Pesticides toxiques : la face cachée de l’agriculture biologique….

Une enquête de Res-Communis qui vous en dira un peu plus sur l’utilisation des pesticides dans l’agriculture « bio ». Un agriculteur bio serait le bienvenu, pour nous éclairer sur le cahier des charges à propos de l’utilisation de produits phytosanitaires dans le « bio ».

Savez-vous que l’Agriculture biologique utilise des pesticides ? Malheureusement, trop peu (beaucoup) de gens l’ignorent encore. A l’instar d’autres sujets, soit vous êtes inondés de fausses informations soit vous n’en entendez nullement parler. De ce fait, beaucoup de gens prennent des décisions sans connaître les tenants et les aboutissants de leurs choix. Aujourd’hui, Res Communis se penche, pour vous, sur les pesticides de l’Agriculture biologique.

Enquête …

Biologique vs Conventionnel, une bataille à coups de pesticides

De prime abord, beaucoup ont tendance à dire que « le BIO ne contient aucun pesticide ». Toujours intuitivement, nombreux sont ceux avançant que « l’unique différence entre le Bio et le conventionnel réside dans l’emploi, ou non, de pesticides ».

Que l’on soit clair là-dessus, tout ceci est faux. La grande majorité de la filière biologique emploie des pesticides, tout comme le secteur conventionnel. La différence entre les deux réside dans un cahier des charges des pesticides plus strict du côté de l’Agriculture biologique.

D’ailleurs, l’Article 16 paragraphe 1 du règlement européen (CE) n°834/2007 est l’article autorisant les pesticides en Agriculture Bio : « La Commission, conformément à la procédure visée à l’article 37, paragraphe 2, autorise l’utilisation dans la production biologique et inclut dans une liste restreinte les produits et substances susceptibles d’être utilisés, en agriculture biologique, […] »

L’Annexe I, alinéa (9), du règlement européen (CE) n°889/2008 autorise clairement l’introduction d’animaux OGM dans l’Agriculture Bio : « Dans certaines circonstances, les opérateurs peuvent éprouver des difficultés à se procurer des reproducteurs issus de l’agriculture biologique, en raison d’un capital génétique limité, ce qui pourrait entraver le développement du secteur. Il convient donc de prévoir la possibilité d’introduire un nombre restreint d’animaux non issus de l’agriculture biologique dans une exploitation à des fins de reproduction. »

Des pesticides dangereux dans le Bio

Et oui, les solutions phytosanitaires sont aussi inscrites dans le cahier des charges de l’agriculture biologique. Il faut dire que le listing des produits employés est souvent méconnu des gens, car il est plutôt bien caché.

Pour rappel, « les produits phytosanitaires désignent les préparations contenant une ou plusieurs substances actives, ayant pour action de : 1) Protéger les végétaux ou produits végétaux contre tout organisme nuisible ; 2) Exercer une action sur les processus vitaux des végétaux (régulateur de croissance) ; 3) Assurer la conservation des végétaux ; 4) Détruire les végétaux indésirables » (Règlement (CE) n°1107/2009 – Article 2-1)

Parmi les produits phytosanitaires employés, on trouve l’azadirachtine (huile de neem), le Deltaméthrine, l’endosulfan (utilisé dans le Bio d’Espagne), les pyréthrines, le soufre, le spinosad, le sulfate de cuivre et l’oxychlorure de cuivre.

En cliquant sur le nom des pesticides énoncés ci-dessus, vous aurez accès à la fiche détaillée, pour chacun d’eux, de leur toxicité. L’organisme canadien de référence, SAgE, classe la toxicité en trois grandes parties. La première est la « toxicité chez les mammifères incluant l’homme ». La deuxième est la « toxicité pour les espèces non ciblées ». Enfin, la dernière est nommée « devenir et comportement dans l’environnement ».

Les vins biologiques, tous contaminés au cuivre

Les vins, ce sont un peu les faucheurs de vie. Dans les vins « conventionnels », un article publié par Que Choisir datant d’octobre 2013 et intitulé Des pesticides dans les vins montrait que les taux de pesticides dans les vins étaient jusqu’à plus de 3 000 fois supérieurs à la norme de potabilité de l’eau. L’Association de consommateurs révélait aussi que plus de 20% des échantillons étaient contaminés par des pesticides interdits.

