La Banque Mondiale a débloqué une aide d’un total de 3.5 milliards de dollars pour soutenir l’économie ukrainienne.

750 millions ont été débloqués au moi de mai pour la « politique de développement ». Il s’agit officiellement d’améliorer l’efficacité des réseaux de chauffage (ça tombe bien !) et des infrastructures urbaines, notamment de distribution d’eau.

500 millions ont étés débloqués en août à destination du secteur bancaire. En contrepartie, la Banque Mondiale « aidera » Kiev à réformer son secteur bancaire, il est notamment prévu d’organiser un vaste audit.

 Le FMI a prévu de débloquer 17 milliards d’euros en échange de « réformes structurelles ».

La contrepartie de l’aide financière du FMI a consisté en un vaste plan de privatisation du secteur énergétique ainsi qu’à une réduction de la dépense publique et une baisse des pensions des fonctionnaires. Le gouvernement ukrainien compte vendre 164 entreprises d’ici un an, principalement dans les domaines énergétiques et sidérurgiques, ainsi que dans l’agro-alimentaire, les rares secteurs économiquement viables de l’économie ukrainienne vont ainsi passer aux mains d’oligarques ou de fonds d’investissements US.

Le gouvernement a également mis en place une hausse de la taxe sur le gaz de l’ordre de 50%.

L’Ukraine a reçu 3,2 milliards de dollars du crédit promis par le FMI début mai et 1,39 milliard de dollars début septembre. Le Fonds Monétaire va également débloquer une nouvelle tranche d’aide de 2.7 milliards d’ici la fin de l’année. Cependant, le directeur Europe du FMI Paul Thomsen a dors et déjà noté que l’Ukraine pourrait avoir besoin d’une « aide financière supplémentaire » qui pourrait se monter à « 19 milliards US en cas d’un scénario défavorable et de la poursuite de combats dans l’est du pays en 2015 ». Le scénario économique défavorable est déjà acquis : le Fonds prévoit en effet une chute du PIB de 6.5% cette année et une inflation à 19%. Quant à la poursuite des combats, tout dépend des subventions occidentales, cela semble donc en bonne voie…

L’Union Européenne, par l’intermédiaire de la commission, a adopté un programme d’aide de 11 milliards d’euros au mois de mars.

3 milliards d’euros proviennent directement du budget de l’UE (et donc de vos impôts, youpiii), les 8 autres proviennent de la Banque Européenne d’Investissement ( c’est le moment d’investir en Ukraine…) et de la Banque Européenne pour la Reconstruction et le Développement.

A cela il faut ajouter 250 millions d’aide non remboursable à l’Ukraine (c’est cadeau !) destinés à « soutenir les nouvelles autorités de ce pays et à encourager les réformes ». C’est vrai que les néo-nazis de Svoboda se sentent de plus en plus seuls, ils sauront apprécier ce geste venant de véritables démocrates…

L’Allemagne a débloqué 525 millions d’euros afin de soutenir l’économie ukrainienne.

Selon le communiqué de la présidence ukrainienne, « l’Allemagne débloque 25 millions d’euros pour la construction de logements pour les personnes déplacées à l’intérieur du pays ainsi qu’un crédit de 500 millions d’euros destiné à restaurer l’infrastructure du Donbass« .

Oui, vous avez bien lu, l’Allemagne a débloqué 500 millions d’euros pour « rénover l’infrastructure du Donbass » (détruite par l’armée ukrainienne elle-même…) alors que cette région ne fait plus partie de l’Ukraine et n’en fera vraisemblablement plus jamais parti. De toute évidence cet argent ne peut que finir dans la poche des oligarques…

Le Japon a octroyé fin août 100 millions de dollars d’aide « macrofinancière »

L’aide « macrofinancière » est en réalité tout simplement destinée à éviter le défaut de paiement, mais « macrofinancière » ça fait tout de suite plus sérieux…

Les états-unis ont octroyé 290 millions de dollars d’aide et des « garanties financières » pour un montant d’1 milliard

C’est plutôt chiche alors qu’il s’agit des parrains du Maïdan, ils se sont cependant rattrapés par l’intermédiaire du FMI…

Fin septembre, Barack Obama a annoncé une rallonge de 25 millions de dollars, destiné à « couvrir la livraison d’équipements militaires et l’entraînement des forces armées ukrainiennes par le département de la Défense (5 M USD), ainsi que l’octroi d’aide non-létale provenant d’autres départements et institutions ». Voilà du concret.

