Arnaud Montebourg: Sinistre Pantin du redressement productif du gaz de schiste….

Monsieur le Sinistre réfléchissez ! ça changera un peu, votre rêve n’est pas le notre….

Il y a le serpent de mer : de temps en temps, il sort la tête de l’eau. Il y a le serpent de terre : on l’appelle « gaz de schiste ». Il nous siffle aux oreilles de façon récurrente. En France, il a une bouche : celle de notre ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.

Delphine Batho s’est fait virer du ministère de l’Écologie parce qu’elle en contestait le budget. À intervalles réguliers, Arnaud Montebourg interpelle les médias pour leur dire l’exact contraire de la ligne officielle du gouvernement sur la question des gaz de schiste : et il est toujours en fonction. Preuve, primo, qu’il pèse politiquement plus lourd que Batho ; et, secundo, que le président de la République et son Premier ministre ne tiennent pas, en le faisant partir, à injurier l’avenir de leurs relations avec les grands groupes pétroliers et gaziers.   

Arnaud Montebourg est revenu à la charge en demandant qu’un organisme public (« public » pour caresser le Parti communiste et le Front de gauche) soit chargé de la mise en exploitation des hydrocarbures « non-conventionnels » profonds, dès lors qu’on aura découvert une méthode « écologique » pour les récupérer.

Dans ce genre d’activité, une « méthode écologique » n’est pas une pompe à Shadocks, mais un oxymore. Une contradiction dans les termes. Chacun sait que, pour faire remonter de 1 000 ou 2 000 mètres de profondeur des gaz ou des huiles contenus sous forme de microgouttelettes ou de microbulles dans une roche dure, il n’existe aucun autre procédé que celui qui consiste à fracturer le minéral. À la fissurer à coups d’explosions aquatiques. Et à pomper les combustibles en empêchant les tuyaux de s’obturer, c’est-à-dire en y injectant d’énormes quantités d’eau chaude (bonjour la consommation d’énergie !), additionnée de produits chimiques du genre Destop ou Karsher, sans oublier des antibiotiques contre les bactéries qui ont une fâcheuse tendance à faire bouchon.

Pollution des nappes phréatiques et bulles de méthane au robinet !

Arnaud Montebourg sait tout cela, bien sûr. Ses conseillers en écologie le lui disent.

Mais, dans le bureau d’à côté, les lobbyistes du pétrole affirment le contraire. Ils ont quasiment la solution, prétendent-ils. Ils feront tout pour ne rien saccager, ils le promettent, vous les connaissez : ils incarnent l’honnêteté même… « Allez, monsieur le ministre : signez là ! Faites abolir cette absurde loi Jacob qui, en France, nous empêche de faire de la bonne recherche, de mettre du carburant dans les pompes ou du gaz dans les tuyaux, de redresser les comptes de la Nation et de relancer cette satanée croissance ! »

Au moment même où Montebourg réclame haut et fort la liberté de forer pour les multinationales de la tête de puits, le débat rebondit ailleurs. Les gaz et les huiles de schiste existent-ils vraiment, et dans des quantités aussi formidables qu’on l’entend dire ? Pas si sûr ! Les estimations sur lesquelles les acteurs et les commentateurs s’appuient, émanent d’un seul et unique organisme : l’United States Energy Information Administration (USEIA), qui nous raconte ce qu’il veut, et qui probablement nous abreuve d’autant d’intox que d’infos.

 

Selon l’USEIA, les réserves disponibles, dans cent trente-sept gisements appartenant à quarante et un pays, atteindraient 345 milliards de barils pour l’huile et 207 000 milliards de mètres cubes pour le gaz. Les principaux pays producteurs pourraient être la Chine, les États-Unis, l’Argentine, la Russie, l’Algérie, le Canada et le Mexique. La France viendrait assez loin dans le peloton : ses réserves potentielles, naguère estimées à 5 100 milliards de mètres cubes de gaz, ne seraient que 3 900 milliards, avec une grosse décote pour le bassin du Sud-Est. Mêmes déboires pour la Pologne, où certains y ont cru, où l’on a foré une quarantaine de puits, où les grandes compagnies ont montré à quel point elles sont capables de dévaster les campagnes – et d’où, à l’instar d’Exxon-Mobil, elles sont déjà en train de se carapater…

Chiffres bidonnés, réserves rêvées, fric à tous les étages mais saccages et pollutions bien réels : telle est, en résumé, est notre société du développement productif et des hydrocarbures réunis. Arnaud Montebourg s’en fait l’avocat. Mettons qu’il en incarne une caricature à l’encre rose…

Comme, de surcroît, il oublie systématiquement de rappeler qu’en brûlant, les hydrocarbures fabriquent du gaz carbonique, lequel réchauffe le climat de la planète, j’aimerais que cet ami du gaz et des gaziers, ce champion du pétrole et des pétroliers, reçoive ici ma modeste contribution à sa gloire : en vertu des pouvoirs qui me sont conférés, je le nomme ministre d’État du Réchauffement gaz-de-schiste.

