En 2015, la dette publique de la zone euro devrait frôler 100 % du PIB, auxquels il faut ajouter l’endettement caché, c’est-à-dire la partie non financée du coût du vieillissement de la population. En un an, les dettes publiques européennes ont augmenté de 400 milliards d’euros et, depuis 2007, de 3.000 milliards d’euros ! Les critères de Maastricht ayant fixé le seuil d’une dette publique supportable à 60 % du PIB, cela signifie que l’excédent de la dette publique européenne atteint aussi 3.000 milliards d’euros, soit l’équivalent du PIB allemand. C’est insupportable.
La question n’est plus de savoir si les Etats de la zone euro sont en défaut : la plupart le sont, dans la mesure où le poids des dettes publiques n’est plus transposable dans le futur. Ce n’est pas la dette en tant que telle qui importe, mais sa cohérence avec la prospérité et les revenus futurs. Or la dette publique ne bénéficie plus en rien aux générations futures, alors que le remboursement est mis à leur charge. Cette dette ne finance d’ailleurs plus des investissements mais des transferts sociaux. Au surplus, comment expliquer qu’une crise de l’endettement se règle à coups de rigueur budgétaire et de chômage, c’est-à-dire au détriment de ceux qui devront la rembourser ?
Le modèle d’Etat providence par endettement constitue la racine de cette situation. La dette publique s’est aussi enflammée à cause de la crise économique et des sauvetages bancaires. Elle est aussi alourdie par l’absence de croissance économique, tandis que la monnaie unique a fourni à tous les Etats européens qui l’ont adoptée des conditions d’emprunt allemandes, c’est-à-dire anormalement basses.
Comment sortirons-nous de ce piège infernal ? Nombreux sont ceux qui invoquent la sortie « par le haut et par l’extérieur » de l’endettement public, c’est-à-dire par la croissance (qui diminue le poids relatif de la dette publique) ou par l’inflation (qui dilue la valeur de la dette). Malheureusement, il n’y a pas de croissance et l’obstination politique allemande écarte l’inflation, alors que cette orientation est poursuivie par les Etats-Unis, l’Angleterre et le Japon.
Sans inflation, nous sortirons de cette crise d’endettement public « par le bas et par l’intérieur », c’est-à-dire par une diminution du pouvoir d’achat de la monnaie elle-même. Seuls les pays qui ont eu des monnaies de réserve mondiales (l’Angleterre au début du XX e siècle, les Etats-Unis actuellement) peuvent se permettre d’imposer leur dette publique au reste du monde. Avec une monnaie adolescente, l’Europe est loin d’être dans cette posture.
Concrètement, si l’absence d’accès aux marchés financiers de certains pays du sud de l’Europe se confirme, il faudra alors se préparer à un effacement des dettes. Ce ne sera pas un défaut généralisé de la dette européenne, mais des dissolutions et compensations nationales de dettes. Il s’agira de défauts « internes », comme la Russie l’a effectué en 1998 sous forme d’un probable rééchelonnement (c’est-à-dire d’une élongation forcée des maturités) des dettes publiques avec un allongement simultané des engagements vis-à-vis des assurés et pensionnés (les capitaux se transformant en rentes, etc.).
Ce scénario d’effacement des dettes n’est plus de la science-fiction car de nombreux indices sont décelables. Parmi ces derniers, les dettes publiques ont re-migré vers leur pays d’origine (la dette publique portugaise a été rachetée par des banques portugaises, etc.). Les transferts financiers du nord vers le sud ont été parcimonieux, tandis que l’idée d’eurobonds a été écartée. Cela rejoint la logique allemande, qui veut que les dettes d’un pays soient strictement financées par l’épargne domestique.
En conclusion, nous longeons les abîmes de grands chocs socio-économiques. Il faut cesser d’entretenir de pathétiques illusions sur l’attrition naturelle des dettes publiques par une croissance qu’on ne voit pas. Au sud de l’Europe, il est naïf d’imaginer que la monnaie, les dépôts bancaires et les réserves d’assurance garderont un pouvoir d’achat stabilisé alors que leur contrepartie se trouve dans des dettes publiques impayables.
Bruno Colmant
Bruno Colmant est professeur à l’université de Louvain, membre de l’Académie royale de Belgique
Source: lesechos.fr
Ce Monsieur Colmant doit être un grand optimiste pour croire que le système économique mondial actuel pourra durer encore jusqu’en 2015…
Mais si cela est le cas, tant mieux.
Cela nous laissera un peu plus de temps pour nous organiser afin de nous retirer de ce système devenu fou que l’on nous impose.
« La sociéte ne veut pas de nous ! Qu’elle se rassure, nous ne voulons pas d’elle ! » Coluche (ou a peu prés…)
Ce type doit être, du point de vue écomique belge, ce que BHL est pour la politique étrangère en France.Il suffit de jeter un oeil sur son pédigrée.
Bien vu Fenrir
Allez, l’enfumage continue, moi j’ai aperçu un écureil en survêtement bleu ce matin dans mon jardin….. pauvre france ! enfin un p’tit coucou à tous les moutons d’aquitaine, notre repas de ce week-end dans le périgord était vraiment sympa, on a bien blâblâté et rigolé et un peu bu aussi, par ces temps ci on a besoin de décompresser, et j’en referai volontiers un autre, fenrir, fantômette, karl, fanette des landes et laurie, c’était vraiment agréables de discuter et d’échanger avec vous tous, j’espère juste que la prochaine fois nous serons plus nombreux, et qu’il y aura de plus en plus de moutons enragés à venir nous rejoindre,
eclipse
Depuis plusieurs années les BRICS travaillent à mettre en place un nouveau système financier garanti par des métaux précieux. Il y aura un basculement vers ce système vers la fin de l’année après la sortie des USA de la FED le 8 octobre.
Voir certains plans dans le Grand Changement à :
http://changera.blogspot.fr
Toutes les dettes des états seront annulées, ils utilisent le terme « Reset » qui en informatique veux dire remettre les compteurs à zéro ! Mais c’est pas comme expliqué dans l’article au dessus !