Orthorexie : quand l’envie de manger sainement devient une maladie…..

Point trop n’en faut, bien se nourrir ne doit pas faire de nous des paranoïaques..

Comment l’obsession d’une alimentation saine et équilibrée peut devenir pathologique, et même dangereuse ?

Il n’y a pas très longtemps, alors que j’étais en famille, quelque chose m’a interpellée. Qui dit réunion de famille dit grande tablée, des plats qui défilent toute la journée : un vrai marathon.

Tout le monde discutait, buvait, mangeait, rigolait. Sauf ma cousine. Ma cousine Manon et ses milles questions :

« D’où viennent les fruits de mer ? Est-ce que les légumes sont bio ? Et quand les fruits ont-ils été cueillis ? »

S’intéresser à ce qu’on a dans son assiette, c’est une bonne démarche à priori. Sauf que Manon n’a pas avalé une bouchée au cours du repas (si vous sentiez l’odeur du bœuf bourguignon de mon père, vous comprendriez que cela relève de l’exploit).

Elle a même sous-entendu qu’elle n’aurait pas dû venir, qu’elle aurait dû manger chez elle. En fait, le comportement de ma cousine n’est pas nouveau, s’énerve ma tante :

« Elle est orthorexique ! »

Isolement socio-relationnel

Le mot vient du grec : « orthos » droit, correct, et « orexis » appétit, alimentation. Il apparaît pour la première fois dans l’article de 1997 « The Health Food Eating Disorder », du médecin américain Steven Bratman, et fait son entrée dans le Larousse en 2012.

L’orthorexie est l’obsession pour la qualité de l’alimentation : celle-ci doit répondre à des exigences que le mangeur s’impose en vue d’être en bonne santé, jusqu’à être assujetti à cette idée fixe.

Cela mène à des comportements énigmatiques : mâcher 50 fois un aliment avant de pouvoir avaler, exiger que le fruit que l’on mange ait été cueilli il y a quelques minutes seulement, etc.

Chercher à manger sainement est bien sûr louable, et si notre intérêt pour l’orthorexie s’explique par la hausse de ce comportement (Conseil Européen de l’information sur l’alimentation), l’obsession pour la « junk food » et ses conséquences en matière de santé publique restent prévalentes.

De même, l’idée n’est pas de dire que certaines approches nutritionnelles particulières comme le végétarianisme, le véganisme, ou autres régimes « free », relèvent de l’orthorexie.

Non, le problème, c’est la démesure du comportement, qui, exacerbé, devient un trouble des conduites alimentaires : quand l’alimentation surplombe toutes les autres préoccupations, et conduit tant à des carences nutritionnelles mauvaises pour la santé, qu’à un isolement socio-relationnel mauvais pour le psychique.

« Quelque chose ne tourne pas rond »

En consultant les forums, on se rend compte que beaucoup de personnes sont concernées, surtout des femmes. Comme Katechou :
« Je louche sur les étiquettes, je fais mon pain et mes yaourts moi-même, vais au marché pour mes fruits et légumes, utilise des modes de cuisson que je trouve plus appropriés, passe trois plombes à préparer le repas…
Cela ne m’arrange plus d’être invitée car je serais obligée de manger des aliments dont les qualités nutritives ne m’intéressent pas. Au fond de moi, je me doute que quelque chose ne tourne pas rond. »

Obsession du XXIe siècle

D’où vient cette pathologie ? Depuis « Et devant moi, le monde », de Joyce Maynard, on sait que JD Salinger observait un régime alimentaire d’ascète : des légumes crus, de l’agneau sans hormones cuit à moins de 150 degrés, des graines de tournesol, du miel non pasteurisé…

Il était en avance sur son temps ?

Nous avons discuté avec Nathalie Dumet, psychologue clinicienne, auteure de « L’inconscience dans l’assiette, 12 petites histoires pour se libérer des tyrannies alimentaires » :

Lire l’article complet

Auteur pour Tempsréel/le nouvelobs

15 Commentaires

  1. « Je louche sur les étiquettes, je fais mon pain et mes yaourts moi-même, vais au marché pour mes fruits et légumes, utilise des modes de cuisson que je trouve plus appropriés, passe trois plombes à préparer le repas…
    « Quelque chose ne tourne pas rond » ….. Ah bon !

