VI République

Ce qui se passe en France aujourd’hui est sans précédent dans l’histoire de l’UE. La majorité de la population française soutient le mouvement « gilets jaunes » d’une manière ou d’autre. Des milliers de tous les âges et de différents points de vue politiques s’assemblaient chaque semaine. Le dernier événement (Acte X comme ils l’appellent) a rassemblé environ 84000 personnes (147000 selon les chiffres des gilets jaunes). Le gouvernement ne pouvait guère contrôler la situation, 80000 policiers et gendarmes ont été mobilisés dans tout le pays. Les autorités ont commencé à recourir aux mesures répressives contre les foules.

Il y a onze jours, le Président de la France E. Macron s’est adressé à la nation avec une lettre ouverte en proposant une discussion nationale sur les problèmes économiques et sociaux. Les protestants inspirés par leur succès tactique ne veulent pas accepter l’initiative gouvernementale. Ils ont juste perdu toute la confiance envers leur gouvernement. Macron n’a plus de crédibilité, sa carrière politique échouera sans aucun doute. Doit-il prendre la responsabilité de ce qui ce passe ? Sûrement. Néanmoins, il n’est pas si diabolique que d’écraser toute l’économie juste en 1,5 ans.

Des controverses sociales et économiques profondes ont été accumulées pendant un certain temps (pour être plus précis depuis le début de l’UE). Sarkozy et Hollande ont laissé un héritage troublé à leur successeur. L’un des défauts cruciaux de Macron est son aveuglement politique : trop jeune, trop éloigné des gens ordinaires, il n’était pas capable de sentir cette catastrophe imminente. En tant que chef de l’État, il ne peut pas répondre à toutes les demandes des gilets jaunes, même s’il le voulait, ça créerait un dangereux précédent et le gouvernement aurait été manipulé par la foule encore et encore.

Longue, en grande partie, la lettre abstraite est juste une tentative de gagner du temps. La discussion nationale est un terme plutôt vague ; cela ne veut pas dire un référendum, aucune décision éventuelle ne sera obligatoire pour être mise en œuvre. Tôt ou tard, la situation conduira à une impasse politique. Le paysage politique français semble être au bord d’une transformation énorme.

Cela rappelle 1958, quand la nation endurait des turbulences politiques et économiques, la société française a fait appel au général légendaire avec son idée d’une nouvelle République. Aujourd’hui, des propositions de modifications constitutionnelles sérieuses existent. Jean-Luc Mélenchon et d’autres politiciens ont proposé des projets de la 6e République, mais les temps durs exigent les gens durs. Le candidat le plus probable pour ce rôle est Marine le Pen, qui est prête à effectuer des changements radicaux.  Le groupe de recherche “Délits d’Opinion” a prédit qu’il y aura la 6e République vers 2035. Évidemment, ça va arriver plus tôt.

Paul Benard