BRUXELLES (Reuters) – Les créanciers internationaux de la Grèce vont demander le mois prochain à Athènes de transférer des actifs immobiliers de l’Etat dans une société holding dirigée par la zone euro afin de favoriser leur privatisation, ont déclaré jeudi plusieurs responsables européens.
Le projet que la « troïka » (Commission européenne, Banque centrale européenne et Fonds monétaire international) soumettra au gouvernement grec en septembre prévoira la création d’une holding détenue par l’Etat grec mais basée au Luxembourg et dirigée par des experts étrangers.
Déjà évoqué il y a deux ans, ce projet est relancé en raison de la frustration que suscitent au sein de la troïka les retards du programme de privatisation, promis pourtant par Athènes en échange des 240 milliards d’euros d’aides reçus depuis le début de la crise.
Un tel montage, en cantonnant des actifs immobiliers dans une structure dotée d’une gestion indépendante, permettrait de contourner les lenteurs de la bureaucratie grecque et d’assurer que les recettes de privatisation sont bien allouées à la réduction de la dette publique.
« L’idée de base est d’optimiser la valeur des actifs immobiliers publics en Grèce en les rendant plus attractifs pour les investisseurs », a déclaré un porte-parole du Mécanisme européen de stabilité (MES), soulignant que le projet n’avait pas encore été débattu par les ministres des Finances de la zone euro.
« L’intérêt des privatisations est de générer des ressources pour la Grèce en vue de favoriser son développement et accélérer le remboursement de sa dette. »
Un responsable du ministère grec des Finances a déclaré que la holding pourrait émettre des obligations garanties par des actifs afin de rembourser la dette grecque.
« On envisage d’installer la holding au Luxembourg parce que ce serait plus facile de la gérer de là-bas. Elle serait totalement contrôlée par l’Etat grec », a-t-il dit.
Athènes a établi une liste de 81.000 biens immobiliers détenus par l’Etat et susceptibles d’être vendus, pour une valeur estimée à 28 milliards d’euros. Le gouvernement doit présenter avant la fin de l’année un projet visant à titriser ou à privatiser ces biens
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