    Et pourquoi cela ne tournerait pas rond, sans être obligé non plus de passer trois plombes, une plombe fera très bien l’affaire, le plus basique et le moins transformé.

    Donner le bon carburant à ses cellules, n’est-ce pas là, un bon acte responsable ???

    Plutôt que de dépendre d’un maître soignant, qui va prescrire la pilule miracle et réparer toutes nos erreurs et négligences.

    Pour l’avoir pratiqué de façon bien plus intensive et je n’entrerai pas dans les détails car elle serait en partie incomprise par le citoyen dit « normal » que celle décrite ci-dessus, je peux vous assurer que c’est vraiment très, très bénéfique à tous les niveaux, mais il ne faut pas tenir compte uniquement de l’alimentation qui n’est qu’une partie d’un tout.

    Même si je fais attention à ce que j’ingurgite, il est inévitable qu’il va y avoir à un moment ou à un autre, j’assimilerai des toxines par l’air que je respire ou par la peau en plus de la nourriture.

    Ce que la médecine orientale nous apprend, c’est en plus les méthodes naturelles pour nous débarrasser de ces toxines, et ça c’est la totale ! …. sinon je les qualifierai d’incomplètes voir d’obsessionnelles.

  2. Et il ne faut pas oublier que si les êtres humains étaient si fragiles, cela ferait longtemps qu’ils auraient disparus de cette planète. A 8 milliards il y encore de la marge.

    Pour exemple le chien qui boit l’eau dans une plaque, n’a pas spécialement de problème.

    Le mal par le mal, ça marche aussi!

    • « Le mal par le mal, ça marche aussi! »
      Oui, à la condition d’accepter les milliards de morts par sélection naturelle qui va avec.

      Ceci dit, l’humanité va payer le prix fort pour sa politique sanitaire.
      Supprimer la sélection ne peut qu’être temporaire.
      Et le retour inévitable de boomerang va être pas beau, mais alors pas beau du tout.

      ….A l’instar de l économie, l’addition qui nous attend, va-être salée!

      • Comment pourrait-on s’extraire des lois de la nature, ce n’est qu’une illusion et c’est ce que l’on voudrait nous faire croire, mais comme tu le dis, le retour de boomerang sera inévitable.

        Une espèce qui dégénère est condamnée, et c’est bien ce qui arrive à l’espèce humaine.

    • si je me trompe pas le chien na pas besoin de vit C il la produit lui même

  3. Le juste milieu.

    ..Tellement dur, que cette voie du milieu est le concept central d’une des plus grande religion mondiale.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

  4. Je ne passe pas trois plombes à préparer mon repas mais je fais attention à la qualité de mon alimentation. je trouve que c’est aussi sain et normal que de se laver chaque jour ou de veiller à dormir le mieux possible. Tout cela relève du naturel à mon avis.
    il est certain que dans le temps, quand nous n’étions pas victimes conscientes ou non d’une multitude de produits chimiques, je ne faisais pas spécialement attention à ce que je mettais dans mon assiette, tout était encore naturel. Ma seule préoccupation était la fraîcheur des aliments.
    Effectivement Ayus-Ved, l’alimentation fait partie d’un tout. Mais je crois que c’est encore le seul point sur lequel nous pouvons agir. L’air, l’eau… nous sommes quasiment impuissants à changer leur qualité, bien sûr pour l’eau on peut toujours mettre des filtres comme s’équiper d’un système d’osmose inverse, mais tout le monde n’a ni l’argent, ni la place pour l’installer.Quant aux carafes soi-disant filtrantes, s’il est vrai qu’elles sont souvent efficaces pour le calcaire, cela s’arrête là. En plus leurs utilisateurs ne savent pas les entretenir….

