Pas facile de protéger ce splendide animal, qui avait totalement disparu du sultanat d’Oman. La folie de l’homme, qui se détruit lui même pour le profit.
Animal symbole de la péninsule Arabique, l’oryx avait disparu du Sultanat d’Oman en 1972. Sa réintroduction a été gâchée par un projet pétrolier et les animaux mis en liberté subissent la loi des braconniers.
- Jiddat al-Harasis (Oman), reportage
Un animal blanc aux longues cornes déambule timidement et en liberté autour des enclos de ses congénères. Cet oryx arabe, né en captivité, fait partie d’un groupe d’une vingtaine d’individus relâchés en début d’année. Hani al-Saadi, un biologiste de 28 ans, a passé la journée de la veille en excursion. Il sort de son bungalow décrépi par les tempêtes de sable, surélevé par des briques de béton. En tenue une pièce de couleur kaki, il lâche, d’un air soucieux : « Hier, j’en ai vu trois dans la grande réserve. Je n’ai en revanche pas trouvé trace des autres… » « Lui, là, dit-il en désignant un animal égaré, il a du mal à couper le cordon. Son cas montre pourquoi il est complexe de réintégrer les oryx dans la grande réserve. »
L’équipe à laquelle appartient Hani al-Saadi travaille dans le cadre du plan de réintroduction des oryx dans la réserve d’al-Wusta. « Nous avons en tout 637 individus dans un enclos gardé, où nous les nourrissons et les surveillons. Parfois, nous en relâchons dans la grande enceinte », dit-il. Après avoir totalement disparu d’Oman, plusieurs oryx ont été réintroduits dans la réserve sauvage d’al-Wusta, située dans le désert du Jiddat al-Harasis, au centre-sud d’Oman, en 1982. « Le projet, débuté avec dix oryx, fut un grand succès. Le nombre d’animaux a augmenté régulièrement pour atteindre plus de 400 individus en 1996 », observe le rapport Arabian Oryx Regional Conservation Strategy and Action Plan.
Mais en 2007, optant pour un projet de prospection pétrolière, l’État omanais a décidé de réduire de 90 % la superficie de la réserve, alors inscrite sur liste du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994. L’institution internationale a alors retiré le site de sa liste prestigieuse, une première dans son histoire. « L’habitat des animaux a décliné et beaucoup d’espèces se sont raréfiées. Ces gens de la compagnie pétrolière sont venus, ont tout creusé, détruit… et certains se sont filmés en train de chasser des animaux, dont les oryx. Avant, il y avait une vraie diversité nécessaire aux oryx. Aujourd’hui, il nous reste quoi ? Les chasseurs. »
« Les braconniers sont notre occupation principale »
D’énormes antennes immaculées pointent vers un ciel nuageux. Du linge pend à un fil surélevé tandis qu’un drapeau omanais indique le sens du vent. Construit dans les années 1980 par les Anglais, le campement a l’âme britannique et l’accueil omanais. Lorsque le vent souffle et le sable s’élève, il a tout d’un village de la planète Tatooine, dans le film Star Wars. Une Range Rover couleur sable zigzague entre les bungalows. Le claquement de la portière du 4×4 effraie une antilope venue cueillir la rosée du matin. Thany Harsusi et Ahmed Harsusi descendent du véhicule. Ils sont de garde aujourd’hui. Le premier porte une veste militaire, le second un fusil mitrailleur M16, en cas de confrontation avec des braconniers.
Sur sa terrasse d’un bois usé par le vent et les tempêtes, Haithem al-Amri, le manager de la réserve d’al-Wusta, prend le café. Voilà presque six ans que cet Omanais, diplômé en Écosse en préservation d’animaux sauvages, a la responsabilité de la protection des oryx. Il a passé la journée de la veille à la cour de justice de Nizwa pour un énième cas de vandalisme de l’immense enclos qui couvre les 2.824 km² de la réserve (en page 16 du rapport). Mais il y a plus inquiétant selon lui : « Les braconniers sont notre occupation principale. On doit parfois discuter avec des gens qui ont des fusils. Cette année, deux rencontres auraient pu tourner au drame. Les braconniers viennent armés à bord de plusieurs voitures. Un jour, ils ont encerclé un de mes rangers. Je n’ai pas révélé ce qui s’était passé à tous mes hommes, de peur de les effrayer », chuchote Haithem al-Amri.
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Source Quentin Müller pour Reporterre
Voir aussi:
Les mafias du trafic d’animaux poussent les espèces à l’extinction
Pendant ce temps, sur la Zad : « Agir nous-mêmes pour changer le monde » (Notre Dame des Landes)
Hélas, a cause des braconniers, tous ces animaux en voie de disparition ne sont pas à l’abris de disparaitre à cause de la bêtise humain, il faut encourager les réserves et les surveiller 24/24.
Beaucoup trop d’animaux s’éteignent chaque année, à ce rythme là il ne restera plus beaucoup d’animaux sauvages sur Terre d’ici la fin du siècle et nos enfants et petits enfants n’auront pas le plaisir de les connaitre, mais le pire c’est qu’ils ne pourront pas survivre à leur disparition car la biodiversité ainsi que la chaine alimentaire ont besoin de tous les animaux et végéteaux pour pouvoir perdurer dans le temps.
Liste des animaux sauvages menacés d’extinction.
http://www.especes-menacees.fr/animaux/
Magnifique animal, et un bien joli nom pour le Scrabble. Plus sérieux, tout va se payer bientôt. Il ne servira à rien de se lamenter alors !!