Dans les vins biologiques, une enquête menée par Agriculture & Environnement a révélé que la totalité des 29 vins testés présentaient des résidus de cuivre. A&E a sélectionné des vins de toute la France, sur une période d’un mois. Voici les trois conclusions que l’organisme tire de cette enquête.

« Première constatation : le pourcentage de contamination change en fonction de la précision de la Limite de Quantification (LQ). En effet, nos échantillons de vins bio contaminés au cuivre passent de 31% à 100% selon le choix de la LQ. Autrement dit, pour trouver, il suffit simplement de chercher…

Deuxième constatation : en utilisant une LQ dix fois supérieure à celle utilisée en routine pour les pesticides de synthèse, on retrouve des résidus du principal fongicide employé en bio dans la totalité des échantillons. Les résidus de cuivre sont donc bien plus présents dans les vins bio que ne le sont les pesticides de synthèse dans les denrées issues de l’agriculture conventionnelle.

Troisième constatation :

…/…

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Source Res-Communis

Voir:

Nanoparticules, une arme mortelle inévitable

**L’article est sous la responsabilité de l’auteur et ne saurait engager le site LME**

12 Commentaires

  1. Bonjour,

    Merci pour l’article. Tout d’abord, il ne faut pas, je pense, chercher à manger bio mais plutôt chercher à acheter/soutenir le bio car ce n’est que comme ça qu’on parviendra à pousser le plus grand nombre d’agriculteurs à s’y mettre. Acheter bio en pensant que notre nourriture va être exempte de pesticides est une erreur, ne serait-ce que parce que la pollution circule d’un champ à l’autre.

    Je ne suis pas agriculteur mais ai été formé en maraîchage bio et connais par ailleurs plusieurs paysans. J’ai aussi longtemps participé au mouvement des faucheurs volontaires qui est constitué, entre autres, de paysans. A l’époque de ma formation, le résumé que l’on pouvait faire de l’agriculture bio était « sans engrais chimique ni pesticide DE SYNTHESE, ni OGM ». Il y a une charte (qui a la base a été proposée par des personnes de bonne volonté qui voulaient vraiment changer les choses, ne l’oublions pas!) mais maintenant, ce sont les normes EUROPÉENNES (encore une fois) qui prédominent. Comme chacun sait, les lois européennes sont influencées par les lobbys et le label européen est donc devenu plus laxiste, permettant plus d’entrées de produits précédemment interdits ainsi que 0,9% d’OGM (seuil justifié par les contaminations inévitables dues aux pollens). Ainsi, la charte française qui n’était pas parfaite, est devenue encore pire « grâce » à l’Europe…

    Des marques/labels proposent des choses un peu plus pointues comme par exemple NATURE ET PROGRÈS ou BIO COHÉRENCE qui s’est mis en place plus récemment (mais j’avoue que je ne sais pas où ça en est car actuellement, je bouffe au secours pop!). Ça peut-être intéressant d’y jeter un œil, car encore une fois, c’est fait avec de la réelle bonne volonté.

    Pour terminer, il va de soi que tout ce qui est grande distribution tirera au strict minimum de la charte. Donc acheter bio en supermarché sera peut-être « moins pire » (moins polluant) que pas bio, mais cautionnera tout de même du bio industriel (et aussi des conditions de travail industrielles). Le principal reste dans les mains des paysans qui ont la liberté de faire BIEN MIEUX que le label s’ils le souhaitent. A nous d’échanger, de discuter, d’aider. Il y a des paysans qui font du vraiment bon boulot.

    • Bonjour,

      Merci pour votre analyse structurée et précise, avec laquelle nous sommes tout à fait d’accord chez Res Communis.

      Concernant le BIO industriel (ou BIO low-cost), toute éthique a disparu. En effet, le principe même de l’Agriculture Biologique est de cultiver en plein air et non sous serre chauffée. Le BIO low-cost, gagnant peu à peu l’ensemble des magasins BIO, est surtout symbolisé par les aliments venant d’Espagne.
      D’ailleurs, peut-être avez-vous déjà entendu parler de la « mer blanche » d’Almera en Espagne ?

      N’oublions pas, en outre, ces petits scandales intervenants périodiquement dans le BIO … telles les semences Monsanto des tomates vendues chez Biocoop l’été dernier.

