Ô comble de l’ironie: ‘les banques chypriotes vont tomber entre les mains des oligarques russes’

Des représentants de la troïka composée de la Commission européenne, de la Banque Centrale Européenne et Fonds Monétaire International sont actuellement dans la capitale de Chypre, Nicosie, pour étudier les progrès réalisés dans la mise en œuvre du plan de sauvetage de 10 milliards d’euros qui a été accordé au mois de mars dernier. Mais le mot progrès pourrait ne pas convenir à la situation, compte tenu que selon le cabinet de consultance Ernst & Young, l’économie chypriote devrait se contracter de plus de 10% cette année, alors que les experts de la troïka avaient tablé sur une contraction de 8,7%. En outre, ce recul économique devrait se poursuivre jusqu’en 2016, indique le Wall Street Journal.

Mais cette contraction plus grave que prévue n’est pas la seule angoisse des représentants de la troïka. Ils découvrent en effet les effets inattendues des clauses du plan de sauvetage original qui a été décidé à Chypre pour la première fois depuis le début de la crise. Dans ce programme, les créanciers des banques et les déposants disposant de dépôts supérieurs à 100.000 euros, et non les contribuables, ont été directement mis à contribution pour régler les dettes des banques en difficultés. Des données concernant les dépôts des banques chypriotes avaient révélé qu’environ la moitié des dépôts en compte étaient détenus par des clients étrangers non européens, des oligarques russes pour la plupart. La répugnance à l’idée de solliciter les contribuables européens pour sauver les actifs de ces déposants étrangers avait été directement à l’origine de cette nouvelle méthode de sauvetage du secteur bancaire, d’autant que l’on soupçonnait que leur argent, provenant d’activités délictuelles ou d’opérations de blanchiment, était secrètement détenu à Chypre.

Les conditions du plan de sauvetage ont donc prévu la fermeture de la seconde plus grande banque chypriote, Cyprus Popular. La plus grande banque du pays, Bank of Cyprus, sera quant à elle drastiquement réduite. Ses clients qui y avaient des comptes garnis d’encours supérieurs à 100.000 euros recevront en échange partiel des actions de la banque, mais ils ne savent pas encore jusqu’à quelle hauteur, et ils ne savent donc toujours pas combien d’argent ils vont perdre. Ils pourraient être fixés sur leur sort la semaine prochaine.

Cependant, une grande partie de ces déposants sont les fameux oligarques russes, qui vont donc recevoir en compensation de leur avoirs conséquents des actions de la Bank of Cyprus. « Tout en protestant qu’elle ne voulait pas aider les oligarques, les soupçonnant de blanchiment d’argent et d’autres pratiques douteuses, la zone euro est parvenue à leur remettre une grande partie des actions de la plus grande banque d’un Etat membre », écrit le Wall Street Journal.

« La première assemblée générale annuelle de la banque sera intéressante », commente Marios Clerides, le directeur général de la Hellenic Bank. L’assemblée devrait se tenir en septembre, et selon des sources du journal, 2 ou 3 gros cabinets  d’avocats seraient en train de se préparer à représenter leurs clients russes.

Source: express.be

4 Commentaires

  1. « Ils découvrent en effet les effets inattendues ».

    INATTENDUES!!!?????

    Alors là, soit ils sont très très cons, soit ils nous prennent pour des cons,….ou peut-être bien les deux!

    • Bien résumé 🙂
      Et belle opération de blanchiment, parfaitement légale en plus : Echanger des fonds d’origine douteuse contre des actions d’une banque avec la bénédiction du FMI, de la BCE, de l’UE … Le top.

    • en tout cas c’est poutine qui doit se fendre la gueule . c’est a ne plus rien y comprendre .
      trop fort la mafia Russe . sans rien faire ils vont se payer les banques de chypre ; mort de rire .

  2. Quelle surprise !

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