Un boycott sans précédent fait chuter drastiquement les ventes de Danone au Maroc…

Il y a des moyens pacifiques et très efficaces, pour lutter contre les multinationales qui font ce quelles veulent. Un exemple avec le Maroc. Évidemment, pour que ça fonctionne, il faut de la solidarité. Mougeons réfléchissez et arrêtez de vous regarder le nombril. Les contestations sans actions sont vouées à l’échec.

Si les marocains ont choisi le boycott comme forme de contestation, c’est pour éviter que les violences policières commises lors des manifestations publiques tuent le mouvement dans l’œuf.

7 juin 2018 – Laurie Debove

Lancée anonymement sur les réseaux sociaux le 20 avril, une campagne de boycott protestant contre la cherté de la vie prend une ampleur inédite au Maroc. Visant trois grandes entreprises, elle déstabilise complètement le marché et les autorités du pays. Un ministre en défaveur du boycott a même dû démissionner.

42 % de boycottants déstabilisent le Maroc

42 % des citoyens marocains ont rejoint le mouvement de boycott lancé fin avril, selon une enquête publiée par le journal marocain Tel Quel. Dans leur ligne de mire : Centrale Danone, la filière marocaine du géant de l’agroalimentaire français, les eaux Oulmès et les stations-service Afriquia. Les trois entreprises visées dominent toutes leur secteur, et sont accusées par les boycottants d’imposer leurs prix sur l’ensemble du marché.

En un mois, Centrale Danone est déjà totalement dépassée par l’ampleur du phénomène. Elle a beau montrer patte blanche en prouvant que les prix du lait n’ont pas augmenté depuis 2013, les boycottants marocains ne décolèrent pas, encore plus quand l’entreprise a proposé des promotions plutôt qu’une véritable baisse des prix. En moins de six semaines, les ventes Centrale Danone ont chuté de 50 %.

Lundi, la société cotée à la Bourse de Casablanca a dit s’attendre à une perte nette de 150 millions de dirhams (13,5 millions d’euros) au premier semestre 2018. Fin mai, elle avait déjà annoncé réduire de 30 % son approvisionnement en lait auprès de ses fournisseurs locaux -120.000 éleveurs au total, expliquant sa décision par la baisse de ses ventes.

La campagne de boycott a même contraint l’un des ministres du gouvernement à démissionner. Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales de la gouvernance, a dû quitter son poste au gouvernement après avoir rejoint une manifestation des employés de Centrale Danone, inquiets pour leur travail. Sa prise de position publique avait provoqué de vives critiques au sein de la population boycottante.

Le véritable combat des boycottants : un rejet des élites

Avant d’être économique, ce boycott est surtout politique. Les marocains y participant rejettent le manque de concurrence indépendante sur le marché, mais surtout le mélange entre pouvoir politique et industriel. Ainsi, Meryem Bensalah est à la fois la dirigeante des Eaux d’Oulmès (dont la marque Sidi Ali) et la présidente du patronat marocain. Le ministre de l’agriculture marocain, Aziz Akhannouche, est aussi le PDG du groupe régentant Afriquia.

Notre nouveau Manifeste sur le pouvoir du boycott bienveillant

A RFI, Driss, un entrepreneur marocain, explique bien pourquoi il soutient le boycott.

« Notre problème principal, c’est qu’il y a un mélange entre business et politique. C’est vraiment là où ça fait vraiment mal, où il y a un ras-le-bol. »

Si les marocains ont choisi le boycott comme forme de contestation, c’est pour éviter que les violences policières commises lors des manifestations publiques tuent le mouvement dans l’œuf. Dans les dix consignes données aux boycottants pour la réussite du projet, la sixième encourage les citoyens à ne pas manifester. En effet, le gouvernement est tristement connu pour réprimer violemment la contestation, à l’image du traitement qu’il fait de Nasser Zefzafi, leader de l’opposition enfermé depuis un an en cellule d’isolement.

