Le monarque républicain est-il nu ? Par Jacques Sapir..

Bonne analyse..

Cette question trouvera rapidement sa réponse. Mais, dès aujourd’hui, il est clair qu’Emmanuel Macron a mangé son pain blanc. Il l’a mangé vite, en jeune homme pressé. La déliquescence du groupe parlementaire de La République en Marche, son propre parti, est devenue évidente aux yeux de tous.

Les « couacs » parlementaires se multiplient. Les dysfonctionnements répétés qui affectent son propre gouvernement commencent à être sur la place publique. Il a perdu le capital de confiance qu’il pouvait avoir dans les grandes administrations, et en particulier dans celles qui représentent la force de l’Etat, la police et l’armée. Il ne s’est attaqué, que ce soit en actes ou en paroles, à aucun des grands problèmes qui taraudent aujourd’hui notre pays, et pourtant — ou peut-être à cause de cela — il voit sa popularité fondre à vue d’œil.

Il verse désormais dans une démagogie antiparlementariste rampante, avec une loi de « moralisation » de la vie politique à la fois inefficace, injuste, et ne réglant aucun des problèmes auxquels elle prétendait s’attaquer. Il doit pourtant se préparer à une crise sociale, dont nul ne peut aujourd’hui prévoir l’ampleur ou la durée dés cet automne, et ce dans une situation où la légitimité même de son pouvoir sera mise en cause.

Un erreur de communication?

Cette situation peut s’analyser superficiellement comme le produit de la politique réduite à la communication. Comme tout raccourci, ce dernier contient sa vérité. La communication l’a bien souvent, et trop souvent, emporté sur la substance. On l’a vu dans la contradiction entre son projet, libéral, et la nationalisation des chantiers navals STX. On l’a vu, aussi, justement dans les palinodies auxquelles le vote de la loi de « moralisation » de la vie politique a données lieu.

Mais, ce n’est qu’un raccourci. Emmanuel Macron, en réalité, bute sur les hypothèses mêmes de son projet politique. Une de ces hypothèses est qu’un pays peut se diriger comme une entreprise. Une autre hypothèse est qu’il suffit d’avoir un chef intelligent (moi, a dû penser Emmanuel Macron) et des médias complaisants, et que pour le reste on pouvait puiser dans la « société civile » pour faire des députés, et un parti politique. Bref, que, en un sens, Lénine, oui ce dangereux révolutionnaire qui a écrit en 1917 L’Etat et la Révolution, n’avait pas tort. Qu’une cuisinière peut s’occuper de l’Etat, à la condition — faut quand même pas exagérer — d’avoir la ligne juste et d’être bien encadrée. Le problème est que ces hypothèses se sont révélées fausses. Il y a encore d’autres hypothèses, mais elles sont moins importantes dans le chaos actuel, comme celle d’une nécessaire union avec l’Allemagne, ou celle de la primauté absolue des institutions européennes. Ces hypothèses ont des conséquences importantes sur la politique. Mais, elles ne jouent pas le rôle moteur dans la déconfiture actuelle du gouvernement.

La politique et le fantasme de la démocratie directe

Le fantasme de la démocratie directe est très fort, et s’appuie, et non sans quelques bonnes raisons, sur la décomposition d’une élite politique que l’on connaît depuis maintenant près de vingt ans. Mais, ce n’est pas parce que une élite a failli que l’on peut la remplacer par des gens sans expériences de la politique et des principes de l’organisation.

La politique, au niveau d’un député ou d’un maire, ce n’est pas simplement prendre des décisions. C’est aussi savoir naviguer dans la complexité des règlements de toute sorte. C’est aussi savoir mesurer que tout n’est pas possible instantanément, qu’il faut faire des priorités, qu’il faut aussi les faire accepter par les autres.

Pour user d’un langage plus châtié, la politique aujourd’hui n’est plus celle que l’on faisait sur l’Agora d’Athènes ou sur le Forum de Rome il y a plus de 20 siècles. La société s’est immensément complexifiée; les Etats se sont aussi complexifiés, et se sont dotés, peu à peu, d’administrations étendues et ramifiées. La politique consiste aussi à savoir utiliser ces administrations sans en devenir l’otage. Et c’est pourquoi la politique s’est professionnalisée. Alors, bien entendu, il n’est sans doute pas sain que l’on ne fasse que de la politique durant toute sa vie. Il est même carrément malsain que l’on ne vive que de cela, car — à ce moment là — le besoin de pouvoir continuer à jouir des moyens de la politique l’emportera sur toutes les convictions.