Enfin, l’OTAN a prévu d’accorder 15 millions d’aide

« Selon M.Rasmussen, l’Alliance aidera Kiev à renforcer ses forces de sécurité dans les domaines de la cybersécurité, de la logistique, du commandement, du contrôle, des communications, ainsi que de la réhabilitation des soldats blessés dans les combats. »

Il faudra cependant expliquer à M Rasmussen qu’on ne « réhabilite » pas les soldats, on les soigne, à la rigueur…

Bon là, vous vous dites, ça fait beaucoup pour soutenir un gouvernement composé moitié d’oligarques corrompus, moitié de néo-nazis (en exagérant à peine). Mais rassurez-vous, tout ce pognon, ce n’est déjà pas assez :

L’Ukraine a besoin de beaucoup plus d’argent que l’Occident ne l’a promis, et 30 milliards de dollars d’assistance occidentale ne suffiront évidemment pas à Kiev, a estimé samedi le chef de la diplomatie ukrainienne Pavel Klimkine.

Le président Porochenko a lancé un vaste plan de modernisation de l’armée sur la période 2015/2017 pour un montant de 3 milliards d’euros. Cette somme (rappelez-vous, c’est en partie votre argent) devra servir à « moderniser, acheter et livrer à l’armée des avions, des hélicoptères, des navires de combats et des vedettes, et là, il ne s’agit que d’un modeste début ».

Rappelons ici que la guerre menée par l’armée ukrainienne dans le Donbass a fait plus de 3700 victimes civiles. 900 000 personnes auraient fuit les zones de combats selon l’ONU. Au 24 septembre,  390 000 réfugiés ukrainiens étaient enregistrés sur le territoire de la Russie.

Cependant, cela n’arrête pas nos « amis démocrates » à Kiev qui ont nommé le 14 octobre comme nouveau ministre de la défense le général Stepan Poltorak, qui a commandé les six derniers mois la garde nationale ukrainienne, principalement composée des néo-nazis de Secteur Droit, et qui s’est entre autre livrée à des exécutions de masse et probablement à du trafic d’organes… Selon RIA Novosti, les « observateurs indépendants estiment que Poltorak est un partisan convaincu des mesures militaires et policières draconiennes de nettoyage ethnique du Donbass et que sa nomination au poste de ministre de la défense signifie que Kiev est prêt à poursuivre la guerre dans le sud-est en appliquant la tactique de la «terre brûlée ».

Cela se fera donc avec notre argent.

Mieux (ou plutôt, pire), Stepan Poltorak a rencontré  le sous-secrétaire britannique aux Affaires étrangères Simon Fraser mi octobre pour l’informer des types d’aide dont l’armée ukrainienne avait besoin. Ce dernier l’a assuré que « le gouvernement britannique était prêt à apporter un concours multiforme à l’armée ukrainienne ».

Guillaume Borel pour les moutons enragés

4 Commentaires

  1. BIENTÔT L’HIVER. Ukraine: Kiev, aux abois, demande (encore) 2 milliards à l’Europe.

    http://allainjules.com/2014/10/21/bientot-lhiver-ukraine-kiev-aux-abois-demande-encore-2-millions-a-leurope/

  2. Qui a écrit cet article ?

    Les milliards débloqués sont de la dette et donc de l’esclavage.
    « Le FMI a prévu de débloquer 17 milliards d’euros en échange de « réformes structurelles ». »
    Ça veut dire que l’Ukraine va être dépecée et perdre sa souveraineté économique, et je ne parle pas de sa future adhésion à l’UE.
    L’Ukraine va donc entrer de plein pied et à marche forcée dans la mondialisation la plus débridée.

    Il n’y a rien de Néo Nazi dans ce programme hélas.

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