Personne ne sait avec certitude à quoi ressemblera le monde, lorsque nos enfants seront grands. Les fulgurantes évolutions du numérique et de l’Intelligence artificielle risquent en tout cas d’y jouer un rôle majeur, et l’école ne les y prépare pas. Les initier à l’informatique tout en les protégeant des écrans est le double pari d’Amélia, fondatrice des ateliers pédagogiques Colori. Cette ancienne directrice marketing de Numa, lectrice d’Usbek & Rica, explique dans ce texte de contribution pourquoi elle appelle à un « état d’urgence éducatif ».
Jules, c’est mon fils. Moi, je suis sa maman, Amélia. J’ai décidé d’offrir à mon enfant la possibilité d’apprendre à coder, dès 3 ans. Comme beaucoup de parents, je me demande souvent comment préparer ce petit bonhomme à devenir grand.
Un adulte solide, qui soit outillé pour comprendre le monde qui l’entoure, qui soit empathique et sache collaborer, qui soit capable d’évoluer et de s’adapter. Qui soit heureux avant tout.
« Les plus gentils d’entre nous seront nourris par l’Intelligence Artificielle comme nous nourrissons nos labradors »
Pardonnez-moi ce poncif, mais les transformations que nous vivons aujourd’hui sont troublantes pour nous autres parents. Il semblerait que nous soyons au beau milieu d’une révolution que nul ne maîtrise ni ne comprend vraiment. Google, en toute simplicité, veut éradiquer la mort. Facebook annonce en souriant son projet de connection de nos cerveaux à un système informatique, et ce dès 2019. Et Elon Musk prépare tranquillement ses prochaines vacances sur Mars. Ce dernier a tout de même la sympathie de nous prévenir : « Les plus gentils d’entre nous seront nourris par l’Intelligence Artificielle comme nous nourrissons nos labradors », dit-il dans le dernier livre de Laurent Alexandre, La Guerre des Intelligences (Editions Lattès, 2017).
État d’urgence éducatif
Sont-ils devenus fous ? Peut-être. Mais il n’est à vrai dire pas nécessaire de prédire le futur, des changements radicaux sont déjà à l’oeuvre. DeepMind de Google a battu le plus grand joueur du monde au jeu de Go et l’Intelligence artificielle trouve de nouvelles exoplanètes !
Comme quelques autres, je suis convaincue que les professionnels de l’éducation et les parents, ont un rôle majeur à jouer. Nos petits cerveaux seront demain aux manettes, pourvu qu’ils puissent les avoir bien en main car les enjeux des prochaines années sont de taille pour l’humanité ! Nécessairement, l’éducation est un levier qu’il nous faut considérer avec la plus grande attention. Laurent Alexandre va jusqu’à demander un « état d’urgence éducatif », afin de remettre à plat le système éducatif français, qui n’est plus adapté aux urgences de notre siècle.
Quelle éducation pour demain ?
Comme le note le brillant Yuval Noah Harari, dans son livre magistral Homo Deus (oui je l’aime beaucoup), le paysan chinois qui vivait en 1017 savait pertinemment à quoi ressemblerait la Chine 100 ans plus tard. Les enseignements à transmettre à ses enfants lui étaient évidents. Il apprenait à ses fils le métier que son père lui avait appris, et à ses filles à se soumettre à l’autorité paternelle puis maritale. Mais nous autres, paysans modernes de cette planète chancelante, que savons-nous du monde de 2117 ? La seule certitude, si notre espèce survit au cataclysme écologique qui lui pend au nez, réside dans la poursuite de cet envahissement technologique.
Devant ce constat, il me paraît crucial que nos enfants deviennent des adultes capables de comprendre les grands enjeux de leurs sociétés voire d’inventer des solutions inattendues et de rester en maîtrise de ces Intelligences artificielles, robots et autres machines. Leurs progrès fulgurants s’avèrent de plus en plus menaçants, avouons-le.
Lire, écrire, compter, coder, énumèrent en titre de leur ouvrage Frédéric Bardeau et Nicolas Danet (Broché, 2014). Non, il ne s’agit pas d’être tous développeurs demain et de « pisser du code ». Il s’agit de mieux comprendre pour mieux maîtriser.
3 ans, c’est le bon âge
Ok, mais pourquoi commencer si tôt me direz-vous ?
Maria Montessori a identifié que l’enfant qui se situe dans une période sensible, apprend avec aisance. L’apprentissage est même source d’une grande satisfaction pour lui. Il se nourrit d’un savoir que sa nature réclame. Le langage par exemple, est une période sensible qui dure de 0 à 6 ans. Bien sûr, il sera toujours possible d’apprendre une nouvelle langue après 6 ans, mais sa maîtrise ne sera jamais aussi parfaite que celle de la langue maternelle, apprise dès la naissance, voire in utero.
Et si lui donner à cet âge les clés du langage technologique, certes différent du langage humain, lui permettait tout de même d’en maîtriser les subtilités plus tard ?