Mais, la professionnalisation de la vie politique est une évidence; elle implique une période de formation et surtout l’équivalent du cursus honorum de la Rome républicaine. Vouloir limiter le nombre de mandats successifs exercés par quiconque n’est donc pas nécessairement une bonne idée. Et c’est là où se révèle l’erreur de la fameuse loi dite de « moralisation de la vie politique », loi qui ne moralise rien du tout et qui, bien au contraire, établit de nouvelles normes en matière d’hypocrisie; on interdit ainsi aux conjoints des députés ou à leurs enfants de travailler pour eux, mais on laisse le champ libre aux maitresses et aux amants, aux filles et au fils de copains ou d’obligés.

L’Etat n’est pas une entreprise

Ce qui nous ramène à l’autre erreur fondamentale: penser que l’on peut diriger un pays comme une entreprise. Cette erreur ici s’aggrave de l’indétermination du terme « entreprise ». Car, de quelle entreprise s’agit-il? Quand on parle d’une entreprise, il faudrait commencer par préciser sa taille et son secteur d’activité. Une banque — qui est une entreprise — ne se gère pas comme une entreprise industrielle, qui elle-même n’obéit pas aux même règles qu’une entreprise du commerce. On pourrait ici multiplier les exemples. D’ailleurs, il est frappant que ceux qui prétendent qu’un pays pourrait se gérer comme une entreprise soient bien incapables de donner une définition précise de l’entreprise.

On peut, certes, définir une entreprise par la règle se subordination (oui, l’entreprise n’est pas un lieu de démocratie) et par la règle de concurrence. Mais, c’est oublier que la coopération a aussi un rôle important à jouer dans le fonctionnement des entreprises, que cette coopération se fasse au niveau de l’atelier ou à des niveaux supérieurs, qu’elle soit implicite ou qu’elle suive les chemins de la coopération explicite, par l’accord et le compromis. Surtout, c’est oublier que pour qu’une entreprise fonctionne, il faut qu’elle résolve un problème de légitimité, que se soit en interne ou en externe, et que ce problème de légitimité ne peut être résolue que parce qu’existent des règles qui sont imposées aux entreprises, et imposées par l’Etat. C’est là l’une des raisons les plus fondamentales pour laquelle on ne peut — et on ne doit — pas confondre l’entreprise et l’Etat, et ce même si de très grandes entreprises sont capables d’arracher aux Etats des pans entiers de leurs fonctions. Cette usurpation n’est jamais pleinement fonctionnelle.

Les règles du pouvoir

Emmanuel Macron a construit son projet sur deux hypothèses qui s’avèrent erronées. Il en paye le prix aujourd’hui.

Il est cependant probable qu’il choisisse la voie de l’entêtement, du raidissement autoritaire. Nous le verrons, probablement, avec les troubles et les conflits sociaux de cet automne et de cet hiver. Mais, cela le confrontera immanquablement — à un moment ou à un autre — à la perte de légitimité et de crédibilité qu’il subit déjà dans les deux administrations dont il aura alors le plus besoin: la police et l’armée. Et, à ce moment là, le Président, ce monarque républicain, sera nu…

Jacques Sapir

​Les opinions exprimées dans ce contenu n’engagent que la responsabilité de l’auteur.

Source Réseau-International

51 Commentaires

  1. Ne pas vendre la peau de l’ours avant qu’il ne soit tué, me semble un sage conseil en l’occurrence !

  2. Macron n’est qu’une marionnette. Pendant qu’il s’agite les gogos ignorants du premier degré médiatique ne perçoivent pas ceux qui tirent les ficelles, et comme des cons ils s’en prendront au pantin plutôt qu’aux manipulateurs.

    En science politique il est absolument impossible qu’un clampin sans passé politique, non élu, inconnu des électeurs deux ans avant une présidentielle, sans parti avec sa cohorte d’élus régionaux, puisse se faire élire à la Présidence avec un score de république bananière.