    • G de P
      Sinon, tu as les micros filtres en argent, environs une centaine d’euros, ou l’eau de pluie qui serait très bonne pour les reins, mais il est nécessaire d’attendre un peu après la première averse avant de la stocker

  5. Ah d’accord. De nos jours, ceux qui veulent manger autre chose que des boites, du McDo et la malbouffe OGM sont donc orthoréxiques. Malheureuse, elle fait à manger elle-même, fait son pain et va au marché. Encore une folle à envoyer à l’asile d’urgence…

    Même si je veux bien croire que certains sont dans l’excès, ma fois, vu la piètre qualité des repas que de nombreux français mangent, ça ne m’étonne pas que certains facent attention à ce qu’il y a dans leur assiette. Dois-t-on les blâmer pour cela? Nne pas faire comme tout le monde n’est une mauvaise chose. Tout est question d’équilibre afin de ne pas s’isoler socialement.

  6. Hé oui, le juste milieu… Si la personne qui passe des heures dans sa cuisine pour concocter des bons petits plats sains, inventifs, savoureux, y prend tout son plaisir, rien de plus naturel. La cuisine peut être une passion, une vraie recherche de nouveauté, pour une qualité gustative, un heureux mariage des saveurs…
    Je connais un homme comme cela, sauf qu’il vous fait un régal en un rien de temps, et à peu de frais. Le couple est végan. Il fait le pain, le tofu lacto-fermenté, … (et même ses savons !)

    Si elle le fait en pestant, en râlant, en se sentant mal dans sa peau, c’est négatif (et en plus elle envoie du négatif dans la nourriture !). C’est là que je vois la maladie.

    Et si elle aime aller déjeuner chez d’autres, et que ça la prive du fait de son choix de vie, ce n’est pas bon non plus.
    Si en revanche elle est bien chez elle et que les longues tablées ou les repas qui n’en finissent pas lui sont pénibles – et ça peut se comprendre après tout-, autant qu’elle reste chez elle.

    Bref, tout est possible, et tout dépend de comment on se sent.

  7. Trop drôle, ils inventent un nom de maladie pour répertorier les gens qui refusent de manger aveuglément tous ce qu’on leur propose, mais c’est quoi le nom de la maladie de ceux qui mangent Macmachin ou pizzatruc tous les jours ? Cherchez pas, il n’y en a pas, c’est devenu la « norme »…. Alors je suis bien contente d’être complètement hors norme, aucun retour en arrière possible !!! Alors oui c’est compliqué de gérer les invitations à l’extérieur, je mange des aliments transformés, cuits au micro ondes etc…, la digestion est plus chaotique, mais c’est le prix à payer pour continuer à voir nos amis : le tout est de conserver un juste équilibre, et que le plaisir l’emporte sur les désagréments https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_heart.gif

  8. qui dit « maladie », dit thérapeutes, médicaments…..dit pognon

    Se méfier d’une bouffe de plus en plus pourrit, je trouve ça plutôt sain!

  9. le problème c’est que les grandes surfaces se fournissent sur des produits fabriqués en masse avec les lois pesticides et additifs qui vont avec .. voila le soucis souvent c’est qu’on ne peut même pas acheter des produits qui viennent de France .. et quand c’est le cas c’est fabriqué par des grandes firmes qui ne paient pas d’impots .. qui ne sont même pas françaises en termes économiques .. en fait ou que vous alliez vous êtes obligés de manger des produits toxiques , sans saveurs et sans vitamines .. les marchés sont eux aussi contaminés les marchands ne s’en cachent même plus .. en réalité c’est du forcing pour rendre les gens malades sans qu’ils s’en rendent compte …

    • C’est vrai que ce n’est pas toujours facile, mais si on n’habite pas dans une grande agglomération, il est possible de rencontrer des petits producteurs locaux, qui sont sincères et produisent de bons produits sur les marchés par exemple ou cette rencontre est plus facile.
      Certains producteurs locaux vendent aussi leurs produits dans les grandes villes.

      Je pensais que les noix n’étaient pas traitées avant le ramassage et bien, erreur, ils font ça à la tombée de la nuit et par dessous ils traitent les arbres, cela serait plus efficace que durant la journée.

      D’une pierre deux coups: les noix sont polluées par les produits chimiques et d’autre part, ceux qui ramassent les pissenlits dessous les noyers en profitent par la même occasion.
      Encore de grosses usines à gaz.

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