Kimberly Smith, chercheuse au MIT sur les leviers d’apprentissage du code aux enfants, relate dans sa thèse une étude publiée en 2007 dans le Journal of research in childhood education. Cette expérimentation réalisée au sein d’un lycée privé américain a montré que les élèves qui avaient assisté à un programme Montessori de trois à onze ans, obtenaient des résultats significativement plus élevés en mathématiques et en sciences que les autres élèves de la même école qui n’avaient pas suivi ce programme Montessori. Nous pourrions escompter les mêmes résultats pour l’apprentissage du code.
La technologie au sens large fait dorénavant partie de la culture à transmettre à nos enfants, au même titre que les rois de France ou que les capitales du monde
Par ailleurs, même si ces bambins ne seront pas tous développeurs demain, introduire l’informatique et la technologie à des enfants très jeunes pourrait être une solution au problème du déséquilibre homme / femme énorme qui existe dans ces métiers. À ces âges, le déterminisme n’est pas encore trop à l’oeuvre.
Et de toute évidence, la technologie au sens large fait dorénavant partie de la culture de notre civilisation, à transmettre à nos enfants, au même titre que les rois de France ou que les capitales du monde.
Pour conclure sur les bienfaits de ces apprentissages précoces, apprendre à coder permet d’acquérir des compétences utiles pour bien d’autres domaines : la logique et la capacité d’abstraction. Le petit cerveau emmagasine une méthode de résolution de problèmes qui, apprise si tôt, lui sera naturelle, et profitable dans bien des matières scientifiques.
Maria Montessori à la rescousse
Aïe, à 3 ans, les écrans ne sont pas tellement les bienvenus dans l’arsenal éducatif. Leur effet serait même dramatique s’ils sont trop utilisés. Alors comment faire ?
Très naturellement, quand on s’intéresse à l’éducation, on revient bien souvent au travail colossal de Maria Montessori. Il est difficile de résumer la pensée de cette femme tant elle est riche. Il lui a fallu pas moins de 12 livres et 45 ans de travail pour la construire. Cette scientifique très rigoureuse, plébiscitée par les recherches récentes en neurosciences, a mis la lumière sur des principes pédagogiques très forts, qui permettent à l’enfant d’apprendre facilement, sans heurt, et surtout dans la joie, ingrédient magique pour intégrer de nouvelles notions. De son travail, j’ai notamment retenu les trois points ci-dessous forcément réducteurs face à cette œuvre énorme.
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Source UsbecketRica
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Tout ça, c’est de la poudre aux yeux, de l’amusette pour intellectuels pédants.
Dixit: « La technologie au sens large fait dorénavant partie de la culture à transmettre à nos enfants, au même titre que les rois de France ou que les capitales du monde »
Bouahhhh, alors là, ça va être facile!
Les enfants aux cerveaux lavés, dans la grande lessiveuse de la « dé-éducation nationale », ne connaissent absolument pas les capitales, pas plus que les rois de France.
Ceci dit, pas plus que leurs parents façonnés, par les mêmes collabos. .
Mais le problème est bien plus grand.
C’est l’élite et son idéologie de traîtrise qui donne la pleine puissance à notre décadence.
…Le reste n’est que « cataplasme sur jambe de bois ».
Mao l’avait bien compris, avec sa grande-révolution-culturelle.
Avec elle, la Chine pu repasser du « moyen-âge », à la 1ere puissance mondiale(avec un très haut niveau d’enseignement en prime)……..en 50 petites années!
Sérieusement, un tel bond aurait-il été possible sans un préalable nettoyage des « écuries d’Augias élito-idéo-politique » du pays!
Réfléchissez et faites passer…
Je pense qu’ apprendre la partie technique de l’informatique comme le reste très tôt est un avantage.
indéniable dans la réussite scolaire et je parle par expérience. Pour apprendre les algorithmes, il n’ y a pas forcément besoins d’ordinateurs.J’ai pu voir la différence entre ceux qui avaient suivi une scolarité en privé depuis le début et moi.De plus, la plupart avait participé à de nombreuses activités et même des cours de langues sans parler de ceux qui avaient eu la chacune d’être en classe bilingue.
A coté, vous ramer et les profs fonctionnent avec ceux qui connaissent déjà les bonnes bases. Donc, vous ne rattraper jamais votre retard.
Idem pour le modélisme, le sport,etc.
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Voltigeur, peux-tu mettre un encart pour dire aux conseillers municipaux de faire attention à leur participation aux commissions (urbanisme par ex). Les habitants peuvent aussi les mettre en cause même s’ils ne sont pas adjoints ou maire ou délégués. C’est un piège.
Un maire est de part sa fonction OPJ (Officier de Police Judiciaire) Donc il doit connaître les lois, ce n’est pas à moi de les lui rappeler 🙂
Il en va ainsi de tout les savoirs.
Dans ce domaine, tout est bon à prendre et donne un avantage.
Et surtout, un désavantage à celui qui ne le détient pas!
…Tiens par exemple, le garagiste sur l’automobiliste qui n’entend rien à la mécanique.
Cela arrive plus souvent que tu crois dans le domaine de l’automobile.
…l’exemple n’est absolument pas pris au hasard.
Il va coder quoi à 3 ans ? Des blondes et des brunes ? Des yeux noirs et des yeux bleus ? N’importe quoi.