    Même De Gaulle a dû attendre de très nombreuses années avant d’y parvenir, alors le petit guignol à la voix de fausset et agité du bocal qui sort brutalement de sa boite, ce n’est plus un tour d’illusionniste, c’est simplement une couillonnade.

  3. OK mais en attendant il est là et bien là !https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

    • Tout à fait. C’en est lassant de revoir toujours les mêmes scénarios, avec surtout aucun espoir de changement car au plus le pouvoir nous ouvre les yeux de par son incompétence au plus les moutons non enragés brillent par leur stupidité ou devrais-je dire manque de discernement!

  4. Macron n’est évidement qu’une marionnette, cependant en se mettant le peuple à dos, il risque gros et sa place.

    Dans les mois à venir, il va y avoir beaucoup de manifestation, sa politique de détricotage va donner un sacré coup au budget français et celui-ci devra prendre des pincettes et non pas la voie de l’entêtement, du raidissement autoritaire s’il veut garder son statut de président car n’oublions pas que très peu de Français ont voté pour lui et les sondages ne lui sont déjà plus favorables.

    Le vent commence déjà à tourner et s’il continue de donner raison aux banques plus qu’à son peuple, ces décisions seront lourdes de conséquence d’un côté comme de l’autre, mais une chose est sûre, les français eux ne se laisseront pas tondre sans résistance.

    • Faudra se faire à cette idée : Macron, le peuple il en a rien à foutre…

      • Pour être plus exact, il a la phobie des gens sans richesse matérielle !
        La même phobie qui nous fait détourner les yeux lorsqu’un pauvre nous tend la main !
        On peut considérer qu’il s’agit de dissonance cognitive car nôtre inconscient rejette toutes choses qui peut lui créer une émotion négative.
        Concernant Macron, il est à remarqué qu’il est le 2éme enfant d’une famille dont le premier enfant est mort-né, et cela a pu affecté sa personnalité car il a peut être été considère comme le remplaçant de son frère mort-né et n’a, de ce fait, pas acquis une personnalité propre !
        Ceci n’étant qu’une constatation et non un reproche !
        Autre constatation, il a suivi l’enseignement jésuitique dans son adolescence, ce qui lui a donné un système de pensées « encadrées » peu propice au développement d’une pensée originale !
        Un psycho-rigide, en quelque sorte https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_smile.gif
        Mécanisme de protection face à un monde considéré comme hostile, la raideur psychologique est un moyen de fuir ses émotions.

      • Salon @kalon.

        L’enseignement Jésuite, hormis un peu de catéchèse de temps à autre, est d’une surprenante qualité.

        D’ailleurs Ignace de Layola l’avait créée pour sortir des dogmes, religieusement bien sur.

        https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

      • Salut l’avocat ! 😉
        Il est exact que l’enseignement dispensé par les jésuites est de très grande qualité toutefois les jésuites ne le dispenseront qu’aux élèves préalablement « encadrés » !
        De 6 à 12 ans, ils t’observent, de 12 à 18 ans, ils t’éduquent et ce n’est qu’au stade universitaire qu’ils te donneront l’enseignement ! 😉
        enseignement de qualité, c’est vrai mais « encadré » !
        Perso, ils m’ont viré à 13 ans car impossible à « encadrer » !
        Ce sont les champions du jésuitisme casuistique !
        Avec l’opus dei, ce sont, également, les francs maçons du Vatican ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

      • Super tes infos kalon, tu es bien le premier jésuite à m’en parler ainsi.

        Pour le ils observent, des precisions seraient possibles ?

        Je suis super intrigué par eux, va savoir pourquoi…

    • Pas seulement Macron
      Tous les jeunes députés lrem qui votent à tours de bras des lois dégueulasses vont devoir assumer leurs choix politiques. Car leurs actions présentes leur colleront à la peau à vie et il n’est pas certain que leur entourage direct apprécie de telles trahisons. Dans 5 ans, ces députés ne seront pas réélus et devront rendre des comptes.