 

Un article publié par yves-paccalet.fr et relayé par Zomeland pour SOS-planete

 

Yves Paccalet, l’homme qui n’a pas la langue dans sa poche !

11 Commentaires

  1. C’est de tous les noms d’oiseau qu’il mérite. Que je te bourre la gueule de gaz n’est ce pas mon te bourre.
    En suisse allemande à St Gall le forage qui recherche à 4000m que la géothermie a provoqué un tremblement de terre de 3,6R et là ils ont arrêté mais ça va continuer. Bonjour les dégâts occasionnés aux immeubles et personne vous indemnise et le sommet c’est que ce qu’ils percent peut se transformer en une véritable bombe, ils veulent chauffer toute une ville, ok, mais peut-être qu’ils vont la vider de ses habitants.
    Alors Bombedebourg minez bien la France.

  2. Qu’attendre d’autre d’un président normal qu’il fasse semblant de s’opposer aux gaz de schiste tout en laissant ses ministres et l’Europe les imposer ? Les sorties de Montebourg permettent à Flamby de jouer les protecteurs de l’environnement, tout en ménageant le MEDEF et les pétroliers. C’est pour cela qu’il est encore au gouvernement et que Batho a été démissionnée.

  3. tous ces milliards leur font perdre la tête !!! ces gens tueraient père et mère pour être encore plus riche !!! c’est à vomir !!!

  4. Hello,

    Enfin de retour, voyage tourmenté hier soir, Heathrow sous orage, Brussels Airport idem ! Brrrr. Enfin arrivé les pieds dans l’eau mais arrivé à bon port (bon jeu de mot !).

    Sur le sujet, la poudre au yeux jetée par les analystes soudoyés par les grandes compagnies gazières.
    http://translate.google.be/translate?hl=fr&sl=en&u=http://www.guardian.co.uk/environment/shale-gas&prev=/search%3Fq%3Dshale%2Bgas%26biw%3D1920%26bih%3D920
    Jusqu’où ils peuvent aller pour assouvir leur délire ! Face à la contestation.
    http://static.guim.co.uk/sys-images/Guardian/Pix/pictures/2013/7/27/1374938702857/Police-escort-a-lorry-con-010.jpg

  5. A d M bosse pour les U.S il a été formaté « Young Leader » … no comment.

  6. Bonjour
    Alors, petite précision il ne s’agit de l’useia, mais bien de l’EIA (http://www.eia.gov/), je ne sais pas où Yves Paccalet a été chercher ça. Yves Paccalet que j’apprécie énormément par ailleurs et dont j’ai lu un livre que je recommande chaudement d’ailleurs, l’humanité disparaîtra bon débarras http://amzn.to/18GFLev). Il y aborde pas mal de problèmes, et parle aussi du pétrole de la page 115 à la page 122, voici ce que j’ai souligné: le pétrole, comme l’eau fera couler le sang… Une chose est claire: les courbes de production et de consommation des hydrocarbures se croisent. L’une décline, l’autre grimpe… En parlant des schistes, il écrit ceci: il faut savoir que tous ces produits de substitution du pétrole nécessitent des traitements destructeurs…

  7. Tout cela est lié à l’absence d’un débat scientificopolitique sur les options énergétiques à promouvoir pour un avenir proche.
    Les verts ne veulent pas de nucléaire, mais pas non plus de pollution de pétrole qui arrive d’ailleurs à sa fin vu l.épuisement des réserves. Ils ne veulent pas non plus les gaz liés à la combustion du charbon. Ils veulent des énergies renouvelables, mais surtout pas des éoliennes qui tuent quelques moineaux et qui polluent l’espace sonore, sans compter les riverains qui se plaignent d’une pollution visuelle. Ils veulent des panneaux solaires, mais la facture à payer et tellement lourde, qu’il vaut mieux être dans l’opposition pour laisser le soin à la majorité d’en prendre la responsabilité. Le schmilblic n’avance pas car les partis politiques ont besoin des voix des verts. Ils se gardent donc bien de prendre des décisions concernant une politique énergétique basée sur des réalités scientifiques concernant les réserves d’énergie et leur substitution sur d’autres moyens de production.
    Ne serai-ce que de prendre la décision d’utiliser l’éolien pour fabriquer de l’hydrogène pour les voitures plutôt que de se servir de cette électricité dans le réseau électrique en sachant que son caractère de production aléatoire est un facteur très perturbateur pour la stabilité du réseau.

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