Pour les marocains, la stratégie à suivre est claire : « Au Maroc, la répression étatique a donné lieu à un mouvement pacifiste inédit qui permet à la population de protester contre la politique de l’État sans s’exposer au risque de la répression : le boycott. »

Auteur Laurie Debove  pour La Relève et la Peste

 

13 Commentaires

  1. Sans les consommateurs ils ne sont rien, mine de rien on a un énorme pouvoir !

  2. J’adore !!
    LE BOYCOTT est juste la capacité des gens a arrêter de se faire tromper par ces memes marques qui les tuent a petit feu… et de faire exactement l’inverse…

    Comme dit Coluche, pour arrêter d’avoir de la merde, il suffit d’arrêter d’en acheter

  3. Et vous les mougeons? Quand ferez vous vous achats choisis?
    Moi je boycotte tout ce qui vient de la Palestine occupée depuis 1973. Et vous?

    • je ne circule jamais en train par solidarité avec les revendications des cheminots …..tous les trajets en voiture particulière pour soutenir total…..

  4. Mon tél portable date de 2005.
    J’ai dû changer mon ordi de 2005 l’année dernière à cause de la fin d’XP, ainsi que ma machine à laver de 1970, construite par Frigéavia, filière de l’ Aéropatiale. Je l’avais achetée retapée en 1991. Bon, elle n’essorait plus.

    Je boycotte Facedebouc et tous les réseaux sociaux.

    J’achète des vêtements d’occasion, sauf les chaussures, et encore…

    Je répare, je recolle, je recouds, je tricote des chaussettes.

    Je boycotte le plus possible les nouvelles technologies sans être non plus archaïque.

    Si je peux je préfère acheter quelque chose en occasion plutôt que du neuf « jetable ». Mais ce n’est pas toujours possible. (ma « nouvelle » voiture est de 1986 aussi)

    En achetant 1 yaourt, on peut faire un litre de yaourt avec.

    Et bien sûr, boycotter de qui vient d’Hisse Rat Aile. On peut aller plus loin et refuser d’acheter tous ces petits déjeuner céréales. Nous on avait la tartine beurre confiture, et on était moins gros.
    Ma motivation est autant politique que financière, car moins acheter coûte moins cher et on a moins besoin de travailler…

  5. Tout çà pour dire, bravo les marocains, prenons-en de la graine !

  6. bonsoir

    je fais çà que je peux

    horreur du travail…j’adore le bel ouvrage

    « si voter servait à quelque chose il y a longtemps que cela serait interdit »…il y a fort longtemps que j’applique cette formule de Monsieur Coluche

    Mon « tabanou » date de 1989….

    j’adore cuisiner….à la vapeur…le plus naturel possible… (difficile avec ce qu’ils nous balancent dans l’air, l’eau et la terre) sans l’électricité…

    ma facture électrique est encore trop haute…. 9 euros par mois…

    mes sources d’info.. »les mougeons enragés »….

    bon je sors

  7. A quand un boycott sur les smartphones, pour obliger les constructeur à y intégrer une fonction déconnection d’Internet quand ilne veut plus être pisté à longueur de temps ?

  8. S’ils boycottent Danone ils ont raison ! c’est de la cochonnerie bien déguisée !
    Et pour le reste, le boycott est ce qu’il y a de mieux, de plus facile à faire, et le plus efficace pour obtenir des résultats, mais allez faire comprendre cela au consommateur lambda !!

  9. C’est pour ça que l’appel au boycott est interdit en France (pays de la liberté). https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

  10. Sans faire appel on peut très bien s’organiser soi-même, ou avec les personnes que l’on connait, cela fait vite boule de neige !
    Il y a déjà tant de choses que je n’achète plus sans me priver pour autant, tout le mon de peut – et doit ! – le faire.
    Et autour de moi d’autres le font aussi.

  11. Il est une arme révolutionnaire contre laquelle les pouvoirs ne peuvent rien ! Exit manifs exit, contre manif, exit pétition ; exit manifs à répétitions… Place à la seule action positive et surtout payant. Place au boycott qui fait plier des gouvernants, des capitaines d’industrie, des CAC40istes, des actionnaires son nom, je vous le dos sous le sceau du secret défense et de sa garde : B.O.Y.C.O.T.T (7 lettres, une par jour, WE et jours fériés compris
    .
    https://wp.me/p4Im0Q-2qx

Les commentaires sont clos.