    • Une banque populaire est donc nécessaire! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_smile.gif

  5. Macron ou un autre, c’est du pareil au même, depuis près de 40 ans, a l’assemblé il ne vote que des lois pour faciliter les profits des banques et multinationales, et ce n’est pas près de s’arrêter…. discuter sur la couleur des politiques ou leur pensées, c’est brassé de l’air pendant qu’ils s’enrichissent!
    Rien ni personne ne les empêcheront de continuer, ils mâitrisent le flux permanent de propagande et ils ont la loi avec eux….
    Quand a la dissidence, ils la noient dans les sites de « fake news », et si ce n’est pas suffisant, ils la noyaute….
    Il faut bien que tout le monde comprenne que les riches ont des centaines d’année d’experiences en matières de manipulation et d’exploitation! pour eux, c’est une deuxieme nature…..ils auront toujours 100 longueurs d’avance sur la dissidence.

    Faire de l’éducation populaire, oui, transmettre des savoir pour l’autonomie et l’émancipation du système, oui!

    Vouloir corriger le système, non! un système dont les bases sont injustes ne se corrige pas !

    le système il faut le remplacer , mais pour cela il faut que tout le monde le veuille et le revendique ! On en est loin, très très loin ….

    • Logic.

      J’ai commencé à lire la complonet on devait être 5000 francophones à tout casser.

      Aujourd’hui plusieurs MILLIONS la lisent.

      Peut être encore quelques drames, turpitudes, générations, mais alors que tout nous pousse a être un mougeon consommateur, nous avons fait un autre choix que le déni.

      Pourquoi?
      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gif

      • ah mais je n’ai pas dit que la contamination des conscience ne marchait pas! je faisais juste un constat concernant la résistance « politique » et sa capacité de changer le système!

        bien sûr ,que les éveillés se multiplient, mais être conscient est une chose, il faut aussi bâtir le monde de demain, et je pense qu’il passe par l’autonomie et l’émancipation de tout système central, pour moi c’est la base individuelle permettant de resister a toutes préemption de nos liberté, car la dépendance mène irrémédiablement a l’exploitation…

      • Devenir conscient ne change pas non plus le système si personne ne se lève pour faire péter l’ancien système !

      • Vous êtes beaucoup plus optimiste que moi. C’est vrai qu’il y a de plus en plus de consciences qui s’éveillent mais paradoxalement beaucoup de ces consciences rejoignent des soi-disant causes anti-systèmes qui en faites sont déjà une nouvelles formes cachés du nouveau système mises en place par l’ancien.
        Bon c’est pas très clair, comprenne qui pourrahttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

      • je pense que la philosophie de la permaculture peut vraiment changer les choses car en plus d’être un système résilient, il ouvre l’esprit a un tout nouveau fonctionnement débarrassé des dogmes

      • @ADD

        effectivement, nous sommes aujourd’hui des millions a savoir! …et je pense sérieusement qu’ils ont installé Macron afin de pouvoir ramasser encore un peu de butin avant la guerre…. un idiot utile parmi tant d’autres sur lequel on pourra rejeter la faute..

        Car dans l’histoire, la prise de conscience du peuple concernant son exploitation a toujours été suivi d’une guerre!
        exemple : 14/18 (suite aux mouvements sociaux fin 19ème et à l’installation des syndicats) 39/45 (suite au front populaire, au communisme, etc..)
        LA guerre est l’ultime recours avant la revolte et le moyen d’attenuer les revendication sociale…entre autres bénéfices bien sûr !

      • Logic, la permaculture illustre parfaitement le com que j’ai posté ci-dessus. On lie la permaculture au financier. Sylvain avait dénoncé cela dans un article que Volti a publié récemment.
        Tu ne fais pas cela, Sylvain non plus mais une majorité de personnes font cela, ils sont sincères mais ils font le jeu de système par ignorance (je suis candide) et introduisent la notion d’argent dans les nouvelles sources d’émancipation. Il ne peut du coup plus avoir émancipation puisque le nouveau système est plus écolo, plus bienveillant mais il est malgré tout à l’image de l’ancien puisque régit par des lois d’argent. J’ai très bien compris cela suite aux années que j’ai passé au contact du hameau des buis(crée par Sophie Rabhi et voisin de Pierre Rabhi). Je ne dis pas que tout est comme ça mais les mouvements d’émancipation bobo les plus populaires le sont. Il y a d’autres communautés qui font des choses formidables mais elles sont très très minoritaires. On n’est pas sorti de l’auberge!