      La labellisation AB (ou autre label) coûte relativement cher. En Suisse, par exemple, de nombreux agriculteurs BIO ont décidé de sortir de la labellisation tout en continuant à cultiver le plus sainement du monde.

      Il est désormais difficile de tout scruter dans le monde des produits BIO, et heureusement que certains labels de qualité (que vous citez d’ailleurs) sont encore là pour tenir la barre assez haute.

      A notre connaissance, seul Nature&Progrès avait organisé une pétition pour interdire TOUT pesticide dans le BIO … ce qui témoigne d’un certain engagement.

      Enfin, il est vrai que certains producteurs font encore du très bon travail. Cependant, non seulement ils se raréfient, mais la conjoncture devient aussi délicate à leur égard. Interdiction de vendre des variétés anciennes, excès de « transparence », etc… sont autant de bâtons pouvant leur être mis dans les roues.

      Bien à vous,

      Res Communis

  2. Une certitude à tous les dé-tracteurs à poils et à plumes, c’est de croire que le bio est plus blanc que blanc, c’est faux et c’est un argument répété comme un moulin à prière, mais à chacun son son de cloche pour se justifier.

    Le bio n’est pas tout blanc, mais pas tout noir non plus, c’est pour cette raison que malgré tous les racontars, je pense que le bio est une bonne chose.

    La bouillie Bordellaise, bof … c’est quoi le problème?

    • Bonjour,

      L’alimentation est, de toute façon, l’un des dogmes les plus forts de notre époque. A cet égard, nous vous renvoyons vers notre article : « Dogmes alimentaires, une réalité bien trop cachées » (https://www.rescommunis.net/dogmes-alimentaires-realitee-cachee/)

      Concernant le BIO, c’est exactement la même chose. Certains se laissent persuader qu’il n’y a pas mieux, alors que c’est tout à fait faux. De plus, il faut distinguer le BIO éthique du BIO low-cost. Comme le disait justement DTC dans son commentaire, il existe deux labels très compétents : Nature&Progrès et Biocohérence. Ceux-ci assurent, entre autres choses, que votre aliment est déjà 100% biologique … ce qui n’est pas rien. Cependant, ils sont encore peu répandus.

      Oui, évidemment que le BIO est mieux que le conventionnel … il n’y a absolument pas de comparaison possible. Via cet article, l’objectif est d’amener les gens à penser par eux-mêmes sur l’AB et de savoir garder un esprit critique … pour pouvoir faire les meilleurs choix (ou du moins les moins pires https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif) parmi ceux qui leur sont proposés.

      Pour le vin, l’enjeu est de montrer que l’innocuité promise du vin BIO est surfaite et scientifiquement infondée. Au-delà du non-sens physiologique d’absorber de l’alcool, pour ce qu’il est vraiment, il est bon d’arguer à propos des éléments toxiques qui sont à même de se trouver dedans.

      Merci pour votre commentaire. Retrouvez tous nos e-books en suivant ce lien : https://www.rescommunis.net/boutique/

      Bien à vous,

      Res Communis.

  3. Un enieme article tentant de décrédibilisé l’agriculture biologique…. décidément, les lobbiistes de l’industrie agroalimentaire n’ont jamais assez de part de marché..
    Mais bon, on peut les comprendre, car le secteur de l’agriculture bio a une croissance a deux chiffre, et développé au niveau local par des entreprise familial, et le gros des produits vendu par des biocoop, bref, rien qui rentre dans leur poche…
    Sinon, a propos des produits, en viticulture industriel, on traite avec plus de 20 produits la vigne. en bio 2 ou 3 produits issue de la nature.

    Dans le bio, il n’y a aucun traitement avec des produits de synthese.

    Par ailleurs, quand le bio a commencé, il n’y avait que de l’industriel dans les champs, et donc aucune biodiversité enthomologique, il est donc bien evident qu’il a fallu faire avec ce déséquilibre….
    Maintenant, aujourd’hui avec la permaculture on tend vers le 100% bio, mais il faut laisser du temps a cette filiere de se développer…

    Quoiqu’il en soit, le secteur industriel essaye toujours de discrédité le bio car il lui prend des parts de marché, mais une chose est sure, mangé industriel, c’est manger des produits infestés de molécules de synthèse (des produits n’existant pas sur la terre a l’état naturel)…..

