Le professeur Ahmed Bensaâda dénude les officines qui instrumentalisent les ONG; une nouvelle démarche consiste à faire changer les régimes par des «leviers» endogènes. Partagez ! Volti
******
Par Hocine NEFFAH pour l’Expression
Un nouvel éclairage à propos des médias-mensonges qui excellent dans la propagation des impostures quant à la démocratisation des pays dont «la démocratie» et «les droits de l’homme» ne sont pas standardisés à leur guise et tels que les souhaitent leurs mentors et qui se dissimulent derrière les fallacieuses et fumeuses organisations non gouvernementales. Dans ce sens, le professeur Ahmed Bensaâda, spécialiste des «printemps arabes» et les officines qui sont derrière, apporte de nouveaux éclairages via une recherche rigoureuse et sans ambages quant à cette nébuleuse qui se cache derrière une connotation somme toute hypocrite et nuisible à la fois, à savoir les organisations non gouvernementales (ONG).
Le professeur Ahmed Bensaâda a situé l’enjeu par rapport à cette nébuleuse en soulignant à ce propos que «bien que leur genèse soit beaucoup plus ancienne, les entités regroupées sous le vocable d’organisations non gouvernementales (ONG) ont eu un essor fulgurant dans les années 80 et 90 du siècle dernier et leurs domaines d’intervention se sont diversifiés: urgence humanitaire, alimentation, droits de l’homme ou environnement», a-t-il soutenu dans sa dernière contribution qui a bénéficié d’une large publication dans des revues d’envergure internationale.
Cela n’a pas été de bon augure pour certaines officines qui ne trouvent pas ce travail à leur encontre comme prolongement de leurs sbires dans les pays dont l’approche «printaniste» n’a pas pu s’introduire et se réaliser même si ces officines ne veulent pas lâcher prise en maintenant leur entreprise perfide en recourant à ces organisations satellites sous le fallacieux intitulé d’«ONG».
Dans ce sillage, les ONG sont considérées selon le professeur Ahmed Bensaâda comme «un puissant levier du soft power. Elles sont utilisées par les grandes puissances pour «ouvrir» les sociétés dans le sens de «l’Open Society de Soros», et d’ajouter «elles sont aussi utilisées pour casser les Etats-nations qui s’opposent au diktat des grandes puissances», a précisé le professeur Ahmed Bensaâda au quotidien L’Expression. Le travail de recherche réalisé par Bensaâda axe son intérêt sur le rôle des ONG qui ont été à l’origine un instrument pour imposer le modèle néolibéral, mais aujourd’hui, il a dépassé cette logique en consacrant une approche qui consiste à faire asseoir un «processus» qui s’appelle «régime-change», c’est une démarche qui se veut comme une action dont l’objectif est de détruire les Etats qui n’obéissent pas et qui ne se reconnaissent pas dans cette approche néocolonialiste et de diktat et d’hégémonie qu’exercent les puissances en mal de repositionnement géostratégique.
Le régime-change est une nouvelle démarche qui consiste à faire changer les régimes par des «leviers» endogènes, c’est-à-dire par le biais des semblants représentants des ONG dans les pays qui rejettent les desiderata et le diktat des puissances étrangères. C’est là où le vocable de l’«ongisation» prend tout son sens dans la perspective de faciliter la tâche aux organisations inféodées aux officines et laboratoires mères pour passer à l’action dans le but de fragiliser l’Etat national et ses institutions par tous les moyens de la propagande, que ce soit au plan médiatique à travers des chaînes de télévision, les réseaux sociaux ou par leurs organisations satellites qui exercent à l’intérieur du pays concerné.
D’ailleurs, dans ce registre, l’auteur Ahmed Bensaâda a expliqué amplement le processus de cette ongisation rampante et déferlante en indiquant que «à cause des politiques d’austérité et de réduction des dépenses publiques, les gouvernements se sont tournés vers les ONG pour fournir des services à bas prix, services qu’ils assuraient naguère dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de la culture, etc». Abondant dans ce sens, l’écrivaine indienne Arundhati Roy précise que les ONG distribuent «au compte-gouttes, sous forme d’aide ou de bénévolat, ce à quoi les gens devraient normalement avoir droit». Ce qui amène certains spécialistes à qualifier les ONG de «cheval de Troie du néolibéralisme», a-t-il précisé.
Bonjour les moutons pas tondus. Excellent papier. Un très bon livre sur le sujet : « Le livre noir des ONG » de Julien Teil, aux éditions Kontre Kulture. Quand on a lu cela on peut marcher sans avoir peur de mettre un pied dans la merde, puisque la merde nous submerge déjà.