      • @Laurence

        tout est récupéré par l’argent car l’humain est encore dans un conditionnement de dépendance!
        dépendance à l’autre ou a un système!
        tant que l’humain se positionnera en « incapable d’apprendre » il devra payé pour du savoir ou pour vivre….

    • Allons amis moutons, ne soyez pas négatifs,
      Pensez Printemps.

      https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

    • « mais pour cela il faut que tout le monde le veuille et le revendique ! »

      Non, il faut que Dieu le veuille et se réveille.
      https://www.biblegateway.com/passage/?search=Ps+94&version=LSG
      https://www.biblegateway.com/passage/?search=Esaie+51%3A9-23&version=LSG

  6. Tout à fait logique Logic ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

    • C’est sûr qu’il le porte bien son pseudo.

    • Bon, je peux paraître très pessimiste a certains, mais pour ma part, je ne le suis pas car individuellement, tout le monde peut changer sa vie et s’émanciper du système, et plus nous serons nombreux, et plus nous pourrons partager nos ressources, et être encore plus resilient..

      Par exemple, sur mon terrain je fais une forêt fruitière et je vais installer des légumes perpétuels et des micro pépinières a partir de noyaux et pépins et donc dans quelques années je serai submergé de fruits, légumes et arbustes nourricier…. si nous sommes nombreux a faire se genre de chose alors nous passerons dans un système d’abondance…. et en abondance, on peut tous donner..

  7. […]Le fantasme de la démocratie directe est très fort, et s’appuie, et non sans quelques bonnes raisons, sur la décomposition d’une élite politique que l’on connaît depuis maintenant près de vingt ans. Mais, ce n’est pas parce que une élite a failli que l’on peut la remplacer par des gens sans expériences de la politique et des principes de l’organisation.[…]

    Définitions du phantasme par le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (CNTRL):
    Construction imaginaire, consciente ou inconsciente, permettant au sujet qui s’y met en scène, d’exprimer et de satisfaire un désir plus ou moins refoulé, de surmonter une angoisse (définition psychanalytique). Ou une vision hallucinatoire (définition pathologique).

    Source:
    http://www.cnrtl.fr/definition/fantasme

    De toute évidence la démocratie directe pour le bon Sapir, c’ est-à-dire la démocratie étymologique ou toute courte (dêmos: peuple et kratos:pouvoir), ce ne serait rien d’ autre à ses yeux qu’ un fantasme ou une hallucination. Autrement dit, quand Maître Jacques est terrorisé à l’ idée de voir le peuple reprendre le pouvoir à son maître barbare, il le traître de malade voire, l’ insulte de débile mental.

    […]La politique, au niveau d’un député ou d’un maire, ce n’est pas simplement prendre des décisions. C’est aussi savoir naviguer dans la complexité des règlements de toute sorte. C’est aussi savoir mesurer que tout n’est pas possible instantanément, qu’il faut faire des priorités, qu’il faut aussi les faire accepter par les autres.[…]

    Tien, voilà ressorti le sophisme de celui qui n’ a pas bien étudié son sujet:
    – « la gestion de la communauté ce n’ est pas pour les ignorants et les incultes comme nous z’autres, c’ est exclusivement pour ceux qui ont reçu la lumineuse instruction et la vertueuse responsabilité de l’ éducation des masses trop laborieuses pour être intelligente. »

    Comprenez donc braves gens, que l’ élite autoproclamée qui se décarcasse pour vous afin de lutter contre les méchants, aimerait bien que vous la respectassiez, au moins à la hauteur de sa dévotion face aux vilains. A la nuance près que les gueux, maître Sapir, ne vous ont rien demandé, eux !

    Si tu t’ étais informé un temps soit peu au lieu de faire le Jacques, tout comme moi je l’ ai appris en me charbonnant sur les sites de l’ Assemblée Nationale et du Sénat, tu aurais alors appris toi et tes amis que le nombre de projets et de propositions de loi qui sont soumis au jugement des députés et des sénateurs du parlement, mi-représentatifs (députés) et mi-cooptés (sénateurs), ne comptabilisent annuellement qu’ une cinquantaine de lois au total (en excluant celles de l’ Europe à la constitution invalide aux yeux des français).