    • Bonjour,

      Manifestement, vous n’avez pas lu l’article dans son intégralité … donc notre réponse à votre commentaire imprécis et injustifié ne sera guère plus longue que cela.

      Faites un tour sur notre site https://www.rescommunis.net et vous comprendrez par vous-mêmes que vos propos sont d’un profond non-sens.

      Bien à vous,

      Res Communis

  4. Une solution:
    Analyses comlètes (anlyses biologiques, chimiques et compositionnelles) comme en Suisse.
    Le problème est le suivant: Pour les pesticides, j’ ai trouvé mais je dois chercher les explications moi-même mais pour les analyses compositionelles, c’est le grand mystère à part eurofin qui ne travaille que pour les entreprises.
    Un laboratoire départementale ne le fait plus!
    Aucune informations sur les boutiques de producteurs ou artisans!
    Le laboratoire du riz en camargue ne m’a pas répondu!

    J’ai posé la question à la fromagerie du Val d’Ormèze. Ils m’ont menacé de me traîner en justice!!!
    Finalement, j’ apprends à moins manger et je change régulièrement de producteurs. Ca peut toujours servir.

  5. Les vins biologiques bio en plus du cuivre ( classé naturel indispensable, comme les pesticides naturels des plantes ou pseudo naturels ) contiennent aussi beaucoup de sulfites et donc à ne pas boire plus que non bio .

    Tout dépend de pour qui nous votons en France et Europe pour contrebalancer les lobbys, or nous ne votons pas du tout assez pour des gens comme Bové our Rivasi , et donc c ‘est de notre faute d’électeurs qui acceptons d’être empoisonnés par ces saletés bêtement.

    Sinon sans analyser, on peut tester le bio simplement, vitesse à laquelle il pourrit, petites bêtes encore vivantes dedans ( salades, fruits ), germination des patates ou épluchures, goût, etc..

    • Bonjour,

      En effet, c’est également un autre problème … bien qu’il existe quelques vins sans-sulfites appelés vins « nature ». Mais dans ce cas-là, il faut veiller à toujours le conserver en dessous de 14°C.

      Concernant les fruits et légumes, cela dépend aussi grandement de la maturité au moment de la récolte. Pour dormir sur ses deux oreilles, il faut se rapprocher un maximum des labels de qualité (Nature&Progrès et Biocohérence) et privilégier les aliments mûrs.

      Merci pour votre commentaire. Retrouvez tous nos e-books en suivant ce lien : https://www.rescommunis.net/boutique/

      Bien à vous,

      Res Communis

  6. Il y a bio et bio… AB, c’est le label « Agriculture Biologique ». Le nom est désormais déposé. On n’a plus le droit de dire que son produit est issu de l’agriculture biologique, ou biologique, ou bio, si on n’est pas affilié au label AB. Cela va pour Nature et Progrès, Demeter, tous les labels autres que AB, les labels des autres pays, etc.
    On doit dire agroécologique, un truc comme çà que je refuse d’inscrire sur mes produits, juste par rébellion. D’ailleurs, j’ai quitté aussi Nature et Progrès, car toutes ces institutions de contrôle me gonflent et nous prouvent qu’on ne nous fait jamais confiance.
    Pour avoir la mention AB en cosmétique, il faut 5% de bio et 90¨% plus ou moins, je ne sais plus, de « naturel ». Une petite proportion d’OGM est autorisée, car les cultures AB peuvent avoir été contaminées par des champs OGM voisins…https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif
    Pour Nature et Progrès, c’est 100% bio et de préférence/obligation sous label N&P. Très bien, mais ça rend les produits très chers…

    Il existe des vins sans sulfites bio, mais ils ne conservent pas longtemps.

    Le label N&P est le plus sûr, c’est sûr.
    Mais sur les marchés, j’aime autant les petits producteurs de légumes « en cours de transformation », sans label, qui vendent beaucoup moins cher.

    • Vous êtes autorisez à vous empoisonner, quelle chance cette Europe quand même, cette marche forcée vers un contrôle systématique de tout pour le pire et le meilleur du pire qui est à venir désormais!https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_negative.gif

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