Avec ce désastre qu’est le plastique, on se demande pourquoi on ne revient pas à la consigne du verre qui est recyclable à l’infini et sain, contrairement au plastique. Il ne tient qu’aux consommateurs que nous sommes, d’exiger le retour des bouteilles en verre pour tout ce qui se boit. D’autant que certains composants du plastique se mélangent au contenu, que nous ingérons à l’insu de notre plein gré. Comme on ne connaît vraiment pas, les conditions de stockage de ces bouteilles plastique…. Qui n’a pas vu dans les super marché, des palettes en plein soleil ?…
Avec les fêtes, des centaines de milliers de bouteilles de vin, de bière ou de champagne vont se vider. Et chaque année, un Français consomme en moyenne près de 35 kg de bouteilles en verre. Or, bien qu’en grande partie réalisée à partir de verre recyclé, leur fabrication reste très énergivore. Depuis 2015, dans le Jura, le projet « J’aime mes bouteilles » cherche à relancer la pratique de la consigne, plus écologique que le recyclage, qui a disparu du paysage depuis une trentaine d’années. Son objectif : revaloriser les bouteilles de vin jurassien pour recréer une filière de réutilisation. Reportage.
Au volant de sa voiture, Aude Weiss se souvient des bouteilles consignées, durant son enfance passée en Alsace : « Nous apportions les bouteilles en verre à l’épicerie avec mon grand-père. J’avais quatre ou cinq ans, et je mettais les quelques centimes amassés dans ma tirelire ». Comme elle, la plupart des Français de plus de 30 ans ont connu la consigne. Ce principe consiste à réemployer une bouteille après qu’elle ait été lavée, plutôt que de la faire refondre pour en fabriquer une autre.
Âgée de 34 ans, Aude Weiss est désormais responsable de la filière « J’aime mes bouteilles », qui souhaite relancer la consigne dans le Jura en s’appuyant sur la filière viticole. Cette ancienne banquière a signé, en septembre 2017, un CDD de trois mois au sein de Clus’ter Jura. Basée à Lons-le-Saunier, cette société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) accompagne des projets qui ont pour but de créer et de développer des emplois locaux.
50 000 bouteilles récoltées en un an
Les raisons pour lesquelles la consigne a disparu sont multiples, selon Thomas Berthelet, qui a suivi le projet pour le Clus’ter Jura depuis son lancement fin 2014. « Il y a eu une grosse vague d’arrêt de la consigne en France durant les années 70, notamment parce que cela n’était plus assez rentable. Certains vignerons pensent toujours que cela coûterait plus cher ou que ce serait plus polluant de s’y remettre. Notre leur expliquons que cela serait au contraire plus avantageux pour eux », affirme le chargé de mission. Les tests menés par Clus’ter Jura ont conclu qu’utiliser la consigne plutôt que la refonte de bouteilles permettrait de baisser massivement les rejets de dioxyde de carbone, d’environ deux tonnes annuelles à l’échelle du département, en réutilisant toutes les bouteilles de vin jurassien en circulation. Pour créer une activité lucrative, ces bouteilles ont dans un deuxième temps vocation à être revendues moins chères aux vignerons.
Pour récupérer à moindre frais les bouteilles utilisées auprès des consommateurs, un système de collecte a été mis en place. « En deux ans, nous avons installé 25 points de collecte dans le Jura et le Doubs, le département voisin. Ils se trouvent dans des magasins bios, une ressourcerie et aussi des hypermarchés. Certains nous ont même contactés directement pour en aménager un », précise le Lédonien. Une véritable volonté de s’impliquer s’est aussi manifestée chez les consommateurs. A la Biocoop du centre-ville de Lons-le-Saunier, leur plus gros point de collecte, 1500 bouteilles sont récoltées chaque mois dans des caisses entreposées dans un coin du magasin, sans aucune rétribution en retour.
« Au total, nous avons récolté 50 000 bouteilles de vin depuis un an. Pour débuter l’expérimentation, le choix s’est porté sur les bouteilles de vin du Jura car 60% du vin produit dans le département est consommé localement. Le but est d’ouvrir par la suite la consigne à d’autres types de boissons produites dans les environs, telles que la bière ou les jus de fruits », précise Aude Weiss. Aujourd’hui, les bouteilles récoltées sont stockées dans différents hangars de la région, en attendant d’être lavées. Il s’agit d’une des missions premières de la responsable de la filière à ce poste : la revente de ces bouteilles.