    Source:
    http://www.senat.fr/dossiers-legislatifs/lois-promulguees-2016.html#chrono

    Pas de quoi crier au fou d’ une part et en omettant soigneusement, d’ autre part, d’ informer le bon peuple soit disant sous alimenté qu’ une bonne moitié de ces projets de lois ne correspondraient directement à rien, ni à un besoin national ni à un problème qui concernerait la communauté française dans son populaire ensemble, mais qu’ il se dévouerait plutôt à assurer la politique d’ un parti dont la religion est autoritaire et antidémocratique par vocation. La démocratie directe c’ est un peu plus compliqué que cela (le citoyen évolue souverain dans une société à cette image).

    […]Pour user d’un langage plus châtié, la politique aujourd’hui n’est plus celle que l’on faisait sur l’Agora d’Athènes ou sur le Forum de Rome il y a plus de 20 siècles. La société s’est immensément complexifiée; les Etats se sont aussi complexifiés, et se sont dotés, peu à peu, d’administrations étendues et ramifiées.[…]

    Il n’ est nul besoin pour le kratos d’ infantiliser les braves gens du dêmos, qui font le respectable et perpétuel effort de payer pour s’ équiper, de payer pour s’ informer, de payer encore pour remettre en cause la propagande de l’ élite vulgaire, de payer toujours pour braver la peur de l’ oligarque brutal et de tout tenter, avec empathie et pour tout bénéfice, pour résoudre sa famille, son ami prochain, son pote et son esprit confraternel à envisager -peut-être!- de lâcher l’ œillère de ses rééducations multiples, ne serait-ce qu’ un temps.

    Non Mr Sapir, la démocratie directe n’ est pas le fantasme d’ un esprit étroit, vulgaire ou délirant, mais plutôt l’ attente fiévreuse, belle et bien, de l’ arrivée maladroite -peut-être!- mais collectivement mûrie et confiante, dans l’ attente de ce nouveau monde en train de naître. Oui Mr Sapir, c’ est bien vu, reconnu et attendu car, l’ évolution vers le KRATOS, c’ est ici et maintenant que cela se passe pour votre DÊMOS:

    LA FRANCE, C’ EST DIRECT !

    https://framavox.org/g/aSo9pQyJ/parlement-direct

  8. P’tain j’ai parfois l’impression d’etre a la messe…. https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

  9. Tiens, une idée en passant !
    Pourquoi ne pas responsabiliser les actionnaires des sociétés responsables de dégâts écologiques et/ou autres, ceci au pro rata du nombre d’actions et/ou d’obligations qu’ils détiennent ?
    Cela me semblerait de bonne justice et priverait certainement beaucoup de multinationales de leur principale source de financement ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif
    C’est, par ailleurs, tout à fait normal qu’un propriétaire soit responsable des dégâts occasionnés aux tiers du fait de l’usage des choses dont il est propriétaire.

    • payé ne sert a rien…. les amendes coûtent généralement 100 fois moins cher aux entreprises que de se mettre a de véritable normes antipollution…. le dégazage des petrolier est un très bon exemple a ce sujet.

      quant a taxer les entreprises, si on le pouvait, cela se saurait….

      non, la règle c’est plutôt de taxer le peuple il est beaucoup plus conciliant car divisé!

  10. Chacun voit midi à sa porte, s’ il lui en restera encore une dans cet état policier qui se met lentement mais sûrement en place aujourd’hui (tu peux fuir mais tu ne pourra plus te cacher). Mais quand le commentateur de l’ actualité professionnel et donneur de leçon Jacques Sapir, se met à traiter les « moutons enragés » de rêveur amateur, dans son paragraphe « La politique et le fantasme de la démocratie directe », sans apporter de solutions concrètes à un problème qu’ il s’ offre pourtant à analyser (j’ imagine qu’ il serait pour le changement dans la continuité), moi ça me donne envie de dire à ce petit bourgeois d’ aller faire la morale ailleurs -justement- que sur le dos des pauvres gens.

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