« Un intérêt financier non négligeable »
« Il y a 200 vignerons dans le Jura, dont 150 qui possèdent des productions de taille petite ou moyenne. Les bouteilles, après avoir été lavées, ont un rendu presque parfait. Elles peuvent tout à fait convenir aux producteurs de cette envergure », souligne Aude Weiss, qui rencontre individuellement chaque professionnel, en commençant par les plus petites structures. Car acheter des bouteilles revalorisées permet non seulement de s’inscrire dans une démarche éco-citoyenne, mais peut aussi les aider à réaliser des économies. « Je propose deux types de bouteille. Celles en meilleure état sont vendues 20% moins chères que le prix du neuf. Nous avons aussi une entrée de gamme 40% moins chère ». Une bouteille neuve coûte 24 centimes à un viticulteur. En choisissant une bouteille revalorisée, le prix peut donc descendre à 20, voire 18 centimes d’euros pour une entrée de gamme.
« Cela peut constituer un intérêt financier non négligeable pour un petit vigneron qui tente de faire des économies pour vivre de sa production », souligne Gabriel Dietrich, directeur de la Fruitière viticole située à Arbois, la capitale du vin du Jura. Comme quinze autres acteurs de la filière, telles des entreprises d’étiquetage, de stockage, en passant par des viticulteurs, il a décidé d’investir dans le projet. Après avoir été porté deux ans par le Clus’ter Jura, le projet vient d’évoluer en association, dont il est aujourd’hui le président : « L’ensemble de la filière doit être impliquée pour adapter la production à la consigne. Par exemple, la plupart des étiquettes utilisées sur les bouteilles de vin sont désormais adhésives. Les bouteilles sont plus difficiles à laver à cause de la colle, alors qu’elles peuvent être réutilisées. Notre action est aussi de sensibiliser les fournisseurs d’étiquettes à trouver des solutions. »
Un potentiel de dix emplois d’ici 2020
Le soutien du directeur de la Fruitière d’Arbois va aussi permettre à la filière de prolonger son action. Bien que le CDD d’Aude Weiss arrive à terme, elle sera en portage salarial jusqu’en août 2018 dans des locaux de la Fruitière, grâce à des financements accordés par la Région. L’activité a vocation à devenir une véritable entreprise. Son objectif est de passer à 500 000 bouteilles récoltées d’ici 2020. « Cela permettrait de créer dix emplois directs et indirects, dont le mien. Je serai ensuite représentante de la filière à temps plein, et ces emplois permettront de gérer ce que je dois faire aujourd’hui seule », explique Aude Weiss qui doit aussi bien s’occuper des réseaux sociaux, que mettre des gants pour décharger des bouteilles récupérées chez des vignerons.
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Auteur BastaMag
pourVoir:
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L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes deux fois plus cher que moderniser celui de Nantes
On parle du coût, Mais pourquoi on ne parle jamais des bénéfices qui découlent du coût que paye le con sommateur , et que l’on devrait continuer a appeler client?
Arrêtez la novlangue et vous récupérerez une partie de votre liberté de jugement.
Et TOC. Travail Obéis Con sommes
Le jour où une bonne idée engendrera un bénéfice quelconque pour le con-sommateur, les poules auront vraiment des dents. Aujourd’hui, derrière le voile de l’écologie et du bon sens retrouvé se cache toujours le même objectif : faire du fric …
M.G.
Il n’y a pas que le coût énergétique, mais aussi celui du tri. Le format des bouteilles n’est pas le même en Bordelais, Bourgogne, Alsace, et autres (laissons à part le cas du Champagne). Il faudrait envisager une normalisation.
En Allemagne, les bouteilles de bière et les eaux sont toujours consignées.
Pas si simple. LE moyen le moins énergivore, le plus écolo disons, est de réutiliser SA bouteille en allant la remplir chez un distributeur (eau, vin, huile, par exemple), par contre ramener les bouteilles à l’usine d’embouteillage cela implique un couteux nettoyage pour éliminer tous risques dus à des personnes inconscientes ou mal intentionnées qui auront utilisées les dits flacons pour stocker n’importe quoi : peinture, huile de vidange, produits chimiques, etc…. C’est pour cette raison que l’eau en bouteille en verre a quasi disparue, remplacée par des bouteilles plastiques « jetables ». L’ancienne procédure consistant à ramener ses bouteilles vides ne peut s’envisager que dans une population de bonne éducation, éducation qui hélas disparait de nos jours.
Pauline, avant, quand les consignes existaient nous étions donc idiots … contrairement aux Belges ou aux Allemands par exemple.
XC,
Il faudrait donc reconnaître que nous sommes plus bêtes que les Belges ou les Allemands qui recyclent sans problème !
Ils recyclent sans problème…. a voir qu’ils n’en ont jamais. Comme exposé plus haut, le nettoyage est énergivore et polluant et le risque zéro n’existe pas. Le plastique n’est pas la solution idoine. Seule solution, réutiliser ses propres bouteilles, c’est, hélas, quasi impossible les fontaines à huiles, eaux, vins n’existant pas. Conclusion : pas de solution pour l’instant, si ce n’est développer son autarcie. Bon courage.